DC Super Hero Girls Teen Power - TEST
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DC Super Hero Girls: Teen Power – TEST

On ne va pas se mentir, on a ri jaune lors de l’annonce de DC Super Hero Girls : Teen Power. Pourquoi ? Je suppose qu’après une année sans véritable Nintendo Direct, voir un jeu qui s’intéresse à un public bien plus jeune grappiller quelques minutes qui nous éloignaient de nouvelles concernant la suite de Breath Of The Wild, Metroid Prime 4 ou encore Bayonetta 3 avait de quoi nous faire grincer des dents.

Mais de l’eau a coulé sous les ponts et à la suite du Nintendo Direct de l’E3, pourquoi ne pas se pencher sur ce jeu qui nous a fait violemment serrer le poing ?  Après tout, si DC Super Hero Girls est vraiment très très loin d’être le jeu de l’année, il n’est peut-être pas le pétard mouillé auquel on s’attendait.

Super monde ouvert ?

Alors que tout se passe bien à Metropolis, les robots de Lex Corp censés protéger la population deviennent subitement incontrôlables et attaquent les habitants du quartier de Hob’s Bay. Ni une ni deux, nos superhéroïnes interviennent et sauvent les habitants. Le quartier lui, ne s’en est pas aussi bien sorti : déjà dans un piteux état, il est dans une situation encore plus calamiteuse. Les héroïnes vont donc – en plus de découvrir qui est derrière ce complot qui menace la ville –  devoir gérer un projet étudiant qui consiste à reconstruire le quartier de Hob’s Bay tout en évitant les crasses des super-méchantes. Ça fait beaucoup de choses à gérer pour de jeunes étudiantes, mais comme vous le savez si bien, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.

DC Super Hero Girls : Teen Power nous met dans la peau des célèbres super-héroïnes de l’univers DC, mais reliftées pour l’occasion dans des versions adolescentes directement inspirées du dessin animé éponyme. Et oui, c’est un jeu à licence ! Autant être honnête, les jeux à licence, ça ne laisse généralement pas de doute sur ce qu’on en tire : ce n’est pas terrible et on prend pour preuve la longue liste des jeux estampillés Marvel pour accompagner les sorties des films. Alors autant le dire directement : DC Super Hero Girls n’est pas à jeter à la poubelle.

Le jeu se construit comme un semi-monde ouvert, vous avez trois zones principales que vous pouvez visiter librement : Hob’s Bay, Old City et le parvis de votre lycée. Ne vous attendez pas cependant à une liberté totale : vous serez bridés lors de vos balades parce qu’on vous coincera obligatoirement dans la peau d’une simple étudiante. Vous ne pourrez pas vous envoler, escalader les murs librement ou encore sauver la veuve et l’orphelin de manière automatique : toutes les fois où vous allez être vêtues de votre tunique de super-héroïnes, ce seront lors des quêtes principales et secondaires. C’est un peu dommage et le “mode libre” qui propose d’incarner votre héroïne dans l’open world est trop superficiel pour être intéressant : en effet il ne fait office que de simple tutoriel dans lequel on peut se battre indéfiniment contre des ennemis.

Mais cette contrainte nous permet de garder les pieds sur terre et de voir plus en détail ce que Métropolis a à proposer. Ce n’est pas éclatant, mais force est de constater que DCSHG essaye de rendre son monde attractif : une tripotée de missions secondaires et quelques collectibles permettent de rythmer nos balades d’un point A à un point B. Je me suis surpris plusieurs fois à m’arrêter pour essayer de résoudre une petite énigme, trouver le moyen d’atteindre un collectible ou encore aider un passant qui avait perdu son chat. Tous ces éléments sont clairement loin d’être révolutionnaires ou originaux, mais le jeu réussit à les rassembler de manière cohérente pour rendre son monde crédible et agréable à parcourir.

Parlons désormais du quartier de Hob’s Bay : l’un des segments principaux du jeu réside dans la création de nouveaux bâtiments pour le quartier détruit dans l’introduction. Une partie gestion qui avait été beaucoup mise en avant dans la présentation du Nintendo Direct et qui se trouve être plutôt décevante. Peu importe le bâtiment que vous créez, ils ne sont pas tous accessibles et font office de simples décors. Certes je n’ai pas eu l’occasion de créer tous les bâtiments possibles, mais ceux que j’ai financés ne sont tout bonnement pas accessibles et n’apportent rien à nos personnages. La prochaine fois, j’irai chez Stéphane Plaza. La partie création n’est donc pas à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre et c’est plutôt dommage, le jeu faisant la part belle à la progression de nos personnages, lier l’upgrade de ces dernières en fonction des bâtiments que l’on construit aurait pu être très intéressante.

La patate (trop) douce

Si la promesse de la création des bâtiments n’est pas tenue, est-ce qu’au moins on peut tabasser du robot avec un max de super héroïnes ? Réponse immédiate : Oui… et non ! Vous pourrez jouer avec trois héroïnes et trois vilaines dans DC Super Hero Girls : Teen Power. C’est suffisant, mais comme le jeu met en avant plus d’héroïnes et de méchantes que ça, on se retrouve un peu circonspect quand on réalise qu’on ne jouera que six d’entre elles. Alors pourquoi je dis que c’est suffisant ? Simplement parce que le jeu propose un arbre d’amélioration qui permet de faire évoluer son personnage convenablement. Sans être densément garnie, la monnaie que vous obtenez tout au long de l’aventure dédiée spécialement aux upgrades est assez rare pour qu’il soit difficile de choisir de qui augmenter les compétences et comment : augmenter la puissance de vos attaques, vos PV, obtenir des attaques spéciales… il y a suffisamment de choses à augmenter sur vos super-héroïnes qu’on se retrouve presque à souffler de soulagement quand on réalise qu’il n’y en aura pas d’autres à prendre en compte.

En parlant de compte, il va falloir en rendre à vos ennemis et c’est là qu’on retrouve la base d’un jeu de super héros, qu’il mette en scène un milliardaire déguisé en chauve-souris, un homme araignée ou alors un groupe de lycéennes : LA BASTON. C’est là qu’on attendait le plus le jeu et le constat est mitigé. Autant le dire tout de suite : les idées sont là, mais ça pêche dans la réalisation. Les bonnes bases sont même bien implantées avec un système de lock efficace, une esquive qui ralentit le temps et permet de contre-attaquer avec une bonne patate, des attaques spéciales. Tous ces éléments sont plutôt bien exploités et une fois qu’on maîtrise un petit peu, ça devient même agréable !

Cependant, c’est la variété de combos qui n’est absolument pas satisfaisante : vous n’en avez qu’un seul qui se répétera en boucle pendant tout le jeu. Et le fait de pouvoir incarner six personnages différents n’aide pas particulièrement pour la simple et bonne raison qu’on se rend compte rapidement de quelle héroïne est la plus efficace avec qui on finira par jouer constamment en délaissant les autres (Je te parle Supergirl). Les ennemis affrontés par contre sont plutôt intéressants : si la variété dans le chara design n’est pas là (les fameux ennemis qui changent de couleurs quand ils sont plus forts, classique), c’est plutôt la variété de leurs attaques qui va créer un perpétuel challenge.

-NB- Le jeu étant destiné à un public jeune, il n’est pas foncièrement difficile (c’est pas Dark Souls vous m’avez compris). Mais nul doute qu’il pourra donner une petite dose de challenge aux plus jeunes qui souhaitent le découvrir.

Bref, si vous pensiez découvrir en DC Super Hero Girls : Teen Power un jeu d’action ultra jouissif, vous vous êtes trompé. Mais malgré ces petits défauts, il fait suffisamment de choses correctement pour ne pas être affreux à jouer, et c’est le principal.

Technique entre le bien et le mal 

Pour la science, je me suis infligé quelques épisodes du dessin animé DC Super Hero Girls afin de voir si le rendu du jeu était fidèle à l’œuvre dont il est adapté. Dans un premier temps, je ne vous conseille pas ce dessin animé si comme moi vous avez dépassé un certain âge, et dans un second temps, oui, c’est très fidèle ! Les modèles 3D sont les copies quasi parfaites de leurs alter ego en dessin animé. Modèles 3D qui sont largement plus à la hauteur que les décors du jeu, fades et pas assez diversifiés. Les animations sont réussies et on ressent qu’un véritable travail a été effectué à ce niveau, que ce soit lors des combats, des balades en ville ou en cinématique.

Le tout est relativement fluide, peu de ralentissement gênant constaté à l’exception du seul moment où le jeu affiche une quantité d’informations supérieure à la moyenne quelques temps avant sa conclusion, et c’est à ce moment-là qu’on réalise pourquoi tout le reste des décors étaient plutôt fades et peu garnis. Le jeu est également entièrement doublé, de Batgirl à Harley Quinn, chacun possède sa voix et le casting n’est pas désagréable à écouter. Certes, c’est parfois un peu criard mais ces voix ajoutent un poids non négligeable aux cinématiques et aux dialogues hors cinématiques. Cependant, on déplore le fait que le doublage français ne soit pas présent : si le jeu est destiné aux jeunes, il est dommage de ne pas leur donner la possibilité d’y jouer de la manière la plus confortable possible (par contre, vous pourrez jouer avec les voix japonaises)

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N'atteint jamais les sommets mais ne touche pas le fond
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N'atteint jamais les sommets mais ne touche pas le fond

Dans le fond, DC Super Hero Girls : Teen Power ne vous plaira sûrement pas si vous lisez ce test, car il est destiné à un public jeune et pas particulièrement adepte du jeu vidéo. Mais, après avoir connu une période où les jeux à licence n’étaient que des produits essentiellement destinés à gagner de l’argent en capitalisant sur le succès d’une œuvre, on réalise à travers ce jeu que la mentalité à mine de rien changée. Pleins de défauts et en même temps respirant l’envie de bien faire les choses, je n’ai pas eu envie de détester DC Super Hero Girls comme je l’avais détesté à son annonce. Si vous avez un petit frère ou une petite sœur, pas joueur ou joueuse mais fan de super héros, le jeu de TOYBOY Inc. pourrait faire son effet.

Les +

  • Chara design réussis…
  • Pleins de choses à faire à Metropolis.
  • Un casting conséquent…
  • Entièrement doublé…
  • Système de combat presque intéressant…
  • Arbre de compétence efficace.

Les -

  • … à l’inverse des décors.
  • … mais certains personnages sont largement au dessus.
  • … uniquement en anglais et japonais
  • … qui devient redondant à cause d’un manque de combos.
  • Quelques ralentissements.
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Jilax
32 articles

Plongé depuis ma plus tendre enfance dans le jeu-vidéo sans aucune envie de remonter à la surface. Une manette, une guitare et un match de foot du Stade Rennais suffisent à mon bonheur.

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