Dans un entretien accordé à Christopher Dring pour le média The Game Business, l’ex-président de Nintendo of America Reggie Fils-Aimé est revenu sur les premiers mois ayant suivi le lancement de la Switch 2 en juin dernier. Après 13 ans passés au sein de la branche américaine de Nintendo, l’homme d’affaires n’est pas avare en observations au sujet de cette nouvelle machine. Ayant quitté l’entreprise en 2019, il s’agit en effet de la première console de Nintendo dont le développement est resté aussi mystérieux pour lui que pour le commun des mortels suite à son départ.
Fils-Aimé met notamment l’accent sur deux points en particulier. Le premier d’entre eux concerne la transition avec la Switch première du nom. « Dans l’histoire du jeu vidéo, exception faite de la PS2 qui a suivi la PS1, il a souvent été difficile de lancer une nouvelle machine après un succès commercial important pour la précédente génération », explique-t-il notamment. Difficile de lui donner tort quand on se souvient des polémiques sur le prix de lancement de la PS3 en 2007 ou de la 3DS en 2011. Mais on pense surtout au 13 millions d’exemplaires péniblement atteints par la Wii U, qui reste la console la moins vendue de tous les temps par Nintendo (exception faite du Virtual Boy).
Reggie Fils-Aimé approuve également le commentaire de Christopher Dring sur le lineup de jeux proposés sur Switch 2 les mois suivant sa sortie. À l’exception du très populaire Mario Kart World, il trouve en effet la sélection assez étonnante comparé à celle de la Switch en 2017, comprenant notamment Zelda: Breath of the Wild, Super Mario Odyssey, Mario Kart 8 Deluxe ou encore Splatoon 2. Tous ont aisément dépassé les 10 millions d’exemplaires vendus assez rapidement. Fils-Aimé commente : « J’ai été un peu surpris en découvrant cela […], mais j’ai sous-estimé les versions améliorées de jeux Switch 1, qui sont inclues gratuitement dans l’abonnement Nintendo Switch Online [uniquement dans sa formule premium « Pass d’extension », ndlr]. Donkey Kong Bananza a aussi dû être un moteur important [pour le succès commercial de la console]. »
Il glisse au passage un commentaire sur les controverses qui ont entouré le prix de la console et de ses jeux au lancement. « Je pense que le prix de la console elle-même est justifié. Ils ont été très habiles de la vendre en pack avec Mario Kart pour un prix aussi intéressant. Je pense que ça a un peu calmé les critiques sur le prix du jeu seul » précise-t-il. Dans la continuité de son premier commentaire se dessine une analyse plus globale constatant les différences flagrantes des contextes de sortie entre Switch 1 et 2. L’une a dû marquer une rupture avec son aînée, tandis que l’autre s’inscrit dans sa continuité. L’occasion pour Nintendo de tenter de mettre en valeur des franchises moins profitables pour leur insuffler une popularité renouvelée.