Good Job! ou l’éloge de la paresse – TEST

Good Job Nintendo Switch
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La seule annonce first-party inédite du dernier Nintendo Direct Mini fut Good Job!, un puzzle game dont la direction artistique et l’humour apparent ont séduit tous ceux ayant visionné la présentation. Un titre plus modeste, aussi, dans la lignée de The Stretchers, et qui nous montre que le constructeur semble oser faire confiance à des petits studios (en l’occurrence les hollandais de Paladin Studios) pour leur concocter des expériences dignes d’arborer le blason de Nintendo. Mais voilà, des jeux du même genre jouant la carte de l’humour, il y a en déjà un certain nombre sur notre console (Overcooked, Untitled Goose Game) : est-ce que celui de Nintendo possède ce qu’il faut pour se démarquer ? La réponse est indubitablement oui.

 

LVMH, rien à foutre de monter les marches

La cinématique qui ouvre Good Job! donne le ton de celui-ci : votre père, dirigeant d’une grande entreprise, tente depuis votre plus tendre enfance de vous inculquer les bases du métier. Seul hic : vous êtes inepte. Incompétent. Maladroit. Néanmoins, et probablement en l’absence d’un héritier plus compétent, vous rentrez dans l’entreprise de votre paternel : vous commencerez par le bas et ça sera à vous de réaliser les tâches que l’on vous demande d’effectuer pour gravir les échelons et prouver à tous que, à défaut d’être malin, vous êtes au moins efficace – à votre façon. En gros, et même si « toute référence à des personnes existant ou ayant existé est purement fortuite », nous avons bien compris où l’éditeur nippon voulait en venir : vous n’incarnez ni plus ni moins que le célèbre Arnaud Lagardèreon ne nous la fait pas, chez Switch-Actu.

Le principe est simple : vous aurez huit étages à gravir et autant de départements à découvrir. Il faut dire qu’avec, entre autres, de la logistique, des loisirs et de la recherche, l’entreprise de votre géniteur est diversifiée, c’est le moins que l’on puisse dire. Chaque étage vous offrira quatre niveaux : trois vous faisant découvrir une mécanique de gameplay (déplacer des caisses, arroser des plantes, devoir remettre du WiFi en marche…), ou de réflexion, nouvelle, et un dernier pour mettre en pratique tout ce que vous avez appris lors des précédents. C’est donc là que l’on retrouve une des forces de Good Job! : un game design « à la Nintendo » qui ne vous prendra pas par la main. Lâché dans le grand bain, l’apprentissage se fait naturellement. Vous allez galérer un peu, au début, mais, très vite, les mécaniques du jeu vont vous sembler claires comme de l’eau de roche et vous pourrez progresser ensuite de manière fluide.

Je suis de retour, je vais tout casser

Une fois que vous aurez maîtrisé le gameplay, ou tout du moins la mécanique de gameplay spécifique à l’étage dans lequel vous vous trouvez (même si certaines d’entre elles demanderont à être réutilisées dans chacun d’entre eux), vous pourrez donc prendre la mesure de l’intelligence assez rare des puzzles qui vous sont offerts, composés avec tellement de malice qu’ils m’ont rappelé ceux proposés dans les temples de The Legend of Zelda: Breath of The Wild. C’est simple : ici, il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » manière de faire, c’est à vous de jouer avec les capacités de votre personnage et le moteur graphique pour déjouer le jeu. Nous avons là à faire à l’un de ces jeux qui ne sont pas intelligents, mais qui vous rendent intelligent – ou qui, tout du moins, vous en donnent l’impression, parce que dans mon cas c’est un peu perdu d’avance.

Good Job! comptabilise vos dégâts ainsi que le nombre d’objets brisés durant votre mission, mais, in fine, ces deux facteurs rentrent peu en compte dans la note finale face au temps que vous aurez mis pour la faire. De ce fait, votre seul but sera de finir chaque épreuve le plus vite possible, mais ne croyez pas que c’est pour ça que le titre vous invitera forcément à bourriner et à tout casser : il y a toujours une solution « intelligente » à votre problème, mais pas une seule voie. Parfois, pour faire le plus vite, il va vous falloir faire tomber les murs – porteurs ou non – plus vite qu’un Stéphane Plaza sous cocaïne, tandis que dans d’autres cas, la solution la plus simple viendra du fait de trouver un élément en fin de niveau qui vous permettra de résoudre le problème aisément. À vous, donc, de faire travailler vos méninges et, comme on vous l’a répété en cours de maths, de lire le problème en entier avant de le résoudre.

Personne n’est parfait, tu le sais

Cette multitude de solutions à chaque problème – certaines d’entres elles étant à la limite du bug exploit – assure à Good Job! une grande rejouabilité : s’il ne vous faudra que six bonnes heures pour en voir le bout, la grande diversité des approches possibles, ainsi que des objectifs proposés, vous permettront de le relancer sans lassitude aucune, d’autant plus qu’un mode deux joueurs vous permet de tenter de battre des records en accomplissant vos missions encore plus rapidement. Cette grande variété, autant dans les objectifs que dans les moyens, vous garantit de ne jamais être lassé du jeu : au contraire, le syndrome du « encore une petite partie et j’arrête » s’installe rapidement pour notre plus grand bonheur, d’autant plus que la difficulté est parfaitement dosée pour nous offrir du challenge sans jamais nous rebuter.

Good Job!, malgré ses immenses qualités, possède néanmoins quelques défauts qu’il me faut vous signaler : outre une ambiance musicale purement fonctionnelle, quelques petits problèmes techniques ont teinté mon aventure. Je pense notamment à des scripts qui ne se sont pas déclenchés, m’obligeant à recommencer à un niveau que j’avais pourtant, selon toute vraisemblance, réussi. Quelques petites chutes de framerate sont aussi à prévoir, pas forcément dérangeantes mais inexplicables au vu d’un titre qui, malgré un moteur physique devant gérer de nombreux éléments, ne devrait pas mettre nos Switch à genoux. Enfin, on regrettera quelques niveaux en deçà, faisant appel à des mécaniques un peu moins amusantes, notamment au cinquième et sixième étage de la tour – mais peut-être que c’est moi qui n’ai pas réussi à trouver de solution divertissante à ceux-ci. Tous ces petits problèmes ne suffisent néanmoins pas à gâcher ce titre immensément drôle, que je conseillerais à toutes et tous sans l’ombre d’un doute.

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Un vrai jeu de petit malin
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Un vrai jeu de petit malin

S’il fallait faire une comparaison simple entre Good Job ! et un autre jeu du genre ça serait celle-ci : d’habitude, les puzzle games, comme leur nom l’indique, n’ont qu’une solution. Une pièce à insérer dans un trou pour venir à bout de leurs énigmes. Le titre de Nintendo, en revanche, vous laisse le choix : vous pouvez remplir le trou avec plusieurs morceaux, voire même le défoncer à coup de burin pour être sûr que votre pièce rentre dans celui-ci. Ce n’est rien de moins que le titre du genre le plus malin auquel j’ai joué depuis de nombreuses années, au point de retrouver les sensations éprouvées enfant devant les deux The Incredible Machine. Assurément un nouveau classique de l’eShop de la Switch.

Les +

  • Malin
  • Grosse rejouabilité
  • Intelligence du game design
  • Direction artistique charmante
  • Très drôle
  • Inattendu

Les -

  • Quelques petits bugs
  • 2/3 niveaux en deçà
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Note des lecteurs :
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lunapolitana
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Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.

1 Commentaire
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Foucault

“nous avons bien compris où l’éditeur nippon voulait en venir : vous n’incarnez ni plus ni moins que le célèbre Arnaud Lagardère – on ne nous la fait pas, chez Switch-Actu.”… Excellent !
Merci pour ce test, c’est vrai qu’il donne ce petit nouveau !