Banner of the Maid, sous la bannière de la difficulté – TEST

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Banner of the Maid a eu un bon succès d’estime dans son pays d’origine, la Chine, et c’est donc avec une certaine curiosité, en tant qu’amateur de tactical-RPG, que j’ai guetté sa localisation anglaise et, surtout, son portage sur notre Switch, une console sur laquelle il est généralement agréable de profiter d’un genre qu’il est plaisant de picorer. Situé dans la France de la Révolution, et vous laissant incarner et croiser bon nombre de personnages historiques (Robespierre, Napoléon, Leclerc…), celui-ci vous permet donc de vous immerger dans une époque trop peu représentée en jeu vidéo – bien que l’on soit très loin, comme nous le rappelle un disclaimer au début du jeu, d’une relecture fidèle de l’histoire. Tout pour me plaire, sur le papier. Et c’est peut-être pourquoi j’en ai été si déçu.

La version Switch qui nous a été fournie par l’éditeur ne nous permettait pas de faire des captures d’écran, et c’est pourquoi les images que vous allez voir proviennent de l’itération PC. Ceci étant dit, je n’ai eu à déplorer aucun souci technique durant mon aventure.

https://www.youtube.com/watch?v=kDpo8hjneQ4

Desaix and the city

L’histoire de Banner of the Maid s’ouvre sur un didacticiel qui nous permet d’admirer le très chouette style graphique du titre : les décors des champs de bataille sont dans un très joli simili-pixel art coloré qui ressemble à une version moderne d’un jeu SNES, et les divers personnages et unités sont dans une 2D beaucoup plus lisse, avec des animations très détaillées qui semblent toutes droites sorties d’un dessin animé. Cela rend les combats très vivants, même si l’on aura vite fait de désactiver les animations d’affrontements, trop longues et pas assez dynamiques – mais bon, je suis le genre de personne qui virait les animations d’attaques dans les Pokémon pré-Épée/Bouclier, donc peut-être que ça ne vous dérangera pas autant que moi.

Le didacticiel nous permet aussi d’admirer le style graphique particulier des personnages lors des phases de dialogues, qui ne sont malheureusement pas animées : ici, que des beaux gosses et des belles gosses, des husbandos et des waifus. Vous n’aurez jamais vu Napoléon Bonaparte aussi sexy, mais c’est surtout sur les personnages féminins que les character designers s’en sont donnés à cœur joie : ceux-ci sont soit affublés de poitrines immenses (et débordant tellement de leurs corsets que l’on se demande plus d’une fois si les dessinateurs ont la moindre connaissance de l’anatomie féminine), soit de jupes très courtes, et parfois des deux. Là où ce fan service pourrait parfois être de mauvais goût – oui, c’est à toi que je pense, Fairy Tail, il est ici presque classe et artistique, d’autant plus que la sexualité n’est pas une des thématiques du jeu.

“Mademoiselle Joséphine, you are the one he talked most”

Après cette courte introduction au système de combat, l’on découvre l’histoire à proprement parler, et c’est le début de la fin : la traduction anglaise n’est, certes, pas catastrophique (dans le sens où il n’y a pas de contresens ou de grosses erreurs grammaticales), mais semble avoir été faite par un chinois parlant anglais, et non l’inverse. Le résultat est tout bonnement imbitable, avec des personnages qui parlent de la manière la moins naturelle possible. Ce qu’ils disent est compréhensible, mais tellement ampoulé qu’ils en perdent toute personnalité et que les phases de dialogues – parfois si longues que l’on se croirait dans un visual novel – deviennent franchement déplaisantes. L’histoire de Banner of the Maid n’est pas dépourvue d’intérêt, nous faisant incarner une Pauline Bonaparte sympathique et courageuse qui devra se frayer un chemin sur les champs de bataille et dans la politique, mais l’envie de zapper toutes les discussions s’installe vite, et l’on finit par ne les lire qu’en diagonale.

Du coup, si le titre nous promettait de grands choix politiques à faire dans une vie parisienne où il faudrait ménager les intérêts de chacun, l’on se retrouve à prendre des décisions par défaut et sans grande conviction. Heureusement que celles-ci n’ont finalement qu’un impact limité, et que faire des missions secondaires pour le compte de telle ou telle faction vous sera plus utile pour obtenir des bonus en combat que de vous taper ces dialogues interminables. Si vous êtes un fan de tactical-RPG, ne vous sentez donc pas coupable d’appuyer sur le bouton + et de les passer, d’autant plus que ceux-ci – comme les batailles, par ailleurs – sont accompagnés d’une musique purement fonctionnelle, souvent à deux doigts de la parodie de musique classique, et de sporadiques doublages en chinois délivrés sans grande conviction par les comédiens.

On te marche dessus et personne t’épargne

Le reste de Banner of the Maid s’articule autour de combats, que vous arriverez vite à prendre en main si vous avez déjà goûté à un jeu du genre, tant le classicisme est de mise : munitions limitées, unités variées aux caractéristiques habituelles (cavaliers qui peuvent aller loin, canonniers qui tirent à distance, soigneurs…), système de pierre/feuille/ciseaux pour les dégâts à la Fire Emblem… Vous resterez en terrain connu, sans bonne ni mauvaise surprise. On regrettera cependant la faible portée des fusiliers, l’absence de permadeath qui aurait pu nous permettre de plus nous attacher aux membres de notre équipe, et le manque de lisibilité sur grand écran, sur lequel il n’est ni simple de se mouvoir – 3D isométrique oblige – ni de reconnaître ses unités. Si vous avez des problèmes de vue, restez-en au mode portable, donc.

Mais le principal souci de ces combats réside surtout leur difficulté et leur injustice. Même dans le mode le plus facile (le mal nommé « Histoire »), vous allez devoir recommencer de très nombreuses batailles parce que vous n’aurez jamais toutes les cartes en main dès le départ : parfois, ce sera des conditions climatiques inattendues qui vous empêcheront de mener à bien votre stratégie dans le nombre de tours impartis, mais, surtout, Banner of the Maid prendra un malin plaisir à faire apparaître des floppées de nouveaux ennemis sur le champ de bataille sans vous prévenir, ce qui entraînera inexorablement votre défaite alors que vous étiez au bord d’une victoire difficilement acquise – je vous laisse imaginer la frustration que cela peut provoquer. Les affrontements donnent l’impression désagréable de nous forcer à suivre une route balisée et de nous punir de chaque écart que l’on fait à celle-ci. Si l’on s’amuse beaucoup dans les dix premiers chapitres, la vingtaine qui suit ressemblent plus à une corvée qu’à autre chose, et l’on sort du titre d’Azure Flame Studio avec un goût doux-amer en bouche : les fondations sont là, solides, mais l’exécution est ratée. Espérons donc que ces problèmes seront corrigés pour l’éventuelle prochaine production du studio.

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Mal exécuté mais prometteur
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Mal exécuté mais prometteur

Avec une trop grande part d’aléatoire et de dialogues mal traduits, Banner of the Maid semble la plupart du temps manquer de finition, malgré de jolis graphismes rétro qui flattent la rétine. Si l’on ne jette pas sa manette de dégoût, l’on ne peut que constater qu’il fait pâle figure face aux cadors du tactical-RPG sur notre console que sont Fire Emblem: Three Houses et WarGroove. Reste que les fondations sont bonnes, et que le système de combat bien foutu est assez addictif. Un jeu que je ne conseillerais néanmoins qu’aux plus mordus du genre.

Les +

  • Un système de combat maîtrisé
  • Graphismes sympathiques
  • Pauline Bonaparte est attachante
  • Facile à prendre en main
  • Un petit goût de “reviens-y”

Les -

  • Beaucoup trop injuste
  • Localisation anglaise ratée
  • Musique sans intérêt
  • Character design légèrement abusé
  • Navigation dans les menus peu agréable
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lunapolitana
1518 articles

Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.

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Les affrontements donnent l’impression désagréable de nous forcer à suivre une route balisée et de nous punir de chaque écart que l’on fait à celle-ci. Si l’on s’amuse beaucoup dans les dix premiers chapitres, la vingtaine qui suit ressemblent plus à une corvée qu’à autre chose, et l’on sort du titre d’Azure Flame Studio avec un goût doux-amer en bouche : les fondations sont là, solides, mais l’exécution est ratée.

Aurablaster

vu* a côté de “l’ai” et “il”

Aurablaster

Bonjours, vous savez pourquoi le jeux n’est plus sur Nintendo eShop? parce que je l’ai il y a si longtemps, je l’ai vu et le jeux ma un peu surpris sur quoi ça allez parlé (la révolution Fr) mais voilà je ne sais pas pq, mais il n’est plus, vous savez pourquoi Nintendo la enlever?

DesBen

Hello! C’est vraiment étrange, nous n’avons pas vu passer d’info là dessus.

Morgan

Bonsoir le jeu n’est pas disponible sur le store de Nintendo Europe savez vous pourquoi ?