Greak: Memories of Azur
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Greak: Memories of Azur, une bonne mais courte évasion – TEST

Une nouvelle bonne surprise indépendante ? Greak: Memories of Azur semble en tout cas en prendre le chemin ! Navegante Entertainment, studio indépendant mexicain, a sorti son tout premier jeu le 17 août dernier, en la personne de Greak: Memories of Azur (disponible sur Switch, mais aussi sur PC, PlayStation 5/Xbox Series et leurs prédécesseurs grâce à la rétrocompatibilité). On y incarne un trio d’enfants, Greak, Adara et Raydel, dont le but est de sauver le royaume d’Azur et leurs congénères, les Courines, de la terrible menace qui les oppresse. Les Urlags, puisqu’il s’agit d’eux, veulent corrompre le monde et ont peu à peu éliminé les Courines, ce qui a forcé Greak et sa fratrie à fuir et se perdre de vue. Jeu d’action-aventure en 2D, Greak: Memories of Azur vous propose d’arpenter Azur dans le but d’éliminer les Urlags et rétablir la paix dans le monde. Serez-vous prêts ?

L’histoire prend donc place dans Azur, un monde auparavant calme et empli de paix mais qui a tourné à l’obscur avec l’invasion des Urlags. Il ne reste en réalité qu’un village, Le Camp de la Route du Corbeau, faisant office de hub central, où vous pourrez vous reposer, acheter divers objets et parler aux (rares) habitants pour d’éventuelles quêtes ou pour qu’ils vous racontent quelques petites astuces. Dommage que ce lieu ne soit pas si intéressant que cela : les objets sont peu variés et manquent parfois d’intérêt, les quêtes sont redondantes et peu recherchées dans leur principe. Heureusement, l’intérêt de Greak: Memories of Azur se place surtout dans son level design et dans son gameplay, qui sont les éléments centraux du jeu.

Greak: Memories of Azur : une fratrie au cœur de l’intrigue

Comme dit précédemment, l’aventure vous propose d’incarner Greak, Adara et Raydel, qui ont tous les trois des capacités différentes : Greak a une épée, est de petite taille et peut se faufiler dans des passages étroits, tandis qu’Adara peut temporairement flotter grâce à sa magie et que Raydel dispose d’un grappin pour atteindre des endroits normalement inaccessibles. Si on n’attendait pas forcément grand chose de ces différences, elles se révèlent étonnamment intéressantes et permettent de diversifier le gameplay, car l’approche du terrain et même des ennemis n’est pas la même selon celui ou celle que l’on incarne. La transition entre chacun des enfants est plutôt fluide, hormis lorsqu’ils ne sont pas dans la même zone : il faudra alors un peu plus de temps pour passer de l’un à l’autre, mais rien de dramatique, je vous rassure.

Bien que l’idée soit bonne, elle n’est pas suffisamment exploitée, ou du moins pas assez longtemps : l’aventure ne commence dans un premier temps qu’avec Greak, qui restera seul un bon moment. Il ne finit par retrouver son frère et sa sœur que relativement tard dans le jeu, ce qui est plutôt dommage vu le potentiel initial des trois protagonistes. C’est d’autant plus regrettable que Greak: Memories of Azur a une durée de vie relativement courte. Comptez 5 ou 6h si vous voulez venir à bout de l’aventure, ce qui peut s’avérer assez décevant compte tenu du prix initial du jeu (20€). Mais comme en atteste l’exemple récent de Metroid Dread, une durée de vie modeste ne signifie pas une aventure peu qualitative : est-ce le cas ici ?

Un gameplay complet et complémentaire

Globalement, l’expérience de Greak: Memories of Azur est satisfaisante : l’évolution dans ce décor en 2D poétique et en même temps dévasté par endroits se révèle agréable. Les puzzles que le joueur doit résoudre ne sont pas extrêmement compliqués mais utilisent de manière intelligente l’environnement et les quelques spécificités de chaque zone. Les capacités uniques de Greak, Adara et Raydel sont bien exploitées (même si encore une fois, cela arrive trop tard dans le jeu) et les compétences de l’un ne sont pas trop valorisées par rapport à celles des autres. Pour révéler un chemin, il pourra parfois être nécessaire de faire la route seul avec l’un des enfants pour faire un long détour et ouvrir le passage de l’autre côté.

Du côté du combat, les spécificités de chacun peuvent là aussi jouer un rôle : Greak et Raydel seront un peu plus doués qu’Adara pour le combat rapproché tandis que cette dernière pourra assurer le combat à distance – relative – avec ses projectiles magiques. Il faudra être intelligent dans la manière d’aborder un combat car les points de vie de chaque personnage peuvent baisser très rapidement. Ce n’est pas dû à des ennemis particulièrement coriaces, mais surtout au fait que la hitbox de Greak est précise : il faudra quasiment se coller à l’ennemi pour lui asséner un coup d’épée, ce qui expose fatalement à une riposte – Raydel est bien plus agréable que son frère de ce côté-là. Pas d’inquiétude, vous prendrez le coup de main au fil de l’aventure mais cela peut s’avérer dérangeant au début, lorsque les points de téléportation sont peu nombreux.

Chaque mort vous ramenant au village, il pourra être fastidieux en cas de mort régulière de refaire tout le chemin inverse. Les statues de téléportation sont là pour éviter ce problème, mais elles ne sont pas assez nombreuses. Le point plus embêtant vient du fait qu’il faut se rendre à chaque statue pour pouvoir se téléporter à une autre, il est impossible de se téléporter à un point précis depuis n’importe quel endroit. Heureusement, la map n’est pas très grande et c’est tout de même assez rapide de revenir au point où vous êtes mort. Il ne faut tout simplement pas mourir trop souvent pour ne pas avoir à faire le même chemin, parsemé des mêmes ennemis. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas particulièrement nombreux ni variés et hormis des (rares) boss appréciables, les combats ne sont pas franchement marquants.

Beau dans tous ses aspects

Greak: Memories of Azur a donc de solides bases du côté de son gameplay, mais il en trouve aussi du côté de sa direction artistique. Les arrière-plans sont particulièrement soignés et riches en détails, à tel point qu’on pourrait se prendre à les contempler pendant quelques secondes pour apprécier cet aperçu du royaume d’Azur. Le jeu propose des décors variés qui associent la paix et la luminosité du monde d’avant à la noirceur dans laquelle a plongé le monde depuis l’invasion des Urlags. Tout cela s’apprécie alors même que les thèmes de la forêt, de l’eau et des temples abandonnés sont vus et revus dans les jeux vidéo : le jeune studio mexicain a très bien peaufiné son œuvre.

Enfin, que serait une critique d’un jeu sans parler de sa technique, critère devenu aujourd’hui absolument incontournable – ce qui est compréhensible, lorsque l’on voit la qualité de certains portages sur Switch ? Au risque de me répéter, ce secteur ne présente une nouvelle fois aucun souci dans Greak: Memories of Azur (hormis des temps de chargement parfois trop longs). Le jeu tourne tout à fait correctement sans ralentissement ou qualité d’image baveuse et floue, et sait s’apprécier dans toutes les configurations (sur TV avec les Joy-Con ou la manette Pro, en mode portable ou bien en mode sur table). Toutefois, pour pleinement profiter de l’expérience proposée par le jeu, je vous conseillerais de jouer en mode portable, casque sur les oreilles. La musique, bien que discrète, est adaptée au monde désolé d’Azur et à ses différentes régions : du calme vers l’épique en passant par la mélancolie, elle est un élément d’évasion supplémentaire.

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  • On garde de bons "memories of Azur" mais on aurait aimé en avoir plus - 70%
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On garde de bons "Memories of Azur" mais on aurait aimé en avoir plus

Pour un premier jeu, on peut dire que Navegante Entertainment a livré un bon résultat : Greak: Memories of Azur propose un gameplay intéressant tourné autour de la gestion des capacités de chaque membre de la fratrie, avec des puzzles et une direction artistiques réussis. Dommage, toutefois, que le jeu manque légèrement de challenge une fois le système de combat de Greak intégré et que les soeurs de celui-ci arrivent un peu tardivement dans l’aventure. On regrettera aussi la durée de vie trop faible du titre (5 à 6h), compensée néanmoins par sa qualité indéniable et le plaisir que l’on prend à parcourir le royaume d’Azul.

Pros

  • Un gameplay bien exploité autour de Greak, Adara et Raydel…
  • Des puzzles bien maîtrisés
  • Une direction artistique très bien réalisée
  • Des musiques en adéquation avec l’univers
  • Le hub central, le seul lieu où règne un peu de vie
  • La scène d’introduction et les cinématiques, magnifiques

Cons

  • …mais trop tard et pas suffisamment longtemps, c’est dommage
  • C’est court, vraiment court
  • Des quêtes secondaires pas passionnantes
  • Les statues de téléportation peu intéressantes au final
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Leotendo23
130 articles

Etudiant de 20 ans, joueur Switch/Xbox passionné de jeux vidéo depuis Super Mario Galaxy. Toujours à l'affût en ce qui concerne Mario, Zelda ou encore Splatoon.

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