Animal Crossing: New Horizons test
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Animal Crossing: New Horizons, au comble de la bienveillance – TEST



Considéré à juste titre comme un véritable messie en ces temps troublés, Animal Crossing: New Horizons débarque enfin sur Nintendo Switch et nombreux sont les joueurs à s’être rués dessus, probablement désireux d’échapper au quotidien morose du confinement. Probablement la série la plus douce jamais conçue par Nintendo, Animal Crossing a pourtant un lot de détracteurs au moins aussi important que l’ensemble de ses aficionados. Qui n’a jamais entendu “Mais du coup tu fais quoi dans le jeu ? C’est quoi le but ? Mais c’est archi chiant en fait !” de la part d’un ami ? Et pourtant, cet épisode aux ambitions insulaires a tout, absolument tout, pour séduire son public,  cela se voit déjà rien qu’au niveau de son lancement qui a dépassé celui des derniers jeux Pokémon, rien que ça. Le problème, quand l’on veut parler d’Animal Crossing à quelqu’un qui y est complètement étranger ou carrément réfractaire, est que cette série fonctionne sur un système tout à fait unique d’absence d’objectif principal avec pourtant des possibilités infinies de s’en fixer. Possibilités que je tâcherai d’illustrer au mieux dans cet article : sans plus tarder, voici mon test d’Animal Crossing: New Horizons !

Note : n’hésitez pas à écouter ce test en musique grâce à cette douce playlist composée par le non moins doux Giomosby !

Décollage immédiat

Reprenons le principe même de cette série parue pour la toute première fois sur les Nintendo 64 japonaises en 2001. Animal Crossing vous propose d’investir un véritable trou perdu pour vous y installer et y faire vos premiers pas dans votre vie d’adulte responsable et indépendant. Cet épisode New Horizons ne déroge pas à la règle, à la différence que vous mettez les pieds sur une île déserte au lieu d’une ville comme dans les opus précédents. Nouvel adhérent à la Formule Evasion proposée par la société Nook Inc., vous voilà prêt à explorer un tas de sable perdu au milieu de la mer, qui n’attend que vous pour devenir un véritable paradis insulaire.

Première modification très appréciable par rapport à ses prédécesseurs, Animal Crossing: New Horizons vous permet de personnaliser d’entrée l’apparence de votre villageois, alors que votre hydravion est en approche de votre futur lieu d’habitation. Auparavant, un personnage vous posait deux ou trois questions sur votre personnalité et le jeu choisissait une apparence en fonction de vos réponses. Ce système, qui pouvait donner lieu à de singuliers et définitifs faciès, est désormais révolu.

Après avoir choisi une organisation très générale pour votre île (quatre choix proposés, recommencez le jeu pour quatre nouveaux), notamment en ce qui concerne la disposition des fleuves, vous atterrissez (ou amerrissez plutôt) dans votre petit bout de paradis ! Enfin, c’est un bien grand mot pour qualifier cet îlot désert à la végétation folle et sans aucun centre commercial en vue. C’est là que Tom Nook, le tanuki bien connu de la série, débarque avec son embonpoint précoce et ses yeux cernés afin de vous confier la lourde tâche de développer cette île pour en faire un lieu attractif où il fera bon vivre. Vous ne serez cependant pas tout seul dans cette mission, car votre capitaliste interlocuteur sera toujours là pour vous aider et cela passe en premier lieu par l’acquisition d’un Nook Phone. Grâce à ce téléphone hautement technologique, bien que vecteur de stress chez certains apparemment, toutes les nouveautés d’Animal Crossing: New Horizons sont à portée de main.

Mais comment procéder pour rendre votre île attrayante ? En appliquant un cercle vertueux tout simple qui commence par développer un peu les activités de votre île : l’arrivée de nouveaux services, comme un musée par exemple, augmente l’attrait de votre lieu de vie, ce qui pousse d’autres habitants à venir s’y installer et justifier de fait de développer d’autres voies d’amélioration. L’une d’elles est d’ailleurs une des grandes nouveautés de New Horizons : la possibilité de placer du mobilier en dehors de votre maison ! Balancelle, bassin, hamac et monuments vous sont proposés pour décorer votre île à votre goût. Et le plus beau dans tout ça ? Votre seule limite sera votre imagination ! Car oui, non seulement vous retrouverez toutes les activités proposées dans les précédents épisodes, mais en plus Animal Crossing: New Horizons repousse plus que jamais les limites de la série en permettant une liberté totale et grisante dans votre progression.

Pour autant, cet épisode ne vous laissera pas immédiatement raser entièrement votre île pour la moduler selon vos goûts. Il faudra d’abord en apprivoiser les codes, ce qui passe par un système de progression légèrement différent de ce à quoi nous étions habitués jusqu’ici dans la série. Si tous les joueurs se souviennent du court temps où nous devions être la bonne à tout faire de Tom Nook, alors simple gérant d’une boutique, les choses changent ici puisque de nombreux objectifs vous seront imposés lors de vos premiers pas. Le fait le plus frappant est que toute la surface de votre île ne sera pas accessible dès le départ, les rivières et les falaises vous empêchant temporairement de tout explorer. Quelque part, on pourrait comparer cela au Plateau du Prélude de The Legend of Zelda: Breath of the Wild qui “enfermait” le joueur pour mieux lui apprendre à survivre dans le vaste royaume d’Hyrule.

Animal Crossing: DIY Edition

Derrière ces contraintes éphémères que vous impose le jeu, se cache en réalité un accompagnement tout à fait pertinent qui vous permet de saisir progressivement toute l’étendue des possibilités qui vous sont offertes. Et d’ailleurs, le vecteur de ces possibilités est la mécanique phare de cet épisode : le bricolage. Désormais, vous avez la possibilité de construire toutes sortes d’objets de vos propres mains : outils, remèdes et surtout mobilier ! Plus haut, je vous parlais de la possibilité de meubler votre île et d’y placer toutes sortes d’objets dont vous pourrez confectionner la plupart. Pour cela, rien de plus simple : réunissez quelques matériaux, comme du bois et des pierres, et utilisez votre établi pour fabriquer tout ce que bon vous semble. A condition de posséder les plans de bricolage adéquats, des dizaines, d’objets, voire des centaines, pourront être fabriqués de vos mains et plus vous avancerez dans le jeu, plus les réalisations seront nombreuses. De la simple chaise en bois au confortable lit ouvragé en passant par un élégant bassin d’extérieur, toutes sortes de créations vous sont proposées avec à la clé, l’opportunité de faire de cette île votre véritable havre de paix. Notons d’ailleurs qu’il est très rapidement possible de customiser vos créations avec des sets de couleurs prédéfinies mais également des motifs personnalisés. Le seul défaut que je vois à cette mécanique est l’impossibilité de fabriquer plusieurs objets à la fois. Ainsi, si vous désirez vous créer trois lits, vous devrez réaliser la marche trop fois de suite, même si vous avez la quantité requise de matériaux. Un manque d’optimisation qui peut se révéler bien casse-pied, surtout vis à vis des outils qui ont tendance à rapidement se briser et souvent au pire moment.

L’autre fonctionnalité décisive qui fera que votre île sera véritablement la vôtre, et non pas un clone parmi tant d’autres, est la possibilité d’en modifier la structure et la topographie. Ceci passe notamment par la modification des cours d’eau mais aussi du relief de l’île. Cela, associé aux revêtement de sol et aux structures utilitaires comme les ponts ou les escaliers, fait que vous avez absolument tout en main pour concrétiser vos rêves les plus fous car tout est présent pour que chaque détail soit réglé comme vous le souhaitez. D’ailleurs, si vous traînez un peu sur les réseaux sociaux, vous avez sûrement déjà observé quelques créations des joueurs dont certains ont un talent fou de décorateur. Cela demande évidemment du temps et beaucoup d’argent en jeu, mais la satisfaction de créer peu à peu son chez-soi est si forte qu’il est difficile de ne pas succomber à ce bac à sable géant qui nous est offert. Et comme tout nous est donné peu à peu, on se plait à se fixer des objectifs de plus en plus ambitieux : d’abord un petit pont, puis un jardin avec clôture et pourquoi pas, une forêt de bambous qui n’aura rien à envier à celle d’Arashiyama !

Animal Crossing: New Horizons vous permet également de créer vous-même les outils bien connus des fans de la série : fini le temps où vous deviez prier pour que Tom Nook daigne vendre une pelle ou une canne à pêche dans sa boutique ! En réunissant quelques matériaux extrêmement communs, vous vous retrouvez très vite avec la panoplie complète du villageois qui vous permettra de vous adonner aux traditionnelles activités de la licence : pêche, chasse aux insectes et recherche de fossiles. Cette accessibilité nouvelle a cependant un prix puisque la plupart des outils se briseront au bout de plusieurs utilisations, un peu à la manière des armes dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild, une fois encore. On note deux petits nouveaux dans la famille d’outils avec la perche, qui vous permettra de traverser les cours d’eau d’un bond, et l’échelle qui vous permettra d’atteindre les hauteurs de votre île. Tous deux incassables, ces deux ustensiles fort pratiques seront les clés de l’ouverture complète de votre île déserte, bien qu’ils ne soient pas disponibles de suite.

La plupart des joueurs Switch pestent contre l’absence de trophées ou de succès dans les fonctionnalités présentes sur la console hybride, mais Animal Crossing: New Horizons possède justement un système qui pourrait tout à fait y remédier avec les Miles Nook. En accomplissant toutes sortes de petites missions variées (attraper 5 insectes, planter des fleurs, dépenser 10000 clochettes), le joueur accumule des points qu’il peut ensuite échanger contre des objets uniques dont le choix ne fait que s’élargir au fil de sa progression. Mine de rien, les Miles s’accumulent rapidement et donnent une raison supplémentaire de partir à la chasse aux insectes ou à la recherche de fossiles. Si jusque là les joueurs s’étaient montrés enclins à remplir leur musée ou décorer leur ville pour le simple plaisir de compléter le jeu, ils sont désormais dûment récompensés par ces Miles qui seront très utiles pour acquérir du mobilier (comme rien de moins qu’un Gundam ou un Godzilla), des plans de bricolages plus ambitieux ainsi qu’un billet d’avion qui vous permettra de visiter les îles environnantes et sur lesquelles vous pourrez trouver des choses bien utiles.

Si la progression se veut plus régulée par rapport aux autres épisodes, que ce soit avec le système des Miles ou la restriction temporaire de la surface explorable en début d’aventure, Animal Crossing: New Horizons vous laisse cependant bien vite vous débrouiller seul pour laisser libre court à votre imagination. Bien entendu, les mécaniques principales de la série se retrouvent également : vous êtes toujours à la botte de Tom Nook qui sera là pour vous proposer de contracter un prêt exorbitant en échange d’un agrandissement de vos maison. La décoration de cette dernière prend d’ailleurs une place toujours aussi importante dans l’intérêt du jeu, et l’enrichissement de votre personnage reste LA motivation majeure de vos actions. Et pourtant, c’est avec un plaisir profond que l’on reprendre ces fonctionnalités en main dans cet épisode Switch tant Nintendo a optimisé tout ce qui existait déjà pour faire de ce New Horizons le meilleur épisode de la série jusqu’à présent.

Animal Crossing: New Horizons ou l’ode à la bienveillance

D’un point de vue visuel notamment, le constat est frappant. Bien que la direction artistique choisie ne laisse pas la place à des prouesses techniques à vous en décrocher la mâchoire, il est si agréable de se promener dans son village et de prêter attention aux moindres détails ! Les couleurs chatoyantes du titre et les textures simples mais efficaces donnent un rendu global très agréable et sans prétention qui sublime les paysages alentours. Jamais votre ville n’aura été aussi vivante et ceci en grande partie grâce aux habitants bourrés d’animations en tous genres qui donnent une véritable consistance à la communauté dont vous faites partie. J’en profite pour souligner la qualité des dialogues qui, s’ils ne constituent pas une Critique de la Raison Pure, sont bien plaisants à lire. Thibou, l’entomophobe conservateur du musée, bénéficie particulièrement de ce travail d’écriture et lui permet de partir dans des envolées lyriques désespérées quand il s’agit de lui faire don d’un insecte.

Jusqu’à présent, je n’ai parlé que de PNJ mais n’oublions pas que jouer à Animal Crossing c’est aussi jouer avec ses amis. New Horizons ne déroge pas à la règle avec la possibilité de jouer aussi bien en local (sur deux consoles différentes, mais également sur une même console !) qu’en online, le tout jusqu’à huit joueurs qui peuvent alors interagir entre eux via des mimiques et une messagerie directement intégrée au jeu, à moins que vous ne préféreriez passer par la désuète application Nintendo Switch Online qui permet de taper plus vite vos petits messages. On prend bien du plaisir à faire des âneries dans la ville de tel ou tel joueur et cela représente toujours un moyen très efficace de faire un peu de troc, histoire de rentabiliser son déplacement. Cependant, le multijoueur reste assez basique et il n’y a pas vraiment d’activité exclusivement praticable à plusieurs. Vous ne pouvez que simuler des situations (les meurtres à la hache rencontrent d’ailleurs beaucoup de succès) sans vraiment avoir quelque chose de véritablement satisfaisant.

Dit comme cela, on pourrait considérer que je m’extasie pour bien peu de choses, et je remplis ainsi le cliché des joueurs d’Animal Crossing, mais comment ne pas se sentir tout en joie face à une telle évolution ? La force de la série a toujours été de procurer un sentiment de bien-être par la simplicité de son concept et l’absence totale de pression liée à une quelconque demande de performance. Cette sensation est d’autant plus présente dans New Horizons qui trouve le moyen de me coller un sourire aux lèvres à chaque petit évènement qui vient rythmer mes parties. Que ce soit un nouveau voisin venant d’emménager, la possibilité de construire un bâtiment supplémentaire ou simplement observer le remplissage progressif du (magnifique) musée grâce à mes dons m’emplit d’une douce satisfaction qui fait tout simplement du bien. Animal Crossing est une série rare qui n’est jamais dans le jugement de ce que fait le joueur : qu’il fasse ce qu’il lui plaît, cela plaira à tout le monde de toute façon. Il y aura toujours quelqu’un pour vous faire un compliment, vous offrir un petit cadeau ou simplement vous apprendre quelque chose de nouveau et grâce à cela, Animal Crossing: New Horizons se teint d’une calme atmosphère empreinte de bienveillance où l’on sent que rien ne pourra nous frustrer, sauf peut-être l’absence de certaines fonctionnalités qui auraient tout à fait eu leur place, comme une refonte du système de création de motifs qui reste laborieux, peu ergonomique et surtout très limité. Autre regret : l’inutilité crasse de l’écran tactile qui semble avoir été définitivement oublié par Nintendo ! Au-delà de ça, je peux difficilement trouver un défaut à ce New Horizons qui remplit parfaitement sa part du contrat en tant que simulation de vie.

Des nouveaux horizons à découvrir d'urgence !
  • Des nouveaux horizons à découvrir d'urgence ! - 90%
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Des nouveaux horizons à découvrir d'urgence !

Attendu, réclamé et enfin arrivé : voilà un jeu dont l’attente était justifiée ! Animal Crossing: New Horizons repousse plus que jamais les limites de la série en lui donnant une toute nouvelle dimension sandbox qui en ravira les connaisseur comme les néophytes. Un jeu charmant, idéal pour se remonter le moral en toutes circonstances et qui témoigne d’une maîtrise sans faille de la part de ses créateurs : une réussite totale sur laquelle vous pouvez foncer sans hésitation. Certes, Animal Crossing n’est pas le monde réel, mais honnêtement il fait bon de vivre sur son île où tout n’est que joie et apaisement.

Pros

  • Des possibilités infinies de personnalisation
  • Une DA toujours aussi charmante
  • Une ambiance feels good inimitable
  • Des habitants plus vivants que jamais
  • Une durée de vie infinie
  • Un nouveau système de progression pertinent

Cons

  • L’éditeur de motifs toujours aussi archaïque
  • L’écran tactile anecdotique
  • Impossible de crafter plusieurs objets à la fois
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

2 Commentaires
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Pmarmotte

Oui malheureusement ce côté bien pourri du multi local visant uniquement à obliger à l’achat d’une deuxième switch si on veut pas que les gamins s’étripent pour les ressources (premier arrivé le matin premier servi) est vraiment minable du côté de Nintendo. On pensait avoir atteint le summum de la fourberie commerciale avec les Amibo mais en fait non ils arrivent à faire encore mieux, le multi démo!
Regarde comme le jeux est chouette et comment le joueur principal s’éclate, si tu veux pouvoir faire comme lui demande ta propre switch pour avoir ton île….

Argoy

Le multi joueur est vraiment a naze sur le jeu. Ça a déjà été dit plusieurs fois :

-1 île par console (la blague)
-A deux joueur, le deuxième joueurs ne peut que suivre le premier
– celui qui nomme l’île, a toute les missions intéressantes