Legend of Keepers défendra son donjon également sur Switch
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Legend of Keepers : monstres et compagnie – TEST

Comment nos personnages arrivent à faire rentrer épées, boucliers et autres objets volumineux dans un si petit sac ? A quoi ressemble l’intérieur d’une Pokéball quand un monstre de poche y est enfermé ? Le jeu vidéo regorge de bien nombreuses questions – pas du tout – existentielles, qui ne trouveront, pour la plupart, jamais de réponses. Pour ma part, je me suis par exemple souvent demandé comment les monstres peuplant la carte de Final Fantasy 7 ou les autochtones des donjons de Dead Cells arrivaient à maintenir un semblant de population au vu des nombreux massacres nécessaires à mes montées de niveaux. Chanceux que je suis, le studio Goblinz s’est également posé la même question et en a fait l’idée centrale de son dernier jeu : Legend of Keepers. Et cela tombe bien : j’ai également eu la chance de pouvoir le tester pour vous sur Nintendo Switch.

La réponse à ma fameuse interrogation était finalement bien plus simple que prévu puisque Legend of Keepers nous révèle la supercherie dès le début. Nous serons ainsi recruté comme nouveau responsable d’un donjon de petite envergure, appartenant à la Compagnie des Donjons. Pas de monstre en voie de disparition ou de yōkais acculés au fin fond de grottes obscures en vue, mais plutôt un véritable fond de commerce bien huilé, où les dindons de la farce seront en réalité des héros fonçant, épées au vent, à la recherche de richesses et de gloire. Et pour cause, nous devrons à la fois gérer les affaires courantes de notre petite entreprise tout en maintenant ces vagues d’aventuriers qui voudront s’en prendre aux trésors que nous garderons précieusement. Concrètement, Legend of Keepers se divisera en deux phases, la première suivant un calendrier hebdomadaire, où chaque semaine nous demandera de choisir entre plusieurs activités – sous forme de petits évènements textuels, tandis que la seconde se concentrera sur la défense de notre donjon face à nos ennemis humains.

Contrat à Donjon indéterminé

Je vais être franc, je m’attendais dès le départ à apprécier Legend of Keepersje suis plutôt friand de roguelites et de combats au tour par tours, mais pas à l’adorer autant. Bien mal m’en aura pris puisque le jeu de Goblinz Studio ne me sera, de fait, jamais tombé des mains tant il m’a accroché avec son univers et ses idées de gameplay. Outre la cohérence de son petit monde de monstre corporate, qui réussira à plusieurs reprises à me décrocher quelques sourires, Legend of Keepers regorge de micro-mécaniques qu’il excelle à faire coexister sans que l’une ou l’autre n’en devienne prépondérante dans la réussite de votre entreprise. Pour bien comprendre la force du titre, il faudra ainsi se pencher plus particulièrement sur son côté jeu de gestion. En tant que manager du donjon, nous devrons gérer le moral de nos monstres qui descendra à chaque fois que ceux-ci mourront des mains d’un aventurier (se faire ressusciter en boucle par le service santé de la boîte ne doit pas aider à garder le moral). Tirez trop sur la corde du même employé et vous prendrez donc le risque de le voir partir en burn out pour plusieurs semaines.

Il vous faudra également gérer vos budgets en or évidemment, mais aussi en gouttes de sang et en larmes de héros. Ces trois ressources vous seront bien utiles pour monnayer les services de marchands pour acheter des pièges et de nouvelles recrues, de psychologues pour augmenter le moral de vos troupes, de cours de fitness pour améliorer les capacités de votre manager, de séminaires d’entreprises ou des formations pour vos monstres pour les faire gagner des niveaux – et donc obtenir des statistiques supplémentaires. Vous pourrez donc choisir une activité par semaine parmi les deux ou trois proposées tout en étant sûr qu’une bonne décision vous apportera une aide bienvenue, tandis qu’une mauvaise stratégie vous mettra, certes, des bâtons dans les roues sans non plus totalement ruiner vos chances de survivre aux affrontements qui vous attendent.

Legend of Fighters

En parlant d’eux, il est d’ailleurs temps de les aborder un peu plus en détail. À intervalles réguliers, il vous sera demandé d’aller affronter un groupe d’aventuriers. Là encore, vous pourrez – la plupart du temps – choisir parmi trois groupes à combattre en fonction de leur puissance, des récompenses proposées ou encore des salles du donjon. Une fois notre choix effectué, nous rentrerons dans la phase de préparation qu’il ne faudra absolument pas négliger. Legend of Keepers inverse effectivement nos vieilles habitudes d’explorateur de donjon. Ici, les héros qui ont deux ou trois niveaux de plus que leurs adversaires seront cette fois dans le camp d’en face et nos deux pièges ainsi que nos deux salles remplies de monstres ne seront pas de trop pour les empêcher d’atteindre la pièce finale où notre manager se dressera comme dernier rempart.

Pour éviter d’en arriver là, il faudra donc passer un peu de temps à étudier les caractéristiques de nos assaillants. Au nombre de trois, ils auront chacun une attaque qui pourra frapper soit sur l’un de vos monstres – à l’avant, au centre ou à l’arrière de votre groupe – soit viser vos trois guerriers en zone, une capacité spéciale – insensible à certains états, change la disposition de vos monstres de manières aléatoires – et un passif – perd un malus à chaque début de tour, une attaque touchant un monstre à l’avant frappe aussi son compère derrière lui. Rajoutez à cela le fait que chaque héros possède son lot d’attaques, de résistances et de faiblesses élémentaires et vous comprendrez que déterminer à l’avance quel monstre ira à quelle place avant le début du combat s’avèrera déterminant dans la réussite de votre défense.

Management de la peur

D’autant plus que vos employés auront peu ou prou les mêmes capacités que leurs agresseurs. Passifs, capacité, résistances, faiblesse et attaque : eux aussi en sont dotés. Mais ils auront cependant un léger avantage que les envahisseurs humains n’auront pas : une bouille capable de faire blêmir n’importe quel dur à cuire. Pour bouter ces héros hors de notre territoire, nous aurons donc la possibilité de les tuer en baissant au maximum leur barre de vie, ou de tout simplement leur faire peur en réduisant leur jauge de santé mentale à néant. De là en découleront de nombreuses synergies possibles entre les attaques et les buffs de vos monstres, vos pièges, votre stagiaire (sorte de mini boss que l’on peut placer au milieu du donjon) et des sorts de votre maître de donjon. Farfouiller et tenter vos combinaisons les plus audacieuses s’avérera souvent payant et sera souvent récompensé avec ce game design réussi.

Côté enrobage, Legend of Keepers met également le paquet pour attirer le plus de nouvelles recrues. Le jeu se voit doté d’un très beau pixel art, détaillé et coloré, alors que son ambiance sonore et ses musiques font parfaitement le café. Sur Switch, le jeu tourne très bien et les temps de chargements sont plus que corrects. Malheureusement, Legend of Keepers s’essouffle légèrement sur la fin de son troisième et dernier manager jouable. On notera ainsi un léger manque de diversité visuelle au niveau des environnements et les événements textuels commenceront un peu vite à réapparaitre en boucle. Dommage pour un roguelite.

Autre souci qui m’a posé un peu plus de problèmes : la lisibilité générale du jeu. Vous l’aurez compris, le jeu de Goblinz Studio demande de prêter attention à une quantité non-négligeable d’informations et le petit écran de la Switch en mode portable peine parfois à tout afficher sans couper certains encadrés. La police d’écriture trop petite à mon goût ne viendra pas non plus faciliter la prise en main du titre pour certains, tandis que j’aurais aimé que les icônes représentant les malus sur nos adversaires puissent être légendées lors des combats pour connaître plus facilement leurs propriétés.

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Legend of Keepers : monstres et compagnie - TEST
  • Pas d'incubateur pour cette monstrueuse Start Up - 80%
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Pas d'incubateur pour cette monstrueuse Start Up

Le diable se cache dans les détails avec Legend of Keepers, mais il n’arrivera pas à ternir outre mesure la solide réputation que la Compagnie des Donjons a réussi à se forger sur ma Nintendo Switch. Si vous cherchez un petit jeu de gestion de donjon avec des combats tactiques aux tour par tour qui vous feront chauffer vos méninges, foncez. Plus qu’agréable pendant une dizaine d’heures, Legend of Keepers brille par l’empilement cohérent de ses nombreuses micro-mécaniques, mais pêche un peu par son manque de diversité graphique et sa lisibilité globale.

Pros

  • De jolis graphismes en pixel art
  • Un univers “monstres et compagnie” vraiment réussi.
  • Des combats tactiques qui nous laissent de nombreuses possibilités d’approche.
  • Un gamedesign intelligent et jamais vraiment punitif.
  • Une ambiance sonore de qualité.

Cons

  • Un manque de renouvellement des évènements textuels et des environnements du jeu.
  • Parfois difficile de se repérer au milieu de tous ces pictogrammes non légendés.
  • Peu de rejouabilité sur le moyen / long terme.
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Ducksan
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La légende raconte qu'il est tombé dans le puit sans fond des jeux indépendants quand il était petit. Elle rajoute qu'une fois remonté, il plongea malencontreusement dans le puit du voisin d'à côté, celui de la collectionnite aigüe pour les versions boîtes de jeux Nintendo Switch.

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