Life is Strange: True Colors Switch Test
80%

Life is Strange: True Colors, le piège des émotions – TEST

Life is Strange est une série étonnement jeune et pourtant, tout joueur un tant soit peu au fait de l’actualité vidéoludique la connaît au moins de nom. L’aspect teen drama de ses intrigues hautement émotionnelles ont su séduire la presse et les joueurs à tel point que la licence continue de sortir de nouveaux épisodes à intervalles réguliers. Dans le dernier en date, intitulé Life is Strange: True Colors, Square Enix et Deck Nine Games nous introduisent à une nouvelle héroïne et à une nouvelle histoire avec pour ambition de nous faire découvrir le Colorado. Sorti en 2021 sur les autres plateformes, Life is Strange: True Colors s’est fait désirer sur Switch puisque la console hybride n’a eu droit à sa version que tout récemment. L’occasion parfaite pour vous présenter ce test de ce qui fut ma toute première découverte de Life is Strange.

Alex Kid(d)

Dans ce nouvel opus, vous incarnez Alex Chen, une jeune fille qui a une vie déjà bien compliquée malgré ses 21 ans fraîchement révolus. Baladée de foyers en familles d’accueil durant toute son adolescence, Alex parvient enfin à trouver un semblant de stabilité quand son grand frère, Gabe, lui propose de venir s’installer chez lui dans la ville fictive d’Haven Springs. Nichée entre les montagnes spectaculaires du Colorado, la petite bourgade est l’endroit parfait pour les amoureux de la nature en quête de sérénité. Exactement ce qu’il faut à notre héroïne, plus éprouvée qu’elle n’accepte de le montrer. Alex goute rapidement aux joies de la vie en communauté entre retrouvailles avec Gabe et rencontre avec toutes sortes de personnes toutes plus bienveillantes les unes que les autres.

Hélas, ce bonheur s’interrompt rapidement et brutalement quand Gabe trouve la mort dans ce qui semble être un terrible accident en montagne. Passé le choc de la perte de son frère, Alex comprend bien vite que l’accident n’en était pas un et que le coupable tente de se dédouaner de son crime. Commence alors une plaisante enquête aux airs de Harlan Coben qui en ravira plus d’un.

Alex Chen in the Multiverse of Madness

Pour mener à bien cette quête de vérité, le joueur renouera avec les codes classiques de Life is Strange et du point & click traditionnel : déplacements dans les environnements, inspection de nombreux éléments du décor et dialogues à choix multiples composent le coeur du gameplay du jeu. Une petite particularité s’ajoute néanmoins grâce à une mystérieuse capacité d’Alex : la faculté de voir et ressentir les émotions fortes de son entourage. Lorsque que quelqu’un ressent une émotion particulièrement intense, une sorte d’aura l’entoure et permet à Alex d’entendre ses pensées et d’en trouver l’origine. Un PNJ en proie à une violente colère sera enveloppé d’émanations écarlates tandis que la peur se manifeste par du violet (exactement comme dans Vice-Versa en somme !).

Cette capacité à lire plus ou moins dans les pensées des gens est de fait très utile à notre détective en herbe qui peut ainsi aisément détecter les mensonges et les secrets que chacun cherchent à enfouir. Derrière l’image calme et paisible de Haven Springs se cache un véritable nid de vipères, un peu à la manière de Wisteria Lane dans Desperate Housewives. Vos parties de Life is Strange: True Colors seront donc essentiellement rythmées par vos interactions avec les PNJ, leurs émotions et les environnements. Ne vous attendez donc pas à des scènes d’action ou à des combats, le jeu n’est pas conçu ainsi. En revanche, on observe un renouvellement très appréciable de son gameplay avec des mises en situation originales qui auront pour mérite de se diversifier régulièrement.

En parallèle de la quête principale, toutes sortes de petites histoires annexes graviteront dans le microcosme d’Haven Springs et qui pourront, à terme, changer la fin que vous réservera l’intrigue. Six fins différentes vous sont proposées en fonction de certains choix clés à faire à des moments bien précis. Nuançons néanmoins cela en précisant que les fins ont beau être différentes, elles ne sont pas diamétralement opposées. Certains détails changeront mais la conclusion générale liée à la mort de Gabe restera la même en somme. Remplir tous les objectifs annexes demandera une certaine minutie de votre part puisqu’il vous faudra explorer chaque lieu de fond en comble pour ne pas rater une interaction essentielle avec tel ou tel PNJ. Ceci ne devrait pas vous prendre trop de temps cela dit car le terrain de jeu reste fondamentalement très restreint, en accord avec l’ambiance générale de Life is Strange: True Colors.

Un jeu débordant de vie mais gâté par une technique insuffisante

L’ambiance, parlons-en justement. Life is Strange: True Colors se démarque des autres jeux sortis récemment par tout un ensemble d’éléments qui parviennent à vous faire intégrer son univers en seulement quelques minutes. Haven Springs, bien que petite, est une ville charmante aux environnements attirants dont ressort une étonnante sérénité malgré les terribles secrets qui y sont enfouis. Dommage que la technique de la version Switch ne leur rende en aucun cas justice : modèles 3D parfois affreux, résolution en berne et retards de textures gâchent une grande partie du plaisir visuel du jeu. Pour être honnête, je ne recommanderais pas d’y jouer sur Switch même si c’est le seul moyen d’y jouer en portable (si on exclut la Steam Deck).

Doit-on y voir un manque d’optimisation de la part des développeurs ou simplement un signe supplémentaire que la technologie de la Switch devrait laisser la place à une machine un peu plus puissante ? Difficile de trancher sur la question : des jeux autrement plus gourmands techniquement existent sur la console hybride et avec un meilleur rendu visuel mais est-il normal que chaque portage d’un jeu sur Switch se fasse au prix d’une lourde et laborieuse optimisation ?

Heureusement, les nombreuses qualités de True Colors m’ont permis de prendre mon pied et de faire abstraction de ses visuels. Qu’on se le dise : le jeu n’est pas beau mais reste parfaitement jouable. L’intrigue y est évidemment pour beaucoup avec encore une fois une histoire riche en émotions et pleine de moments doux qui procure un indescriptible réconfort. Un peu comme quand on regarde ce film qu’on conserve tous dans notre coeur pour le regarder quand le moral vient à baisser (pour ma part, c’est Quatre Mariages et Un Enterrement, et vous ?). La bande-son est également excellente avec des musiques créées spécifiquement pour le jeu mais aussi des reprises chantées par l’héroïne à quelques occasions (notamment une apaisante version de Creep de Radio Head).

Le personnage d’Alex contribue grandement à la qualité intrinsèque du scénario : toute en nuance, posée et malgré tout vulnérable, Alex est une héroïne infiniment humaine et on prend un grand plaisir à découvre son histoire et à l’aider dans sa quête. On peut d’ailleurs apprendre des tas de choses sur elle qui ne seront pas forcément racontées dans l’aventure si on se montre un peu curieux. De nombreux éléments tacites peuvent être trouvés et alimentent davantage Alex en tant que personnage principal.

Les autres protagonistes ne sont pas en reste non plus : chacun possède sa propre histoire et est animé d’une vie étonnante quand on pense que ce ne sont que des amas de pixels et de polygones au final. J’ai pour ma part eu un petit crush sur Rayan et son incroyable gentillesse (et rassurez-vous, vous pourrez l’assouvir à travers une des quêtes annexes). Il y avait longtemps que des personnages n’avaient pas éveillé autant de sympathie en moi si bien que c’est avec un léger pincement au coeur que je leur ai dit au revoir à l’issue des cinq chapitres de Life is Strange: True Colors.

Au-delà de ses protagonistes, j’ai apprécié l’histoire du jeu pour les nombreux thèmes psychologiques qu’elle aborde : le deuil, le courage de changer, la difficulté d’être mère célibataire, l’infortune des enfants élevés en orphelinat et la cruauté inconsciente dont ils sont victimes et bien d’autres problèmes psycho-sociaux sont mis en avant d’une façon juste et humaine. En explorant le concept de l’intelligence émotionnelle, True Colors fait appel à toute notre empathie et nous pose parfois des choix difficiles à faire qui demandent un temps d’introspection. “Et si j’étais à sa place ?” reviendra régulièrement dans votre esprit car on ne peut que se projeter sur la vie d’Alex et des autres personnages du jeu. “Intelligence émotionnelle” est un terme qui a tendance à faire sourire la génération de nos parents mais qui trouve pleinement son sens dans ce jeu et rien pour ça, il mérite d’être salué.

Marchand
Promo
Prix
Lien
Patientez... Nous cherchons le prix de ce produit sur d'autres sites
Que pensez-vous de cette information ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
Life is Strange: True Colors, le piège des émotions
  • Une aventure vivante et apaisante - 80%
    80%
80%

Résumé

J’ai passé d’agréables heures à Haven Springs. Life is Strange: True Colors nous raconte une histoire touchante grâce à une galerie d’excellents personnages et de nombreux moments émouvants. Si l’aspect purement psychologique a tendance à empiéter sur l’enquête et le côté thriller bien appréciable du scénario, on sent un étonnant apaisement quand vient le traditionnel “Thanks for playing!” en fin de jeu. True Colors est une expérience infiniment appréciable que je recommande à quiconque recherche un moment de sérénité et d’humanité mais plutôt sur une autre plateforme que la Switch si vous êtes soucieux de votre confort visuel.

Les +

  • Une héroïne attachante
  • Des personnages secondaires bien écrits
  • Une excellente bande-son
  • Une histoire émotionnelle qui aborde des thèmes complexes
  • Un gameplay qui se renouvelle régulièrement

Les -

  • Une version Switch à la traîne techniquement parlant
  • Un terrain de jeu plutôt restreint au final
0%
Note des lecteurs :
0% (0 votes)
LatoJuana
717 articles

Gamer de 26 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !

tipee

Publicité

(pour financer le site)