Mario Kart World, un départ sur les chapeaux de roues pour la Switch 2 – TEST

Mario Kart World
90%

Un nouveau Mario Kart est toujours un petit évènement en soi et la sortie de Mario Kart World est d’autant plus notable qu’il s’agit du premier épisode inédit depuis Mario Kart 8 en 2014. Il s’agit également du premier Mario Kart à accompagner le lancement d’une nouvelle console, je parle bien sûr ici de la Nintendo Switch 2. Après Mario Kart 8 Deluxe qui avait tout pour être l’épisode ultime de la saga au regard de son contenu pharaonique, Mario Kart World peut-il s’imposer comme LA référence de la course chez Nintendo ?

Changement d’itinéraire

Je vais en agacer plus d’un mais tant pis : la réponse ne sera clairement pas « Oui » ou « Non » pour la bonne et simple raison que Mario Kart World est très différent de ses prédécesseurs. Pas totalement, bien sûr, puisque nous sommes toujours en présence d’un jeu de courses axé arcade dans l’univers de Super Mario. On retrouve notre plombier préféré, ses amis ainsi que ses (nombreux) ennemis pour des courses déjantées, bourrées d’action,  d’humour et de couleurs. Bref, les ingrédients de base sont là. Néanmoins, le goût est savamment différent dans la mesure où, comme son titre le suggère, Mario Kart World propose cette fois-ci une expérience en monde ouvert.

Comprenez par ici que là où chaque circuit était strictement séparé des autres dans les opus précédents, World propose un ensemble interconnecté, de sorte que chaque circuit est relié aux autres par l’intermédiaire de nombreux chemins. Cela peut paraître anecdotique sur le papier mais en pratique, l’effet est radical. Dans Mario Kart World, le joueur ne raisonne plus en circuits mais en tracés. Ainsi, si on a pu hausser les sourcils en ne voyant « que » 32 circuits au programme (contre les 96 de 8 Deluxe post-DLC payants), force est de constater que l’idée de les relier entre eux par de nombreux chemins différents donne des trajets tout à fait uniques. Ainsi, en mode Grand Prix, on retrouve l’habituelle sélection de 4 circuits par coupe. Mais première nouveauté, le trajet d’un circuit à l’autre fait partie intégrante de la compétition. De fait, on s’éloigne de l’habituel « 3 tours de chaque circuit » pour quelque chose de plus progressif et continu. Pour parler concrètement, une coupe en Grand Prix suit plus ou moins ce schéma :

  • 1ère course : trois tours du circuit
  • 2ème course : trajet entre le circuit 1 et le circuit 2 puis un tour du circuit 2
  • 3ème course : trajet entre le circuit 2 et le circuit 3 puis un tour du circuit 3
  • 4ème course : trajet entre le circuit 3 et le circuit 4 puis un tour du circuit 4

De fait, on traîne autant entre deux circuits que sur les circuits en eux-mêmes. Les portions entre deux circuits sont remplies d’obstacles en tous genres avec des voitures, des bus, des Plantes Piranhas et même des troupeaux entiers d’animaux pour gêner votre progression et épicer un peu les choses. Tous ces éléments n’empêchent cependant pas la présence assez frappante de longues lignes droites qui ont tendance à perturber le rythme. On peut cependant comprendre la nécessité d’élargir l’espace dans la mesure où Mario Kart World double le nombre de participants avec 24 joueurs par course contre 12 dans Mario Kart 8 Deluxe. Rien de bien gênant pour autant mais j’ai été un peu dérouté (sans mauvais jeu de mots) par ce choix de Nintendo, surtout pour une série qui se plait à multiplier virages serrés et raccourcis pour dynamiser ses tracés.

Le mode survie, quelle bonne idée !

Ce système trouve cependant tout son sens dans le mode Survie, nouveauté de cet épisode World qui m’a clairement séduit. Le principe ? Une sorte de battle royale à la Nintendoles quatre derniers du classement sont éliminés à intervalles réguliers jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. On reste chez Nintendo donc soyez rassurés : aucun Goomba et aucun Toad se sera maltraité durant cette compétition. Là où le mode Survie exploite à merveille le monde ouvert, c’est en proposant des trajets inter-circuits et donc des enchaînements totalement différents par rapport au Grand Prix. De fait, on a beau concourir sur les mêmes bases, l’expérience change du tout au tout et nos réflexes acquis sur le Grand Prix sont bien dérisoires face aux exigences du mode Survie. La tension qui grimpe progressivement à mesure que les participants sont impitoyablement éliminés et que la ligne d’arrivée s’approche font également le sel de ce mode que j’ai énormément apprécie en online. De même, le mode Course VS exploite à merveille le monde ouvert en vous laissant choisir les routes entre chaque circuit pour un nombre de combinaisons bluffant.

Le mode Bataille est également de retour mais on peut se demander ce qui est passé par la tête de Nintendo pour ne proposer que la Bataille de Ballons et la Chasse aux Pièces après avoir remis Explosions Bob-Ombs, Voleur de Soleil et Traque sur Piste dans Mario Kart 8 Deluxe. Un autre choix bizarre mais qui peut être le présage de futures mises à jour qui pourraient également amener un mode 200cc dont l’absence se fait remarquer. Néanmoins, on peut nuancer ceci en constant d’une part que la vitesse globale de World est plus élevée (dans mon ressenti en tous cas) et que l’IA est plus retorse que dans Mario Kart 8 Deluxe. Là où je m’interroge davantage, c’est sur l’éventualité que Nintendo ajoute du contenu à l’avenir : depuis quelques années, nous avons été habitués à ce que les jeux Nintendo reçoivent des contenus supplémentaires, gratuitement ou non. Étant donnée la polémique autour du prix « officiel » de Mario Kart World (90€ bien que la majorité des revendeurs aient fixé le prix à 70€), on pourrait aisément imaginer que Nintendo ajoute Explosion Bob-Ombs ou même de nouveaux circuits à la fois pour adoucir le prix et pour renouveler l’intérêt du jeu sur le long-terme.

Une palette de mouvements élargie pour des circuits aux facettes multiples

La taille augmentée des circuits n’est pas étrangère aux nouvelles techniques accessibles dans Mario Kart World. En plus des traditionnels drifts, vous pouvez notamment effectuer un saut chargé, sorte de dérapage en ligne droite qui permet de sauter et d’accélérer brièvement. S’il n’est pas forcément pertinent de l’utiliser en ligne droite, le saut chargé est bien plus intéressant quand on l’utilise de façon latérale, en allant à droite ou à gauche pour sauter et exploiter les éléments de l’environnement. Avec un saut chargé, on peut rouler brièvement sur les murs et même se lancer dans une série de wall jumps dignes d’un metroidvania des plus retors pour prendre de la hauteur et découvrir de nouveaux chemins.

De même, le saut chargé est une porte vers la glisse sur rail, une autre nouveauté de World qui permet de rouler sur d’étroits rails disséminés un peu partout sur les circuits. Rouler sur un rail permet de générer des sauts et des accélérations qui sont une porte vers des raccourcis parfois délirants, comme on peut déjà le voir sur certaines vidéos en ligne. Avec ces deux nouveautés subtiles mais diablement ingénieuses, Nintendo donne une marge de manoeuvre bien plus large en pleine course si bien qu’un circuit peut-être exploré d’une bonne dizaine de façons différentes. Rêve d’enfant ou cauchemar absolu des accros au mode Contre la montre, il est indéniable que la conduite de World est à la fois plus technique et plus libre et s’adresse aussi bien aux vétérans de la licence qu’aux nouveaux venus, ce qui est un excellent point. Le Rewind, qui fait reculer votre kart dans le temps, est particulièrement amusant à utiliser quand il s’agit d’éviter au dernier moment une redoutable Carapace Bleue.

Cette liberté de conduite est particulièrement mise en avant dans le fameux mode Balade qui, comme vous vous en doutez, permet d’explorer le monde ouvert de Mario Kart World dans une liberté presque totale. Presque car il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être redirigé intempestivement par un Lakitu alors que j’explorais tranquillement tel ou tel coin. Un choix très curieux qui casse parfois l’incroyable sensation de liberté donnée par ce mode. Sur terre, sur mer ou dans les airs, on explore ce monde avec un profond plaisir. La diversité des biomes de la carte nous fait passer d’un désert hostile à une plaine charmante en passant par une savane remplie d’animaux sauvages. J’irais même jusqu’à dire que les environnements urbains m’ont donné une vibe de GTA par moment dans le sens où évoluer de façon aussi fluide avait quelque chose de merveilleux.

Les multiples missions signalées par les Boutons P bleus agrémentent nos promenades avec toutes sortes de défis bienvenus et plus ou moins ardus  : qu’il s’agisse de récolter des pièces bleues, de slalomer entre des vaches ou de compléter un retors parcours d’obstacles, les objectifs du mode Balade sont des distractions bienvenues. Personnellement, j’aurais simplement aimé qu’ils apportent des récompenses plus intéressantes que des stickers à afficher sur mon kart.

Une démonstration honnête des capacités de la Switch 2 ?

Le plaisir d’explorer Mario Kart World, peu importe en quel mode, vient bien en partie de sa direction artistique. Tout en restant dans la patte Mario (car on imagine mal Mario Kart se mettre subitement au photoréalisme), les personnages ont subi un vaste relooking qui se rapproche du chara-design de Super Mario Bros. Wonder. Si ce changement est plus visible sur certains personnages que d’autres (à l’image de Donkey Kong ou du Roi Boo), l’effet global est absolument charmant. Les personnages sont plus expressifs que jamais, notamment grâce aux dizaines de costumes alternatifs que l’on peut débloquer en mangeant les petits snacks présents un peu partout. On prend beaucoup de plaisir à voir Daisy en robe de vacances, Waluigi en punk et Toadette en glace à la fraise : ça paraît anodin mais cette personnalisation corrige l’aspect quelque peu lisse et générique qu’avait le casting des précédents Mario Kart.

Au-delà des personnages, les environnements de Mario Kart World sont resplendissants : des couleurs à foison, des détails absolument partout, des textures de bonne facture, tout se conjugue pour construire un cadre chatoyant pour nos courses ! Le mode Photo utilisable en mode Balade est d’autant plus pertinent : je me suis même créé quelques fonds d’écran pour mon PC personnel pour mieux admirer les paysages et environnements du jeu.

Techniquement parlant, nous sommes face à quelque chose de solide : 1440p en docké, 1080p en Portable, le tout à 60 fps constants, en solo et en jouant à deux joueurs. Au-delà, nous passons à 30 fps constants. Pas sûr que Mario Kart World soit un reflet des capacités maximales de la Switch 2 quand on sait que Metroid Prime 4 Beyond sera jouable en 4K ou en 120 fps mais force est de constater que cette première exclusivité Switch 2 est un ravissement pour les yeux.

Mario Kart World, un départ sur les chapeaux de roues pour la Switch 2
  • Le champion appuie sur le champignon - 90%
    90%
90%

Résumé

Tout prête à sourire dans Mario Kart World : des circuits ingénieux, un monde ouvert gigantesque et bien exploité, des personnages plus diversifiés et expressifs, des défis en tous genres… Bref, la Switch 2 tient une magnifique exclusivité pour commencer son cycle de vie. Mario Kart World n’échappe cependant pas à quelques écueils comme la présence parfois trop prononcée de lignes droites et un Mode Bataille vidé de sa substance qui fait légèrement tâche quand on connaît le tarif « officiel » de cet épisode : on compte sur Nintendo pour ajouter du contenu à l’avenir ! À la fois pour adoucir le prix mais également car actuellement parlant, Mario Kart World est un excellent jeu sur lequel on prévoit de rester un bon moment. Nintendo nous propose un des jeux phares de l’été 2025 qui réjouira petits et grands !

Les +

  • Un monde ouvert intelligemment conçu
  • Des circuits somptueux et ingénieux
  • De nouvelles techniques qui repoussent les limites
  • Des tas de tracés différents
  • Le mode Survie, excellent et tendu
  • Un mode Balade parfait pour explorer le monde ouvert
  • Un relooking global qui fait mouche
  • Une personnalisation pertinente

Les -

  • Un mode Bataille rachitique
  • Des lignes droites un peu trop présentes
  • Quelques zones inaccessibles en Mode Balade
Que pensez-vous de cette information ?
+1
6
+1
0
+1
0
+1
0
Lato Switch Actu
801 articles

Gamer de 27 ans avec un penchant pour les jeux racontant de belles histoires. Je suis rédacteur sur le site depuis 2017. Zelda reste ma licence de cœur mais j'aime découvrir des jeux de toutes sortes !


guest

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires