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Ori and the Blind Forest, un conte d’anthologie – TEST

Depuis qu’Hayao Miyazaki nous a offert ce conte éblouissant au coeur de la forêt qu’est Princesse Mononoké, je me suis souvent demandé si je pourrais un jour vivre une aventure similaire mais cette fois-ci, manette en main. En réalité, une expérience toute aussi fantastique existait déjà depuis plus de quatre ans avec Ori and the Blind Forest, un splendide jeu de plateforme en 2D développé par Moon Studios à côté duquel j’étais passé dans la mesure où je ne possédais pas de PC Gamer ou de Xbox au moment de sa parution. Mais aujourd’hui, j’ai enfin pu m’essayer à cette douce histoire grâce au partenariat engagé entre Microsoft et Nintendo qui permet désormais aux possesseurs de Nintendo Switch de jouer à la Definitive Edition d’Ori and the Blind Forest disponible depuis le 24 septembre.

Au centre de la luxuriante Forêt de Nibel se dresse l’Arbre des Esprits, divinité protectrice de la région et maîtresse des éléments. Par une effroyable nuit de tempête, l’une de ses feuilles se détache et se retrouve ballottée sans ménagement par le vent et la pluie jusqu’à se poser dans une clairière au fin fond de la forêt avant de prendre alors la forme d’une adorable petite créature nommée Ori. Comme issu d’une hybridation entre un chat et un singe, notre minuscule protagoniste est rapidement adopté par Naru, une habitante de Nibel qui décide de l’élever comme son enfant. Le temps passe et un terrible jour, l’Arbre des Esprits tente, sans succès, de rappeler Ori à lui. Plus tard encore, la forêt commence doucement à mourir, la végétation s’asséchant et la nourriture se faisant de plus en plus rare. Après un horrible drame que je me garderai de détailler ici, Ori prend son courage à deux mains et décide de rejoindre l’Arbre des Esprits pour faire la lumière sur l’agonie qui frappe Nibel. Il rencontre rapidement Seyn, un esprit de l’Arbre qui lui prête ses pouvoirs : ensemble, ils devront rétablir l’équilibre perdu des trois éléments de la forêt pour espérer lui rendre sa splendeur passée.

Commence alors une aventure touchante qui vous éblouira par ses décors qui offrent une explosion de couleurs permanente et qui n’en finiront pas de vous impressionner au cours de vos pérégrinations. Chaque animation témoigne du raffinement et de la minutie avec lesquels Ori and the Blind Forest a été conçu. Entrer dans une nouvelle zone signifie aussi découvrir de nouveaux arrière-plans et des ombres chinoises envoûtantes qui vous montreront parfois de petites créatures observant Ori d’un oeil discret avant de déguerpir aussi sec. Pour réduire la chose à peu de mots, la direction artistique d’Ori and the Blind Forest tout simplement exceptionnelle sur tous les plans. Et le plus beau dans tout ça ? Ce monde est vaste. Si vaste que ce sont des dizaines et des dizaines de paysages enchanteurs qui s’offriront à vos yeux. Si vaste qu’il ne sera pas rare de s’y perdre. Si vaste qu’on ressent un étrange sentiment de sérénité quand on parvient à certains points clés de la carte qui vous permettront de saisir toute la beauté de Nibel. Et la magnifique bande-son composée par Gareth Coker ne fait qu’amplifier cette sensation quasi-thérapeutique.

Un des maux de la période actuelle (et encore, moins ces derniers temps) est la tendance que de nombreux studios ont à privilégier l’aspect “onirique” et narratif de leurs productions au détriment de leur gameplay qui reste, rappelons-le, le coeur d’un jeu réussi. Est-ce le cas d’Ori and the Blind Forest ? Non Monsieur ! La petite perle de Moon Studios réalise l’exploit d’allier sa sublime direction artistique à un gameplay soigné, réglé au millimètre près et surtout diablement efficace. Le joueur participe à un véritable voyage initiatique de part l’extension régulière des capacités d’Ori : au fil de la progression, de nouveaux pouvoirs et capacités sont obtenus ce qui permet d’explorer Nibel de fond en comble jusqu’à atteindre les sacro-saints 100%.

Grâce à Seyn, Ori dispose du pouvoir de la Flamme Spirituelle qui vous permettra de carboniser vos ennemis mais également de toute une kyrielle de compétences de défense et de contre-attaque. Eliminer vos adversaires vous permet d’amasser de la Lumière spirituelle qui représente les points d’expérience dans ce cas précis et qui vous permet à terme de gagner des points de compétences et dépenser ces derniers vous ouvrira la voie vers de nouvelles capacités grâce à un vaste arbre de compétences. Si jamais vous n’étiez pas revenus sur le jeu depuis la sortie de la version d’origine en 2015, sachez que la Definitive Edition d’Ori and the Blind Forest propose de nouvelles zones et également de nouvelles compétences pour mieux les explorer.

Et ces nouvelles habilités seront indispensables pour vous frayer un chemin car Ori est bien fragile et ses ennemis nombreux. Un sensationnel combat entre les différentes forces de la nature s’engage et notre adorable héros devra assembler tout son courage pour sauver Nibel de la fureur de Kuro, la chouette des ténèbres. Ori affronte littéralement toutes les forces de la forêt au cours de son aventure : ronces acérées, créatures monstrueuses et flammes infernales poursuivent notre protagoniste sans faiblir, offrant de fait un défi d’envergure au joueur. A la fois accessible et exigeant, Ori and the Blind Forest impose prudence et mesure dans le moindre déplacement tant il est facile de tomber dans un buisson épineux et perdre ainsi de précieux points de vie. Derrière cet air d’expérience onirique et mélancolique se cache une véritable épreuve de force et de patience qui demandera tout votre talent pour en triompher. Le jeu prend même une dimension “die and retry” tant il sera fréquent que vous mourriez à répétition à un même endroit.

Parfois un peu trop… S’il est toujours très plaisant de venir à bout d’un niveau ardu, Ori and the Blind Forest a parfois une légère propension à vous jeter dans des zones grouillant d’ennemis en furie où la lisibilité laisse parfois à désirer. De fait, il arrive parfois que l’on meurt sans s’en rendre compte immédiatement tant le déluge d’attaques a été sauvage. Pour autant, on prend facilement le coup de main et on ne tarde pas à évoluer aisément dans les merveilleux décors du jeu, enchaînant les sauts, renvoyant les attaques ennemies à leurs auteurs, escaladant les falaises escarpées et le tout avec la grâce d’un danseur étoile. Ajoutons à cela la possibilité de créer des points de sauvegardes pratiquement n’importe où qui permet de reprendre l’épreuve du jour sans s’enquiquiner à refaire d’innombrables déplacements pour de toute façon mourir de nouveau deux mètres plus loin. Ori and the Blind Forest offre ainsi un ballet d’anthologie, sublimé par la technique optimale du titre qui s’avère fort bien porté sur la Nintendo Switch. On pourra éventuellement objecter que le mode portable n’est pas le plus adapté pour les phases les plus périlleuses en raison des soucis de lisibilité décrits plus haut mais il reste quand même très plaisant de pouvoir emporter cette aventure aussi touchante que jouissive partout avec soi.

Un conte merveilleux
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Un conte merveilleux

Que dire de plus ? Quatre ans après sa sortie initiale, la magie d’Ori and the Blind Forest opère encore et toujours. Que l’on pense à ses visuels tenant du chef-d’oeuvre, à son histoire touchante  ou à son  gameplay exemplaire, le titre de Moon Studios est une vraie merveille. Pouvoir vivre cette aventure sur Nintendo Switch est une opportunité que quiconque se prétendant joueur se doit de saisir. En dépit d’une difficulté parfois légèrement abusive et d’un manque de clarté dans certains des niveaux les plus ardus, Ori and the Blind Forest est une expérience formidable qui mérite son succès.

Les +

  • Des visuels enchanteurs
  • Un challenge de taille
  • Une bande-son réussie
  • Une histoire touchante

Les -

  • Quelques niveaux peu lisibles
  • Une difficulté un peu abusive dans de rares occasions
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

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