Xenoblade Chronicles 2 : Torna – The Golden Country : une préquelle de qualité – TEST

75%

En décembre 2017, Nintendo et Monolith Soft publiaient le nouveau fruit de leur collaboration avec le troisième opus de Xenoblade Chronicles (en comptant Xenoblade Chronicles X paru en 2015). Regorgeant de qualités dont l’une des plus notables était sans doute la richesse de son scénario, Xenoblade Chronicles 2 avait conquis le cœur des fans de J-RPG et avait reçu de nombreux éloges de la presse spécialisée (dont un 85/100 de notre part). Fort de ce succès, Monolith Soft a prolongé le plaisir en sortant Torna – The Golden Country, un DLC scénarisé proposant d’explorer un peu plus profondément les événements du jeu. Alors que « DLC » rime souvent avec grogne des joueurs, Monolith Soft peut-il nous convaincre de replonger dans le gigantesque monde d’Alrest ?

Note : N’hésitez pas à lire ce test en musique avec cette reprise du thème de Gormott spécialement composée pour Torna – The Golden Country.

https://www.youtube.com/watch?v=tX8fRVbiWDE

Back to the past

Torna – The Golden Country propose aux joueurs de découvrir les événements se produisant cinq cents ans avant le fantastique voyage de Rex et Pyra vers l’Elysium narré dans Xenoblade Chronicles 2. Petit rappel du contexte du monde d’Alrest : dans cet univers où les continents prennent la forme de gigantesques créatures vivantes, les humains peuvent créer un lien unique avec les Lames, des entités guerrières immortelles aux pouvoirs parfois phénoménaux. L’humain gagne ainsi le titre de Pilote et peut mener des batailles aux côtés de ces fidèles alliés. Alors que Xenoblade Chronicles 2 nous proposait de suivre le voyage de Rex et Pyra, Torna – The Golden Country vous met dans la peau de Lora, une jeune et fougueuse mercenaire qui se bat aux côtés de Jin, le « Parangon de Torna », connu pour être une Lame extraordinairement douée. Les possesseurs du jeu principal reconnaîtront immédiatement ces prénoms qui sont maintes fois prononcés au cours de l’aventure. Très vite, les deux alliés font la rencontre d’une part d’Addam et Mythra et d’autre part de Hugo, Bridgid et Aegeon. Cette fine équipe comprend des visages familiers mais également de tous nouveaux personnages qui viennent enrichir la galerie déjà fort pourvue du jeu. Ensemble, ils chercheront à arrêter Malhos, un autre nom sinistrement connu dans le jeu, et sa quête d’annihilation totale d’Alrest.

Un système de combat peaufiné

Mais Torna – The Golden Country ne se contente pas de raconter un nouveau pan de l’histoire, et propose de nombreuses améliorations au système de jeu présent dans Xenoblade Chronicles 2. L’ajout le plus palpable s’est notamment fait au niveau du système de combat : là où le jeu original ne proposait « que » de contrôler le Pilote en combat, les Lames restant plus ou moins passives, Torna – The Golden Country vous propose d’incarner aussi bien le Pilote que les Lames qui l’accompagnent d’une simple pression sur la croix directionnelle. Ainsi, les combats gagnent en dynamisme et sont d’autant plus fluides. Les combos s’enchaînent dans un véritable déluge de couleurs et les Arts de Pilote et les Arts de Lames sont plus accessibles qu’auparavant. Trois équipes composées d’un Pilote et de deux Lames vous sont proposées et il est possible d’alterner entre les équipes très facilement en dehors des combats. Le revers de la médaille est une diminution sensible des possibilités de combinaisons lors des combos de Lames : Xenoblade Chronicles 2 proposait de partir à la recherche de toutes les Lames existantes (plus d’une centaine !) et offrait ainsi des possibilités de combos extrêmement développées. Avec seulement 6 lames jouables, Torna – The Golden Country souffre fatalement d’une restriction de la personnalisation des attaques. Mais le sacrifice en vaut la chandelle : le système de combat atteint ainsi son paroxysme et dégage une véritable et grisante sensation de puissance à chaque joute que vous aurez à mener. N’hésitez pas à regarder la vidéo de gameplay réalisée par mes soins pour vous faire une idée : garantie sans spoiler !

Torna – The Golden Country – Gameplay maison

L’élégance d’Alrest

Pour continuer sur les nouveautés, Torna – The Golden Country utilise également un nouveau moteur visuel. Bien sûr, la différence n’est pas non plus flagrante : le DLC utilise de nouveau ce chara-design très shonen et toujours aussi efficace mais en profite également pour améliorer le rendu des paysages qui gagnent en finesse et en détails pour un résultat plus plaisant que jamais. Les quelques soucis techniques observés dans le jeu d’origine sont cependant toujours présents : retard d’affichage de textures, distance d’affichage un peu faible et popping inopiné viendront occasionnellement vous surprendre sans gâcher votre expérience pour autant. En revanche, pas de changement du côté de la différence d’aspect entre la TV et l’écran de la Nintendo Switch qui reste toute de même palpable sans être handicapante pour autant. Le jeu reste lisible et tout à fait jouable, bien loin des « insupportable en Mode Nomade » qui pullulaient lors de la sortie de Xenoblade Chronicles 2, notamment par ceux qui ne possédaient ni le titre, ni la console. Notons également le remplacement de la section “Mercenaires” par un autre système de liens nommé “Solidarité”. En clair, il s’agit d’acquérir la loyauté des nombreux PNJ disséminés dans Alrest en accomplissant des quêtes secondaires. Un niveau suffisamment élevé de Solidarité vous donnera accès à de nouvelles quêtes et à des récompenses. Enfin, le gain de niveau passe désormais par des arrêts réguliers dans les camps : vous trouverez partout dans Alrest des zones propices au repos qui vous permettront non seulement de renforcer vos personnages, mais également de découvrir la fonction d’Artisanat. Chaque Pilote et Lame dispose de sa spécialité : des parfums envoûtants de Bridgid aux jouets de Lora en passant par la cuisine expérimentale de Mythra, chaque protagoniste se met en quatre pour créer des objets qui vous aideront en combat par l’apport de divers bonus.

Bien entendu, les éléments de base du gameplay de Xenoblade Chronicles 2 sont toujours présents : sociogramme, arbres de compétences et améliorations des Arts font leur retour dans Torna – The Golden Country.

Rendez-vous en terre inconnue

Du fait de son demi-siècle en moins, le monde d’Alrest de Torna The Golden Country n’a pas tout à fait le même visage que celui que vous arpentiez (ou arpenterez !) dans Xenoblade Chronicles 2. Ce sera l’occasion de redécouvrir le fabuleux Titan Gormott sous un angle moins civilisé et plus sauvage tandis que le Titan Torna se dévoilera à vos yeux pour la toute première fois. Les environnements sont toujours aussi beaux, et même un peu plus grâce au nouveau moteur dont nous vous parlions plus hauts. On ressent toujours un véritable plaisir à parcourir les plaines verdoyantes tout en regardant les Titans se mouvoir paresseusement et renforcer cette impression de gigantisme qui domine Alrest, un sentiment exacerbé par les splendides nouvelles musiques composées pour ce DLC (dont celle que nous vous avons placée en début du test). Avec cette diversité sans cesse renouvelée aussi bien dans les environnements que dans les formes de vie, hostiles ou amicales, qui croiseront votre route, Monolith Soft nous éblouit une fois encore par sa capacité à concevoir des univers aussi cohérents que soignés, fourmillant de vie et de détails qu’on ne se lasse pas de découvrir au cours de nos balades.

Bien entendu, l’intrigue de ce DLC était attendue au tournant : la rencontre avec Addam, le légendaire héros tant loué dans le jeu original, mais également avec Lora, laissait présager de nombreuses révélations sur les mystères qui entouraient la fin de Xenoblade Chronicles 2. Paradoxalement, l’histoire se veut avare en révélations et met bien du temps à démarrer : la poursuite de Malhos est parsemée de quêtes de remplissages indispensables à votre avancée dans l’histoire. Par remplissage, comprenez « Fedex ». Sauf que là où on pardonne le manque d’intérêt de ces quêtes quand elles se limitent à un aspect strictement secondaire, il devient plus difficile de les accepter quand elles empiètent à ce point sur le scénario. Bien sûr, les plus grands JRPGs ont eu leur lot d’objectifs de ce genre, mais il est triste de constater qu’ils soient si présents dans Torna – The Golden Country, donnant une impression de lenteur à l’intrigue du jeu dont on se serait bien passé quand on connaît l’intensité de celle qui était proposée dans l’aventure principale. Pourtant, une fois que les choses sérieuses commencent, on est littéralement accroché à son fauteuil (ou peu importe ce sur quoi vous vous posez pour jouer) avec des cinématiques dignes des plus grands affrontements du Shônen Age ! Ainsi, ne nous vous attendez pas à comprendre l’intégralité des questions laissées en suspens à la fin de Xenoblae Chronicles 2, mais à en découvrir une nouvelle facette tout aussi survoltée pour peu que vous ayez eu le cran de vous coltiner les quêtes de remplissage.

Suicide Squad

Heureusement, la galerie de personnages présents dans ce DLC permet de rattraper une histoire quelque peu en retrait. Découvrir Jin, Mythra et Bridgid dans ce nouveau contexte est assurément plaisant, mais la vraie réussite réside dans les nouveaux personnages humains introduits : Lora est une héroïne véritablement attachante tandis qu’Addam marque par son charisme et son chara-design très réussi. Hugo en revanche est peut-être un peu moins intéressant, sans pour autant être un mauvais personnage : un peu en retrait pas rapport aux autres, le stoïque et juste Empereur de Mor Adain aurait mérité un travail un peu plus approfondi, d’autant quand on connaît son rôle dans le dénouement déchirant de cette préquelle. Le groupe est porté par un doublage, aussi bien anglais que japonais, de qualité avec malgré tout une certaine maladresse dans l’enchaînement des répliques : de nombreux “blancs” viennent casser le rythme des dialogues qui sont malgré tout bien écrits et portent avec brio la touchante relation liant Jin et Lora.

Au final, nous pouvons considérer Torna – The Golden Country comme une miniaturisation optimisée à tous points de vue de Xenoblade Chronicles 2 : moins de personnalisation, une histoire peut-être moins profonde, mais des personnages toujours aussi efficaces et un univers d’autant plus cohérent et bien construit. Mais comment doit-on le considérer alors ? Comme un introduction à l’immense aventure de Xenoblade Chronicles 2 ou au contraire comme une extension, un dernier cadeau, de cette dernière ? Pour ma part, je pense que ce DLC remplit les deux fonctions. Sa nature de standalone fait que vous n’êtes pas obligés de posséder le jeu original pour en profiter pleinement. Ce qui est certain, c’est que si vous aimez Torna – The Golden Country, vous adorerez Xenoblade Chronicles 2, et l’inverse est tout aussi juste. Autre argument : l’achat de l’édition physique est également synonyme d’acquisition du Season Pass. Chaque boîte est accompagnée d’un code vous donnant accès à la deuxième partie du contenu supplémentaire publié jusqu’à maintenant, dont de nouvelles Lames rares mais également un nouveau Mode de jeu baptisé « Défis de l’Arène ». Ainsi, vous avez là un grand contenu pour un petit prix. D’une vingtaine d’heures en ligne droite, ce DLC ne vous fera pas regretter la trentaine d’euros qu’il vous faudra débourser pour l’acquérir en version cartouche grâce à ce contenu conséquent.

Avis final
  • Un retour en Alrest convainquant - 75%
    75%
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Résumé

Torna – The Golden Country est assurément une bonne extension à tous points de vue. Avec un système de combat plus peaufiné que jamais, on retrouve avec plaisir le sentiment d’allégresse que l’on ressentait lors des joutes dans le jeu d’origine. Quel plaisir que de revisiter Alrest lors de la première guerre des Aegis ! Avec ce nouveau moteur graphique, Monolith Soft magnifie son univers et vous promet de belles balades. Bien que toutes les révélations attendues ne soient que peu abordées, l’histoire de cette extension vous fera vivre d’intenses émotions et  fera la lumière sur quelques uns de ses aspects les plus sombres. Aidée par ses protagonistes charismatiques et attachants mais également par ses antagonistes toujours aussi dangereux et agréables à détester, l’intrigue saura récompenser les quêtes Fedex qu’elle vous aura obligés à accomplir pour parvenir à son dénouement. Si l’aventure de Rex et Pyra vous a conquis, Torna – The Golden Country est fait pour vous !

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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !