HITMAN: World of Assassination, la mort à portée de main – TEST

HITMAN World of Assassination Switch 2 Test
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Si les jeux d’infiltration à proprement parler ont quelque peu disparu du paysage vidéoludique au profit d’une intégration presque systématique de mécaniques d’infiltration dans la plupart des AAA actuels, la catégorie subsiste encore à travers des remakes ou des compilations. Alors que les fans de Metal Gear ont marqué le 28 août dans leur calendrier, les aficionados de l’Agent 47 s’amusent depuis le 5 juin sur Switch 2 avec la compilation HITMAN: World of Assassination Signature Edition. Au programme, des dizaines de missions, des meurtres, du sang… et du rire aussi. Chargez votre pistolet, revêtez votre plus belle cravate rouge et suivez-nous dans notre test de cette compilation aussi sanglante que plaisante.

Chauve comme un oeuf, fort comme un boeuf

De façon amusante, HITMAN n’a jamais été une série très présente sur console Nintendo, seuls les épisodes Silent Assassin (2002 – GameCube) et Blood Money (2024 – Switch) ayant eu le droit à des portages plus ou moins tardifs. On peut dire que le passé est oublié avec World of Assassination sur Switch 2 dans la mesure où un contenu gargantuesque vous attend. Trois jeux en un, ce n’est pas rien ! Dans cette trilogie, vous retrouverez les épisodes ayant symbolisé un reboot de la série : HITMAN (2016), HITMAN 2 (2018) et HITMAN 3 (2021).

Très exactement, World of Assassination est devenu une sorte de hub dans lequel IOI a centralisé toute l’expérience de sa série phare depuis le reboot en 2016 : outre les campagnes des trois jeux principaux, vous aurez également accès à plusieurs modes additionnels tels que le mode Arcade ou le mode Sniper Assassin. J’y reviendrai plus en détail plus bas mais retenez que HITMAN: World of Assassination a clairement de quoi vous occuper pendant des heures et des heures.

Mais revenons d’abord aux fondamentaux : qu’est-ce que HITMAN ? À une époque où l’infiltration (ou stealth en anglais) est davantage un gameplay secondaire des jeux d’action-aventure, ce World of Assassination nous rappelle l’âge d’or d’une époque pas encore tout à fait révolue. Concrètement, vous incarnez l’Agent 47, redoutable tueur à gage employé par l’ICA, une agence spécialisée dans l’élimination de cibles désignées par leurs clients. En tant qu’assassin, votre rôle est donc simple et complexe à la fois : éliminez vos cibles, ne pas vous faire prendre, revenir en un seul morceau.

Bob le Brico-Tueur

Ce qui fait le sel des jeux HITMAN, c’est la grande liberté (ou agency dans le jargon) qu’ils laissent aux joueurs pour parvenir à leurs fins. C’est simple, chaque mission peut être achevée de plusieurs façons différentes. Chaque contrat qui vous sera confié prendra place dans un niveau fermé mais vaste qui sera une sorte de terrain de jeu pour l’assassin que vous êtes : pas de chemin imposé, toutes sortes de passages dérobés pour atteindre telle ou telle destination etc… Chaque mission propose une sorte de mini monde ouvert où votre imagination est votre seule limite.

Mettons que vous vous trouviez à Bangkok, dans un vaste hôtel de luxe qui n’est pas sans rappeler la dernière saison de The White Lotus, et que votre employeur vous indique deux cibles. L’une est un chanteur soupçonné d’avoir assassiné sa petite amie, l’autre est un homme d’affaires véreux impliqué dans du trafic d’armes. En explorant le niveau, vous trouverez de façon assez naturelle différentes méthodes pour éliminer vos deux cibles. Le chanteur pourra succomber à un poison que vous aurez discrètement glissé dans son verre de champagne, l’homme d’affaires pourra décéder suite à une regrettable chute du haut du toit de l’hôtel. Ou sinon, vous pouvez faire en sorte que l’homme d’affaires tombe malade et s’isole aux toilettes où vous aurez tout le champ libre pour le tuer tandis que le chanteur mourra après qu’un lustre lui soit malencontreusement tombé dessus.

Sur le fond, le gameplay de HITMAN consiste avant tout à explorer des options d’assassinats. Un système spécial vous permet de repérer des intrigues, sorte de mini-récits spécifiques à chaque mission et qui vous donnent une sorte de chemin tout tracé pour parvenir à vos fins : l’un d’eux, par exemple, vous fera passer pour un tailleur renommé pour approcher une reine autoproclamée des bidonvilles de Bombay tandis qu’un autre vous permettra d’entrer en toute liberté dans la villa hautement surveillée d’un magnat de la pègre italienne. Tout le génie de HITMAN réside dans ce frisson de la chasse qui stimule vos parties et qui vient en grande partie des contraintes avec lesquelles vous devez composer.

La patience de l’araignée

Car oui, au cas où ce ne serait pas assez clair, HITMAN: World of Assassination est avant tout une expérience d’infiltration et non d’action. La discrétion n’est pas seulement encouragée, elle est obligatoire. Tirer sur votre cible à bout portant, devant tout le monde, est rarement une bonne idée puisque vous aurez rapidement tout une nuée de gardes du corps à vos basques et quelques balles suffiront à vous mettre hors d’état de nuire. L’Agent 47 n’est pas d’ailleurs quelqu’un de particulièrement soupe ou agile : n’imaginez pas un instant réaliser des sauts d’acrobate ou piquer un sprint pour vous tirer d’une situation. La philosophie de HITMAN prescrit une discrétion absolue et un recours systématique à la ruse pour avancer lentement mais sûrement. Vous pouvez vous déguiser maintes et maintes fois, attirer un PNJ encombrant à l’abri des regards et l’assommer pour ensuite le cacher dans un placard, activer une alarme incendie pour faire diversion, voler toutes sortes de clés et de cartes d’accès, bref, ce ne sont pas les possibilités qui manquent pour remplir vos missions.

Cependant, rien n’est jamais vraiment garanti. Il arrivera que vos plans ne se déroulent pas comme prévu, que ce soit parce que vous n’avez pas anticipé telle ou telle situation ou simplement parce que vous avez raté votre coup. Pour l’anecdote, je m’étais déguisé en serveur dans le but assumé d’empoisonner un cocktail que je comptais servir à ma cible. Je n’avais cependant pas anticipé que le barman allait comprendre tout de suite que je n’étais pas réellement du personnel, le poussant à alerter les services de sécurité avec les fâcheuses conséquence que vous pouvez imaginer.

De fait, vous serez amenés à recommencer les missions encore et encore jusqu’à réussir à éliminer proprement vos cibles et à vous extraire sans encombre. Et même après cela, HITMAN incite fortement à la rejouabilité : en réussissant une mission pour la première fois, de nouvelles options vous serez proposées comme commencer à un nouveau point de départ ou disposer de nouvelles armes et accessoires. Un assassinat que vous aurez commis par le poison la première fois pourra se refaire au sniper la deuxième. Encore une fois, la liberté d’approche est le maître mot.

Le grand talent d’IOI concernant HITMAN: World of Assassination est qu’il parvient à échapper aux écueils des jeux d’infiltration. Tout au plus pourrait-on lui reprocher des schémas de déplacement parfois un peu trop évidents pour ne pas être compris d’instinct ainsi que certaines intrigues qui ont tendance à se croiser sans beaucoup de logique. Mais à part cela, on ne peut que saluer l’IA qui est bien équilibrée, un point crucial des jeux d’infiltration, de sorte qu’elle repérera les actions bien trop évidentes sans être ultra-sensorielle et donc trop difficile pour ne pas frustrer. De toute façon, trois niveaux de difficulté sont proposés ce qui fait que World of Assassination s’adresse aussi bien aux agents en herbe qu’aux tueurs professionnels. 

Du contenu à foison

Si les campagnes des trois jeux principaux ont déjà de quoi vous occuper facilement une bonne trentaine d’heures en ligne droite, IOI a également ajouté des modes additionnels pour varier et prolonger l’expérience, en online ou non. Le mode Contrats vous permet d’explorer les niveaux du jeu et de créer vos propres contrats d’assassinats en choisissant une cible et la méthode pour l’assassiner tout en ajoutant des contraintes pour ensuite proposer votre défi aux joueurs du monde entier. Le mode Sniper Assassin, comme son nom l’indique, vous cantonne à une position très précise et vous impose d’éliminer vos cibles à distance. Le mode Freelance vous propose de traquer des chefs de syndicats du crime à travers le monde entier avec une difficulté croissante tandis que le mode Arcade vous propose de nouvelles cibles avec des contraintes de temps et d’équipement spécifiques. Ce mode est d’ailleurs l’occasion d’avoir des visages connus : en ce moment, une mission inspirée de James Bond vous permet de traquer Le Chiffre, l’antagoniste de Casino Royale. Une jolie façon de rappeler qu’IOI est actuellement en pleine production de 007 First Light qui sortira sur Switch 2 l’année prochaine.

Bref, HITMAN: World of Assassination porte bien son nom puisqu’il représente un accès à des dizaines d’heures de contenu. Le seul petit souci que l’on peut voir là-dedans est qu’une certaine lassitude peut survenir au bout de la dixième mission. Les trois jeux HITMAN sont relativement similaires entre eux en termes de gameplay et de possibilités d’assassinat et cela se ressent. D’un côté, on ne peut que se réjouir que les trois jeux n’aient pas été vendus séparément, de l’autre, on sent qu’il y a presque « trop » de contenu pour se motiver à tout finir sans ressentir un vague sentiment de répétitivité.

Alors, ça tourne ?

L’arrivée de la Switch 2 sonne également le retour d’un soutien plus important des éditeurs tiers envers Nintendo. Si Cyberpunk 2077 a été principalement mis en avant, World of Assassination s’en sort parfaitement bien sur la dernière-née de Nintendo. Bien sûr, il faut garder en tête que HITMAN n’est pas un monde ouvert comme l’est Cyberpunk et que les trois jeux sont sortis entre 2016 et 2021 : cette trilogie demande donc forcément moins de ressources que Cyberpunk. Néanmoins, on ne peut que se réjouir avec des environnements soignés, bourrés de détails, de PNJ et de couleurs sans que l’on sente que des concessions aient été faites pour s’adapter au hardware de la Switch 2. Une ombre au tableau : j’ai eu à plusieurs reprises la désagréable surprise de tomber sur des bugs bloquants survenant sans crier gare, me forcer à quitter le jeu et à recharger une sauvegarde pour reprendre ma partie. Espérons que des patches viendront corriger ceci !

HITMAN vous fait voyager à travers des destinations du monde entier, de Paris à Bangkok en passant par Dubaï et Hokkaido et la technologie de la Switch 2 permet d’apprécier les paysages avec un réel plaisir tout en servant le gameplay : difficile d’imaginer la Switch première du nom afficher des masses de PNJ telles qu’on les voit dans la mission se passant à Marrakech par exemple. Le gameplay en mode portable en est d’autant plus agréable et on ne peut que passer un bon moment à traquer les criminels dans le train ou dans son lit.

HITMAN: World of Assassination, la mort à portée de main
  • Net et sans bavure - 85%
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Résumé

HITMAN: World of Assassination fait partie des excellentes surprises du lancement de la Nintendo Switch 2. Une technique au poil, un contenu gargantuesque et une incroyable liberté d’action nous prouve qu’IOI est un orfèvre en matière de jeux d’infiltration. Si le genre est tombé en désuétude ces dernières années, World of Assassination nous permet de retrouver les sensations grisantes de chasse et de traque qui se font trop rare de nos jours. À réserver aux joueurs patients, méticuleux et avides de rejouabilité car cette compilation souffre légèrement d’un manque de renouvellement du gameplay entre les trois campagnes. Néanmoins, on ne peut qu’être sensible à l’expertise d’IOI dans la mesure où le gameplay de HITMAN reste une valeur sûre. Mesdames et Messieurs, aiguisez vos couteaux et chargez vos pistolets : la chasse est ouverte !

Les +

  • Une immense liberté d’action
  • Un gameplay solide, reflet de l’expertise d’IOI
  • Des niveaux denses et vastes
  • Une technique au poil
  • Une forte rejouabilité
  • Des dizaines d’heures de contenu varié

Les -

  • Des bugs occasionnels
  • Un ou deux écueils dans certains patterns ennemis
  • Un gameplay qui manque de renouvellement à terme
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Lato Switch Actu
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Gamer de 27 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !


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