Ces dernières semaines, tous les regards sont braqués sur Hollow Knight: Silksong. La suite tant attendue du hit de la Team Cherry est enfin disponible pour le plus grand plaisir des try harders, guerriers chevronnés et autres masochistes dans l’âme. Mais qu’en est-il de nous autres, gamers apaisés, non élus de la sainte manette ? Que reste-t-il donc pour ceux qui souhaitent jouer tout en conservant une santé mentale intacte ? Rassurez-vous, SEGA et Lizardcube ont pensé à nous avec Shinobi: Art of Vengeance. Près de 15 ans depuis la sortie de Shinobi 3D, la légendaire licence revient en force avec un épisode somptueux, exigeant et absolument délicieux. Par rapport à Silksong et à quelques différences près, Art of Vengeance se présente comme une alternative de premier choix pour les amateurs de plateformes 2D corsés mais pas trop.
Suite à un patch déployé par SEGA et Lizardcube, le problème de résolution en mode portable mentionné dans le test a été corrigé ! En conséquence, nous avons amélioré la note donnée qui passe donc de 83 à 88 ! Le paragraphe en question a également été réécrit.
Couper dans le tas – Définition
Dans Art of Vengeance, on retrouve le redoutable Joe Musashi, chef du clan Oboro, qui se lance dans une sanglante quête de vengeance après que le diabolique Seigneur Ruse ait transformé les siens en statues de pierre. Le scénario, anecdotique et relativement cliché, est davantage un prétexte pour justifier une jouissive et sauvage série d’affrontements contre toutes sortes d’ennemis aux patterns variés et qui n’attendent que vos coups de sabre et vos kunais pour trépasser. Car la force principale de Shinobi: Art of Vengeance est indéniablement son gameplay, nerveux, rapide et accessible à la fois. À la manière des Warriors, vous pouvez alterner entre attaques rapides et attaques lourdes pour créer des combos et infliger des dégâts aux adversaires. Attention cependant car le nombre de combinaisons reste relativement limité, l’intérêt étant davantage d’alterner les attaques avec des esquives et des ninpos, attaques spéciales pouvant vous tirer de situations compliquées.
Dans les premières lignes de ce test, j’ai présenté Shinobi comme une alternative à la difficulté supérieure de Silksong. Même si cette introduction était davantage un trait d’esprit qu’un véritable plaidoyer. Là où Silksong reste avant tout un metroidvania avec un vaste monde labyrinthique en 2D, Shinobi: Art of Vengeance relève davantage du hack ‘n ‘slash avec des éléments de plateformes dans des niveaux séparés. Je n’ai néanmoins pas pu m’empêcher de penser à la formule metroidvania car Art of Vengeance encourage fortement à revisiter chaque niveau, armé de nouvelles compétences débloquées ultérieurement. En soi, ce jeu est un don du ciel pour les complétionnistes puisque chaque niveau est truffé de secrets, de collectibles et de défis bonus qui ne manqueront pas d’attirer votre attention… pour peu que vous sortiez vivants de leurs épreuves.
Corsé et coquet
Car oui, Shinobi: Art of Vengeance reste un jeu corsé. On alterne entre des affrontements en arène fermée, des phases de plateformes parfois terriblement difficiles et des combats de boss qui demanderont analyse et adaptabilité de votre part pour repérer leurs patterns et arracher la victoire. On pourra éventuellement regretter un bestiaire qui a une légère tendance à se répéter mais qui offre tout de même plusieurs défis bien ardus. À l’issue de la dizaine de niveaux que le jeu vous réserve, d’autres défis vous attendront : en plus de chercher les 100% pour chaque stage, un mode Arcade vous permettra de changer subtilement l’expérience en ajoutant du scoring tandis que le mode Boss Rush mettra vos capacités combattives à rude épreuve. Pour être honnête, je suis mort de très nombreuses fois mais n’est-ce pas tout l’intérêt du die and retry ? Essayer, échouer, retenter, échouer de nouveau puis, à force de persévérance, décrocher une victoire ! Mon plus grand plaisir dans Art of Vengeance a justement été de réussir après m’être viandé encore et encore : à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire après tout !
En plus, évoluer dans les somptueux niveaux de Shinobi: Art of Vengeance est déjà un plaisir en soi : entre les arrière-plans colorés et bourrés de détails et la diversité des cadres, le jeu est une succession d’œuvres d’arts comme on les aime. Comme dessinés à la main, les décors transmettent une atmosphère délicieusement rétro tandis que les personnages sont animés avec une excellence grisante pour les yeux. Bon évidemment, on repassera pour la cohérence de l’univers graphique : on passe d’une ville japonaise à un marécage puis à un complexe industriel sans oublier un château traditionnel et les boyaux d’un kaiju sorti d’on ne sait où, bref, Art of Vengeance ne s’embarrasse pas de construire un univers uniforme et privilégie la diversité et la surprise. Un pari tout à fait réussi et qui ne dérange nullement dans la mesure où le jeu ne prétend pas raconter une histoire mais plutôt exposer un gameplay fignolé et terriblement plaisant.
Une Switch maintenant au top
Dans la première version de ce test, j’avais fait état de ma déception vis-à-vis de l’état du jeu sur Switch. La résolution était en effet très faible en portable, au point que même les textes et l’interface étaient flous. Impossible donc de profiter de la splendeur de Shinobi: Art of Vengeance dans ces conditions.
Néanmoins, comme une sorte de connexion télépathique entre SEGA, Lizardcube et nous, un patch a été déployé dès le lendemain de la publication de notre test, améliorant sensiblement la résolution de la version Switch en mode portable. Désormais, il est tout aussi agréable de jouer directement sur l’écran de la Switch et de la Switch 2 que sur votre TV. Les problèmes d’aliasing ont eux aussi été sensiblement réduits, certes, sans être parfaitement corrigés, mais il serait injuste de critiquer Art of Vengeance sur Switch désormais !
Shinobi: Art of Vengeance, plus fort que Silksong ?
Summary
Une somptueuse épopée, portée par un gameplay savoureux et des décors grandioses. Shinobi: Art of Vengeance permet un splendide retour en force d’une série légèrement tombée en désuétude tout en proposant un défi corsé mais accessible. Poursuivre Ruse à travers des paysages aussi beaux et colorés tout en taillant dans le vif face à des ennemis et monstres redoutables est source d’un immense plaisir : on en redemande encore et encore !
Pros
- Un gameplay nerveux à souhait
- Une direction artistique à tomber
- Une grande rejouabilité
- Un défi corsé mais accessible
Cons
- Hum… On cherche maintenant que la résolution sur Switch est parfaite !