Pokémon écarlate et violet
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Pokémon Écarlate et Violet : la synthèse de 25ans d’évolution – TEST



Les jeux se suivent et ne se ressemblent pas pour la licence Pokémon puisqu’en seulement quatre ans, ce sont autant de jeux de la licence principale qui ont vu le jour sur Nintendo Switch. Tout d’abord avec Pokémon Let’s Go, qui se voulait être une revisite de la première génération à la sauce Pokémon Go. Les épisodes de la huitième génération sont ensuite arrivés fin 2019 avec Épée et Bouclier, une proposition relativement standard pour la licence avec malgré tout de très nombreuses nouveautés de gameplay. Légendes Pokémon Arceus est ensuite venu bouleverser tout cela début 2022 avec les premiers pas de la licence vers le monde ouvert (ou plutôt zones ouvertes). Pour finir, Pokémon Écarlate et Violet sont arrivés sur Nintendo Switch le 18 novembre 2022 et proposent le premier véritable monde ouvert de la licence. Alors après plus de 60 heures à parcourir la région de Paldéa dans tous les sens, il est temps de dresser le bilan de cette nouvelle génération de Pokémon.

Légendes Pokémon Arceus apporta le monde ouvert

Comme souvent avec la licence Pokémon, les évolutions se font pas à pas, et l’idée d’un monde ouvert s’est également construite de la sorte avec notamment le premier essai des Terres Sauvages d’Épée et Bouclier, puis des zones ouvertes de Légendes Pokémon Arceus pour finalement aboutir au monde ouvert de la région de Paldéa. Après un tutoriel d’environ 1 heure, il sera possible d’explorer le monde selon ses envies avec presque aucun temps de chargement. Seule la ville centrale sera coupée du reste de la carte et nécessitera un rapide temps d’attente avant de pouvoir y entrer. Afin de se déplacer dans ce vaste monde ouvert, votre dresseur disposera d’une monture cinq-en-un prenant la forme du légendaire de votre version. Ce dernier sera capable de courir à vive allure, de bondir avec aisance, de s’agripper à toutes les parois de Paldéa, de nager dans tous les cours d’eau ou encore même de voler à travers les cieux (ou plutôt tomber avec panache à vrai dire). Toutes ces capacités se débloqueront une par une en suivant l’un des scénarios du titre qui sera décrit par la suite. La zone de jeu de Pokémon Écarlate et Violet propose également plusieurs villes dont les ambiances sont particulièrement marquées avec des bâtiments de dimensions vraiment importantes, on regrettera seulement que la quasi-totalité de ces derniers soit impossible à visiter, rendant ces lieux un peu fantômes finalement.

Évidemment, la région dans laquelle prend place l’histoire de Pokémon Écarlate et Violet est peuplée de nombreuses créatures, que ce soit des anciennes faisant leur retour ou des nouvelles totalement inédites pour la saga. Parmi ces nouveaux monstres, on retrouve comme toujours de tous types de design et de Pokémon, certains plutôt réussis, d’autres aux traits moins inspirés. Dans l’ensemble, les créatures s’avèrent relativement agréables à attraper, collectionner, entraîner et à faire évoluer. On notera également le retour des formes régionales comme c’était le cas à Alola, Galar ou encore Hisui, cependant, on regrettera le très faible nombre de formes de Paldéa à ajouter dans le Pokédex. Ces dernières ont été remplacées par des Pokémon très proches de ceux que l’on connaît, mais sans en être véritablement (Taupikeau par exemple). L’ensemble de ces créatures se trouve dans une région très vivante dans laquelle on trouve énormément de Pokémon en se baladant. Il n’est pas rare d’être entouré de dix, quinze, vingt Pokémon autour de soi. Cela donne de la vie à l’univers dans lequel on évolue et donne véritablement envie d’explorer la région afin de trouver un Pokémon de plus ou encore un objet caché.

Concernant la façon de jouer à Pokémon Écarlate et Violet, ces jeux gardent l’essence même de la série à laquelle de très nombreuses fonctionnalités viendront s’ajouter. Pour ce qui est des combats, retour à une formule très classique après un Légendes Pokémon Arceus se permettant un nouveau style. On retrouve donc ce tour par tour si cher à la licence et toujours aussi efficace : notons tout de même que, comme dans le jeu faisant la part belle au passé de Sinnoh, les affrontements se lancent directement sur la carte du jeu et ne possèdent plus un écran à part avec son temps de chargement. La capture de Pokémon se voit également faire un retour aux sources en écartant la capture sans combat au préalable. Un changement important concerne les combats contre les dresseurs du jeu. Désormais les PNJ ne lancent plus les combats automatiquement, mais ils doivent être lancés par le joueur. De fait, ils sont rendus totalement optionnels par les jeux de la neuvième génération.

Au rang des nouveautés marquantes, parlons tout d’abord de la mécanique principale de la génération : la Terracristalisation. Ce procédé vient remplacer les Méga-évolutions, Attaques Z ou encore Dynamax des générations précédentes. Il s’agit ici de la transformation d’un Pokémon en un cristal d’un certain type. Lorsqu’on procède à ce changement, la créature perd complètement ses types de base pour ne garder que le type de son cristal. Il est donc totalement possible de voir un Pikachu de type vol ou encore un Métamorph avec un type feu. Le Pokémon ne subit alors aucun changement de statistiques, mais plutôt une augmentation de la puissance de ces attaques (sous certaines conditions). Cette mécanique, en plus d’avoir un rendu somme toute sympathique, amène de véritables réflexions intéressantes sur la façon de mener les combats. Une autre nouveautés fait son apparition dans Pokémon Écarlate et Violet : la fonction “en-avant”. Avec cette dernière, le Pokémon en tête de l’équipe va se charger seul de l’affrontement des monstres sauvages. Un moyen plutôt efficace pour récupérer de nombreux objets sur les Pokémon ou d’entraîner son équipe avec des efforts moindres (l’expérience gagnée se voit naturellement être réduite par rapport à un affrontement classique).

Pokémon Écarlate et Violet proposent trois voies : la classique, l’épicée ou la relevée ?

Retour à l’école

Dans Pokémon Écarlate et Violet, votre dresseur fera son entrée à l’académie pour devenir un dresseur Pokémon. Très rapidement, vous serez invité à partir pour la grande “chasse au trésor” de Paldéa. Un bien grand nom de quête pour inciter le joueur à parcourir la carte dans tous les sens pour trouver son propre chemin. Pendant ces périodes, il sera possible de suivre l’une des trois voies décrites ci-dessous, ou bien de suivre des cours à l’académie directement. Dans ces enseignements, il sera possible d’apprendre les rudiments des combats ou captures de Pokémon, de creuser un peu la mythologie de la région ou encore d’apprendre à dire bonjour en espagnol. Tous ces enseignements n’apportent pas un intérêt particulier à l’aventure, mais entretiennent l’ambiance de Paldéa dans laquelle, je rappelle, on incarne un jeune étudiant. Du côté de l’histoire, justement, Pokémon Écarlate et Violet dispersent un peu leurs intrigues ci et là dans le jeu pour offrir un dernier chapitre assez inédit pour la licence Pokémon avec un rythme, une ambiance ou encore une narration de qualité.

La voie classique de la série : la voie du maître

C’est le premier objectif qui vient en tête lorsqu’on pense à un jeu Pokémon : récolter les badges d’arène et affronter la mythique Ligue Pokémon. La formule ressemble fortement à ce que l’on connaît dans Pokémon Écarlate et Violet : huit badges à récupérer suite à l’affrontement d’un champion d’arène qui est lui-même précédé d’une petite épreuve. Une fois cette quête remplie, il est alors possible de se mesurer au Conseil 4 qui prépare le terrain au maître de la Ligue. Cette formule reste donc exactement la même, à un détail près : il est possible d’effectuer le tour des arènes dans le sens souhaité, selon l’accès aux différents lieux permis par le Pokémon légendaire. Il sera seulement regrettable de ne pas avoir une mise à niveau des différents champions en fonction du nombre de badges accumulés, un manque pouvant conduire à des affrontements soit beaucoup trop simples, soit beaucoup trop complexes. Dans l’ensemble, le jeu empêche tout de même l’accès à des lieux beaucoup trop haut niveau, limitant le risque de se casser les dents sur un dresseur trop coriace. Cette liberté offerte dans la façon de mener sa quête reste une véritable aubaine pour cette licence toujours très dirigiste dans la façon d’ordonner ses quêtes.

Une inspiration de Pokémon Soleil et Lune pour la voie des épices

Lorsque Game Freak avait voulu légèrement modifier sa formule avec Pokémon Soleil et Lune, c’est par des Pokémon dominants que s’était opéré ce changement. On retrouve cette particularité en neuvième génération, en plus des arènes. Il est donc possible, toujours selon l’ordre souhaité par le joueur, de faire face à des Pokémon de plus grandes tailles et bien plus robustes. Ces affrontements permettront de mettre la main sur des épices, au nombre de cinq. En plus de développer un arc scénaristique autour du personnage de Pepper, la trouvaille de ces artefacts permettre à votre Pokémonture légendaire de débloquer les différentes capacités de déplacements sur la carte de Paldéa.

Un bon Pokémon se construit autour de son équipe de rebelles

De la Team Rocket à la Team Yell en passant par la Team Galaxie ou encore Skull, les jeux Pokémon ont toujours proposé une équipe de méchants à combattre tout au long de l’aventure. Pokémon Écarlate et Violet ne déroge pas à la règle en mettant en avant sa Team Stars, un groupe d’élèves rebelles qui ont décidé de ne plus suivre les cours de l’académie des dresseurs. Toujours en suivant les principes établis par cette neuvième génération de Pokémon, il s’agira de combattre les cinq grands camps de l’équipe adverse afin de dissoudre l’organisation. Petite particularité ici, avant d’affronter le boss de chaque zone, il faudra combattre une série de Pokémon grâce à la fonction “en avant” décrite plus haut. Si au premier abord, l’équipe adverse peut paraître un peu simplette, elle finit par délivrer un message particulièrement intéressant et plutôt bien traité dans son ensemble. La victoire sur l’un des camps permettra d’obtenir de nombreux objets de Pokémon qui serviront dans l’une des autres nouveautés de cette génération : la machine à CT. Contre une certaine quantité d’objets, il est possible de fabriquer des CT afin d’apprendre de nouvelles capacités aux Pokémon.

Partager Pokémon Écarlate et Violet à plusieurs

Puisque Pokémon Écarlate et Violet semblent s’être inspirés des grandes réussites de la licence, il est assez naturel de voir que ces jeux ont repris la meilleure idée de Pokémon Épée et Bouclier : le contenu coopératif. En plus de reprendre cette bonne idée, les jeux mettant en scène Chochodile, Coiffeton et Poussacha poussent les curseurs au maximum. Il est désormais possible d’arpenter l’ensemble de l’aventure dans des sessions de quatre joueurs, pendant lesquelles il est possible de s’affronter, de faire des échanges ou encore de voir la progression de l’autre ainsi que ses captures de Pokémon. Seuls les affrontements de l’histoire principale se font seuls de son côté. Les raids de la huitième génération font également leur grand retour avec la nouvelle mécanique de Teracristallisation, quatre dresseurs y font alors équipe pour affronter un Pokémon bien plus puissant afin d’obtenir de très nombreuses récompenses. Cette fonctionnalité se voit être arrangée par rapport aux derniers jeux afin de limiter les pertes de temps et rendre l’action plus continue.

Le Donphan dans la pièce de Pokémon Écarlate et Violet

Il faut forcément en parler à un moment : est-ce que la technique de Pokémon Écarlate et Violet  est catastrophique au point de gâcher l’expérience de jeu ? Du côté des graphismes et des textures en général, le résultat est bien peu convaincant : les textures des collines sont quasi inexistantes, les cours d’eau semblent découpés à la hache et le tout semble globalement un peu baveux. Du côté du framerate, ce n’est pas forcément beaucoup plus réjouissant, le jeu peine à atteindre les 30 images par seconde avec de nombreuse grosses chutes lors des déplacements rapides à dos de monture. Malgré tout, le jeu s’en sort avec une direction artistique très réussie, très colorée, rendant la région de Paldéa plaisante à parcourir malgré tout. On notera également l’une des marques de fabrique de la licence depuis ses débuts : la bande-son est tout simplement magistrale avec de très nombreux thèmes marquants. L’exploration est totalement accompagnée par de vraies musiques (ce dont beaucoup de mondes ouverts se privent). Les thèmes de combat ou encore de la Teracristalisation sont également particulièrement intéressants et c’est un plaisir de retrouver le morceau de Ed Sheeran dans le jeu.

Pokémon Écarlate et Violet : la synthèse de 25ans d'évolution
  • Pokémon Écarlate et Violet : une excursion en monde ouvert réussie - 87%
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Pokémon Écarlate et Violet : une excursion en monde ouvert réussie

Pokémon Écarlate et Violet réussissent à merveille leur passage en monde ouvert en proposant une expérience digne de la franchise Pokémon. Le monde de Paldéa est riche et regorge de secrets à découvrir et de Pokémon à capturer. L’exploration est par ailleurs facilitée par des déplacements avec le Pokémon légendaire très agréables. Le tout se fait dans une ambiance scolaire très bien retranscrite grâce à de nombreux détails. Les jeux proposent trois scénarios à faire comme bon nous semble, avec des enjeux allant du très classique, comme la conquête des badges, au très inattendu avec le scénario principal ou l’histoire de la Team Star. Seul la technique très en retard vient gâcher quelque peu l’expérience de jeu avec ses textures hasardeuses et son framerate vacillant. Malgré tout, la direction artistique colorée et les musiques entrainantes parviennent à nous happer dans l’univers que propose Pokémon Écarlate et Violet.

Les +

  • Un monde ouvert réussi et regorgeant de secrets
  • Des nouveaux Pokémon dans l’ensemble plutôt réussis
  • Des villes imposantes et réussies…
  • L’épilogue final et ses rebondissements…
  • L’exploration agréable avec la Poké-monture
  • 3 scénarios à faire dans l’ordre souhaité
  • L’histoire autour de la Team Star
  • Le contenu multijoueur et le retour des raids à plusieurs

Les -

  • Des textures passables au mieux
  • Un framerate aux fraises
  • … Mais dont aucun bâtiment n’est visitable
  • … Mais n’intervient qu’en toute fin d’aventure
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Dams
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Etudiant en Biologie, Joueur avec une préférence pour Nintendo et plus particulièrement pour la licence Pokémon