Capture d'écran Looking Up I See Only a Ceiling représentant l'étudiante dans son bain
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Looking Up I See Only A Ceiling : l’anatomie d’une chute – TEST



Comme nous vous l’annonçions il y a quelques jours, nous avons eu l’opportunité de tester la version Switch du thriller psychologique de type visual novel, Looking Up I See Only a Ceiling en avant-première. Son titre est presque plus long que le gameplay lui-même (comptez une trentaine de minutes pour le finir) et même si ce point-and-click est court par sa durée mais intense par les thèmes qu’il aborde. Développé par silver978 et édité par Flynn’s Arcade, il relate le quotidien d’une étudiante angoissée par les études. Sorti sur Steam en mars 2023 où il  a recueilli 861 évaluations dont 89 % positives. On espère qu’il recevra le même accueil sur Nintendo Switch où il fera le grand saut ce vendredi 29 février 2024.

Une esthétique de l’étrange…

Ce qui nous frappe dès le menu ? Sa direction artistique et ses graphismes d’une grande finesse. Un style unique qu’on n’oublie pas de sitôt et qui est, selon moi, la plus grande force du jeu. C’est la première fois que je découvre un style si particulier, entre légèreté et profondeur. Entièrement dessinées à la main par Saineko version manga, et colorisées en palettes de bleu et rose pastel, les scènes du jeu semblent comme empruntes de nostalgie : au premier coup d’œil, on hésite même entre un conte pour enfants ou un shōjo un peu vieillis par le temps, que trahissent le grain et l’aspect brumeux des images. 

Pourtant il n’en est rien. Ce jeu, qui s’adresse à un public averti, transpire assez rapidement le malaise, d’où dégouline une esthétique du décalage et de l’étrange. À commencer par son titre (soit dit en passant l’un des plus longs qu’il m’ait été donné de lire) : il est l’élément déclencheur de la course effrénée du personnage principal pour tenter de se sauver de ce plafond de verre qui l’enferme. Mais nous y reviendrons un peu plus tard… Quelques indices absurdes attirent notre œil dès l’écran d’accueil : d’abord notre héroïne prend son bain toute habillée, le regard fixe, hagard, rivé sur le plafond, tandis que des pieds qui dépassent de derrière le rideau de douche trahissent la présence d’un potentiel danger à sa gauche. Enfin, une fois le jeu lancé, nous sommes pour le moins déstabilisés par l’écran de jeu qui n’occupe que la partie gauche : le reste de l’écran est plongé dans l’obscurité la plus totale, que les dialogues et les descriptions minimalistes viennent illuminer de temps à autre. Cette impression d’enfermement rend les couloirs de l’appartement encore plus exigus et difficiles à parcourir, à tel point qu’on se laisserait submerger par le moindre élément extérieur.

… Qui s’obscurcit au fil du gameplay 

Prenons un peu de hauteur et (re)prenons le synopsis depuis le début. Dans ce point-and-click vous incarnez une jeune étudiante qui vit seule chez elle, dans un appartement aux espaces exigus et étranges, et notamment la chambre dont l’espace s’apparente plus à une cellule. Une véritable prison physique et mentale, puisqu’elle sombre sous le poids de ses études. Au début du jeu, vous vous réveillez difficilement, dans votre lit et vous devez vous préparer pour la journée. Avant de pouvoir commencer quoi que ce soit vous devez traverser péniblement l’appartement jusqu’à la cuisine pour prendre le sacro-saint petit-déjeuner. Le gameplay est axé sur la monotonie du quotidien et la perception du temps qui passe, deux concepts symbolisés par les icônes cliquables à l’écran qui vont vous permettre de comprendre les objets qui vous entourent et de vous frayer un chemin d’une pièce à l’autre. C’est pourquoi certains points cliquables ne sont pas nécessairement intéressants et relèvent de l’anecdotique, mais perturbants ou surréalistes pour vous déstabiliser. Cela pourrait frustrer certains joueurs, pour ma part je trouve que cela transmet efficacement cette obscure étrangeté

Après avoir pris votre petit-déjeuner, alors que vous êtes sur le point de sortir, vous remarquez quelque chose au plafond qui plongera la protagoniste dans une expérience intense, sombre et surnaturelle. Une narration qui cloue notre protagoniste au sol, jusqu’à Noclip dans une pièce hors de l’espace-temps où vous rencontrerez l’antagoniste de cet opus, une silhouette sombre bien mystérieuse. Dès lors, commence une course contre la montre pour ne pas sombrer dans les livres d’abord, et les abysses ensuite… Prêts ? Remontez !

Il m’a fallu un peu plus d’une demi-heure pour découvrir la (mauvaise) fin. Peut-être est-ce dû à mes skills atroces, mais j’ai eu l’impression que le jeu nous attire vers cette fin là en premier, comme si on ne pouvait y échapper avant de renaître de nos cendres avec la bonne fin et la fin secrète. J’ai pu ensuite découvrir le mode exploration dont les faits se déroulent après le dénouement de l’histoire principale, pour nous permettre d’en apprendre davantage sur le personnage principal et le lore du jeu. Bizarrement je ne suis pas sûre d’avoir pu saisir tous les enjeux de Looking Up I See Only A Ceiling grâce à ce dernier mode. Il n’a ni infirmé, ni confirmé ma compréhension du jeu tant les bribes d’informations distribuées étaient nébuleuses et confuses. J’imagine que c’est tout le but de l’intrigue qui fait et défait la complexité de la santé mentale.

Si vous aussi vous voulez découvrir et vous laisser aspirer par Looking Up I See Only A Ceiling, le jeu sera disponible sur le Nintendo eShop ce vendredi 29 février 2024 au prix de 2,99 €. Pour rappel, il est classé PEGI 12 et jouable en français.

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l'anatomie d'une chute
  • Un voyage mental brillamment sombre - 79%
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Un voyage mental brillamment sombre

Looking Up I See Only A Ceiling est vraiment une belle surprise ! Avec son esthétique pastel qui dessine les contours d’une santé mentale assombrie, il promet une expérience vidéoludique riche en émotions. C’est aussi une belle introduction pour les joueurs qui n’ont que trop peu de temps pour jouer et qui veulent s’essayer au genre du thriller psychologique. Même s’il est court, on peut reprocher au gameplay d’enliser l’héroïne et son public à cause de son sens du détail qui frôle l’absurde, au risque de les perdre tous les deux, et sans que le lore (assez brouillon) ne puisse leur indiquer la solution. À 2,99 €, c’est le prix à payer !

Pros

  • Une très belle DA
  • Une ambiance sonore réussie
  • Des thèmes abordés profonds…
  • Un bon rapport qualité/prix

Cons

  • Une durée de jeu trop courte
  • Un mode exploration assez anecdotique
  • … Mais un lore trop superficiel


LyviU
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Joueuse de 31 ans et ultra Karmine Corp. Je main très mal Sephiroth sur Smash, mon Mario préféré est Super Mario Sunshine et Street Fighter II est mon tout premier jeu vidéo sur SNES.

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