N’importe quel gamer chevronné vous le dira : les jeux peuvent dépasser le cadre du divertissement et aborder des sujets émotionnels, voire sensibles. À l’image de Gris ou Life is Strange, ces projets peuvent raconter des histoires bouleversantes, voire choquantes, pour peu que leurs créateurs soient animés d’une envie d’explorer des thématiques compliquées et ce, avec respect. C’est aussi vrai pour les sujets sociétaux : les jeux peuvent également s’emparer de problématiques globales, nécessité ou non une volonté politique pour être traitée. Des problématiques comme la protection animale, à l’image de Jack Barau qui est sorti le 1er mai sur Switch et Steam.
Dans ce jeu créé par Rodolphe Bax et Thierry Brochart et avec le soutien du collectif Bouftang de La Réunion, vous incarnez Jack, un pétrel pirate. Si vous n’êtes pas calés en biologie animale, les pétrels représentent un groupe d’oiseaux marins. Plus précisément, nous parlons ici de pétrels de Barau qui sont otamment retrouvés sur l’île de La Réunion.
L’objectif de notre sympathique pirate est de parcourir une série de niveaux de plateformes 2D pour secourir des dizaines de bébés pétrels éparpillés un peu partout. Plus vous en trouvez et en accompagnez à la fin de chaque niveau, plus votre score est élevé. Simple en apparence mais quelques obstacles vous barreront la route. Le premier est la lumière diffusée par de nombreux lampadaires sur votre chemin : le moindre contact avec le halo lumineux tuera automatiquement vos malheureux oisillons. Le deuxième obstacle est représenté par les rats et les chats qui pullulent dans les niveaux et qui n’hésiteront pas à s’attaquer à vos petits protégés. En bref, Jack Barau se veut être une aventure qui demande de l’exploration mais aussi beaucoup de précision. Plus vous regroupez de pétrels, plus vous prenez le risque de les exposer à la lumière et à leurs prédateurs.
Ces choix de game design ne sont pas qu’une simple fantaisie des créateurs du jeu et c’est justement là que Jack Barau prend tout son sens. Un problème récurrent à La Réunion est que la lumière artificielle désoriente les petits pétrels et les empêchent de s’envoler. Au sol et sans défense, les oiseaux sont exposés aux prédateurs, principalement des rats et des chats sauvages, endémiques sur l’île. En soi, le jeu fait écho à une cruelle réalité biologique. Au-delà donc de sa portée divertissante, Jack Barau est aussi un projet de sensibilisation à la protection animale. Porter ce message par le biais d’un jeu est une idée astucieuse qui a le mérite de montrer la pluralité du jeu vidéo en tant que médium !
Jack Barau est disponible sur Switch et Steam depuis le 1er mai. Une démo est également disponible sur Steam et Itch.io, n’hésitez pas à y jeter un oeil !