Abzû, une merveilleuse valse aquatique – TEST

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A travers mes différents cours de biologie animale à la fac, j’ai eu un léger aperçu de l’immensité de la vie cachée au fin fond des océans. Source de mille et une questions, les abysses ont encore de nombreuses choses à nous dévoiler : des oeuvres littéraires avec 20 000 lieues sous les mer de Jules Verne aux films d’anthologie comme Le Grand Bleu, l’océan et ce qu’il cache sous la surface forment un formidable catalyseur pour l’imagination humaine. Aussi, il n’est pas étonnant que l’industrie vidéoludique se soit également intéressée à cette vaste zone qui occupe pas moins de 75% de la surface de la planète : Subnautica et Endless Ocean 1 et 2 en sont des exemples notoires. Mais aujourd’hui, je vous présente le test de la version Nintendo Switch d’Abzû, un jeu contemplatif réalisé par Giant Squid Studio.

Abzu Nintendo Switch

Sea, Sweet and Sun

Si l’envie de piquer une tête dans l’océan vous a pris depuis le retour du beau temps, Abzû va d’office être un jeu de choix pour vous. Incarnant une plongeuse pourvue d’une étonnante combinaison, le joueur se retrouve plongé, au sens littéral du terme, dans une ambiance pleine de douceur et de mystère. Avare en longues cutscenes pleines de détails et d’attente, le jeu donne immédiatement les rênes de l’aventure et une longue promenade aquatique commence alors. Prenant le pari risqué d’un gameplay presque exclusivement aquatique qui a eu tendance à noyer quelque peu les joueurs dans certains jeux, Abzû parvient contre toute attente à proposer un contrôle fluide, gracieux et fort plaisant de son mystérieux protagoniste. Passé un moment de désorientation du fait de la physique particulière de l’environnement, on prend rapidement le coup de main et il ne faudra que peu de temps avant de valser dans les eaux profondes avec élégance et sérénité.

Abzu Nintendo Switch

Mais ce qui frappera le joueur en tout premier lieu est la splendeur visuelle d’Abzû. A plusieurs reprises, j’ai été estomaqué par l’abondance de couleurs et de lumières qu’offrent les différents environnements du jeu. On notera avec plaisir que chaque zone prend une couleur principale qu’elle dérive en plusieurs teintes tout en ajoutant çà et là quelques touches bien distinctes : par exemple, la toute première zone est globalement dominée par le vert avec sa végétation luxuriante et son plafond d’herbes aquatiques, mais il ne sera pas rare de croiser quelques notes de rouge de temps en temps ! Si vous avez lu quelques-uns de mes tests, vous aurez peut-être remarqué que les jeux de lumière ont toujours un petit effet sur moi et je n’ai pas été déçu avec Abzû : les reflets lumineux sont véritablement splendides et on sent une saisissante sensation de chaleur estivale quand on aperçoit un rayon de soleil transpercer la surface de l’eau et éclairer le sable blanc. En bref, des environnements variés et sublimes qui ne lassent jamais sont à découvrir !

Ocean Eleven

Mais que serait un océan sans sa faune et sa flore ? Loin de vous laisser seul au milieu de l’immensité de l’océan, Abzû propose des environnements fourmillant de vie végétale et surtout animale : des animaux communs comme les dauphins et les méduses aux espèces plus originales à l’image des poisson-papillon en passant par les créatures fascinantes et terrifiantes telles que les calmars géants, c’est une véritable encyclopédie vivante qui vous attend ! Les amateurs d’ichtyologie seront notamment ravis d’exploiter la fonction Méditation qui leur permettra de contempler à leur aise les espèces qui les entoureront. Chaque zone du jeu propose un petit spot pour vous poser et contempler tranquillement la vie sous-marine sans aucune intervention humaine. Sans vous spoiler, certaines espèces vous arracheront probablement une petite exclamation quand vous vous retrouverez face à elles, parfois sans que vous puissiez le prévoir ! La résolution du mode TV permet d’apprécier ce titre à sa juste valeur mais le mode Portable est néanmoins un peu flou pour justifier d’y jouer uniquement dans cette configuration.

Un autre constat évident est la qualité sonore d’Abzû : à la fois simple et complexe, la bande-son vous donne littéralement l’impression d’évoluer au milieu de toutes ces créatures marines. Entre les bruitages étranges mais loin d’êtres déplaisants dans les séquences les plus calmes et le choeur profond et somptueux des phases les plus intenses, Abzû peut se targuer d’une véritable richesse musicale qui complète à merveille sa merveilleuse patte artistique.

Globalement, c’est pour son ambiance que j’ai autant aimé Abzû : véritable anxiolytique à lui tout seul, le titre de Giant Squid Studio offre une parenthèse pleine de sérénité dans un monde de plus en plus rapide. Avec ce gameplay minimaliste et cette bande-sonore profondément calme, on ressent immédiatement une sensation de bien-être sans pour autant tomber dans la mélancolie comme le font certains jeux narratifs. A ce propos, j’opterais plutôt pour le terme ” contemplatif ” concernant Abzû. Dans mon test d’Unknown Fate, j’avais vilipendé le manque total de cohérence narrative et le vide qui se dégageait de la conclusion du jeu de Marslit Games, mais qu’en est-il du jeu du jour ?

L’océan lui va si bien…

En soi, Abzû ne propose pas une trame narrative extrêmement développée. Mais dans ce cas précis, il ne s’agit pas d’une tare mais d’un choix pertinent que je vais m’employer à justifier. Abzû n’a pas un scénario complet où tout sera expliqué point par point certes, mais il laisse néanmoins une vaste place à l’interprétation. Au cours de votre balade aquatique, vous tomberez régulièrement sur les vestiges d’une antique nation vraisemblablement inspirée de la mythique civilisation atlante : quelle ne sera pas votre surprise quand vous trouverez une représentation fidèle de votre protagoniste dans plusieurs de ces ruines ! Notre héroïne semble être intimement liée à cette cité et on peut aller plus loin en affirmant qu’elle y détient un rôle clé. Lequel ? Ce sera à vous de le comprendre. Loin de laisser le joueur sans aucune piste pour comprendre le sens de ce voyage sous-marin, Abzû donne une base solide dans sa conclusion, bien que le message soit peut-être un peu maladroitement délivré.

En revanche, un unique mais terrible défaut bien ternir ce tableau coloré : la durée de vie d’Abzû. Pour être clair et net, j’ai été aussi émerveillé par cette aventure qu’effaré lorsque j’ai vu les crédits défiler au bout de deux heures de jeu à peine ! Le rapport durée de vie / prix de vente explose littéralement les fantaisies les plus extravagantes qu’on peut voir dans l’industrie du luxe : Abzû est actuellement vendu à 20€ sur le Nintendo eShop ce qui revient à 10€ l’heure de jeu. Evidemment, vous serez probablement ravis de revenir sur le jeu pour vous offrir une petite pause zen sous la surface, mais cela fait tout de même cher payé.

Une danse splendide payée au prix fort
  • Une danse splendide payée au prix fort - 80%
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Résumé

De la poésie en mouvement. Abzû peut se targuer sans problème d’être une expérience contemplative riche et intense malgré son aspect éphémère bien trop prononcé car toutes les qualités visuelles et sonores du monde ne peuvent justifier un tel décalage entre le prix d’un jeu et le contenu qu’il propose. Si vous vous souciez de votre portefeuille, je vous recommande d’attendre une promotion pour vous procurer ce titre qui reste malgré tout un immanquable du style narratif que tout amateur du genre se doit d’expérimenter.

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LatoJuana
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Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !