Etrian Odyssey, la cartographie 2.0 – TEST

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Ce 1er juin 2023 sortaient les remasters des trois premiers jeux Etrian Odyssey sur Nintendo Switch. Apparu pour la première fois le 18 janvier 2007 sur Nintendo DS au Japon, l’univers d’Etrian Odyssey vous plonge dans la peau d’un jeune aventurier-cartographe qui sous couvert de diverses vagues raisons selon l’opus (à la recherche d’un château flottant dans le ciel, d’une cité engloutie sous l’océan ou autre) se verra incomber la tâche d’explorer des labyrinthes dont personne n’aurait atteint le bout.

Bienvenue à [insérer nom de ville]

Chacun des trois jeux présente la même interface avec une auberge (pour sauvegarder et régénérer PV/PT), un médecin (résurrection et palier aux altérations d’état), un bazar (armurerie et rachat de loot),  un pub (quêtes secondaires), une guilde (pour créer votre équipe), une salle de château (quête principale) et l’entrée du Labyrinthe.

La première étape consiste à vous constituer un groupe d’aventuriers qui vous accompagnera dans les tréfonds de ce monde. Vous avez le choix entre plusieurs classes divisées entre formation avant et arrière (certaines classes comme les Survivalistes peuvent être à l’avant ou à l’arrière). Deux classes sont à débloquer et donc pas jouables au début. Lors de vos combats, si les personnages de la formation avant meurent, la formation arrière passera automatiquement devant. Certaines classes sont indispensables comme le médecin. Bien que vos formations semblent pouvoir accueillir jusqu’à 6 personnes, vous serez en fait limités à 5 personnages.

Cependant, vous pouvez recruter environ une vingtaine de héros si l’envie vous en dit. Une fonctionnalité quelque peu étrange car cela voudrait dire changer d’équipe pendant votre parcours et donc avoir un personnage niveau 0 dans l’équipe. Il est vrai qu’envoyer un personnage à la retraite peut aider à faire gagner de l’expérience à vos nouveaux personnages mais cela reste fortement déconseillé. Vous pourrez personnaliser vos personnages en leur choisissant un nom et un artwork prédéfini. J’attends d’ailleurs avec impatience la sortie des DLC permettant d’utiliser des personnages de la licence Megami Tensei, qui correspondent plus au style graphique qui me sied.

Pour ce qui en est du bazar et du pub, leur fonction est tellement caricaturale qu’elle en est presque risible. Au bazar, vous pouvez revendre les objets que vous récupérez lors de l’exploration. Et par “les objets” j’entends tous les objets. Etant donné que c’est la seule manière hors combat et quêtes d’obtenir de l’argent, vous vous retrouvez à remplir votre inventaire lors de vos virées, rentrer, appuyer sur Y pour tout vendre puis acheter des armures et armes au même endroit. Il n’y a pas de craft d’item, celui-ci étant remplacé par une indication grisée sur certaines armes expliquant les éléments manquants pour débloquer l’arme : une fois ceux-ci recueillis, vendez les simplement. Au pub, c’est similaire, vous irez simplement recueillir des quêtes secondaires, mal dispatchées au vu de votre niveau, sans aucune fioriture ou blabla.

Ce menu étant assez austère, vous n’y passerez pas énormément de temps. L’atout principal d’Etrian Odyssey étant l’exploration du Labyrinthe, mais avant de pouvoir vous y aventurer comme bon vous semble, une tâche vous est confiée par la royauté : cartographier le tout premier étage. Qu’à cela ne tienne, chargez vos pochez de fil d’Ariane car nous faisons nos premiers pas dans le Labyrinthe !

Le poids de son héritage

Et quels premiers pas… il vous faudra grosso modo deux heures pour finir cette première quête qui vous donnera donc accès au reste du jeu, c’est plutôt long pour une mission qui vous sert de sorte de tutoriel. Alors, comment en est-on arrivé là ?

Pour ce remaster des trois premiers Etrian Odyssey, Atlus nous donne l’option de pouvoir agrandir en plein écran la vision à la première personne du personnage que l’on incarne. Je ne suis pas sûre que ce choix soit judicieux car si la mini-map en devient donc réduite, il est très difficile de se repérer dans le  Labyrinthe et pour cause, quasiment chaque décor utilisera une pelouse et du feuillage. Cette fonctionnalité reste donc à utiliser avec parcimonie.

En effet, le principal intérêt des jeux Etrian Odyssey réside dans la possibilité de créer soi même la carte de chaque étage avec tout un panel d’icônes pour agrémenter notre travail. La Nintendo DS était l’outil parfait pour cela : le double écran (un pour la vision du personnage, un pour l’édition de la carte) et l’utilisation du stylet sur l’écran tactile rendait le jeu très ergonomique et plaisant à utiliser. La sensation de composer pour la première fois la carte d’un monde inexploré n’en était que plus réaliste. J’en veux pour preuve ce tweet que j’avais fait en 2018 et qui montrait bien mon implication à faire une carte aussi fournie que possible.

Avec le passage sur Nintendo Switch, nous perdons des fonctionnalités bien trop précieuses ! Un seul écran, certes divisé en deux mais sans que ce soit une véritable solution : ne comptez même pas sur la possibilité d’utiliser l’écran tactile, nos doigts sont bien trop épais et pas assez précis pour composer une carte sur un demi écran.

On peut ensuite se pencher sur le système de combat qui représente l’autre moitié du jeu même s’il occupe un rôle tout de même moins important que l’idée extrêmement originale de cartographier notre parcours. Le combat est donc opéré au tour par tout grâce aux personnages composant l’équipe, mentionnés un peu plus tôt dans le test. La façon de jouer s’acquière extrêmement rapidement et ne présente pas de particularité majeure si ce n’est une jauge de BOOST qui permet d’améliorer la capacité utilisée.

Dans la forêt, vous rencontrerez également des ennemis appelés FOE pour Foedus Obrepit Errabundus qui sont dans les faits des ennemis très puissants que vous pourrez directement voir se déplacer sur votre mini-map lorsque vous vous approcherez de leur zone. Il vous est expliqué la première fois que vous les rencontrez que ce sont des mobs à éviter car bien au-dessus de votre niveau. Il ne sera pas trop difficile d’apprendre le motif de déplacement des premiers FOE que vous rencontrerez mais très vite vous tomberez sur des FOE dont les chemins empruntés seront plus intriqués et même qui se mettront à vous poursuivre si vous vous approchez à moins de deux cases d’eux. Soit, cependant cette indication est elle aussi à prendre avec des pincettes : ce que j’ai compris lorsque en essayant d’éviter un FOE pendant plusieurs runs, j’ai enfin réalisé qu’il était impossible d’avancer sans l’affronter. Pourtant rien ne laissait présager que ce FOE était différent d’un autre… Il devient donc assez méticuleux de devoir se déplacer dans la forêt entre les attaques aléatoires des ennemis classiques, les FOE à éviter et deviner quels FOE affronter mais surtout gare à vous si vous vous retrouvez à cours de fil d’Ariane, cet objet indispensable qui vous permettra de vous téléporter hors du Labyrinthe instantanément. Le cadet de vos soucis si votre inventaire est plein est que vous serez obligés de jeter les nouveaux éléments recueillis au lieu de les récolter et de pouvoir rentrer les vendre mais c’est surtout devoir faire le chemin inverse pour rentrer (surtout après combat de boss et donc avec une équipe en piteux état) qui relève presque de la torture.

Ne comptez pas sur l’idée de descendre assez d’étages avant de pouvoir atteindre un point de sauvegarde : la progression des niveaux des personnages est extrêmement lente et l’exploration d’un étage en devient très laborieuse. Il vous faudra faire nombre d’allers-retours avant de pouvoir passer à un étage suivant.

L’avenir des cartographes modernes

Pendant ma partie, j’ai eu l’occasion de recevoir plusieurs notifications relatives à des mises à jour du jeu. Pour l’instant elles ne furent pas très conséquentes : une classe qui se voit attribuer un nouveau nom et l’ajout de l’option de changement de difficulté du jeu qui, bien qu’indiquée pendant le tutoriel, semblait avoir oublié d’être implémentée.

Une fonctionnalité assez intéressante se découvre dans les jeux II et III, où lors de l’introduction du jeu avant de créer votre guilde il vous est proposé d’importer des données d’anciennes sauvegardes. Malheureusement, n’en ayant pas sous la main (eh, le jeu vient tout juste de sortir !), je n’ai pas pu exploiter cet élément mais il pourrait apporter quelques bonus.

Etrian Odyssey possède également un système jour/nuit qui malheureusement n’est pas assez exploité. En effet, celui-ci sert uniquement à séparer chaque journée afin de pouvoir “couper“, “cueillir” ou encore “miner” à des endroits spécifiques, action valable uniquement deux fois par jour. Là encore, je pose une option sur ce dernier commentaire, n’ayant pas pu observer le jeu intégralement, on se peut d’espérer voir ce système plus développé par la suite ?

Egalement, les quelques lignes de scénario lorsque l’on lance le jeu qui permettent de nous projeter dans l’univers et implanter l’histoire gagneraient fortement à être plus développées par la suite. Si l’on était en face d’une quête bien ficelée, l’envie de découvrir le fin mot de l’histoire et de s’engager dans sa résolution nous rendrait moins regardant sur les problèmes de gameplay. Ce qui n’est malheureusement pas le cas ici.

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Etrian Odyssey, la cartographie 2.0
  • Sans le flacon, pas d'ivresse - 65%
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Sans le flacon, pas d'ivresse

L’adage nous dit rationnellement “Qu’importe le facon pourvu qu’on ait l’ivresse”, malheureusement c’est bien là que le bât blesse pour Etrain Odyssey. On ne peut apprécier le fond sans la forme : imaginez un NintenDogs sans pouvoir caresser vos toutous ! On combat des monstres, mais c’est assez lent et ennuyeux. On dessine une carte, mais ce n’est pas très pratique. Enfin, on a une histoire mais au bout de trois heures, on a déjà oublié pourquoi on fait ce que l’on fait. Sur le papier Etrian Odyssey donne envie de se plonger des heures dans le métier de cartographe découvrant des terres inexplorées. Dans les faits, c’est un peu lourd et redondant.

Les +

  • Une idée originale
  • Plusieurs classes permettant de varier l’équipe
  • Un fonctionnement simple à comprendre
  • Une traduction française

Les -

  • Manque d’ergonomie pour le dessin des cartes
  • Les combats sont fastidieux
  • L’histoire ne présente pas de grand intérêt
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LuckyVixou
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Fan de (J)RPG, de jeux indie, d’anime et de manga. Lectrice et brodeuse.