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TEST – DOOM

La licence lancée en 1993 dans le monde fait encore parler d’elle, 24 ans après, sur la dernière née des consoles de jeux : la Nintendo Switch. Dans une version revue reprenant les bases du premier opus, cet épisode sur la console hybride de Nintendo est en réalité le portage de DOOM sorti en 2016 sur PC, Playstation 4 et Xbox One. S’agit-il ici du même jeu, est-il aussi bon, beau et rythmé ?

Un gameplay violemment rythmé et fidèle

La première chose qui saute aux yeux en terme de gameplay dans DOOM, c’est que la prise en main est très rapide et relativement simple. Le fait est que le jeu se résume plus ou moins à tirer, frapper, avancer, sauter, tirer, frapper, avancer et sauter. Puis tirer. Rien de dérangeant, DOOM n’est pas vu à notre époque comme le jeu qui va révolutionner un genre, ça, il l’a déjà fait. Là où le bat blesse, c’est lorsque l’on se rend compte que la progression est vraiment très simple. Je parle pas ici des combats (ou plutôt gunfight), mais de la progression dans les niveaux. Nous avons ici affaire à un rail, purement et simplement, avec une carte totalement inutile. À aucun moment ou presque vous vous retrouverez à ouvrir la carte car vous êtes perdu(e). Non, la frise visible en haut de l’écran montre la direction, et il n’y a pas deux chemins différents : suivez l’icône, ne paniquez pas, vous y arriverez. De rares exceptions font preuve de plus de relief dans la progression, sans pour autant être un labyrinthe. Pour nuancer le tout, le jeu vous amène parfois dans des phases de plate-forme presque catastrophiques. Le personnage que vous contrôlez n’est absolument pas fait pour être agile, préparez-vous à enchaîner les chutes fatales.

Entre deux icônes suivies viennent la partie la plus intéressante du gameplay de DOOM, les gunfights. Si ceux-ci sont très souvent présents, ils ne se montrent pas tant répétitif que nous pourrions le croire. Chaque zone de combat propose des plateformes différentes, de nouveaux monstres font leur apparition assez régulièrement, et la difficulté est exponentielle à chaque changement de zone. Vous pourrez néanmoins vous retrouver face à une dizaine d’ennemis extrêmement simples battre, faisant office d’occupation entre deux zones. Mais ne vous reposez pas trop vite sur vos lauriers, vous allez vous retrouver face à des sorcières qui se téléportent, des énormes monstres violents et puissants, et des petites bêtes rapides et fourbes. Le système de glory kill du jeu est plutôt bien pensé, malgré une certaine répétitivité. Après un certain nombre de blessures infligées, les ennemis sont sonnés et une lumière bleue et orange sort de leurs corps, comme une surbrillance. Approchez-vous et appuyer sur le joystick droit (ou secouez le joy-con droit, qui est d’ailleurs le seul geste à reconnaissance de mouvement du jeu), et déchirez lui la tête, enfoncez votre poing dans son ventre, arrachez sa mâchoire ou tordez lui le cou. Oui, c’est violent, mais on aime ça. Qui plus est, un glory kill apporte un faible taux de ressources (santé et minutions) sur lesquelles il ne faut absolument pas cracher en combat.

Mais pour animer encore plus le tout, les développeurs ont décidé de vous mener la vie dure. Bien trop dure parfois. Attendez-vous à vous retrouver dans une zone totalement fermée, entouré d’ennemis en tous genre, ayant tous le même objectif : vous tuer. Lorsqu’il s’agit de 10 ennemis relativement faibles, pourquoi pas. Mais à partir du moment où une mini cinématique vous présente un nouvel ennemi, qui va donc forcément vous déchirer (littéralement), et qu’au final vous vous retrouvez avec 3 fois ce boss une bonne douzaine d’ennemis un poil moins puissant, vous allez vraiment vous faire pipi dessus (not true story). Ces moments là, bien que très rythmés avec une excellente bande son qui colle parfaitement à vos actions, sont plutôt agaçants après 3 tentatives. Le jeu mise parfois sur des death and retry, souvent bien trop difficiles. Mais nous jouons à DOOM, pas à Animal Crossing Pocket Camp.

Pour pallier à cela, vous pouvez tout au long de l’aventure récupérer des armes, les améliorer et augmenter votre armure. Pour les armes, chacune d’elle possède son tir principal, puis au choix deux tirs alternatifs. La première arme, après l’arme de poing, est un shotgun (un fusil à pompe). En rencontrant un petit robot, trouvable plus ou moins facilement dans chaque zone, vous pourrez choisir si vous souhaitez avant tout débloquer le module ” rafale “, permettant de tirer plusieurs coups rapidement ou le ” tir explosif “, qui permet d’envoyer un tir de mortier explosif. Chaque module possède 4 améliorations, à débloquer avec des jetons d’arme que vous pourrez récolter en jouant. Chaque arme possède donc deux modules, permettant au fur et à mesure de varier les plaisirs. Il n’est cependant pas simple de switcher entre plusieurs armes, encore moins entre deux modules. Dans des combats aussi rythmés que dans DOOM, nous ne pensons pas forcément à utiliser la roue d’armes (bouton R) pour changer d’équipement. Concernant l’armure, nommée Praetor, il ne faudra pas éliminer des ennemis, mais trouver des gardes d’élites. Il s’agit ni plus ni moins de gardes tués, sur lesquels vous récupérerez une sorte de carte mémoire, qui est en fait un jeton. Vous pourrez choisir entre améliorer votre résistance à l’environnement, la technologie cartographe (lol), le système d’équipement, l’efficacité des pouvoirs et la dextérité. Comme les armes, toutes ces améliorations possèdent des sous-améliorations.

Autre élément intéressant dans ce DOOM, les runes. Présentées par des pierres vertes brillantes, celles-ci vous amènent dans une arène en vous mettant au défi, par exemple, de tuer 30 ennemis avec une certaine arme. Vous avez pour cela 6 secondes, mais chaque ennemi tué vous augmente le timer de 2 secondes. Si vous y arrivez, vous gagnez une amélioration comme un bonus de munitions. Si vous perdez, vous n’avez qu’à recommencer. Généralement assez difficiles, ces missions peuvent néanmoins vous faire un peu changer d’air pour un côté plus technique que barbare.

Un mode multijoueur amusant, mais vidé de son sang

Depuis quelques années, proposer un mode multijoueur est la grande mode dans des jeux pourtant basés sur l’aventure solitaire. Parfois réussis, ils sont bien souvent totalement ratés et inintéressants. Je pense là à un certain Tomb Raider plutôt récent … Bref. Sur DOOM, il est normal après tout cela de lancer ce mode en ligne avec prudence. Et le constat est mitigé. Il s’agit avant tout de la version finale du mode, celui-ci ayant été mis à jour à plusieurs reprises depuis 2016. Proposant une dizaine de modes de jeux, il n’est néanmoins pas possible de choisir celui auquel nous voulons jouer. Choix étrange ? Pas tellement, quand on sait que sur Call of Duty par exemple, certains modes sont totalement désertés après plusieurs semaines. Ici, le joueur peut être frustré au premier abord, mais cela lui permet de jouer à plusieurs modes différents, et donc de varier au maximum les plaisirs dans un jeu au multijoueur faiblard.

Cette variété d’expériences est couplée à un certain rythme. Il n’était pas forcément chose simple de transposer le super rythme de DOOM que l’on connaît en solitaire, et pourtant, c’est fait. Avec parfois des phases plus douces, chaque combat, que vous tombiez face à un ennemi seul ou que vous vous affrontiez en équipe, promet quelques intenses secondes, pleines d’explosions, d’armes en tous genres et soit de bonheur, soit de tristesse selon la finalité de l’affrontement. Pour corser la tâche des adversaires, il est possible pour chaque joueur de récupérer des bonus qui augmentent par exemple la vitesse ou la puissance. Mais le meilleur bonus reste celui permettant d’incarner un monstre, ayant une barre de vie assez conséquente et surtout une puissance phénoménale. Récupérez le bonus, jouez bien et vous serez comme un dieu.

Le point noir de ce mode multijoueur concerne la personnalisation, qu’il s’agisse des armes ou de l’armure. D’un côté, le jeu propose relativement peu d’armes, mais elles ne sont surtout pas personnalisables. Pas d’équipement secondaire à savoir viseur, lance grenade, poignées. Il est possible de modifier votre armure en débloquant des pièces au fur et à mesure de vos parties, mais celles-ci ne sont que cosmétiques. Vous pouvez également en changer la couleur. Au final, le seul vrai élément utile dans la personnalisation est la célébration : dans une partie ou à l’annonce des résultats, vous pouvez effectuer vos célébrations, à savoir par exemple une imitation de voiture, un saut, un coup de batte de baseball … Il s’agit des seules choses que les adversaires verront réellement.

Mais une technique … sanguinolente

Attention, nous arrivons dans la partie la plus partagée de tout le test. Pour rappel, DOOM sur Nintendo Switch est le portage d’un jeu prévu pour PC, Playstation 4 et Xbox One et qui a débarqué en 2016. Nous supposons qu’à aucun moment les développeurs ont anticipé une version Switch. Le studio Panic Button à l’origine de cette version est donc partie d’un jeu pensé pour des consoles bien plus puissantes, et devaient faire tourner cela sur une console plus modeste, tout en gardant l’énergie du titre. Tâche facile ? Non, certainement pas, et certaines concessions en sont la preuve. En plus de quelques bugs qui seront corrigés par la suite (son qui se coupe en plein milieu de la partie par exemple), certains éléments peuvent fâcher les joueurs.

Tout d’abord, le premier lancement du jeu va vous faire tout drôle : le jeu est très flou, encore plus en mode portable. On pourrait croire à un soucis technique, ou à des lunettes cassées, mais non. Certains éléments de gameplay (comme des écrans dans le jeu par exemple) sont, eux, bien nets, dans un univers flou. L’oeil s’y habitue, mais ça peut faire un petit choc au départ. Il faut également penser à baisser ou retirer le flou cinétique, qui est étonnamment fort de base, et crée une très étrange sensation lors des mouvements de caméra. La fluidité du titre quant à elle est présente … mais pas tout le temps. Dans la majorité des cas, vous ne rencontrerez pas de soucis de fluidité dans DOOM sur Nintendo Switch. Mais à chaque zone un peu trop grande et trop remplie de monstres, vous verrez les 30 fps du jeu se transformer en 25 fps, voire moins encore. Cela casse un peu l’ambiance de ce jeu très rythmé de base.

Mais, tout cela n’est effectif que pour le mode solo de DOOM. Pour le mode multijoueur, aussi bon soit-il en terme de gameplay, c’est une autre paire de manches. La fluidité est la même : bonne dans des zones restreintes, mais des chutes de framerate sont présentes dans des environnements un peu plus ouverts. J’ai surtout eu le cas sur une carte ” spatiale “, qui a été pour moi le pire moment sur ce DOOM. Côté graphique par contre, le bât blesse vraiment. Les adversaires, sauf s’ils sont à deux mètres de vous, ne sont qu’une bouillie de pixels. Si le jeu ne proposait pas de base une différenciation de couleur entre votre équipe et celle adverse, nous confondrions très souvent tout ce beau monde, tant il est impossible de voir à quoi ressemble la personne que vous avez dans le viseur. Les décors sont relativement propres quant à eux, même s’ils subissent une baisse techniquement parlant vis à vis du mode solo.

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Résumé

DOOM sur Nintendo Switch est très bon, mais aurait pu être encore meilleur. Il n’est pas simple d’adapter un jeu gourmand sur une console aussi modeste que notre Nintendo Switch. Et pourtant, c’est chose faite. Outre le flou omniprésent auquel on s’habitue rapidement, les baisses de framerate dans les environnements ouverts ou lorsque beaucoup d’ennemis sont présents viennent un peu gâcher cette aventure violemment rythmée. Mais voilà, ce DOOM est un très bon défouloir, avec une excellente bande sonore adaptée à chaque combat, des monstres de plus en plus forts et une envie de déchirer toutes les têtes que l’on croise. Si vous voulez du sang, foncez. En espérant que le côté technique ne vous fassent pas cracher du sang par les yeux. Bien que, ça reste dans le thème.

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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.

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