Après que la Belgique, les assimilant à des jeux de hasard accessibles aux mineurs, les aient interdites, et que l’Assemblée Nationale française commence à se pencher sur leur cas, Nintendo, Sony et Microsoft ont décidé d’implémenter une nouvelle politique de transparence sur les loot box (coffre virtuel qui peut être acheté avec de la monnaie réelle ou virtuelle et qui donne une certaine chance d’obtenir un item dans un jeu). En effet, l’Entertainment Software Association a dévoilé que les trois constructeurs avaient décidé de s’engager à demander aux gens développant des jeux sur leurs plate-formes de dévoiler les cotes (le ratio entre la probabilité que l’événement se produise et la probabilité qu’il ne se produise pas) de leurs loot box :
Microsoft, Nintendo et Sony ont indiqué à l’ESA un engagement dans une nouvelle politique au regard de l’utilisation de loot box payantes dans les jeux développés pour leurs plate-formes.
Plus précisément, elle s’appliquerait aux nouveaux jeux ou aux jeux actuels qui ajouteraient une mise à jour implémentant des loot box. Et elle requerrait de dévoiler les informations sur la rareté et la probabilité d’obtenir des objets virtuels aléatoires dans les jeux disponibles sur leurs plate-formes.
Les constructeurs n’ont pas signé de clause contraignante, mais ils aimeraient mettre en place cette nouvelle politique d’ici 2020. De plus, l’ESA indique aussi que de nombreux éditeurs se sont aussi engagés dans ce sens :
De même, plusieurs éditeurs majeurs de l’Entertainment Software Association ont déjà ou vont implémenter une approche similaire à leur niveau pour donner aux consommateurs cette information leur permettant de prendre une décision en matière d’achat.
Les éditeurs tiers en question sont, entre autres : Activision Blizzard, Bandai Namco, Bethesda, Electronic Arts, Take-Two Interactive et Ubisoft. Eux visent la fin 2020 pour mettre en oeuvre la politique de transparence susmentionnée, ce qui leur laisse encore le temps de largement profiter du système actuel (oui, c’est toi que je regarde, FIFA 20). Alors, certes, c’est un pas en avant dans ces histoires de loot box, mais plus un pas de bébé qu’un pas de géant : la Française Des Jeux donne les cotes de ses tickets à gratter, et pourtant cela n’a jamais empêché quiconque d’en acheter un, au contraire (“yes, 23,57% de tickets gagnants au Banco, je vais tenter ma chance !”). La vérité, c’est que cet “engagement”, surtout venant des éditeurs tiers – les constructeurs n’ayant pas grand chose à gagner des loot box – n’est qu’une mesure a minima de la part de gens qui suaient à grosses gouttes de voir d’autres pays emboîter le pas à la Belgique. Nous ne pouvons donc qu’espérer que cet effet d’annonce ne ralentira pas les législateurs car, avec ou sans cotes, les loot box sont clairement des jeux de hasard qui n’ont rien à faire dans des logiciels à disposition de mineurs.