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Super Mario Bros. Wonder, la finale fantaisie de la Switch – TEST



Il fut un temps où chaque nouveau Mario 2D marquait une évolution franche avec ses prédécesseurs. Où Nintendo récupérait ce qui marchait du jeu précédent, jetait ce qui ne marchait pas, pour créer un jeu qui soit vraiment nouveau et innovant. Mais, depuis que le plombier a fait le passage à la 3D, ses jeux en 2D n’évoluaient que peu. Presque deux décennies de New Super Mario Bros. qui, loin d’être mauvais, étaient itératifs, uniquement là pour contenter la nostalgie de ceux qui regrettaient l’époque où Mario rimait avec vue de côté. Mais tout ça est enfin amené à changer avec ce Super Mario Bros. Wonder, pour lequel les équipes de Nintendo semblent s’être posées la bonne question : “comment révolutionner les Mario en 2D” ?

Balan Super Mario Wonderworld

Super Mario Bros. Wonder impressionne en premier lieu par sa direction artistique. Finie l’époque de la 3D tout juste utilitaire de la série des “New” : place à une 3D avec un effet 2D aux couleurs qui claquent. Et quel travail sur les animations, aussi ! Tout au long de ma quinzaine d’heures de jeu, je n’ai jamais cessé d’être impressionné par celui-ci, souriant devant un Luigi éléphant ayant du mal à passer une porte ou le visage de Mario quand il court. Grâce à un excellent boulot effectué sur les poses clés, on retrouve enfin cet aspect sprite qui manquait à la série depuis de nombreuses années. Et tous les nouveaux ennemis bénéficient du même soin sur leur design et leurs animations. Car oui, vous allez enfin rencontrer de nouvelles créatures à écraser avec votre séant : notre cher plombier s’aventure en effet pour cet épisode en dehors des terres du Royaume Champignon pour découvrir le Royaume des Fleurs et ses très rigolotes fleurs qui parlent pour commenter votre aventure (vous pouvez les faire taire si vous êtes du genre rabat-joie).

Ce nouveau terrain de jeu s’avère enthousiasmant pour tous les habitués de la série : exit les thèmes habituels des mondes (l’eau, le désert, la neige…) et place à des environnements qui sont moins littéraux, comme les “chutes dorées“, et offrent plus de variations, avec par exemple un niveau basé sur l’électricité dans un bâtiment au milieu du désert (sans doute un hommage à Gims). Le résultat ? Non seulement les différents niveaux semblent plus variés, mais le tout paraît aussi s’enchaîner de manière organique, sans rupture de ton. C’est peut-être un détail dans un jeu de plates-formes, mais couplé aux faibles temps de chargement, au level design malin qui permet de traverser un niveau très vite comme de prendre son temps, et à la jolie UI qui relie le tout, cela donne au jeu un flow, l’envie de passer d’un niveau à un autre sans transition, comme cela n’avait jamais été le cas auparavant dans un Mario 2D.

Ode aux (fleurs) prodiges

Mais évidemment, la principale nouveauté de cet épisode – en tout cas celle sur laquelle la communication était axée, c’est bien évidemment les fleurs prodiges. Présentes dans chaque niveau, elle changent du tout au tout l’ambiance et le gameplay pour des phases délirantes, plus ou moins longues et difficiles. Il serait malvenu de toutes vous les spoiler, mais disons que la fleur du deuxième niveau donne lieu à une séquence musicale délirante avec des plantes Piranha qui chantent. Quand un studio est assez confiant dans la créativité de son jeu pour intégrer une telle séquence dès le deuxième niveau, cela en dit long sur la qualité de ce qui va suivre. Ouvrons au passage une parenthèse pour remercier Ubisoft Montpellier d’avoir lancé cette mode des niveaux musicaux dans les platformers :  il y en a plusieurs dans ce nouveau Mario et ce sont à chaque fois de grands moments. À bien des égards, d’ailleurs, Super Mario Bros. Wonder semble être la réponse de Nintendo à la créativité visuelle et ludique de Rayman Legends et Origins, comme si ces deux jeux avaient forcé le constructeur à se réveiller pour réinventer la formule des Mario 2D pour le meilleur.

Cassant les niveaux et les réinventant sans cesse, les fleurs prodiges semblent à elles seules expliquer pourquoi il a fallu plus de dix ans à ce nouveau Mario 2D pour sortir des cartons. Elles donnent l’impression que les développeurs de chez Nintendo ont passé des années à noter toutes leurs idées les plus folles dans un carnet, pour au final toutes les exploiter. Car rares sont les mécaniques des fleurs prodiges à être réutilisées dans le jeu, et quand cela arrive, c’est deux ou trois fois maximum. Le titre n’a jamais peur de jeter une idée après l’avoir utilisée, comme si nous, joueurs, piochons à chaque niveau dans une boîte de bonbons contenant une infinité de goût. De ce fait, la récompense vient autant de la réussite que de la découverte. “Wonder“, en anglais, peut vouloir dire “émerveillement” : jamais un Mario n’avait aussi bien porté son nom. Cette multiplicité des expériences via les fleurs prodiges est d’autant plus remarquable que Super Mario Bros. Wonder est généreux : 79 niveaux classiques, et 73 expériences annexes.

C’est Mario sur le trône faut pas que vous vous trompiez

Ces expériences annexes sont aussi variées qu’amusantes, avec par exemple des intermèdes basés sur une courte idée de gameplay, des courses, des arènes de combat, mais aussi des défis badges. Car oui, voilà l’autre principale nouveauté de cet épisode : des badges qui permettront d’altérer votre expérience en modifiant le gameplay ou en vous offrant des bonus. Vous pourrez planer, sauter plus loin, sauter plus haut, récolter plus de pièces, courir à la vitesse de l’éclair… Jamais vraiment indispensables, sauf dans le cas des “défis badges” mentionnés plus haut qui vous demanderont de montrer votre maîtrise avancée de ces pouvoirs, ils permettent simplement de modifier le gameplay pour trouver la façon d’aborder les niveaux qui correspond le plus à votre manière de jouer, ou alors d’offrir des bonus bienvenus dans les niveaux les plus durs. De manière générale, la difficulté de Super Mario Bros. Wonder est très adaptative : l’expérience de base semblera équilibrée aux vétérans de la série (surtout pour ceux visant le 100%), mais les nouveaux venus pourront utiliser les badges, les personnages de Yoshi et Carottin, le co-op local ou le jeu en ligne pour simplifier l’expérience. Le online, qui vous fait jouer avec trois fantômes d’autres joueurs pouvant vous réanimer au toucher, est d’ailleurs intéressant, proposant une expérience multi collaborative pas trop intrusive qui rappelle étonnamment dans l’esprit celle que l’on peut trouver dans les titres de FromSoftware.

Quant à ceux en quête de challenge plus hardcore, ils pourront se frotter au dix niveaux estampillés cinq étoiles, diaboliquement designés pour vous faire perdre le plus de vies possibles. On regrettera peut-être que ces derniers ne puissent pas vraiment être simplifiés avec les badges, ce qui pourra empêcher les plus jeunes d’accéder à la dernière surprise du jeu, mais cela leur donnera au moins une raison d’y retourner quand ils se sentiront d’attaque d’affronter ces challenges. Avec la meilleure B.O., le meilleur game feel et la meilleure direction artistique d’un épisode 2D depuis 1995, Super Mario Bros. Wonder devrait satisfaire tous les fans et même plus encore. À l’heure où la Switch arrive sur sa fin de vie, ce jeu marque d’une fort belle manière la fin de sept ans de succès, sept ans d’une ère faste de renouveau ludique et artistique telle que Nintendo n’en avait pas connu depuis le passage à la 3D. Si Wonder devait être la dernière grosse exclu de la console, celle-ci partirait comme elle est arrivée : sur une très belle note.

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Super Mario Bros. Wonder, la finale fantaisie de la Switch
  • Et si c'était lui, le vrai Super Mario Bros. 5 ? - 95%
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Et si c'était lui, le vrai Super Mario Bros. 5 ?

Dix ans après le dernier épisode, Mario revient dans un jeu 2D qui insuffle un gros vent d’air frais à une série qui stagnait depuis trop longtemps. Rempli d’idées, Super Mario Bros. Wonder nous émerveille grâce à sa beauté, son génie et son insolence. Entre tradition et modernité, avec une idée par minute, le plombier vient nous rappeler que c’est toujours lui, le patron.

Pros

  • Magnifique
  • Incroyable travail sur les animations
  • Trouve un parfait équilibre entre l’inertie de Super Mario Bros. 3 et la légèreté de Super Mario World
  • Environnements qui changent de l’ordinaire
  • Un gameplay qui se renouvelle sans cesse grâce au fleurs prodiges
  • Un jeu généreux qui donne le sourire et émerveille
  • Les fleurs qui parlent rigolotes (et qui ne backseatent pas !)
  • Difficulté bien dosée et très adaptative
  • Les 60 fps tenus sans sourciller malgré les nombreux effets
  • Excellente B.O.

Cons

  • Caméra trop proche en co-op local

 

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giomosby
1469 articles

Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.