Alien: Isolation, la terreur de la solitude – TEST

Alien Isolation
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Dans l’espace, personne ne vous entendra crier”. C’est sous ce slogan glaçant que Ridley Scott introduisit le monde du cinéma à une terrifiante saga dont le premier film, Alien : le Huitième Passager, fait encore aujourd’hui frémir les amateurs de films d’horreur. Habituellement monopolisé par Resident Evil, le genre sacré des survival-horror accueillait un hôte de marque avec la sortie d’Alien: Isolation en 2014. Cinq ans plus tard, et parce que les portages sur une console qui cartonne c’est cool, l’horrifique adaptation vidéoludique de la saga débarque sur Switch dans une version complète qui entend bien faire hurler les possesseurs de la console hybride : pari réussi ?

Promenons-nous dans l’espace…

Depuis l’arrivée du premier film de la saga en 1979, Alien a eu droit à de nombreuses suites, des spin-offs et même un préquel, quoique un peu douteux, avec Prometheus. De fait, l’univers créé par Ridley Scott serait bien aise de perdre un joueur qui n’en serait pas familier mais désireux de s’essayer à Alien: Isolation. Coup de chance, seul le premier film est fondamentalement nécessaire pour saisir pleinement le contexte du jeu. Pour résumer rapidement, Alien : le Huitième Passager narre une terrifiante aventure spatiale pendant laquelle le lieutenant Ellen Ripley, jouée par l’excellente Sigourney Weaver, menait une lutte désespérée contre la redoutable et monstrueuse créature qu’est le Xénomorphe à bord du Nostromo. Alien: Isolation prend place 15 ans après ces évènements alors qu’Ellen dérive dans l’espace, plongée en biostase à bord d’une navette de secours dans l’espoir de survivre le temps de trouver de l’aide après la destruction du Nostromo.

Brièvement évoquée dans une version spéciale d’Aliens : le Retour, Amanda Ripley, fille d’Ellen, est la protagoniste principale d’Alien: Isolation. Loin d’accepter la disparition de sa mère, Amanda apprend que la boîte noire du Nostromo aurait été interceptée dans l’espace et amenée à la station spatiale de Sébastopol. La jeune femme met alors le cap sur la station avec la bénédiction de la commande de l’équipage dans l’espoir d’en apprendre d’avantage sur les circonstances de la disparition de sa mère et, éventuellement, comment la retrouver. Malheureusement, tout va de mal en pis quand Amanda se retrouve coincée à Sébastopol, isolée de ses compagnons et ayant pour seule compagnie des hors-la-loi un brin énervés, des androïdes légèrement dysfonctionnels… et un Xénomorphe avide de chair humaine.

Alien de poney

Après l’affront fait aux fans de la saga (et à l’industrie du jeu video en général) que fut Alien: Colonial Marines en 2013, SEGA se devait de relever la barre et faire table-rase du passé. Alien: Isolation prend ainsi la voie du survival-horror et s’inscrit dans une ambiance très proche du film de Ridley Scott, un premier bon point. Le principe de jeu consiste à avancer à travers les différentes zones de la station spatiale plus ou moins abandonnée pour s’en échapper en un seul morceau.

Mais la tâche sera loin d’être aisée car, comme dit plus haut, Sébastopol est en réalité occupée par une population d’occupants assez hétérogène dans leur apparence mais tous caractérisés par une étonnante soif de sang. S’il est possible de lutter contre les ennemis humains que vous croiserez çà et là (et encore, tout est relatif), il sera en revanche beaucoup plus compliqué d’affronter directement les androïdes et le Xénomorphe qui ont une fâcheuse tendance à résister à vos assauts : il faudra privilégier la discrétion et l’infiltration pour espérer sortir vivant de cette antichambre spatiale de l’enfer. Malgré cela, Alien: Isolation dispose d’un système de craft assez plaisant qui vous permettra de fabriquer divers objets bien utiles pour vous sortir des situations les plus périlleuses.

Pour cela, d’innombrables cachettes en tous genres seront à votre disposition en cas d’urgence : placards dans lesquels entrer, tables pour se cacher et conduits d’aération où s’engouffrer sont là pour tromper la vigilance de vos nombreux ennemis et attendre que la voie se libère et soit “sécurisée”. Les guillemets sont de rigueur car il ne suffira pas de se soustraire momentanément à la vue du Xénomorphe pour lui échapper, cette sale bête ayant des sens surdéveloppés en addition à ses capacités physiques effrayantes. Le plus fort est que l’intelligence artificielle qui dirige le monstre est évolutive et s’adaptera en fonction des stratégies que vous emploierez pour la contrer. Par exemple, il est possible de lancer un émetteur qui diffusera un son et attirera le Xénomorphe dans sa direction afin de libérer le passage. Mais si vous vous avisez d’en abuser, la créature finira par découvrir le pot-aux-roses et préférera s’orienter dans la direction d’où vous aurez lancé votre émetteur. Vous comprendrez donc que le défi est de taille face à ce démon infernal, surtout dans les modes de difficulté les plus élevés ! Pourtant, il arrivera quelques fois que l’Alien devienne subitement stupide et vous passe devant sans noter votre présence (peut-être parce que les lunettes ne sont pas remboursées dans l’espace).

Vos meilleurs alliés seront votre radar, qui vous signalera de l’arrivée d’un objet en mouvement dans votre environnement immédiat, et surtout votre ouïe. Tendre l’oreille sera indispensable pour localiser la créature dans la mesure où cette dernière sera parfois prise d’une envie d’explorer les conduits d’aération soit pour vous y cueillir, soit pour vous surprendre en surgissant de nul part, les deux options menant fatalement au même résultat. En bref, Alien: Isolation est un appel à la prudence, à la mesure et surtout au silence, chaque bruit de votre part étant un indice supplémentaire qui aidera le Xénomorphe à vous trouver et à vous dévorer. Le gameplay du jeu est somme toute très agréable à prendre en main et se caractérise par une tendance perverse à vous pousser à courir alors qu’il s’agit probablement de l’action la plus risquée qui pourrait vous venir à l’esprit !

Jack l’Eventreur

Plus haut, je parlais de l’ambiance du jeu qui est probablement sa plus grande force. En reprenant les codes du premier film de la saga, Alien: Isolation parvient à créer une atmosphère de terreur et d’oppression rarement, si ce n’est jamais, vue dans un autre jeu d’horreur. Ceci est en grande partie dû à un sound design de génie et qui a le don de vous plonger instantanément dans un douloureux mais savoureux état d’anxiété alors que le Xénomorphe approche de votre position. Bien sûr, tout ceci est purement subjectif : nous n’avons pas tous la même sensibilité face à ce genre de situation et je confesse d’y être très (trop ?) réceptif. Néanmoins, je pense pouvoir dire sans trop me mouiller qu’Alien: Isolation remplit sa part du contrat sur ce point et est capable de vous faire sursauter, et même crier, de nombreuses fois.

Chaque tournant, chaque pas, chaque souffle devient une épreuve et il faudra lutter contre la tachycardie (qui vous prendra rapidement) pour achever la campagne principale qui dispose d’une solide durée de vie (environ 20h et des modes additionnels sont également présents). En tant que petite nature, j’ai passé beaucoup de temps caché dans les placards et dissimulé sous les tables simplement par peur de croiser l’horrible trogne de l’Alien. La sensation de solitude s’ajoute à votre impuissance qui, bien que temporaire, vous fera souvent vous sentir bien petit face à la toute-puissance de cette chimère mi-homme mi-reptile.

En revanche, on pourra émettre une sévère critique sur le système de sauvegarde contraignant au possible. Si des sauvegardes automatiques sont faites régulièrement, vous serez néanmoins obligés de sauvegarder manuellement en trouvant un téléphone quelque part dans la zone où vous vous trouvez. Pourquoi ? Tout bêtement parce qu’il est hautement improbable que vous ne vous fassiez pas happer plusieurs fois par l’Alien lors de votre exploration, ce qui vous renverra au dernier point de sauvegarde que vous aurez utilisé. Le problème ici est que la répartition des téléphones est parfois bien injuste et que vous serez parfois obligés de vous retaper quelques séquences bien longuettes avant de revenir dans la zone où vous avez eu l’infortune de croiser le chemin de la bête. Et pire encore, les téléphones sont parfois volontairement placés sur le chemin de l’extraterrestre pour vous forcer à prendre des risques et ainsi augmenter votre adrénaline (faut reconnaître que ça marche). Cerise sur le Xénomorphe, cette horreur pourra vous venir vous dévorer pendant l’animation de sauvegarde (qui prend quand même quelques secondes) et ainsi ruiner vos efforts les plus récents.

Qu’il est curieux de constater comme les portages sur Switch peuvent être inégaux. Dans mon précédent test, je vous faisais part de ma déception à propos de Vampyr et de ses nombreux problèmes techniques (que vous pouvez constater de vous-mêmes dans mon Let’s Play). Aussi, il est étonnant de voir qu’Alien: Isolation est à peu près l’exact opposé du titre de DontNod Entertainment dans la mesure où sa technique est remarquable pour de la Switch. Sans être un étalon technologique, le jeu affiche des visuels flatteurs et surtout un framerate à 30fps constants bien appréciable. Et l’expérience est d’autant plus plaisante quand on s’aperçoit que le titre est tout aussi confortable sur le téléviseur que sur l’écran intégré de la Switch ! Autant vous le dire tout de suite : vous pourrez vous faire une petite frayeur bien immersive dans le noir, au lit et casque sur les oreilles, histoire de faire de beaux rêves.

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L'horreur se plaît sur Switch
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L'horreur se plaît sur Switch

Alors que Resident Evil s’est globalement bien installé sur le domaine du survival-horror sur Switch, un concurrent de taille est arrivé avec Alien: Isolation. Avec une vision de l’horreur inédite, magnifiée par l’influence de la saga de Ridley Scott, le titre vous assurera de nombreuses sueurs froides et de longues heures d’angoisse dans cette horrible et jouissive partie de cache-cache avec le Xénomorphe. Tout amateur de jeux d’horreur sera ravi de bénéficier de cette expérience brillante et fort bien adaptée à la console de Nintendo : si vous hésitiez encore, foncez !

Les +

  • Une ambiance très fidèle à la saga d’origine
  • L’IA du Xénomorphe évolutive…
  • Un sound design extraordinaire
  • Une jolie performance technique

Les -

  • Le système de sauvegarde un peu frustrant dans les moments les plus difficiles
  • ..malgré quelques ratés occasionnels
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

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Ciboulette

Ca à l’air cool !!! En plus apparament pour une fois c’est meilleur que la version playstation4 !!

huhu05

Vous dites que le jeu est à 60 fps constant
alors oui le framerate est constant mais on est pas sur du 60 fps
https://www.youtube.com/watch?v=sn_Zw7LJrP0&t=53s

Julien B

Je suis moi rédacteur sur un site d’actualités jeux vidéo. Et je dois dire que ton test m’a bien plu! Publié rapidement et bien référencé, aussi 😉. Du coup, tu m’as convaincu, je vais me l’offrir de ce pas et juste pour mon plaisir perso 😊

pas de version boite ??

Seb

euhhh… 30fps constant plutôt hein