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TEST – Sushi Striker: The Way of Sushido



Nintendo a toujours su gâter ses joueurs d’expériences vidéoludiques diverses, aux concepts parfois étranges de prime abord, mais qui développent tout leur potentiel manette en main. Après Splatoon, le jeu de tir où des calmars s’amusent à se recouvrir de peinture, et Arms, le jeu de boxe où les combattants ont des bras extensibles, un nouveau venu avait surpris son mode lors de l’E3 2017. Sushi Striker: The Way of Sushido s’inscrit pleinement dans cette tradition et propose un jeu de puzzle au rythme effréné, avec des composantes de RPG, où les adversaires combattent à l’aide d’assiettes à sushis. Délice ou indigestion ?

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Dans un monde dépourvu de poisson, une ressource cristallise tous les conflits : le sushi. Extrêmement rare, très précieux, l’avidité de certains qui voulaient s’accaparer de ce ressort stratégique conduisit à une guerre qui opposa deux factions aux mentalités radicalement différentes : l’Empire et la République. L’Empire, qui voulait garder jalousement tous les sushis, triompha contre la République qui prônait l’accès universel à ces délices de la mer. Il en résulta l’interdiction de consommer des sushis dans la République, tout comme leur simple évocation. Cette Guerre des Sushis fit de nombreuses victimes, et les parents de Musashi, le héros ou l’héroïne que vous incarnez, ont disparu pendant les affrontements. Musashi grandit alors dans la pauvreté d’un orphelinat, en vouant une haine aux sushis. Mais une rencontre vint tout changer : Franklin, le sushiste voyageur, accompagné de sa sushinité Ara-o, lui firent changer d’avis…

Un sushiste ? Une sushinité ? Nandato ? Dans le monde de Sushi Striker, les poissons n’existent pas. Ce sont les sushinités, des êtres fantastiques aux capacités étonnantes, qui ont le pouvoir d’en faire apparaitre. Ces sushinités sont alors très recherchées, à la fois par l’Empire pour accaparer tous les sushis, et par la République qui voit là une bonne occasion de combattre son ennemi. Il arrive certaines fois qu’un humain se lie avec l’une d’entre elles et qu’ils combattent ensemble : ainsi associés, la sushinité fait apparaitre les mets sur des assiettes de différentes couleurs qui défilent sur un tapis roulant, le sushiste les mange et empile les assiettes sur le côté avant de les jeter à la tête de l’ennemi. Bien malgré lui, Musashi va alors devenir un sushiste et prendre part au conflit opposant l’Empire et la République. Alors en compagnie de Franklin, des soldats impériaux les attaquent et capturent le voyageur et sa Ara-o. Jinrai, une sushinité qui a tout vu, propose alors son aide à Musashi pour l’aider à retrouver son nouvel ami. Ainsi débute l’odyssée de Musashi au cours des dizaines de niveaux que propose le jeu, où il rencontra des personnages hauts en couleur qui viendront soit l’aider, soit lui mettre des baguettes dans les roues.

Visuellement, Sushis Striker: The Way of Sushido est très agréable. Les dessins, puisqu’il s’agit de cela plus que de graphismes, sont très colorés et attirent l’œil dans un style très chibi. Une forte dose d’humour est présente, d’autant plus dans les cinématiques qui se déclenchent au cours de l’histoire et qui sont de véritables dessins animés. Pour peu qu’on y soit sensible, on s’attache rapidement au personnage un peu chien fou de Musashi qui forme un duo des plus convaincants avec le très sage Jinrai. L’histoire, quant à elle, se laisse suivre agréablement même si elle reste très classique.

Le jeu est découpé en plusieurs niveaux qui présenteront à chaque fois ou presque la même structure. Opposé à un adversaire, vous lui faites face en étant séparés de sept tapis à sushis en tout : trois tapis sont propres à chaque personnage, et un tapis est en commun. Le but du jeu est de manger les sushis présents sur des assiettes de même couleur qui défilent à l’écran, afin de créer des piles d’assiettes les plus hautes possibles. Vous pouvez avoir jusqu’à cinq piles d’assiettes devant vous que vous pouvez décider d’envoyer à tout moment ; une sixième pile formée conduit à un lancer de la pile la plus ancienne directement dans les gencives du glouton en face de vous. Concrètement, armé des Joy-Cons ou de votre doigt, il s’agira de relier le plus d’assiettes possibles à la fois en piochant dans vos trois tapis et dans le tapis commun, dans un temps imparti de sept secondes. Vous pensez que c’est un jeu d’enfant ? Attendez de voir la multitude d’assiettes, de sushis, ainsi que la vitesse et le sens des tapis ! Car ce jeu s’inscrit dans la plus pure tradition de Nintendo :  un concept simple de prime abord, exploité à son maximum avec beaucoup de profondeur.

En effet, beaucoup de paramètres distillés petit à petit par le jeu vont entrer en ligne de compte lors des combats. Tout d’abord, les assiettes ne sont pas toutes égales. En fonction de leur couleur, elles font plus ou moins de dégâts à l’adversaire. Plus une pile est haute, plus elle fait de dégâts et il sera de bon ton d’envoyer des piles de même couleur d’affilé afin de faire des combos et d’accroitre encore les dommages infligés à l’ennemi. De même, une pile d’assiettes qui contenaient le même type de sushis fera là aussi plus de dégâts. Parlons-en, d’ailleurs, des sushis. Les sushis que vous pourrez manger sont déterminés par le menu que vous offrent vos sushinités. Si vous mangez assez d’un type, vous pourrez le sélectionner comme votre “sushi préféré” et avoir un bonus qui s’applique en combat lorsque vous vous en sustentez, comme une durée légèrement plus grande pour empiler les assiettes, faire des dégâts supplémentaires ou encore gagner plus d’expérience.

Car Sushi Striker: The Way of Sushido a aussi une forte composante RPG. Les sushinités peuvent être recrutées de plusieurs manière (via l’histoire, au hasard d’un score très élevé dans un niveau, grâce à un objet spécial, etc.) et elles ont chacune des statistiques ainsi qu’une faculté spéciale qui peut être déclenchée lorsque vous infligez un certain seuil de dégâts, comme faire des piles plus grosses, uniformiser la couleur des assiettes, ou encore régénérer des points de vie. Gagner des combats, qui plus est en faisant un gros score, donnera des points d’expérience qui feront changer de niveau votre personnage et ses sushinités, augmentant ainsi leurs statistiques, enrichissant le menu des sushis et débloquant de nouvelles assiettes, pour toujours plus de variété et ainsi d’effets spéciaux. Arrivés à certains niveaux, il se pourra même que vos sushinités évoluent à la manière d’un Pokémon !

La personnalisation est l’une des clés du jeu. Lors de chaque combat, vous pourrez vous faire accompagner de trois sushinités parmi celles capturées et il faudra bien les sélectionner afin d’exploiter au mieux leurs facultés spéciales et leur menu. Cela est essentiel, surtout lorsque l’on cherche à obtenir le meilleur score et remplir les objectifs secondaires de chaque niveau. Favoriser les sushinités qui possèdent votre sushi favori pourra aussi être envisagé dans certains cas, lorsque celui-ci donne un avantage non négligeable dans le cadre d’un niveau donné. Musashi pourra lui aussi bénéficier des bonus octroyés par des objets dont il peut s’équiper, et les tapis pourront eux aussi être personnalisés grâce à des régulateurs de tapis que vous pourrez débloquer dans l’aventure, permettant de modifier leur vitesse de défilement afin de coller à votre stratégie employée contre l’ennemi qui possède lui aussi des sushinités aux facultés spéciales.

Si tout ceci semble compliqué, on prend très rapidement le pli et on se met assez rapidement à faire des scores très élevés pour peu que l’on soit assez vif. Au début, le jeu prend le temps de bien vous faire intégrer le concept et les principes de jeu avant d’augmenter graduellement la difficulté grâce à la complexification des mécaniques de gameplay. Une fois ces mécaniques digérées, Sushi Striker révèle tout son potentiel et l’on se met à réaliser avec délice des enchainements compliqués en jonglant entre les facultés des trois sushinités, des combos lancés et des coups infligés par l’adversaire. L’action est nerveuse et très prenante, et l’on est toujours en train de réfléchir au coup d’après. Un régal !

La durée de vie du titre est absolument colossale. Aux plusieurs dizaines de niveaux que composent l’aventure, il faut rajouter des niveaux secrets ainsi qu’une forte composante de scoring pour les plus acharnés. De même, à partir du Chapitre 3 il devient possible de changer de rang son sushiste ; l’accès à un rang plus élevé permettant notamment de recruter plus facilement la cinquantaine de sushinités disponibles et d’obtenir de meilleurs objets. Ce changement de rang se fait en échangeant des trophées de différentes valeurs, qui peuvent être obtenus en réalisant certaines actions dans le jeu (“mangez X sushis, disputez Y combats”, etc.). Comme un bon plateau de sushis, c’est encore meilleur quand c’est partagé et s’il n’y en avait pas assez de base pour vous contenter, Itamae Nintendo se charge de vous apporter un supplément avec des fonctions multijoueurs, qui permettent d’affronter ses amis en combat local et de se mesurer à d’autres joueurs via un système de classement. Mais comme cet ami qui vous pique sous votre nez le maki que vous convoitiez, la déception sera présente du fait de la perspective lors des combats en local qui rend l’action difficile pour le deuxième joueur.

Malgré toutes ses qualités, un défaut subsiste dans le jeu. Il a été à la base développé pour Nintendo 3DS et cela se ressent dans les contrôles, car pour faire des actions précises il faudra jouer en mode portable et utiliser le tactile de la console. En effet, la sensibilités des sticks des Joy-Cons ne permet pas de sélectionner précisément et rapidement le sushi voulu pour commencer sa série. Si cela passe sans encombre la plupart du temps, ceux qui voudront réaliser les meilleurs scores ne s’en contenteront pas. En revanche, pour ceux qui cherchent une expérience sans prise de tête, cela est largement suffisant d’autant plus que le stick permet de relier plus facilement et plus confortablement les assiettes une fois la série commencée. D’ailleurs, le jeu est parfait pour des petites sessions car les niveaux peuvent être terminés rapidement. Idéal pour se faire une petite partie pendant que le riz cuit !

  • Avis final - 88%
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Résumé

Excellente surprise qu’est ce Sushi Striker: The Way of Sushido. Partant d’un concept simple et un peu loufoque comme associer du riz, du vinaigre et du poisson, le jeu se révèle être une réussite pour les amateurs du genre. Des mécaniques de gameplay délicieuses et variées, des visuels appétissants, un long menu de contenu à débloquer : itadakimasu, Nintendo !

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Metabee
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Joueur de 25 ans qui aime les jeux de plateforme, de sport, d'aventure, de réflexion, et la tartiflette. Kostas FC