Kunitsu-Gami: Path of the Godess, l’étrangeté de la Switch 2 – TEST

Lors de l’été dernier, Capcom a sorti un jeu sur PS5 et Xbox Series, dans l’indifférence à peu près générale, à la suite d’un plan marketing relativement inexistant et une absence de version boîte n’aidant pas à se faire une place en rayon : Kunitsu-Gami: Path of the Godess. Ce titre difficile à catégoriser avec ses composantes alliant l’action-RPG au tower defense avec un soupçon de stratégie en temps réel vient donc tenter de se relancer en profitant de la sortie d’une nouvelle machine, la Nintendo Switch 2. Si l’éditeur japonais compte sur la sortie de la dernière hybride pour se faire connaître son titre, c’est bien entendu en y mettant des moyens relativement limités, puisqu’aucune version boîte n’est prévue pour l’Europe, tandis que le marché nippon a le droit à une version « Game Key Card ».

Kunistu-Gami, un… Action tower-defense de stratégie en temps réel

Il est relativement difficile de définir le genre de jeux qu’est Kunitsu-Gami: Path of the Godess, il s’agit d’un jeu à la croisée de plusieurs genres, ce qui s’avère être un point particulièrement intéressant tant l’expérience diffère des jeux habituels. Le jeu est composé de plusieurs niveaux dans lesquels l’objectif est de défendre une déesse inoffensive de nombreuses hordes d’ennemis qui déambulent chaque nuit. Afin de protéger cette dernière, il sera notamment possible d’affronter les monstres qui mènent l’assaut à la manière d’un action-RPG assez classique. Votre personnage possède deux attaques différentes, une faible et rapide, une plus lente et occasionnant de plus lourds dégâts, avec la possibilité de réaliser des combos entre ces différents types d’attaque. Enfin, pour compléter le panel d’option, il est possible de contrer les attaques des ennemis, avec un bonus offensif accordé en cas de timing précis.

Si la composante action de Kunitsu-Gami: Path of the Godess reste plutôt agréable à parcourir, c’est sa combinaison avec les autres phases de jeux qui rend le tout intéressant, puisque entre les phases de défense se succèdent des phases de préparation lors de la journée. Pendant ces dernières, il s’agira de purifier les villages corrompus par le mal qui s’empare de la vallée afin d’en libérer les villageois et y obtenir une petite monnaie prenant la forme de perles. Cette monnaie aura deux objectifs principaux : le premier, tracer un chemin permettant d’évacuer la déesse vers la fin du niveau. Le second rôle de ces petites perles concerne les villageois directement, puisqu’elles permettront de donner un métier à ces derniers : bûcherons, archers, voleurs, sumo ou bien d’autres qui se débloqueront pendant l’aventure. Une fois équipés de ces rôles, les villageois pourront venir en aide au joueur afin de défendre au mieux la divinité, toujours incapable de se battre.

En plus de ses éléments, il incombera également au joueur de gérer le placement de ces unités sur le champ de bataille dans le but de rendre sa petite armée la plus efficace possible. C’est là qu’entre en jeu la partie stratégie du titre : placer des unités plus résistantes devant des villageois capables d’attaquer à distance ou bien profiter des avantages du terrain pour occasionner le plus de dégâts possibles. En plus de cela, de nombreux éléments sont disposés sur les champs de bataille afin d’affiner encore la stratégie. Il est possible de demander à un petit charpentier de réparer plusieurs structures telles que des pièges pour ralentir des ennemis, des tours pour surélever les archers et augmenter leur portée, ou encore des portes pour bloquer les vagues de monstres.

La plupart des niveaux se terminent par un affrontement de boss, qui peuvent aller de combats très réussis et originaux à phases de jeu un peu brouillons dans lequel on appuie très rapidement sur l’ensemble des boutons pour occasionner de lourds dégâts. On notera également que le level design est particulièrement soigné, chaque niveau arrivant avec une idée bien précise permettant de constamment renouveler l’expérience : terrain qui change, condition de visibilité différente ou encore changement de certaines conditions dans le gameplay (que je ne souhaite pas spoiler ici). Cette grande diversité de situation permet de ne pas s’ennuyer durant la vingtaine d’heures de jeu que propose le titre.

Après la bagarre, place à la détente

Une fois un niveau débarrassé de sa corruption, Kunitsu-Gami: Path of the Godess propose une petite phase de reconstruction de ce dernier. Il ne s’agit pas de la partie de gameplay la plus développée du titre, mais offre une petite coupure entre les batailles très appréciable. Lors de ces moments, le joueur se retrouve dans les villages fraîchement libérés, dont de nombreuses infrastructures se retrouvent au sol ; il faut alors assigner les villageois à la réparation, qui s’effectuera pendant que vous vous occuperez de libérer d’autres villages de la corruption. L’ensemble de ces réparations permettent d’obtenir différents bonus allant des purs cosmétiques, informant le joueur sur la faune ou bien la mythologie du titre, à des éléments bien plus importants permettant d’améliorer les phases de combats.

Afin d’accéder à cette phase bien plus « amélioration » il faut se rendre dans la tente de chacun des villages réparés pour y retrouver plusieurs options de personnalisation. Il est tout d’abord possible d’équiper deux types d’amulettes, donnant accès à des compétences actives pour les combats, tandis qu’un autre type d’artefact viendra offrir des améliorations passives à votre personnage, vos villageois ou encore la déesse que vous êtes chargé de protéger. La partie la plus importante concerne une monnaie qui s’obtient lors de la réparation des structures ou bien lors de la réalisation d’objectifs spéciaux dans les niveaux : l’amélioration des différents métiers. Cette augmentation de puissance des différentes classes du jeu permet de constamment renouveler l’expérience dans le titre.

L’ensemble de l’aventure de Kunitsu-Gami: Path of the Godess baigne dans une atmosphère japonisante très agréable. La direction artistique est marquée, tout comme le design des ennemis aisément associable à des Yokai. L’ensemble de ces détails favorisent l’immersion, mais peuvent parfois perdre légèrement le joueur au début de l’aventure avec des menus et des options de gestion parfois un peu confus. On relèvera également les différents thèmes musicaux, particulièrement ceux de certains boss venant dynamiser des combats épiques et venant en totale opposition avec les douces mélodies des villages pour faire redescendre l’adrénaline.