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Retour aux sources pour Fire Emblem Engage – TEST

Comment faire pour arriver après Three Houses, le Fire Emblem le plus vendu de la série et l’un des jeux les plus acclamés de la Switch ? Voilà une question qui a dû donner des cheveux blancs à plus d’un exécutif de chez Intelligent Systems. Faut-il aller plus loin sur l’aspect social, et peut-être s’aliéner un peu plus une partie de la fanbase ? Proposer plus ou moins la même chose et risquer de lasser ? Comme souvent chez le studio, la réponse choisie fut : faire quelque chose de complètement différent. Après les Triangle Strategy, les Tactics Ogre Reborn et tant d’autres, prouver, une bonne fois pour toutes, que le roi du genre, c’est celui par qui tout a commencé. Qu’on aime la proposition ou non, il faut le reconnaître : Fire Emblem Engage ne manque pas de panache.

Petit bonus : si Engage est votre premier Fire Emblem, Nintendo a mis en ligne un guide vidéo qui devrait vous aider

Fire pas blême

On ne s’attardera pas trop longtemps sur son scénario, qui voit des gentils très gentils affronter des méchants très méchants. La plupart des cinématiques se résument d’ailleurs à arriver à un endroit, se faire interrompre par un méchant, et partir au combat. Ceux qui n’ont aimé Three Houses que pour ses intrigues politiciennes à la Game of Thrones pesteront sans doute face à cette simplicité et ce manichéisme, dans un jeu où la nation de la guerre va à la guerre et la nation de la paix fait la paix. Il faut faire le deuil de cela pour avancer. Se dire que, par exemple, les personnages de Fire Emblem Engage restent attachants malgré tout, à leur façon : on ne se prend pas d’amitié pour eux grâce à des dialogues échangés autour d’une tasse de thé, mais simplement grâce à leur comportement en combat. Les animations, les voix, les capacités, sont là pour nous raconter qui sont ces gens. Le fort mais timide Boucheron semblera presque s’excuser de taper sur les ennemis avec sa grosse hache, tandis que le prince Albert les embrochera avec le panache que son titre exige. Au fur et à mesure que les batailles s’enchaînent, on a envie de protéger nos soldats, et les perdre devient impensable, parce qu’on a vécu tant d’aventures avec eux, parce que leurs capacités ont sauvé in extremis un combat qui semblait perdu d’avance : c’est là une des forces du tactical, qu’Engage sait exploiter à son avantage.

On aime tellement ces personnages qu’on en arrive même à apprécier leurs designs, ce qui n’était pas gagné au vu des premières images. Là encore, Intelligent Systems a choisi de s’éloigner drastiquement du style du jeu précédent, optant pour une direction artistique connotée anime beaucoup plus colorée qui resplendit de mille feux sur l’écran d’un modèle OLED. On finit par apprécier leurs bonnes bouilles reconnaissables entre mille, d’autant plus facilement que ce nouvel opus les affiche cette fois-ci dans une résolution bien plus convenable (et avec moins d’aliasing, s’il vous plaît). Après The Origami King, le studio montre une nouvelle fois une belle maîtrise de la console : sans être un foudre de guerre, Engage est plutôt joli, avec des character models détaillés, du cel-shading poussé à fond les ballons, et plein de petits détails qui font plaisir. C’est idiot, mais voir un personnage interagir avec le décor lors des combats (par exemple en cassant une barrière en tombant dessus), montre que le jeu a bénéficié d’un certain soin dans le développement. Et comment ne pas non plus souligner l’adorable représentation de notre équipe en pixel art durant les écrans de chargement ?

Un jeu qui n’a pas peur de l’engagement

Après avoir déjà écrit quatre fois le mot “Engage” (cinq, maintenant), il serait peut-être temps de vous parler de la mécanique principale de l’épisode : les anneaux d’Emblèmes. Une fois au doigt d’un personnage, un anneau lui permet de combattre aux côtés d’un ancien personnage important de la série (Marth, Lucina, Byleth…) et de pouvoir l’invoquer pour profiter de sa puissance et d’un généralement dévastateur pouvoir spécial. Alors que l’on pouvait légitimement craindre que cette mécanique ne soit là que pour le fan service et transforme Fire Emblem Engage en un Fire Emblem All-Stars, le studio a trouvé un moyen de l’intégrer de manière intéressante dans le gameplay, et, qui plus est, sans que les anciens personnages ne prennent jamais le pas sur les nouveaux. Vous pourrez discuter avec eux pour augmenter votre niveau de lien (de C à A, comme pour les autres personnages), ce qui vous permettra d’hériter de manière permanente de certains de leurs pouvoirs, mais ça reste l’histoire d’Alear et de ses copains.

Cette mécanique apporte enfin une nouvelle couche de personnalisation : en plus des armes et des classes, vous aller maintenant devoir choisir quel emblème attribuer à quel allié, et, par là-même, de quel pouvoir passif ou actif hériter. Avec un roster de personnages assez gigantesque à recruter, les possibilités semblent infinies. Le joueur qui veut tout voir devra renoncer à sa vie sociale pendant un long moment, d’autant plus que, comme de coutume, Fire Emblem Engage vous proposera des quêtes annexes, des escarmouches qui permettront de faire monter le niveau de vos personnages et maintenir votre équipe B en forme, et même, si vous avez opté pour le pass d’extension, toute une quête parallèle qui consistera à débloquer de nouveaux Emblèmes aux termes de batailles plus longues qui mettront votre cerveau à rude épreuve (pour l’instant, seule Tiki est disponible, et le reste suivra dans l’année au fil des mises à jour).

Du mal à trouver le Somniel

Le pire, c’est que ces combats sont tellement bons qu’on a envie de tout faire, non pas par obligation, mais par pur plaisir masochiste. Car oui, Fire Emblem Engage est difficile, (bien) plus que son prédécesseur. Ne vous laissez pas tromper par le menu de départ, qui vous demande de choisir entre “Normal“, “Difficile” et “Extrême“. Par défaut, on aurait tendance à commencer en difficile, puisqu’il s’agit du choix du milieu. “Ah, Nintendo, toujours à prendre les gens pour des bébés...” : que nenni, le mode difficile est vraiment difficile, et vous pouvez vous attendre à recommencer vos combats un certain nombre de fois, si tant est que vous ayez opté pour le mode classique, dans lequel chaque mort est définitive. Heureusement, comme c’est le cas dans tous les jeux de la série depuis Echoes, vous aurez la possibilité de rembobiner un nombre de fois limité par combat, afin de tenter de sauver un de vos chouchous victime d’une attaque critique au mauvais moment. Mais malgré cela, chaque bataille demande de la préparation et une étude des ennemis en présence (car oui, Engage continue à respecter la dynamique de triangle des armes habituelle de la saga) afin d’arriver dans les meilleures dispositions possibles. Sans jamais en devenir injuste, chaque affrontement semble avoir été pensé pour vous amener toujours plus loin dans la réflexion, et toutes les victoires s’accompagnent d’un intense sentiment de satisfaction.

Le fait que les combats s’enchaînent vite, avec un scénario sur la banquette arrière, contribue à donner au jeu un rythme inimitable, avec toujours cette envie d’en faire un de plus (et ainsi de suite, jusqu’à regarder son réveil et réaliser qu’il est trois heures du matin). Même les animations des combats semblent avoir été dynamisées, ce qui fait de Fire Emblem Engage le jeu le mieux rythmé de la série et, probablement, celui qu’il sera le plus amusant à se refaire dans quelques années (ou mois, pour les fans les plus acharnés). Et quand vous aurez, comme c’est le cas de temps en temps, besoin d’un peu de repos pour vous refroidir la tête, vous pourrez toujours vous rendre dans votre base de Somniel, où vous pourrez gérer votre inventaire, améliorer vos armes, changer les tenues de vos compagnons, partager avec eux des repas, et vous adonner à des mini-jeux comme la pêche ou la muscu. Ces à-côtés ne semblent jamais obligatoires et tout a été fait, une fois encore, pour que vous puissiez y passer le moins de temps possible : les dialogues de soutien, par exemple, sont accessibles directement depuis le menu. De quoi pouvoir se concentrer sur la véritable force d’Engage : la bagarre.

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Retour aux sources pour Fire Emblem Engage
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Un Fire Emblem très Engageant

Certains parleront de retour en arrière pour la série, mais Fire Emblem Engage choisit tout simplement une route parallèle, celle du gameplay pur au détriment de tout le reste. En empruntant cette voie, Intelligent Systems arrive à nous livrer un Fire Emblem parmi les tous meilleurs de la série, difficile et foisonnant de possibilités, le tout appuyé par une technique maîtrisée et une bande-son de très haute volée. Ne soyez pas rebutés par sa direction artistique et son focus sur les combats : si vous aimez Fire Emblem, cet Engage a tout pour vous séduire.

Les +

  • Nouvelle mécanique qui apporte beaucoup de possibilités tactiques
  • Joli et tourne bien
  • Direction artistique surprenante, mais finalement séduisante
  • Les meilleurs combats de la série
  • Une bande-son variée et épique de très grande qualité
  • Très bien rythmé
  • Un ensemble de personnages attachants (Rosado dans mon cœur)
  • Respecte l’intelligence du joueur

Les -

  • Quelques designs discutables
  • Scénario simple, voire simpliste
  • Activités annexes sans grand intérêt
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tipee
giomosby
1457 articles

Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.