I Am Dead, quand l’Au-delà s’en mêle – TEST

I Am Dead test Switch
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Si la science nous dit que notre conscience, nos souvenirs et notre être disparaissent purement et simplement à notre mort, on ne peut que se réjouir que les industries créatives aient des théories plus amusantes. Au hasard, prenons … les jeux vidéo ! Plusieurs œuvres vidéoludiques ont mis en scène des héros défunts bien peu motivés à l’idée de rester tranquillement dans l’Au-delà et de continuer vers l’éternité : Ghost Trick, par exemple, nous emmenait dans une enquête aussi touchante que passionnante. Mais cette fois-ci, nous nous dirigeons vers une ambiance autrement moins dramatique avec ce test d’I Am Dead, développé par Hollow Ponds. En sa qualité de jeu narratif, I Am Dead articule son gameplay autour de la découverte d’une pittoresque petite île anglo-saxonne dans le cadre d’une narration prépondérante. Parfois trop.

I Am Dead… littéralement !

L’action d’I Am Dead prend place sur l’île de Shelmerston, volcanique de son état, et peuplée d’une petite communauté où tout le monde se connaît. Vous incarnez Morris Lupton ou plus exactement son esprit, l’homme étant décédé depuis peu. Loin d’être désolé de son sort, Morris est néanmoins en proie à une certaine mélancolie résultant de sa solitude depuis qu’il a quitté le monde des vivants. Les choses changent drastiquement quand l’esprit de son chien, Sparky, vient à sa rencontre pour l’avertir de l’imminence d’un cataclysme susceptible de réduire Shelmerston en un sinistre tas de cailloux sans vie. Mais pas de panique ! Il suffit simplement de trouver un nouveau gardien, parmi 5 autres défunts errant encore sur l’île, qui se chargera d’empêcher le désastre. Simple non ?

Pour dénicher l’ectoplasme qui acceptera d’endosser un rôle aussi essentiel, un protocole strict doit être suivi. Tout d’abord, le joueur doit identifier des personnes (vivantes dans l’idéal) ayant connu le défunt, comme des membres de sa famille, des amis voire des ennemis ! Vous pouvez repérer ces sources d’informations par de petites bulles de pensée au-dessus de leur tête. Une fois cet individu trouvé, il faudra littéralement trifouiller dans sa mémoire afin d’y exhumer un souvenir concernant le défunt.

Cette démarche passe par un mini-jeu très (beaucoup trop) basique dans lequel vous devez appuyer plus ou moins longtemps sur ZR ou ZL jusqu’à obtention d’une image nette au milieu d’une véritable bouillie mnésique. L’opération est répétée 4 à 6 fois selon la mémoire analysée, ce qui devient rapidement répétitif. Dans l’étape suivante, le souvenir permet d’identifier un objet spécial ayant appartenu au macchabée : à vous de le trouver !

Pour cela, Morris aura à sa disposition quelques précieux pouvoirs réservés aux défunts dont une sorte de vision aux rayons X qui lui permettra de voir à l’intérieur de n’importe quel placard, poche ou autre contenant. Ce ne sera pas du luxe car les objets que vous devrez retrouver seront souvent de petite taille comme une pièce, une médaille ou un jouet. Chacune de ces “reliques” aura pour effet de renforcer la présence de l’esprit recherché qui, à force de sonder les souvenirs des vivants, finit par se manifester devant vous. Quant à savoir s’il acceptera ou non de renoncer à sa paisible existence de fantôme et endosser le rôle quasi éternel de gardien de Shelmerston … c’est à voir !

Un gameplay un peu dead…

Concrètement, le gameplay d’I Am Dead se veut strictement cadré : vous ne pourrez pas déambuler librement dans les environnements de Shelmerston que vous explorerez au fur et à mesure de vos recherches. Pour chaque candidat, vous arpenterez une zone bien précise (plus ou moins liée à sa vie) et cloisonnée, comme le musée de la ville, le port ou le camping sans possibilité de passer de l’un à l’autre. Au passage, on note de jolis environnements remplis de couleurs et adoptant une direction artistique sans fioriture mais efficace. Seule liberté : vous pourrez trouver les souvenirs de la zone dans l’ordre que vous souhaitez. Une délimitation millimétrique qui, alliée à la simplicité du gameplay, fait que malheureusement, on s’ennuie bien rapidement même si le jeu se termine en quelques heures.

Si le décor change à chaque “chapitre” (en considérant qu’un chapitre équivaut à un candidat examiné), le gameplay reste constamment le même : n’étant pas particulièrement développé de base, il instaure rapidement un sentiment de lassitude et de répétitivité qui ne donne que peu de plaisir manette en main. C’est bien dommage car découvrir la vie des habitants de Shelmerston aurait pu être autrement plus plaisant avec un peu plus de mécaniques de jeu ! Au final, I Am Dead s’inscrit dans la catégorie des jeux “trop” narratifs dans le sens où le gameplay est si discret que le plaisir de la narration en est légèrement altéré.

Pourtant, le jeu réussit à instaurer très rapidement une ambiance où la bonhommie permanente de Morris et Sparky se mêle à la douce mélancolie inhérente de leur condition de fantômes. Découvrir les souvenirs liés à chaque candidat apporte son lot d’intrigues que l’on suit avec une certaine distance certes, mais cela n’empêche pas d’être régulièrement touché par leurs récits. Des histoires d’amour chaotiques, des drames personnels et une foule de petits évènements de vie nous sont racontés et je dois reconnaître que j’ai aimé cela.

Par ailleurs, le duo formé par Morris et son chien porte efficacement le récit et chacune de leurs interventions prête à sourire : entre leurs souvenirs en commun de l’île, le comportement candide de Sparky et l’urgence croissante de la situation, on sent une véritable connexion émaner de leurs échanges, ce qui donne une véritable identité à l’ensemble. Le dénouement risque cependant de vous laisser quelque peu sur votre faim, la conclusion n’étant pas des plus claires, mais le message délivré par l’ensemble de l’intrigue présente une vision très rassurante sur ce qui se passe “après“. I Am Dead a beau souffrir d’un gameplay bien trop discret pour être apprécié, sa narration est indéniablement maîtrisée et possède une capacité d’immersion unique, le genre capable de vous donner le sourire en parlant de la mort.

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I Am Dead, Quand l'Au-delà s'en mêle
  • Un beau récit desservi par son gameplay - 55%
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Un beau récit desservi par son gameplay

Curieux constat que ce test d’I Am Dead. J’ai été charmé par son histoire, la douce ambiance qu’il dégage et surtout son étonnante capacité à parler de la mort dans un cadre aussi serein et joyeux. La direction artistique, certes simple mais clairement adaptée ici, renforce ce sentiment paisible tout comme les nombreux dialogues du jeu qui relatent des récits touchants et infiniment humains. Hélas, une excellente histoire ne peut être adaptée en un jeu vidéo sans un gameplay un minimum travaillé. Or, I Am Dead se contente ici d’un gameplay trop minimaliste pour ne pas s’ennuyer. Ajoutez à cela une durée de vie très courte et une rejouabilité inexistante, et on est très vite frustré. À réserver à ceux qui cherchent une histoire interactive !

Les +

  • Un concept intéressant…
  • Une histoire touchante, pleine d’humanité
  • Une direction artistique simple et efficace

Les -

  • … desservi par un gameplay trop peu développé
  • Extrêmement court
  • Répétitif
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !