Que reste-t-il du catalogue de la Nintendo DS aujourd’hui ? Bien plus qu’un stylet ou de la nostalgie. À l’heure où les rumeurs de portages de jeux tiers gourmands se multiplient, nous avons séléctionné les titres qui, selon nous, ont en partie défini l’identité de la console double écran et mériteraient de figurer dans un catalogue dédié à la console sur les Nintendo Classics. De Grand Theft Auto: Chinatown Wars à The Legend of Zelda: Spirit Tracks, retour sur ces expériences qui nous ont marqués et que l’on aimerait vraiment revoir sur l’émulateur officiel, si tant est qu’il arrive un jour.
Grand Theft Auto: Chinatown Wars
Sélectionné par DesBen
Sorti en 2009 sur Nintendo DS, Grand Theft Auto: Chinatown Wars reste une œuvre à part dans la série de Rockstar. Conçu spécifiquement pour la console à double écran (chose pas si rare à l’époque où les studios faisaient preuve d’un peu plus de créativité pour se démarquer), il tire parti de son écran tactile pour proposer une expérience pensée autour de la portabilité, sans sacrifier l’ADN de la licence. On y incarne Huang Lee, jeune héritier d’une triade plongé dans les bas-fonds de Liberty City, dans une aventure qui va méler humour noir, satire et trafic en tous genres ; un vrai GTA donc.
La direction artistique en vue du dessus évoque les premiers épisodes de GTA tout mais profite d’une mise en scène vive et colorée, presque cartoonesque, pour un rendu sincèrement très beau pour la console. Chinatown Wars reste aussi l’un des rares jeux de la DS à oser un ton adulte et le voir revenir dans le catalogue Nintendo Classics sur Switch serait une excellente chose afin de donner une deuxième chance au jeu, qui n’avait pas connu le succès escompté.



Animal Crossing: Wild World
Sélectionné par Mathios
Avant les dizaines de millions de ventes de New Horizons sur Switch, Animal Crossing: Wild World a été pour beaucoup la porte d’entrée vers un monde où le temps s’écoule au rythme des saisons. Sorti en 2005, c’est le premier épisode à avoir pleinement exploité le multijoueur et la connexion Wi-Fi de la DS, permettant à des amis d’explorer ensemble leurs villages respectifs. L’écran tactile offrait une nouvelle intimité avec le jeu : écrire des lettres, redécorer sa maison, creuser un fossé ou secouer un arbre devenaient des gestes plus naturels.
Wild World est aussi celui qui a défini la structure moderne de la série – ses habitants bavards, ses événements quotidiens, cette sensation de calme désarmant. Plus modeste techniquement que les versions suivantes, il conserve une chaleur et une spontanéité que beaucoup jugent inégalées, même par New Leaf 3DS. Le redécouvrir sur Switch serait comme ressortir un vieil album photo, un peu jauni mais plein de vie.



Mario et Luigi : Voyage au centre de Bowser
Sélectionné par Léo
Le duo a connu plusieurs grandes aventures sur DS, mais Voyage au centre de Bowser reste sans conteste la plus inventive. Dans cet épisode de 2009, les frères plombiers se retrouvent littéralement aspirés à l’intérieur du corps de Bowser, donnant lieu à un va-et-vient constant entre les deux univers. L’écran du haut montre le roi des Koopas explorant le Royaume Champignon, tandis que celui du bas révèle les frasques microscopiques de Mario et Luigi tentant d’aider leur ennemi de l’intérieur. Le jeu alterne combats au tour par tour et séquences d’action plus dynamiques. Il brille aussi par son écriture : jamais Bowser n’a été aussi représenté.



Super Princess Peach
Sélectionné par Damdou
Bien avant que Nintendo ne s’autorise à revisiter le rôle de Peach dans Princess Peach: Showtime!, la princesse avait déjà eu droit à son propre jeu sur DS. Super Princess Peach inverseait la dynamique habituelle : cette fois, c’est Peach qui partait sauver Mario, Luigi et Toad, prisonniers de Bowser. Ce jeu de plateformes coloré se distinguait par son ton léger et par un système de gameplay étonnant basé sur les émotions.
Colère, joie, tristesse et sérénité servaient de pouvoirs pour avancer, une idée originale qui donnait à Peach une personnalité plus nuancée, même si le concept a pu sembler un brin stéréotypé. Charmant, doux, le titre reste une petite perle sous-estimée du catalogue DS, trop souvent oubliée dans l’ombre des jeux Mario.



Professeur Layton et le Destin perdu
Sélectionné par Lato
Troisième opus de la saga de Level-5, Professeur Layton et le Destin perdu marque l’apogée de la formule. On y suit Layton et son apprenti Luke dans une ville de Londres du futur, à la recherche d’un ami disparu, dans un récit qui mêle paradoxes temporels, émotions fortes et rebondissements dignes d’un film d’animation. Le charme opère encore aujourd’hui : les dialogues soignés, la musique orchestrale et les cinématiques animées à la main donnent au titre une âme rare sur Nintendo DS.
Avec ses plus de 160 énigmes et un scénario d’une grande maturité, Le Destin perdu est sans doute le sommet narratif de la série. Le retrouver dans le Nintendo Classics serait l’occasion pour une nouvelle génération de découvrir le détective dans ce qu’il a de plus brillant, en attendant que Level-5 parvienne enfin à débloquer la situation pour le prochain opus.



The Legend of Zelda: Spirit Tracks
Sélectionné par Jili
Souvent éclipsé par l’excellent Phantom Hourglass, The Legend of Zelda: Spirit Tracks mérite pourtant bien mieux que son statut d’épisode mineur. Sorti en 2009, il transpose la formule tactile de son prédécesseur dans un univers ferroviaire étonnamment cohérent. Link, conducteur de train, parcourt un royaume fragmenté pour restaurer les voies sacrées reliant ses différents territoires. L’écran tactile permet de tracer les trajets, résoudre des énigmes et même diriger la flûte de Pan de Link en soufflant dans le micro ; une utilisation ingénieuse des capacités de la DS.
Mais c’est surtout la relation entre Link et Zelda, présente sous forme d’esprit accompagnant le héros, qui confère au jeu une dimension émotionnelle unique. Spirit Tracks est un Zelda à part. Une sortie sur Switch rappellerait à quel point la série a su se réinventer, même sur les plus petites consoles et lui permettrait surtout de se donner une nouvelle chance, plus de 15 ans après avoir été boudé.



Trauma Center: Under the Knife
Sélectionné par Luna
Avant les jeux de gestion à la Two Point Hospital, il y existait une autre proposition dans le thème médical : Trauma Center: Under the Knife. Développé par Atlus, ce titre sorti en 2005 plaçait le joueur dans la peau du jeune chirurgien Derek Stiles, capable d’opérations miraculeuses grâce à un mystérieux pouvoir, le « Healing Touch ». Le jeu transformait le stylet de la DS en scalpel virtuel, rendant chaque incision, chaque suture, chaque injection terriblement nerveuse.
Sa difficulté et sa narration proche d’un anime donnaient au jeu une identité forte, presque unique. L’expérience reste à ce jour inégalée : une fusion entre tension médicale, science-fiction et précision tactile. Trauma Center est de ces jeux qui rappellent que la Nintendo DS savait oser là où d’autres n’auraient jamais tenté.



Mario vs. Donkey Kong 2 : La Marche des Mini
Sélectionné par Skadi
Sorti en 2006, Mario vs. Donkey Kong 2 : La Marche des Mini reprend le principe même de son ainé mais adapté à la DS ; le joueur doit guider de petites figurines mécaniques, les Mini-Mario, à travers des niveaux truffés de pièges, en utilisant l’écran tactile pour déplacer plateformes, activer des interrupteurs ou programmer leurs déplacements. Chaque niveau demande de la réflexion et une dose d’anticipation, avec une difficulté qui monte progressivement.
Le jeu se distingue par son humour discret et ses animations charmantes, tout en offrant une expérience cérébrale plutôt qu’une aventure purement axée sur l’action. La variété des obstacles et la précision demandée rendent chaque niveau satisfaisant à compléter. La Marche des Mini montre combien la DS pouvait transformer des concepts simples en défis originaux.



Pokémon Rangers
Sélectionné par Roms2332
Pokémon Ranger est un spin-off de la saga principale et a vu le jour en 2007 en France. Comme à l’accoutumée, le joueur doit évidemment capturer la plupart des Pokémon présents dans la région, ici appelée Fiore. Cependant, Pokémon Ranger se distingue très fortement des épisodes principaux, surtout par son gameplay. Oubliez les combats au tour par tour, ici pour capturer un Pokémon le joueur doit utiliser son stylet et réaliser le maximum de cercles autour du Pokémon désiré.
Lorsque vous recrutez un Pokémon, il peut vous aider de deux façons différentes : soit en facilitant la capture de futurs Pokémon, soit en agissant directement lors des phases d’explorations pour vous permettre de progresser dans le jeu, en coupant des arbres ou en brûlant de la paille par exemple. Pokémon Ranger est le premier opus d’une saga de 3 épisodes, tous sortis sur Nintendo DS, et tous reprenant ce gameplay atypique.




