Yooka Laylee and the Impossible Lair Nintendo Switch
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Yooka Laylee and the Impossible Lair, la paire gagnante – TEST

J’aime les jeux de plates formes, je le crie haut, je le crie fort. J’aime déambuler dans ces niveaux loufoques, dégoulinant de couleurs psychédéliques et de bonne humeur. J’aime tournoyer dans les airs, espérant fortement me rattraper de justesse à cette plateforme héroïque qui me tend de ses mains bienfaitrices, une aide aussi précieuse que la vie. J’aime danser autour des ennemis, en rythme avec cette musique entraînante et qui nous entraîne vers une aventure emprunte de magies et de surprises. J’aime ces crises de nerfs qui nous enveloppent lorsque nous sommes obligés de recommencer une énième fois cette horrible séquence qui se gausse de nous à cause de cette stupide manette qui peine cruellement à obéir à nos ordres. Oui, je le concède, j’affectionne ce genre, je le chéris de tout mon cœur et je suis plus que ravi de le voir à nouveau briller ces dernières années. Alors, lorsque Playtonic Games revient une nouvelle fois sur le devant de la scène en nous servant sur un plateau d’argent une suite à Yooka Laylee, je ne peux que me réjouir et m’empresser de bondir frénétiquement vers cette drôle de console aux deux visages histoire de dévorer cette nouvelle expérience avec une énergie débordante. Bref, inutile de m’attarder davantage, il est l’heure de dégainer ma plus belle plume et de vous énoncer tous les points essentiels qui font de Yooka Laylee and the Impossible Lair, une magnifique aventure aux idées surprenantes.

Comme tout bon vilain qui se respecte, le malfaisant Capital B ne comptait pas en rester là et refait surface pour établir un nouveau plan machiavélique visant à mettre au point une étrange machine capable de réduire le royaume des abeilles en esclavage. Pour contrecarrer les ambitions de ce capitaliste fou, Yooka et Laylee pourront compter sur l’aide de la reine Phoebee et de ses soldabeilles pour espérer remporter la victoire. Pour cela, notre duo excentrique devra explorer tout un royaume et traverser de nombreux niveaux, histoire de rassembler les éléments nécessaires afin d’affronter le grand manitou et l’ensemble de son régiment.

Certes, le scénario n’aura guère la prétention de rivaliser avec la narration tortueuse d’un Hideo Kojima dans une forme olympique et ne sera qu’un simple prétexte pour justifier les moult péripéties que le joueur devra surmonter. Mais diable qu’elles sont merveilleuses, à la limite de la fantasmagorie tant les choix apportés par l’équipe de développement se révéleront d’une justesse presque effrayante, aussi bien dans le gameplay que dans la précision du level design. Le but primaire du jeu consiste à terrasser l’antagoniste principal et à la manière d’un Zelda Breath of the Wild, il sera possible de l’affronter dès le début du jeu afin clôturer l’aventure de façon simple et sans bavure. Seulement, le combat va se révéler plutôt ardu et la mort sera ironiquement la seule et l’unique à vous rendre visite à la fin de l’affrontement. Pour éviter un nouvel échec cuisant, la libération des soldabeilles prisonnières de l’infâme Capital B sera primordiale, car ce sont elles qui soutiendront nos deux comparses lors de la bataille finale et plus elles seront nombreuses, plus le combat sera simplifié.

Précis et confortable, c’est clairement les deux mots qui me viennent à l’esprit pour aborder la jouabilité de ces nouvelles aventures de Yooka Laylee. Contrairement au premier épisode, les développeurs ont orienté le gameplay du jeu vers un style en 2.5D, très certainement pour une question de budget et de temps alloué au développement. Mais ne vous méprenez pas. Si vous pensez que ce choix va impacter négativement les ambitions studio vis-à-vis du titre, que nenni, ici c’est justement l’audace qui caractérise le mieux cette suite. En prenant comme référence assumée le dernier Doney Kong Country développé par la génialissime troupe de Retro Studios, Playtonic Games s’est engagé sur un chemin difficile à appréhender. Mais au lieu de s’engouffrer dans une impasse en tombant dans le piège de ne reprendre que les idées engendrées par les équipes du studio texan, les développeurs ont misé sur l’originalité pour bâtir ce titre. Et puis merde, que ça fait du bien d’être le témoin d’une réelle prise de risque provenant d’un studio de développement.

Si le premier Yooka Laylee n’avait pas su satisfaire les journalistes et attirer l’hystérie des joueurs, c’est très probablement parce que le jeu empestait l’immobilisme et ne faisait que surfer sur les violentes vagues de la nostalgie pour s’attirer le regard des conservateurs qui refusent les bienfaits de la nouveauté. Pour autant, ce n’est peut-être pas le choix le plus approprié, le succès mitigé du premier épisode étant la preuve suffisante pour le démontrer. Surprendre les joueurs, il n’y a que cette recette qui peut amener une oeuvre à gravir les montagnes les plus hautes et obtenir toute la gloire. Et justement, dans le cas présent, en plus de nous offrir une jouabilité parfaite, facile à prendre en main et nous laissant le sentiment de diriger un duo avec une grâce élégante et non un camion benne à la mobilité hippopotamesque. Playtonic Games s’offre même la prétention d’apporter quelques subtilités à son univers et qu’il est difficile de retrouver ailleurs.

Ainsi le joueur peut exprimer son besoin d’explorer une mappemonde assez vaste qui lui permettra d’accéder aux nombreux niveaux qui parsèment l’aventure. Pour accéder à ces différents tableaux qui prennent la forme d’un grimoire épais, il devra résoudre des énigmes et remporter des défis créant des réactions en chaîne capables de modeler la carte pour qu’elle dévoile de nouveaux passages histoire que les joueurs puissent progresser. Petit bémol néanmoins sur la qualité des défis proposés qui manquent de consistance et qui peinent à se diversifier, ne donnant pas la satisfaction aux joueurs d’avoir accomplis quelque chose. C’est une donnée que le studio devra prendre en compte histoire d’améliorer sa copie pour une éventuelle suite.

Et là où le concept devient intéressant, c’est quand la mappemonde change de visage et que ses effets influent sur la forme que prendra un niveau. Ainsi, chaque level peut prendre jusqu’à deux niveaux de lecture différents qui s’activeront suivant les modifications que le joueur apportera sur la carte. Pour faire simple, si le grimoire qui permet d’accéder au niveau se retrouve au beau milieu d’un lac asséché, le joueur devra franchir l’étape sans aucune particularité. Mais, s’il arrive à ouvrir les robinets et rendre au lac sa splendeur d’antan, alors ce même grimoire sera immergé et le tableau se jouera d’une manière bien différente puisque la nage sera primordiale pour atteindre l’objectif. On y trouve ainsi deux ambiances totalement différentes pour un seul et même niveau et cette idée ingénieuse amène une saveur particulièrement appétissante à l’ensemble de cette oeuvre. En plus d’apporter de la nouveauté au genre, Playtonic Games ne va pas se contenter de rester à la surface et va puiser dans son imagination pour pousser le concept jusqu’au bout. Geler un niveau, le réchauffer, l’engloutir sous les eaux, tant de combinaisons possibles, créant un rythme effréné empêchant le joueur de basculer dans une monotonie perfide en plus de diversifier l’ensemble de la progression grâce à ses environnements variés et à son level design particulièrement délicieux.

Car, oui, parlons du level design. Si avec Donkey Kong Country Tropical Freeze, Retro Studios excellait dans ce domaine en allant jusqu’à rendre ses tableaux mémorables, qu’en est-il pour les petits gars de chez Playtonic Games ? Eh bien, même s’il n’est pas parfait, il y a peu d’éléments à reprocher à Yooka Laylee and the Impossible Lair de ce côté-là. Les niveaux se parcourent avec un réel plaisir et il y a beaucoup de minutie dans leur élaboration. Tous les éléments sont placés avec réflexion afin de rendre la traversée le plus fluide possible, de quoi ravir les aficionados du speedrunning. Il est cependant dommage d’y trouver une certaine inégalité dans la qualité des niveaux. Si certains vont se révéler mémorables, d’autres n’auront pas cette chance, la faute au level design peut-être un peu plus quelconque. Cela n’empêche pas le titre d’être majoritairement convaincant sur cet aspect là.

Si on ajoute à cela une direction artistique colorée et chatoyante nous invitant chaleureusement à embarquer dans ce petit monde joyeux, peuplé de personnages atypiques, alors on peut facilement considérer ce titre comme une grande réussite sur le plan visuel. Chaque environnement dégouline d’inspiration, des vertes plaines qui luisent au soleil arborant ainsi une vive couleur verte aux paysages industriels dont les machines jouent en rythme une symphonie mécanique. L’équipe technique s’est littéralement lâchée pour produire une dimension graphique à la hauteur des espérance. On peut également saluer la performance de la version Switch qui se révèle très propre sur le plan technique en plus d’être plutôt fluide. Seul l’aliasing omniprésent peut faire tâche dans cette illustration et ne permet pas de rendre totalement justice au travail du directeur artistique. Néanmoins, au niveau de l’optimisation, le studio a globalement réalisé un excellent travail qu’il serait malvenu  de critiquer. Que ce soit en mode portable ou sur la TV, le jeu reste techniquement très propre.

Et tous ces éléments ne seraient pas aussi attrayants si l’ambiance sonore ne s’imposait pas de manière aussi efficace. La musique est essentielle dans l’appréciation d’un jeu de plates-formes. Elle peut littéralement changer notre perception sur la globalité d’un titre qu’il soit parfait en tous points comme médiocre. Sachant que la majorité de l’aventure est basée sur les mouvements incessants des personnages (sauter, rouler, grimper…etc), on peut presque y voir une allégorie à la danse. De ce postulat, la musique donne le rythme à la progression, se synchronise avec les animations à l’écran et sublime la peinture qui l’accompagne, d’où son importance élevée.

Une fois encore, le duo David Wise et Grant Kirkhope fait des étincelles. Si toutes les compositions ne se valent pas d’un de point de vue qualitatif, elles s’adaptent parfaitement à chaque situation en plus d’être mélodieuses et souvent mémorables. David Wise nous avait déjà gratifié d’une bande sonore démentielle avec le dernier Donkey Kong et même si son style ne surprend plus réellement, il apporte son identité et donne de la personnalité à cette aventure, en plus de se marier particulièrement bien avec les compositions d’un Grant Kirkhope en pleine forme. Tout ça pour dire que le mélange des deux nous offre un cocktail explosif à l’ensemble. C’est un véritable concerto entre la musique et les images, de quoi captiver nos petites oreilles, ces deux malignes qui ne sont jamais avares lorsqu’elles peuvent engloutir de merveilleuses mélodies aux sonorités enchanteresses.

La durée de vie n’est pas en reste puisque le jeu propose un nombre de niveaux très satisfaisants, surtout si on ajoute à ça le fait de pouvoir les rejouer une deuxième fois d’un point de vue différent. Pour les amateurs de sensations fortes et dans le but de pimenter le challenge, le studio ne les oublie pas en ayant pris le plus grand soin de rajouter moult objets à déceler et à collectionner. Objets qui pourront d’ailleurs offrir aux joueurs quelques bonus supplémentaires afin d’atténuer la difficulté ou au contraire quelques malus pour ceux qui cherchent à se rajouter des défis supplémentaires, histoire de faire le beau devant les autres. Encore une fois, les développeurs prennent le temps d’implémenter des éléments originaux pour offrir aux joueurs un moyen de personnaliser leur propre expérience, l’héritage du dernier Zelda n’est décidément jamais très loin. Dans la finalité, Yooka Laylee and the Impossible Lair reste une valeur sûre dans le domaine du jeu de plates formes. Il offre de très bons moments et il n’est pas rare de saluer le travail des développeurs à chaque idée fabuleuse mise en place par le studio, c’est décidément du très bon travail.

Un duo au sommet
  • Un duo au sommet - 80%
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Un duo au sommet

Yooka Laylee and the Impossible Lair prouve de la plus belle des manières que l’on peut aisément puiser dans les idées du passée afin de les confronter avec celles du présent dans le but de nous mijoter une liqueur exquise et gorgée de sensations. Là où certains studios préfèrent couronner l’immobilisme et conserver les bases sans les modifier, Playtonic Games a fait le choix d’être entreprenant et de surprendre ses joueurs. C’est ainsi que le studio s’est démarqué de la concurrence, en prenant le virage à 180° et même si cela peut parfois se solder par un échec, ici, il amène l’expérience dans une autre dimension, non il l’amène directement vers la stratosphère. Yooka Laylee est une surprise inattendue, le genre de projet qui débarque de nulle part, mais qui redonne incontestablement le sourire. C’est une oeuvre façonnée avec passion et qui peut d’ores et déjà se vanter d’être l’un des solides représentants d’un genre qui n’en a pas fini de nous étonner.

Pros

  • Une direction artistique splendide
  • Très facile d’accès grâce à un gameplay solide
  • La qualité indiscutable de la bande sonore
  • Un level design globalement de qualité…
  • Le concept autour de la mappemonde, une idée fabuleuse
  • Les nombreux secrets mussés au quatre coins de la carte
  • Une durée de vie plus que convaincante

Cons

  • Les défis ne sont pas assez variés
  • Cet d’aliasing omniprésent qui ne permet pas à la DA de s’exprimer pleinement
  • …. Même si certains niveaux restent en deçà sur ce point-là
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Yooka-Laylee: The Impossible Lair

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