Exit The Gungeon : Time out - TEST
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Exit the Gungeon : time out – TEST



Mettons les pieds dans le plat d’entrée : rares sont les jeux qui m’ont réellement mis en difficulté. Peut être que pour vous aussi, rares sont les titres qui ne vous réussissent pas ou qui vous résistent encore et toujours, malgré les nombreuses heures que vous passerez à vous entraîner pour en venir à bout… sans succès. Tout cela pour vous dire – et j’en suis navré d’avance – qu’Exit the Gungeon fait malheureusement bien partie, à titre personnel, de cette catégorie. Je vous rassure tout de suite, cet état des lieux ne fait en aucun cas du dernier projet de Dodge Roll un mauvais jeu, loin de la, mais il est néanmoins intéressant de se pencher sur le pourquoi du comment Exit the Gungeon a bien failli être à l’origine de l’encastrement de ma Nintendo Switch dans le pauvre mur de mon salon.

Ah shit, here we go again

Rembobinons et tachons de reprendre le cours d’une chronologie à peu près normale. En somme, suivons la logique de la trame scénaristique d’Exit the Gungeon qui se place comme étant la suite directe de son aîné, Enter The Gungeon. Nul besoin cependant d’aller chercher midi à quatorze heures, l’histoire tient à elle seule dans le titre du jeu : il nous faut sortir sain et sauf du Gungeon après s’être échiné à y entrer dans le premier opus. Je vous l’avais dit, pour l’instant, la logique est implacable. Malheureusement, tout part à vau-l’eau quand nous apprenons que s’échapper de l’édifice sera un peu plus compliqué que prévu et pour cause : l’utilisation massive de l’arme à tuer le passé – le saint Graal du premier épisode – par nos aventuriers a fini par détruire la stabilité temporelle d’un Gungeon qui n’en a désormais plus pour très longtemps.

A peine avons nous eu le temps d’admirer la direction artistique en pixel art, colorée et plus que réussie du titre, que nous sommes accueillis par Kalibre, la protectrice du Gungeon, qui vous demandera d’aller vous former auprès du chevalier Manuel qui préférait, jusqu’alors, passer tranquillement son temps allongé sur son transat dans un coin du hub central. En tant que novice Gungeonier, c’est donc sans aucune hésitation que je me suis dirigé vers le petit fantôme qui nous servira de professeur, et grand bien m’en aura pris, puisque étudier à ses cotés m’a permis de me rendre compte de deux choses. D’une part que le titre de Dodge Roll joue à fond la carte de l’humour, bien aidé par une galerie de personnages aussi absurdes dans leurs dialogues quand dans leurs designs et, ensuite, que son gameplay est plus qu’agréable à prendre en main. En nous proposant une palette réduite d’actions réalisables, Exit the Gungeon ne s’embarrasse – pour l’instant – d’aucune fausse complexité et se concentre sur l’essentiel : les sensations manettes en main.

Started from the bottom

Une fois notre entrainement pour maîtriser les fameuses roulades verticales de M. Manuelde simples sauts pour n’importe quel autre quidam -, les esquives horizontales, les angles de tir et la gestion de vos ballablancsqui suppriment instantanément de la pièce tous les tirs de vos adversaires – terminé, il est grand temps de foncer tête baissée vers l’ascenseur qui nous mènera vers la liberté. Le temps que Kalibre bénisse votre arme et nous somme partis pour l’ascension. Une grimpade qui prendra la forme d’une succession de niveaux en vue horizontale, à chaque fois découpés en quatre salles distinctes, et ce jusqu’au boss final.

Le début de la fin commence ici : Exit the Gungeon est intrinsèquement difficile. Dès le premier niveau, son game design ne vous fera aucun cadeau. Nous sommes désormais seul, avec pour unique allié notre maîtrise du gameplay du jeu, dans une pièce étriquée où une succession d’ennemis viendront, très rapidement, remplir de boulettes mortelles le peu d’espace dont nous disposons – quitte à occasionner à de rares occasions quelques ralentissements – qui peuvent nous retirer jusqu’à un point de notre précieuse vie (vous n’en avez que trois au début de la partie). La mort vous cueillera à froid bien assez tôt et il vous faudra peut être, comme moi, plusieurs essais pour réussir à entrer dans la seconde salle du niveau qui contiendra, pour le plus souvent, un petit bonus aléatoire (cadence de tir accélérée, puissance de feu accrue, une grenade qui apparaît après chaque roulade ou encore un point de vie supplémentaire). S’enchaînera par la suite un troisième monte-charge à arroser de balles avant l’apparition d’un boss, là encore aléatoire. Grande réussite d’Exit the Gungeon, ces boss représentent de vrais challenges à surmonter et l’apprentissage de leurs patterns est tout simplement indispensable si vous souhaitez ressentir l’immense satisfaction de les battre.

It was in that moment jackson knew

De la satisfaction, vous en aurez également à chaque fois que vous réussirez à parvenir jusqu’à un nouvel étage. Cela est d’autant plus vrai que chaque niveau propose une mécanique différente, qui vient renouveler l’expérience avec brio. Progresser et découvrir leurs fonctionnements et les particularités qui les accompagnent est l’un des moteurs du jeu, surtout quand l’on sait que les quatre aventuriers jouables auront chacun le droit à une ascension personnalisée. Se rendre compte que les ballons de baudruche, qui soutiennent les planches de bois sur lesquelles vous luttez, éclatent au contact de stalactites, ou encore que votre ascenseur peut être déplacé pour éviter des blocs de glace explosifs dans le niveau suivant rajoute autant de piquant que de difficulté dans votre folle escalade. La libération d’habitants coincés dans le Gungeon nous donne également accès à quelques mini-jeuxen plus de magasins où nous pouvons acheter de nouvelles armes ainsi que des bonus inédits – qui viendront, parfois, remplacer les salles intermédiaires, nous offrant ainsi quelques moments de respiration avant de retourner dans la furie de combats qui pourraient rapidement venir à bout de votre patience.

Pourquoi me direz-vous ? Et bien, souvenez-vous, je vous avais parlé un peu plus tôt dans ce test de la bénédiction de Kalibre. Non content de nous tancer sur nos chances de survie, notre chère divinité nous donne également, à cette occasion, la capacité – obligatoire – de changer d’arme après seulement quelques secondes d’utilisation. Elle prendra dans le même temps le soin de nous préciser que plus nous tuerons d’ennemis sans subir de dégâts, plus l’arme que nous tiendrons entre nos mains sera puissante. Cette mécanique, intéressante sur le papier, montre très vite ses limites et vient, à mon sens, ruiner une bonne partie des bonnes intentions du titre de Dodge Roll. Exit the Gungeon est un jeu exigeant, qui vous demandera un apprentissage sur la durée et il est alors plus que dommage de voir ses efforts mis à mal par l’obtention d’une arme inadaptée contre un boss particulier. Le système de combo qui vous offre de meilleures pétoires – aussi délirantes les uns que les autres – semble plus faire office de roulette russe qu’autre chose et il ne sera pas rare de vous retrouver avec une arme puissante à courte portée, mais totalement inutile à distance contre un boss qui vous demandera pourtant de l’affronter tel quel.

Avoir de la chance dans Exit the Gungeon est donc tout aussi indispensable pour nous sortir des pires situations que nos progrès dans le jeu et l’accumulation de notre expérience.  L’impossibilité de faire évoluer nos aventuriers entre chaque run vient également mettre en exergue ce manque de profondeur, sacrifié sur l’autel de l’aléatoire. Même les améliorations et les armes débloquées seront, en effet, seulement distribuées et récupérables au petit bonheur la chance dans le Gungeon. Nous débutons de ce fait chacune de nos parties en croisant les doigts pour tomber sur les bons bonus, tout en priant Kalibre de ne pas venir saboter notre progression avec, par exemple, cette abomination de tromblon. Je sens que mes pulsions destructrices reviennent : il est grand temps de passer à la conclusion.

Exit the Gungeon prend la porte
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Summary

Exit the Gungeon, c’est comme le McChocoNuts. Sur la photo, ça donne envie, mais dans la réalité, le bousin est plutôt aplati. Le pire dans tout ça, c’est que ni le titre de Dodge Roll, ni le tristement célèbre burger au chocolat ne sont vraiment à jeter. Exit the Gungeon brille ainsi par son univers et son gameplay exigeant sans toutefois parvenir à trouver l’équilibre avec son trop-plein de mécaniques aléatoires. Dommage.

Pros

  • Un gameplay “easy to learn, hard to master”
  • Un univers bourré d’humour
  • Du pixel art de qualité
  • Le feeling des armes
  • Les combats de boss

Cons

  • Les armes aléatoires
  • Le système de combo, plutôt là pour faire joli
  • Quelque chute de framerate à signaler
  • Pas de progression de votre personnage, run après run
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Ducksan
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La légende raconte qu'il est tombé dans le puit sans fond des jeux indépendants quand il était petit. Elle rajoute qu'une fois remonté, il plongea malencontreusement dans le puit du voisin d'à côté, celui de la collectionnite aigüe pour les versions boîtes de jeux Nintendo Switch.