30 Birds, une jolie volée de plumes sur Switch – TEST

80%

Quand on pense à des jeux inspirés de mythes et légendes, on a naturellement plutôt tendance à penser à la mythologie grecque, au folklore japonais, entre Hades, Okami et autres Kunitsu-gami. Cependant, d’autres cultures trouvent leur quart d’heure de gloire ces dernières années, à l’image des légendes perses qui connaissent un certain regain de popularité. Après l’excellent Prince of Persia: The Lost Crown, les légendes du Moyen-Orient se retrouvent sur le devant de la scène à travers 30 Birds, premier jeu du studio Ram Ram Games et édité par ARTE. Entre des visuels délirants et toutes sortes de mini-jeux intrigants, cet étrange jeu indépendant nous embarque dans une aventure déroutante à plus d’un titre.

C’est un peu comme… euh… attends, je réfléchis…

Difficile de définir 30 Birds avec précision : quand un jeu ne ressemble à aucun autre, on a davantage de mal à le pitcher auprès de ses copains. Je prends cependant mon courage à deux mains (en même temps, je ne risque pas grand-chose) pour tenter l’exercice : 30 Birds est un jeu d’aventure dans lequel vous incarnez Zig, une jeune et espiègle détective s’aventurant dans la splendide Cité Lanterne pour enquêter sur un mystérieux malfrat nommé le Savant. La ville, inspirée directement de l’art des miniatures perses, est en pleine effervescence tandis que se prépare le festival de l’Éveil, symbolisant le retour de Simurgh, déesse oiseau et protectrice de la cité, après un sommeil de 50 ans.

Hélas, à peine le divin volatile a-t-il le temps d’ouvrir un oeil que le Savant passe à l’action et s’empare de la déesse. Déterminée à arrêter le Savant, Zig se lance dans une vaste exploration de Cité Lanterne dans le but de réunir 30 oiseaux (ah, ce fameux moment subtil et mystérieux où l’on comprend le titre d’une oeuvre) qui, ensemble, permettront d’organiser un rituel qui lui-même sera la clé pour invoquer et retrouver Simurgh. Et donc, mettre la main sur son ravisseur.

Votre mission est donc limpide : explorer Cité Lanterne de fond en comble, trouver des oiseaux et les convaincre de vous venir en aide. Ce qui, en fonction du profil des piafs, ne sera pas toujours une mince affaire.

Panachage assumé…

Si 30 Birds est aussi difficile à ranger dans un genre de jeux précis, c’est principalement parce qu’il inclut de nombreux gameplays dans sa formule. Un mini-jeu de rythme par-ci, un peu de point&click par-là, de la réflexion en 2D ici-bas et, pourquoi pas, une séance de peinture. Concrètement, Ram Ram Games a choisi de proposer toutes sortes de mini-défis différents pour motiver l’exploration au sein de Cité Lanterne et la recherche des oiseaux. Un pari risqué dans le sens où il rebutera les amateurs de gameplays profonds et remplis de subtilités mais qui ravira les joueurs à la recherche d’expérience plus légère.

Chaque oiseau sera l’occasion de se confronter à un défi différent. Dans certains cas, la notion de défi sera à nuancer puisqu’il ne s’agira pas forcément d’épreuves à remporter. Par exemple, l’Oiseau-Modèle s’obtient en toute simplicité, pour peu que vous acceptiez de vous faire houspiller par un professeur d’art snob au possible. Dans d’autres situations cependant, vous devrez faire montre de vos talents, comme l’Oiseau de Feu qui ne sera accessible qu’après avoir résolu l’énigme des ruines de Cité Lanterne. Là où le bât blesse, c’est que l’intérêt des défis est hétérogène : certains sont chouettes, d’autres sont aucun intérêt.

Un autre point compliqué est que le jeu, qui se veut être une expérience non linéaire, est souvent avare en indications ce qui peut amener à se promener dans la ville sans but précis, simplement parce qu’on ne sait plus vraiment où aller. Heureusement, l’aventure s’achève en quelques heures, cinq à six maximum, ce qui fait qu’on ne reste jamais bloqué bien longtemps. En soi, 30 Birds est un jeu qui se picore en toute simplicité et qui se plaît à nous prendre au dépourvu, dans un sens comme dans l’autre.

… mais une identité forte

Si on aurait pu craindre que 30 Birds ne soit qu’un pâle mélange de quelques gameplays, sa direction artistique se charge de lui donner une véritable identité. Difficile de ne pas être charmé par les visuels du jeu, bourrés de couleurs, d’effets de particules et de partis pris audacieux. Pas sûr que le style soit du goût de tous, tant il est particulier, mais reconnaissons à 30 Birds d’avoir une véritable identité visuelle, d’autant plus qu’il s’inspire d’une culture relativement peu représentée dans le jeu vidéo. Cité Lanterne est composée de quatre quartiers principaux, prenant la forme de lanternes volantes. Chaque face des lanternes est en 2D et passer d’une face à une autre entraîne un effet de 3D saisissant qui n’est sans rappeler certains effets de Paper Mario. D’ailleurs, l’humour est particulièrement présent dans les dialogues absurdes et les situations rocambolesques : le jeu ne se prend que très rarement au sérieux, allant même jusqu’à transformer un rituel démoniaque en aimable plaisanterie.

De fait, explorer Cité Lanterne est avant tout un plaisir pour les yeux : chaque quartier a sa propre palette de couleurs et chaque décor est bourré de petits détails dessinés à la main. D’un strict point de vue visuel, 30 Birds est un étrange petit chef d’oeuvre qu’on se plaît à admirer. D’ailleurs, le jeu n’est officiellement sorti que sur Switch 1 mais tourne parfaitement sur Switch 2. L’expérience est fluide et agréable sur les deux consoles qui semblent épargnées par les nombreux bugs qui avaient été pointés du doigt lors de la sortie initiale du jeu sur Steam en fin d’année dernière. La Switch se révèle donc être une plateforme idéale pour le titre de Ram Ram Games.

Là où le jeu interroge davantage est dans sa bande-son. Curieusement, la musique n’est que peu présente alors que la communication autour du jeu avait souvent évoqué des inspirations issues du ska et du dub. Au final, 30 Birds propose davantage des sons d’ambiance qu’une véritable musique, ce qui crée parfois de longues séquences un peu trop silencieuses pour être appréciées.

30 Birds, une volée de plumes sur Switch - TEST
  • Une aventure colorée et sans prise de bec - 80%
    80%
80%

Une aventure colorée et sans prise de bec

Une expérience aussi bizarre que plaisante, remplie de défis en tous genres et d’humour. On retiendra une direction artistique clivante mais flamboyante et une identité décalée parfaitement assumée. On regrette cependant un  déséquilibre dans l’intérêt des mini-jeux proposés et une musique un peu trop en retrait mais 30 Birds est assurément un jeu qui vaut le détour et qui se déguste avec délectation sur Switch et Switch 2.

Les +

  • Des visuels somptueux
  • Beaucoup d’humour
  • De nombreux défis à relever
  • Une réécriture originale du mythe de Simurgh

Les -

  • Parfois flou dans sa progression
  • Des musiques trop discrètes
  • Des mini-jeux de qualité hétérogène
Qu'en pensez-vous ?
+1
0
+1
1
+1
0
+1
0
Lato Switch Actu
805 articles

Gamer de 27 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !


guest

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires