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Darksiders 3, Fury-eusement vôtre – TEST



Depuis 2010, la série Darksiders nous permet d’incarner les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse à travers des aventures hautement bibliques à base d’anges, de démons et de complots célestes des plus machiavéliques. Après un spin -off à la Diablo dans l’épisode Genesis, les joueurs Switch peuvent désormais poser leurs mains sur Darksiders 3, paru à l’origine en 2018 sur les plateformes concurrentes. S’il est réjouissant de pouvoir disposer de l’intégralité de la licence sur Switch, il se peut que ce troisième épisode soit celui qui n’avait pas nécessairement sa place sur la console de Nintendo.

 Les Quatre Démons du Docteur March

Les précédents épisodes de Darksiders nous proposaient d’incarner War, Death et Strife, respectivement la Guerre, la Mort et la Discorde. Dans Darksiders 3, nous prenons cette fois-ci le contrôle de Fury, seule femme parmi les Cavaliers et bien décidée à montrer qu’elle vaut bien plus que ses frères. Nous faisons en effet la connaissance de ce Cavalier délaissé, souvent déconsidéré par les entités rencontrées dans Darksiders à cause de sa nature de folle furieuse qui n’est, avouons-le, pas complètement usurpée. Fury porte en effet bien son nom puisque la demoiselle aura tôt fait d’éliminer quiconque osera se dresser sur son chemin avec des raffinements de cruauté. Elle possède néanmoins une personnalité un peu plus complexe : entre un complexe d’infériorité très éprouvant face à ses frères et une nature impitoyable mais juste, Fury est un protagoniste plus intéressant qu’elle n’en a l’air bien, qu’il faille persévérer dans l’aventure pour s’en rendre compte.

Darksiders 3 est une suite directe des épisodes 1 et 2 où nous incarnions War et Death : au début de votre aventure, War est toujours en disgrâce, accusé d’avoir déclenché l’Apocalypse, tandis que Death a mystérieusement disparu. Strife étant “occupé“, c’est à Fury qu’incombe la responsabilité de restaurer l’équilibre du monde entre vie et mort, création et destruction. Pour cela, elle devra traquer et éliminer les Sept Pêchés Capitaux dispersés sur Terre. Si on ne comprend pas exactement l’enjeu derrière l’élimination des Sept, la faute à une narration un peu abstraite sur les bords, on s’engage néanmoins de bonne grâce dans cette entreprise d’extermination.

Entre retour aux sources et innovation

De bonne grâce en effet puisqu’on retrouve avec plaisir le gameplay savoureux des Darksiders : savant mélange d’exploration, de réflexion et d’affrontements contre des monstres en tous genres, Darksiders 3 reprend les éléments qui ont fait le succès de la série tout en apportant ses propres spécificités. Premier constat, une certaine mutation est observée au niveau de la carte proposée par ce troisième épisode : là où Darksiders 2 nous entraînait dans un monde typique de la heroic fantasy avec des étendues larges, cette aventure mettant Fury en vedette prend le parti d’environnements post-apocalyptiques mêlant villes en ruine et éléments organiques. L’ensemble adopte d’ailleurs une structure beaucoup plus labyrinthique et en monde plus ou moins ouvert puisque chaque zone est reliée aux autres sans temps de chargement (sauf en cas de téléportation bien sûr).

De fait, les décors sont plus restreints et laissent moins la place aux grands panoramas ce qui accentue une sensation d’enfermement et de danger permanent très efficace. Un léger bémol est que ce choix du post-apocalyptique entraîne une certaine redondance dans les décors qui alternent entre paysages urbains dévastés et zones “magiques” sans véritable cohérence entre chaque : c’est simple, vous pouvez passer des ruines d’une ville américaine à des catacombes médiévales simplement en tombant dans un trou. On est régulièrement déconcerté par ces transitions assez tranchées qui donnent le sentiment d’être dans un ensemble sans véritable identité.

Néanmoins, Darksiders 3 use de ces environnements de façon intelligente grâce à un gameplay bien rôdé qui repose en grande partie sur l’interaction avec des éléments du décor. Au fur et à mesure de l’élimination des Sept Péchés Capitaux, Fury gagne de nouvelles armes et de nouvelles compétences qui lui permettront d’élargir son exploration : l’Abysse des Flammes permet notamment de brûler des toiles d’araignées qui vous bloquaient le passage auparavant tandis que l’Abysse des Tempêtes vous permet d’utiliser des courant ascendants pour atteindre des hauteurs autrefois hors de portée. L’exploration du jeu repose sur la résolution de petites énigmes mais aussi et surtout sur votre capacité à trouver votre chemin : le monde de Darksiders 3 est vaste et il ne sera pas rare de chercher à plusieurs reprises de nouvelles zones à explorer grâce à une compétence fraîchement acquise afin de poursuivre votre quête meurtrière.

Whip and blood

À propos de meurtres, vous n’êtes pas sans savoir que Darksiders est réputé pour la brutalité de ses combats : s’il n’est pas question de sang ou d’os brisés à la Mortal Kombat, on prend néanmoins part à un véritable carnage d’anges et de démons grâce à un moveset très agréable à prendre en main. Sans avoir la diversité d’un Bayonetta, Darksiders 3 permet de varier aisément les plaisirs entre les différentes armes de Fury : fouet, marteau, hache en croix et autres nunchakus vous sont proposés accompagnés d’un système d’esquive qui donne des mouvements élégants. Pour les plus sanguinaires d’entre vous, les attaques de Courroux et la redoutable forme Chaos seront idéales pour trancher dans le vif face à une nuée d’ennemis ou à un boss bien coriace.

En même temps, c’est bien le minimum au vu des innombrables ennemis auxquels vous devrez faire face ! Entres les anges, les démons et d’autres créatures infâmes et agressives, vous devrez redoubler de prudence pour ne pas vous faire occire prématurément : dans Darksiders 3, même le mob de base peut s’avérer mortel si on n’y prend pas garde.

Le jeu est d’ailleurs très inclusif sur ce point puisqu’il dispose d’un large éventail de modes de difficulté de sorte que chacun y trouvera son compte. À noter qu’une mort vous fait perdre tous vos Spectres (la monnaie du jeu) et vous renvoie au dernier point de contrôle que vous aurez visité. Ces points de contrôle sont les lieux où vous pourrez discuter avec Vulgrim, marchand récurrent de la série à qui vous pourrez échanger des Spectres contre des objets de soin, des power-up et aussi et surtout gagner des Points d’Attribut.

Un atout non négligeable de Darksiders 3 est la simplicité de son arbre de compétences : après avoir donné suffisamment de Spectres à Vulgrim, Fury gagne un niveau et un Point d’Attribut qu’elle peut dépenser pour augmenter au choix sa santé, la puissance de ses attaques physiques ou celle de ses attaques magiques. D’autres parts, vous pouvez renforcer la puissance de vos armes en les équipant d’amélioration ou en les faisant forger par un PNJ rencontré tôt dans l’aventure. Et c’est tout. À une époque où les systèmes de gain de niveau et de compétences se font de plus en plus complexes et pénibles à gérer, Darksiders 3 apporte une véritable bouffée d’air frais : inutile de se prendre la tête quant à la façon de dépenser un point de compétence durement gagné !

Des problèmes techniques conséquents

Si les rumeurs entourant l’arrivée d’une Nintendo Switch Pro peuvent faire grincer des dents pour leur persistance malgré une absence totale de fait pour les confirmer, on peut aussi y voir une vraie demande d’une partie des possesseurs de la console. Pour être honnête, je n’ai jamais autant souhaité qu’une Switch plus puissante puisse exister depuis que j’ai lancé Darksiders 3 sur mon modèle OLED. Même si l’écran du nouveau modèle de la console offre un rendu des plus chatoyants (malgré une direction artistique marquée par une certaine absence de couleurs), il ne peut compenser les lacunes techniques évidentes de ce portage.

Entre le framerate qui balbutie franchement lors des affrontements multiples, les textures assez grossières et surtout l’omniprésence de microchargements, le plaisir tiré de notre périple en est bien amoindri. Et ce n’est pas le pire puisque j’ai été victime de deux plantages complets du jeu, me forçant à le redémarrer pour pouvoir reprendre ma partie. Le constat est d’autant plus dommage que Darksiders 3 est caractérisé par un chara-design inspiré avec beaucoup de bonnes idées, notamment dans la représentation des Sept Péchés Capitaux. Nous sommes donc face à un jeu qu’il n’aurait pas fallu porter sur Switch à moins de l’optimiser un peu plus soigneusement et c’est bien dommage car le Mode Portable s’avère parfaitement adapté !

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Darksiders 3, Fury-eusement vôtre - TEST
  • De bonnes sensations, amoindries par une technique médiocre - 60%
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Résumé

Comme ce fut le cas pour plusieurs portages avant lui, Darksiders 3 est un véritable plaisir à jouer mais souffre d’une technique franchement désagréable sur Switch. On pourrait passer outre la résolution faiblarde et le framerate légèrement bancal mais les microchargements et les plantages réguliers sont injustifiables. Un patch pour corriger ces deux derniers problèmes serait véritablement bienvenu car Darksiders 3 reste une très bonne expérience entre son gameplay plaisant, son héroïne intéressante et la simplicité de son système de compétences : la traque des 7 Péchés Capitaux aurait pu être grandiose sur Switch !

Les +

  • Un gameplay complet qui sait se renouveler
  • Un bon équilibre entre exploration, réflexion et combat
  • Des combats exigeants mais plaisants
  • Fury, une héroïne plus complexe qu’elle n’en a l’air
  • Un système de compétence simple et sans prise de tête
  • Un excellent chara-design

Les -

  • Une direction artistique plutôt pauvre
  • Un framerate instable
  • Des microchargements permanents
  • Des plantages réguliers
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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !