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TEST – The Deer God

Entre tradition et modernité, The Deer God est un jeu de la scène indépendante associant plateforme, survie et réflexion. Développé par le studio Crescent Moon, le titre paraît initialement en février 2015 sur diverses consoles avant de débarquer sur Nintendo Switch. Dans une atmosphère où se mêlent la sérénité de la nature et ses multiples dangers, The Deer God confronte le joueur à une aventure onirique sur le thème de la réincarnation et de la rédemption. Ce titre aux allures de Princesse Mononoké nous a-t-il fait vibrer ?

Ironie quand tu nous tiens

D’emblée, The Deer God démarre sur une scène ironique : un chasseur se fait sauvagement tuer par un loup à l’instant précis où il abattait un jeune cerf. Une fois mort, le chasseur fait la rencontre d’une divinité qui n’entend visiblement pas le laisser reposer en paix. Au contraire, l’homme subit un rude châtiment qui sera le prix à payer pour son acte : il devra désormais vivre sous l’apparence d’un jeune faon et survivre dans la nature par ses propres moyens, à l’image de celui à qui il a ôté la vie. S’il parvient à se rendre auprès des dix statues de cerf cachées dans le monde, alors peut-être trouvera-t-il un moyen de retrouver sa forme humaine.

C’est après la prononciation de cette sentence divine que commence The Deer God. Le joueur se retrouve plongée dans un splendide univers tout en pixel dont la beauté rappelle avec plaisir le fameux concept de “2D HD” vanté par Square Enix pour son titre Project Octopath Traveler. Avec ses couleurs chatoyantes et ses jeux de lumière apaisants, le titre de Crescent Moon parvient à créer une atmosphère zen tout à fait appréciable. On alterne avec plaisir divers environnements qui flattent l’oeil et charment le joueur. Un ressenti qui persiste malgré les multiples dangers qui guettent notre frêle cervidé car maintenant que vous êtes une proie, vous devez agir en conséquence pour ne pas vous faire dévorer par les loups, les renards et toutes sortes de prédateurs, animaux ou humains, qui rôdent aux alentours. Pas de panique cependant, les Anciens veillent sur vous : ces figures d’autorité de la harde de cerfs régnant sur la forêt viendront régulièrement vous aider en vous enseignant de multiples capacités, indispensables pour que puissiez faire pénitence.

L’obstacle majeur amené par votre condition de cerf est votre fragile constitution qui se manifeste sur plusieurs points : The Deer God fonctionne par l’intermédiaire de trois jauges, représentant la Vie, la Faim et l’Endurance. La jauge de Faim est sûrement la plus importante à surveiller car une fois celle-ci vide, vous perdrez régulièrement de la vie jusqu’à mourir d’inanition. Il vous est possible d’y remédier en nourrissant votre animal de fruits et de végétaux présents dans le jeu. Cette mécanique aurait pu donner une dimension tout à fait pertinente au jeu si la difficulté de celui-ci n’était pas aussi déséquilibrée : la résolution des énigmes est fortement compromise si notre petit animal n’est pas repu. De plus, les ennemis ont une répartition totalement incohérente qui donne souvent lieu à des niveaux pratiquement déserts pour ensuite se retrouver face à une véritable invasion. On observe le même problème avec la nourriture : certaines zones sont des garde-mangers comme on voit chez notre grand-mère tandis que d’autres sont victimes de disettes très malvenues car elles surviennent souvent au moment de la résolution  d’une énigme.

En plus des trois jauges citées précédemment, une quatrième caractéristique s’ajoute au titre : la jauge de croissance de votre cerf. Plus vous avancez dans le monde, plus votre cerf grandit. Vous pourrez donc progressivement passer d’un jeune faon à un fier mâle adulte, digne du Dieu-Cerf de Princesse Mononoke. Une fois mature, votre cerf pour produire des petits qui viendront vous prêter main forte, à condition d’assurer efficacement leur protection. The Deer God peut se targuer d’avoir une bande-son tout à fait adaptée à son ambiance : les musiques apaisantes s’intègrent très bien au cadre et les cris d’animaux sont pour la plupart délicieusement rétro, en parfaite adéquation avec le titre encore une fois.

Le défaut majeur du titre de Crescent Moon est son absence navrante d’indications. Alors que de nombreux joueurs estiment (à raison) que les jeux actuels sont bien trop dirigistes, The Deer God pose le problème inverse. Il est assez difficile de comprendre ce que le jeu attend du joueur, notamment lors des énigmes : est-il possible de résoudre l’énigme en l’état actuel des choses ou bien faut-il d’abord se procurer un pouvoir bien précis ? Qu’est-il possible de faire à l’instant présent ? Ces questions viennent régulièrement nous tourmenter l’esprit, et force est de reconnaître que cela devient franchement agaçant à la longue d’autant que le jeu dispose d’un système où nous arpentons un unique et gigantesque niveau au lieu d’adopter un système de mondes divisés en stages. Ainsi, il n’est pas rare de rester dans un environnement particulier, de voir se succéder trois fois la même section avec une structure et des ennemis identique. En deux mots, tout cela est terriblement frustrant.

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Résumé

The Deer God avait tout pour être un titre charmant à tous points de vue. Sa somptueuse direction artistique et son ambiance empreinte de sérénité auraient pu construire un cadre idéal pour se détendre en même temps de jouer. Malheureusement, la difficulté anarchique et l’absence totale d’indications balayent ce sentiment et laissent le joueur frustré jusqu’au terme du jeu (pour autant qu’il ait eu le cran d’y parvenir) qui offre malgré tout une jolie conclusion. Une déception.

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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

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