#FreeMelee, Splatoon, Etikons

#FreeMelee, Splatoon et Etikons : la folie réglementaire de Nintendo



Que Nintendo soit un excellent créateur de jeux vidéo n’est plus à démontrer. Il n’empêche que la société japonaise est pétrie de mauvaises initiatives dès qu’il s’agit de la propriété intellectuelle de ses créations. Régulièrement, des affaires de fan-games purement et simplement interdits par la firme fleurissent et alimentent toujours un peu plus l’agacement légitime de ses fidèles. Ces derniers jours, Nintendo nous fait carrément un triplé-gagnant : entre #FreeMelee, Splatoon et Etika, le petit artisan du jeux vidéo montre une intransigeance réglementaire peu au goût du public.

#FreeMelee : quand Smash entre dans l’interdit

Citons dans un premier temps l’annulation du Big House, un important tournoi Super Smash Bros. rassemblant plusieurs milliers de spectateurs à chaque édition. La raison ? Super Smash Bros. Melee. Dans le contexte épidémique actuel, The Big House avait renoncé à organiser son évènement en physique au profit d’une édition 100% online. Une excellente idée qui impliqua malheureusement d’utiliser une certaine version de Super Smash Bros. Melee baptisée Project Slippi : en résumé, ce mod permet notamment de jouer en online, une fonctionnalité essentielle pour un tournoi se déroulant à distance. Il n’en fallait pas plus pour que Nintendo of America débarque dans ses grands sabots et fasse interdire la compétition dans son intégralité, y compris les tournois concernant Super Smash Bros. Ultimate qui n’avait, a priori, rien d’illégal. Une décision rejetée en bloc par la communauté Smash qui a exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #FreeMelee.

Splatoon éclaboussé

Cette affaire est à l’origine d’une autre mais concernant Splatoon cette fois-ci ! En décembre, Nintendo était censé organiser une compétition autour de Splatoon 2, dans le cadre d’une vaste opération e-Sport. Seulement, les participants, visiblement au fait de l’annulation du Big House, n’ont pas hésité à afficher leur soutien envers leurs camarades en donnant à leurs équipes avec des noms évocateurs de #FreeMelee tels que “Melee Nation” ou “Slippi” (une tendance observée sur près de 30% des concurrents). Ne goûtant pas à la plaisanterie, Nintendo a annulé la retransmission des matchs concernés, notamment de finale, en invoquant “des problèmes décisionnels inattendus“.

Les Etikons : l’hommage rabroué

Last but not least, Nintendo a lâché ses démons de procédure sur une dernière initiative de fan : les Etikons. Sous ce terme particulier se cache un modèle customisé de Joy-Cons en hommage à Etika, de son vrai nom Desmond Amofah, un YouTuber et mannequin américain qui fut fort apprécié de sa communauté. L’emploi du passé simple est hélas de mise ici, le jeune homme s’étant suicidé en juin 2019. Atteint de troubles mentaux l’ayant conduit à ce geste désespéré, Etika fut l’élément déclencheur d’une série d’initiatives de sensibilisation. Une de ces initiatives émanait de CptnAlex, un artiste réputé pour ses customisations très réussies de manettes. En 2019, CptnAlex lance un nouveau modèle de Joy-Cons rendant hommage à Etika, les Etikons, l’idée étant que les fonds réunis par les ventes soient reversés à la Jed Foundation, une association ciblant notamment la détresse émotionnelle et le suicide des jeunes gens. Après un premier don de 10 000$ et 300 paires d’Etikons vendues en décembre 2019, le modèle customisé disparaît mystérieusement et n’est plus proposé par CptnAlex. La réponse à cette étonnante interruption est arrivée ces derniers jours de la part de l’artiste : Nintendo a demandé l’arrêt de la production sous-prétexte que le modèle arborait le mot “Joy-Con” qui constitue un nom de marque appartenant à Nintendo.

Un bref aperçu des mesures visiblement très réactives de Nintendo dès qu’il s’agit d’une atteinte quelconque à sa propriété intellectuelle. Dommage qu’une telle… vivacité n’ait pas été déployée concernant le Joy-Con Drift.

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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !