Saints Row IV: Re-Elected, le mieux est-il l’ennemi du bien ? – TEST

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Saints Row: The Third, je l’ai assez dit dans mon test, n’est rien de moins que l’un des meilleurs GTA-like de l’histoire du jeu vidéo : très drôle, très bien écrit, possédant une myriade de personnages attachants, il fait figure de magnum opus de la saga de Volition, le moment où celle-ci a enfin vraiment trouvé son ton et son public. Dure tâche, donc, que d’y succéder. C’est pourtant ce que le studio américain va tenter de faire avec ce quatrième épisode, avec la même devise qu’Olivier Minne : « toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ». À force d’essayer d’être encore plus dingue, est-ce que Saints Row IV ne perd pas l’essence de la saga en chemin ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir ensemble

Sauter le requin

L’expression américaine « jumping the shark » fait référence à un épisode de la série Happy Days, dans lequel le personnage de Fonzie saute en ski nautique par-dessus un requin, et désigne, par extension, le moment où les showrunners d’une série télévisée, à force de vouloir toujours dépasser ce qu’ils ont fait, vont trop loin et brisent ce qui faisait le charme de la série. Et il faut admettre, d’emblée, que Volition n’en est pas loin avec ce Saints Row IV : vous commencez le jeu en tant que président des États-Unis, un président qui se trouve rapidement confronté à une invasion alien et va se faire capturer. Suite à cela, vous vous retrouverez dans une simulation informatique dans laquelle vous serez, peu à peu, muni de pouvoirs surnaturels, un peu à la manière d’un Infamous. Ceux-ci vont de la course rapide à la télékinésie, en passant par des boules de feu, et permettront de pimenter les combats sans changer fondamentalement votre façon de jouer : il vous faudra toujours utiliser intelligemment vos armes et penser à vous planquer sous peine d’être sanctionné d’une mort rapide.

Le fait de se retrouver dans la même ville que celle de l’opus précédent, vêtue d’un simple skin « matrice » qui la rend beaucoup moins chaleureuse (le fait d’être tout le temps de nuit n’aide pas à améliorer cette sensation), donne parfois l’impression de jouer à Saints Row: The Third, avec simplement des mods qui vous donneraient des superpouvoirs. Vous allez souvent vous demander, face à un début de jeu qui se repose souvent sur les mêmes boucles de gameplay, « mais pourquoi n’est-ce pas un simple DLC ? ». On aurait presque préféré, du reste, que ça en soit un, puisque cela nous aurait permis de retrouver notre personnage créé dans le jeu précédent plutôt que de devoir le refaire de zéro – dans un éditeur de personnage encore plus inclusif que celui d’Animal Crossing : New Horizons. Cependant, avec un peu de patience, vous allez trouver la réponse à cette question, quand votre héros pourra enfin s’évader de cette maudite simulation – ce qui arrive après moins de deux heures de jeu.

Scary Video Game

Dès lors, vous allez comprendre ce qui fait tout le sel de ce Saints Row IV : son humour constant, qui verse dans la parodie réussie de multiples jeux et films. On notera, entre autres, un passage faisant référence à Tron, le hub central du vaisseau qui, vous permettant de coucher avec tout le monde (sans limite de sexe ou même d’espèce, faisant du héros un véritable pansexuel) renvoie à Mass Effect, et un passage très savoureux parodiant Metal Gear Solid et les incohérences des jeux d’infiltration. S’il ne possède pas une histoire aussi prenante et épique que celle du troisième épisode, sa suite est en fait un véritable petit bac à sable pour Volition, qui permet aux développeurs de s’offrir toutes les folies et les expérimentations qui leurs viennent en tête (au point de ne pouvoir trop vous en dire, au risque de gâcher d’hilarantes surprises, mais sachez que vous allez faire un véritable tour d’horizon du jeu vidéo), ce qui permet aussi, au passage, de varier le gameplay et de ne jamais lasser le joueur dans sa quête de vengeance contre les aliens. De fait, ce quatrième opus rappelle presque le format d’un platformer à hub (pensez à Super Mario 64 ou Crash Bandicoot) dans son refus de la linéarité : le vaisseau vous permettra d’accéder à des missions qui se passeront souvent dans un environnement différent, avec chacun ses mécaniques de jeu.

N’entrez cependant pas dans Saints Row IV en espérant avoir devant vous un foudre de guerre : malgré cette version « Re-Elected » qui offre un léger lifting au titre, celui-ci est encore tributaire de l’utilisation du moteur de Saints Row: The Third, un jeu vieux de neuf ans qui n’était déjà pas bien joli à sa sortie. Ce portage Switch tourne toutefois mieux que celui de l’épisode précédent, en l’état : nous n’avons cette fois-ci pas besoin d’attendre un patch day one pour pouvoir en profiter de manière fluide. Autre amélioration appréciable, le titre prend désormais en charge le gyroscope lors des – toujours très réussies – fusillades afin d’augmenter votre précision : j’avoue que, si je n’ai jamais utilisé cette fonction dans Splatoon 2 (mes réflexes de grand-père arthritique ne me le permettant pas), je l’ai trouvé très pratique dans un titre qui vous demande souvent de tirer à couvert. En effet, malgré les diverses expérimentations de Volition, ce quatrième épisode tourne encore toujours beaucoup autour des fusillades, même si celles-ci varieront très souvent les armes (du simple pistolet à un mecha tirant des roquettes), toujours dans une optique d’expérimentation et de folie.

Les GTA-like, c’est dépassé

Saints Row IV se démarque aussi par son utilisation constante de la musique et ce, dès son intro utilisant Aerosmith de la plus épique des façons : non seulement vous pouvez désormais, puisque vous vous trouvez dans une simulation informatique, écouter les radios et leurs excellentes playlists même en dehors des véhicules, mais, comme Saints Row: The Third, sa suite sait se servir de la musique pour appuyer les situations, chose que s’est toujours refusé à faire Grand Theft Auto, son concurrent de toujours (je pense notamment à une scène vous demandant de shooter des vaisseaux spatiaux sur le son de « What Is Love »). Cela donne à l’ensemble un côté non seulement plus humoristique mais aussi plus cinématographique, ce qui était aussi une des grandes qualités de l’épisode précédent.

Contrairement à ce dernier, je ne vous conseillerais cependant pas de terminer toutes les quêtes annexes (ou plutôt « activités ») de Saints Row IV : souvent de légères redites, elles viennent, de par leur monotonie, atténuer un peu la folie de l’histoire principale. Foncez plutôt dans la quête principale (en n’oubliant pas les missions “loyauté”, indispensables pour voir la vraie fin du jeu), qui devrait vous prendre une quinzaine d’heures :  le plaisir sera certes plus bref, mais aussi plus intense. Vous pourrez ensuite foncer dans les DLC Enter The Dominatrix, qui préfigure ce que sera devenu ce Saints Row IV, et How The Saints Save Christmas, une drôlissime mission qui parodie avec succès les téléfilms de Noël. On regrettera en revanche l’absence de Gat Out of Hell, une aventure stand-alone fort réussie qui était pourtant vendue en pack avec cette version « Re-Elected » sur PlayStation 4 et Xbox One. Que cela ne freine néanmoins pas vos ardeurs : si vous avez aimé jouer à Saints Row: The Third, il n’y a aucune raison que cette suite à l’humour réussi, qui lui ressemble beaucoup, ne vous charme pas.

Saints Row IV Re-Elected

Saints Row IV Re-Elected

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Moins bien, certes, mais toujours aussi fou
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Moins bien, certes, mais toujours aussi fou

Il est vrai, on peut penser que Volition soient allés trop loin avec ce Saints Row IV, aliénant le peu de « GTA-like » qui restait dans la série. Mais ils le font au service d’un jeu d’action délirant, pétri de références, à l’humour qui fait mouche, et qui reprend la plupart des qualités de son prédécesseur. Si vous êtes une personne de goût qui a aimé celui-ci, il n’y a aucune raison que vous n’appréciiez pas cette suite, si tant est que vous arriviez à passer les deux premières heures de jeu un peu laborieuses.

Les +

  • Drôle
  • Très drôle
  • Hilarant
  • Bourré de références bien amenées
  • Des bonnes idées à la pelle
  • Personnages attachants
  • Kinzie Kensington
  • Très bonne utilisation de la musique
  • Un jeu qui ne se refuse rien
  • La prise en charge du gyroscope

Les -

  • Pas très joli
  • Steelport, encore Steelport…
  • Un peu trop facile
  • L’absence de Gat Out Of Hell
  • Un léger manque de nouveautés
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Note des lecteurs :
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giomosby
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.

2 Commentaires
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Médusor

Il est étrange que votre version du jeu contienne les DLC(‘s) sachant que j’ai moi même acheté le jeu en version numérique néanmoins pour moi ( après évidemment plusieurs (re)téléchargements du jeu).
Je doute mystérieusement du fait que vous ayez terminé le jeu sur switch car après avoir été visiter des forums je me suis rendu compte que le problème persistait chez bien d’autres joueurs, c’est pourquoi j’aimerai que vous m’affirmiez avoir vu les dlc(‘s) sur Saints Row 4 Re-Elected car le fait que le contenu supplémentaire soit absent m’étonne je n’ai pas repayé (je l’ai déjà sur PS3 sans le contenu additionnel ce qui explique mon achat sur switch) un jeu censé être complet pour simplement que l’on me dise que le jeu est finalement incomplet et moins beau/fluide que sur des plateformes plus vieilles.