Hades 2, une épopée ensorcelante – TEST

hades 2 key art

Il n’est pas exagéré de dire que l’année 2025 a été un très grand cru pour le jeu vidéo. Aussi bien du côté des grosses productions que des jeux indépendants, nous avons été plus que gâté·es ces derniers mois, chez Nintendo ou ailleurs. C’est dans ce contexte particulièrement compétitif que Supergiant Games a décidé de sortir la suite de l’acclamé Hades paru en 2020, sobrement nommée… Hades 2.

Comme Nintendo avec ses consoles, le studio américain a ainsi décidé de rompre une de ses traditions séculaires, à savoir ne pas faire de suites numérotées à ses précédents titres. Comme pour correspondre à cet étonnant alignement des planètes, il a également décidé de sortir Hades 2 en exclusivité console (temporaire, mais tout de même) sur Switch et Switch 2. Celles et ceux ayant déjà poncé la version bêta, disponible sur PC depuis plus d’un an déjà, ont sans doute un avis bien établi sur le jeu. Pour les autres, voici donc ce que vaut ce nouveau rogue-lite sauce Tartare (pardon) manette en main.

On prend les mêmes…

Hades 2 reprend peu ou prou le même decorum que son prédécesseur. On y incarne cette fois Mélinoé, fille du dieu des morts Hadès, petite sœur de Zagreus et princesse des Enfers. Cette fois, il n’y aura pas d’échappée hors desdits Enfers, mais bien un plongeon pour en atteindre le fond. En effet, le titan du temps Cronos, destitué et vaincu par ses enfants les dieux de l’Olympe, est revenu d’entre les morts pour faire un véritable putsch contre notre cher papounet.

Seule rescapée du Coup d’État, Mélinoé s’est entraînée toute sa vie auprès de la sorcière Hécate afin de délivrer sa famille retenue captive et de tuer son usurpateur de grand-père. Côté gameplay, Hades 2 reprend également les bases du premier opus. Chaque région des Enfers est ainsi remplie de salles générées aléatoirement, abritant des adversaires mineurs à terrasser, et est conclue par un boss qui, lui, reste identique entre deux runs.

Chaque salle contient une récompense que l’on peut apercevoir à la fin de la précédente. Elles peuvent être de natures diverses : cendres, ossements ou encore les précieux nectars, le tout gardé entre chaque run, ou bien de l’or ou les bienfaits des dieux qui, eux, disparaissent à chaque tentative de descente. Concernant ces derniers et comme pour les salles, on retrouve le système de choix présent dans le premier opus.

Hades 2 nous propose ainsi deux à trois directions possibles au terme de chaque escarmouche, en nous appâtant avec diverses récompenses prévisualisées. Les bienfaits sont quant à eux proposés parmi trois choix possibles à chaque obtention. Enfin, on retrouve également le système des accessoires aux effets bénéfiques divers ainsi que les différentes armes, chacune offrant plusieurs aspects (styles de jeu) à débloquer au fur et à mesure.

Comme un soupçon de mysticisme

Là où Hades 2 se démarque véritablement de son aîné, c’est tout à la fois dans le volume de contenu ainsi que dans les principales mécaniques de combat. Le gameplay de Mélinoé est, en apparence, beaucoup moins agressif que celui de Zagreus. Étant une sorcière, on retrouve ainsi une plus grande profusion d’armes permettant d’attaquer à distance, de dénier une partie du terrain ou encore d’infliger des dégâts en continu et sur la durée. Cela se manifeste le plus à travers le glyphe, une zone d’effet à durée limitée à poser au sol ; elle ralentit tout ennemi mineur pénétrant à l’intérieur. Mieux encore, il est possible de le canaliser en maintenant la touche A. Cela a pour effet d’augmenter son efficacité contre un peu de mana, autre nouveauté du titre.

L’attaque et la technique ne sont pas en reste, pouvant elles aussi être canalisées via une pression prolongée de leurs touches respectives. Si le glyphe reste inchangé d’une arme à l’autre, ces deux autres actions peuvent en revanche changer radicalement entre leur version de base et leur forme canalisée, selon l’arme que vous utilisez. L’autre grande nouveauté de Hades 2 réside dans son volume gargantuesque de contenu. En plus de descendre aux Enfers botter les fesses de papy, Mélinoé peut également se rendre à la surface afin d’aider sa famille olympienne à lutter contre les hordes de monstres envoyées par Cronos. Ce sont donc quatre autres biomes inédits qui se dévoilent à nous, avec autant de nouveaux boss au terme de chacun d’eux.

Ce total de huit régions vient à son tour justifier la refonte des améliorations permanentes, en proposant d’innombrables ressources à collecter. Une partie significative des bonus débloqués au fil du jeu se voit ainsi incluse dans le système des Arcanes, des cartes rappelant celles du Tarot divinatoire. Cette mécanique de deck building impose donc de faire des choix et des sacrifices, car toutes les cartes ne peuvent pas être activées en même temps. Le reste des améliorations s’obtient via les incantations réalisées dans le chaudron d’Hécate, moyennant là encore des ressources obtenues dans les différents biomes traversés. Ces deux systèmes complémentaires viennent remplacer le miroir de Nyx du premier opus.

Un banquet presque parfait

Nous ne pouvons pas terminer ce test sans évoquer la conclusion assez bancale de l’histoire (pas de spoil ici, mais celles et ceux ayant atteint les crédits sauront de quoi je parle). Contrairement à Zagreus, pour qui la « fin » du premier jeu présentait une certaine logique compte tenu de ses rencontres répétées avec Hadès et Perséphone et de l’évolution des relations entre les trois personnages, Mélinoé ne bénéficie pas du même souci du détail narrativement parlant. La conclusion du jeu semble ainsi tomber comme un cheveu sur la soupe en dénotant beaucoup avec le reste du récit. Peut-être que le post-game viendra adoucir la pilule, mais cela ne devrait justement pas être le cas, l’essentiel du récit devant se suffire à lui-même.

Ce petit défaut mis à part, l’ensemble du récit reste merveilleusement mis en scène. Les dialogues aux innombrables embranchements qui commentent nos propres actions, les réussites comme les défaites, sont toujours aussi bien écrits. Surtout, ils sont incarnés tout à la fois par les comédien·es de doublage très expressif·ves et les représentations graphiques stylisées de tous les personnages, dieux ou non, qui ont toutes été réimaginées pour cette suite. Ces deux piliers sont complétés par un troisième, en la personne de Darren Korb, qui nous livre une fois de plus une bande-son de très haute volée. Les pistes présentent toujours juste ce qu’il faut d’influences antiques pour ne pas dénoter totalement avec l’univers du jeu, tout en empruntant allègrement au rock (en particulier au metal) lors des combats les plus acharnés.

À deux doigts du sans-faute - 90%
90%

Disons-le sans détour : Hades 2 est une excellente suite, et un jeu qui tient (presque) toutes ses promesses. Entre un bestiaire et un univers étoffés, des changements osés mais cohérents niveau gameplay et une esthétique visuelle comme sonore toujours aussi irréprochables, le tout tournant à merveille sans le moindre problème technique pour entacher l’expérience, comment ne pas être conquis·e ? On regrettera seulement un léger manque de cohérence narrative sur sa conclusion, ainsi qu’un amas de contenu pouvant intimider les moins complétionnistes d’entre nous. Mais avec un gameplay aussi addictif et renouvelé, difficile de ne pas le devenir en se laissant tenter par quelques runs supplémentaires.

Les +
  • Gameplay à la fois renouvelé et peaufiné, pour un cocktail aussi efficace qu’addictif
  • Une esthétique visuelle toujours aussi irréprochable
  • Des dialogues aux petits oignons servis par des doubleur·euses d’un grand talent
  • Une bande originale totalement épique
  • Un grand degré de personnalisation
Les -
  • Une fin légèrement décevante
  • Un risque de « trop-plein » si vous n’êtes pas complétionniste
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Tryhardeur dans l'âme. Fan des Zelda, Metroid, Xenoblade, Splatoon et autres jeux indés expérimentaux.


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