Fin 2024, Dragon Ball: Sparking! ZERO sortait sur la plupart des consoles de salon. Toutes ? Non, un seul village d’irrédu… euh, pardon, seule la Nintendo Switch était boudée, comme souvent malheureusement. Cependant, en cette fin d’année 2025, le jeu s’offre deux nouvelles versions : une mouture Nintendo Switch 2 évidemment, mais également une sur Nintendo Switch. Comme souvent sur les consoles Nintendo, la question est de savoir non seulement si le jeu lui-même est une réussite, mais aussi si le portage est au niveau de ce que l’on est en droit d’attendre. Pari réussi ? Réponse maintenant !
Un gameplay nerveux mais mal jaugé
Dragon Ball: Sparking! ZERO est la suite directe de la saga Budokai Tenkaichi, clôturée il y a de cela 18 ans (et oui, 18 ans déjà !). L’originalité de cette saga a été de proposer un style de combat hybride, à la croisée entre l’exploration et le combat classique. En effet, comme pour les Budokai Tenkaichi, Sparking! Zero se joue en vue à la troisième personne, avec de larges terrains au travers desquels se déroulent les combats. Les cartes proposées balayent l’univers de la saga, et correspondent, il faut être honnête, un peu plus à l’esprit Dragon Ball que des combats en scrolling 2D classiques. Les affrontements sont ponctués de déplacements rapides, de vagues de ki, et autres marqueurs forts de la saga, ce qui apporte une vraie patte au jeu.
De plus, Dragon Ball: Sparking! ZERO peut se targuer de proposer pas moins de 181 combattants, une palette de choix énorme et appréciable, parmi lesquels se trouve forcément votre personnage préféré. La grande nouveauté par rapport aux épisodes précédents à ce niveau-là est que, bien évidemment, les derniers combattants de la saga Dragon Ball Super sont présents, ce qui est un énorme plus pour les nouveaux fans mais aussi pour ceux qui sont lassés du casting vieillissant des anciens épisodes.
La contrepartie est que, comme pour les épisodes Tenkaichi, les combos et les compétences spécifiques à chaque personnage sont plutôt limités. Comptez 5 attaques par personnage : 2 attaques plutôt « anecdotiques » qui sont en réalité des boosts, 2 attaques de ki à moyenne intensité (comme le fameux Kamehameha), et une attaque ultime, uniquement réalisable en mode Sparking!. Ce dernier mode change le gameplay de façon assez nette, en décuplant les possibilités de combos et d’enchaînements. Cependant, il faut avouer que le gameplay est globalement très confus, pour des nouveaux joueurs comme pour des joueurs aguerris des anciens épisodes Budokai Tenkaichi. Premièrement, les combinaisons de touches sont à mon sens assez peu intuitives.
Le bouton A ne sert littéralement à rien, et les téléportations / actions de protection ou l’utilisation de la garde tournent autour des mêmes touches, mais sont dures à appréhender. Le tout est amplifié par le fait que la difficulté, même en réglage « bas », soit relativement corsée. Ce « détail » n’en est pas un en réalité car il est essentiel, quand on parle d’un jeu de combat aussi complexe, de pouvoir se familiariser avec les commandes afin d’éviter la frustration en combat. Ici, il n’est à aucun moment question de laisser le joueur respirer, et il vous faudra passer obligatoirement par le mode entraînement (pas le mode entraînement de combat, mais bien le mode entraînement classique) pour prendre l’habitude d’effectuer des combos, techniques et autres attaques afin de parcourir le mode histoire avec moins de frustration.
Une animation magnifique au service d’un jeu inégal
La plus grande force de Dragon Ball: Sparking! ZERO est son aspect visuel, mais c’est également sa plus grande faiblesse. Vous avez probablement remarqué en regardant les trailers du jeu que l’animation est à couper le souffle : le design des personnages, des attaques, et la façon dont tout ça prend vie durant les affrontements sont absolument magnifiques. Les petites cinématiques durant les combats, notamment dans le mode histoire, scénarisent les affrontements de la plus belle des façons et constituent pour moi le gros point fort du jeu. Malheureusement, et c’est probablement le vice de cette version Nintendo Switch 2, tout ça s’ancre dans une réalisation totalement inégale, qui fait qu’on ne sait plus sur quel pied danser.
Tout d’abord, l’ensemble des interfaces, à l’exception peut-être de celle du menu principal, semble être d’un autre temps. Les boutons, icônes et textes sont fades, manquent de personnalité, et donnent l’impression de parcourir une application Windows lambda. Je mets une petite exception pour le menu principal qui a au moins le mérite de proposer, en fond, des scènes animées qui font vivre un peu le tout. Cependant, et cela m’emmène à un autre gros point noir du jeu, ces scènes sont l’exemple typique de l’inégalité du soin apporté au jeu. Si l’on prend la chronologie d’accès à un combat du mode histoire par exemple, dans l’ordre : l’écran d’accueil est plutôt joli, puis arrive le menu principal qui mélange interface à très haute résolution (boutons options, retour, confirmer etc) et interface à moyenne résolution (menu sélection de mode), le tout avec en fond, des animations à moyenne résolution également, qui ressemblent à des fichiers vidéo lancées en boucle.
Après avoir sélectionné le mode épisode de combat par exemple, un nouveau menu s’affiche avec cette fois ci les personnages en premier plan en haute résolution, nettement plus beau que sur l’écran précédent. Puis lors du déroulement de l’histoire, on bascule en permanence entre ces fichiers vidéo à basse résolution, et des combats à plus haute résolution. Ici, la technique dessert très fortement le jeu, car l’ensemble tourne à 30 images par seconde avec une résolution dynamique qui n’atteint probablement jamais ou presque les 1080p. Des performances bien en dessous de ce qu’on pourrait attendre de la Switch 2, qui semble donc bénéficier d’une version Switch 1 « adaptée » à la va-vite, plutôt que d’une vraie adaptation du jeu.
De nombreux modes de jeu dans Dragon Ball: Sparking! ZERO pour compenser
C’est ce qui prédomine quand on joue au jeu, on ne peut pas s’empêcher d’imaginer ce qu’aurait pu donner un épisode vraiment pensé pour la Switch 2. En dépit d’une technique un peu aux fraises donc, Dragon Ball: Sparking! ZERO a le mérite de proposer, comme pour les Budokai Tenkaichi, de nombreux modes de jeu. Au menu, et en tête de liste : le mode épisode de combat qui constitue le mode histoire, et qui vous permet d’incarner une sélection restreinte de combattants afin de retracer leur évolution au sein de la saga, mais pas l’histoire à laquelle vous vous attendez.
En effet, les histoires sont modifiées et sont en réalité des scénarios alternatifs de la vraie trame de la saga originale. Par exemple, la saga principale de Goku retrace son histoire si il avait été capable d’atteindre le stade de Super Saiyen dès l’arrivée de Vegeta sur Terre. Si les puristes peuvent crier à la catastrophe, je trouve personnellement que ça donne un vent de fraicheur à l’histoire de Dragon Ball, que nous connaissons tous et toutes déjà par cœur, soyons honnêtes.
En plus de ce mode histoire, et dans la même idée de « scénario alternatif », Dragon Ball: Sparking! ZERO inclut un mode appelé combat personnalisé, qui vous permet de créer votre propre scénario de combat. Même si la personnalisation est assez limitée, l’ajout de ce mode est plutôt appréciable, et vous permet de matérialiser vos idées les plus folles (Gogeta VS Vegeto ?). Dans le même mode, des combats bonus sont disponibles, qui sont en quelque sort des combats personnalisés « pré-faits », et proposent aussi des scénarios originaux, là aussi assez rafraîchissants. De plus, vous pouvez partager vos créations en ligne, et également accéder à ceux des autres joueurs.
On note aussi évidemment la présence d’un mode de combat en ligne, qui explique peut-être au passage le « lock » à 30 images par seconde sur cette version Switch 2 (probablement pour s’aligner sur la version Switch 1). Le matchmaking propose pas mal d’options, des combats classés ou en partie « rapide », le choix de la langue, ou la possibilité de créer un salon. Parmi les autres modes, le championnat du monde est toujours présent, et constitue comme à l’accoutumée un tournoi entre combattants sur la carte « championnat du monde ». De nombreuses règles sont là aussi disponibles, et il est possible d’effectuer des tournois en ligne comme hors ligne.
Enfin, des défis et missions viennent enrichir encore un peu plus le jeu, afin de proposer des petits objectifs tout au long de vos sessions de jeu, en mode histoire comme dans les autres modes, avec des tâches plus ou moins corsées. Les récompenses sont nombreuses, et peuvent être utilisées pour personnaliser vos combattants et booster leurs statistiques, ou changer leur apparence. Vous l’avez compris : il y a de quoi faire, à condition d’accrocher au jeu, et c’est là tout le problème.
Conclusion - Un jeu honnête mais gâché
Dragon Ball : Sparking! Zero aurait pu être un jeu appréciable sur Switch 2, mais il est gâché par une technique étonnamment brouillon. Tandis que le jeu en lui même propose un gameplay rude à manier, et un manque de personnalité globale dans sa réalisation, il est d’autant moins bon qu’il tourne à 30 images par seconde, avec une résolution beaucoup trop variable et inégale. Certes, le contenu est là, et l’animation des personnages et des affrontements est magnifique, mais cela pèse trop peu dans la balance quand tout le reste du jeu tire dans l’autre sens. Si vous êtes fan de la saga, vous trouverez peut-être votre compte, autrement vous serez probablement frustré.
Les très bonnes notes de la version Switch 2 publiées ici et là laissent penser que tout va pour le mieux, mais elles ne pousseront sans doute pas Bandai Namco à comprendre qu’il serait temps d’optimiser réellement ses jeux. À force de célébrer un titre qui aurait pu être bien meilleur avec un minimum d’efforts techniques, on entretient surtout l’idée que ces lacunes sont acceptables, alors qu’elles ne devraient pas l’être. C’est en partie pour cette raison que nous avons choisi de ne pas attribuer une note dithyrambique à Dragon Ball: Sparking! ZERO dans sa version Nintendo Switch 2.
- Des animations magnifiques
- Un jeu plutôt complet
- La possibilité de créer des affrontements personnalisés
- Les histoires alternatives qui donnent de la fraîcheur au jeu
- 30 images par secondes sur Switch 2
- Une réalisation beaucoup trop inégale
- Un gameplay à dompter, peu intuitif
- Une interface d’un autre temps, impersonnelle au possible