Daemon X Machina: Titanic Scion peine à transformer l’essai – TEST

daemon x machina titanic scion test switch 2 1
50%

Qu’on l’aime ou non, dur de ne pas reconnaître l’importance du premier Daemon X Machina dans la ludothèque de la Switch. Le titre ambitieux de Marvelous First Studio était une grosse exclusivité console, qui a su montrer en 2019 ce que la machine avait dans le ventre et proposer aux fans de méchas une expérience immersive, sorte d’Armored Core en plus simple. Une proposition assez radicale qui a sans doute laissé plusieurs joueuses et joueurs sur le bord de la route. Alors, pour Daemon X Machina: Titanic Scion, sa suite, le studio a voulu un peu simplifier les choses, s’inspirant des character action games pour une prise en main plus universelle. Et pour un résultat encore meilleur ? Vous l’aurez deviné en lisant le titre : pas vraiment.

Une introduction laborieuse

Malgré sa volonté très claire de proposer quelque chose de plus accessible, Daemon X Machina: Titanic Scion commence de la pire des façons, en proposant un gros bloc de texte imbitable censé nous introduire son histoire. Celle-ci prendra une place relativement importante dans l’aventure, inversement proportionnelle à l’effort d’écriture qui lui est consacré. Jamais intéressante, avec des situations et des personnages réduits à leurs archétypes les plus basiques, cette histoire se subit beaucoup plus qu’elle ne se vit, et j’ai failli plusieurs fois succomber à l’envie de passer les cinématiques malgré la durée relativement courte de la quête principale (comptez huit heures en ligne droite pour apercevoir le bout du tunnel). Je n’ai rien contre un peu de simplicité ou une histoire prétexte – je suis une joueuse d’Earth Defense Force, je suis habituée – mais l’ensemble paraît ici boursouflé et prétentieux, plutôt que léger et rigolo.

Une fois la création de notre personnage terminée et l’introduction passée, nous voilà rapidement mis aux commandes d’un mécha au sein d’un des tutoriels les plus mal foutus qu’il m’ait été donné de voir depuis un bon moment dans une production de cet acabit. On vous propulse en plein cœur d’une scène d’action chaotique avec des explications minimales sur les contrôles, aucune vérification que les informations fournies ont bien été acquises par le joueur, voilà un couteau et une gourde madame, maintenant débrouillez-vous pour défourailler des ennemis. Un autre problème, relativement courant dans ce genre de jeux, est que Daemon X Machina: Titanic Scion vous confronte rapidement à des objets ou mécaniques que vous n’allez réutiliser que beaucoup plus tard dans l’aventure, ce qui vous donne tout le loisir de les oublier. Vraiment, niveau introduction, on aura vu mieux.

Pour les mordus de méchas

Heureusement, les choses se clarifient un peu une fois que l’on arrive dans l’open world et que l’on gagne un peu de liberté. On se rend compte rapidement que Daemon X Machina: Titanic Scion est avant tout un jeu basé sur l’accomplissement de missions dans son terrain de jeu et la recherche de loot, ce qui est une mécanique en soi assez plaisante, d’autant plus que l’exploration du monde en volant est à la fois rapide et agréable. Les missions sont néanmoins malheureusement assez peu variées et consistent à aller à un endroit, taper un ou plusieurs monstres, et revenir. Et, non seulement le challenge est relativement inexistant en dehors des combats de boss, mais en plus les mécaniques de gameplay véritablement intéressantes, vous demandant de customiser votre arsenal et choisir votre façon de combattre, n’arrivent que dans la deuxième moitié de l’aventure. Le titre peine donc à retenir l’intérêt et on s’enfonce rapidement dans une forme de redondance dont on peine à se sortir.

Une fois que l’on arrive dans les dernières heures de jeu, des possibilités se débloquent donc, et les passionné(e)s pourront passer de nombreuses heures à personnaliser leur machine avec l’amoncellement de loot ramassé afin de créer un robot à l’image de leur style de jeu préféré. Êtes-vous plutôt flingues ou combat au corps-à-corps ? Il n’y a ici pas de mauvaise réponse, seulement de mauvais choix de design en termes d’interface. Les menus sont lourds à naviguer, lents, pénibles, de quoi rapidement décourager les moins motivé(e)s d’entre vous. Contrairement à beaucoup, je n’ai rien contre les titres qui nous inondent sous le loot ; j’aime par exemple beaucoup les jeux de chez Team Ninja comme Stranger of Paradise ou Wo Long qui font la même chose, mais ceux-ci possèdent une grosse différence par rapport à Titanic Scion : la présence d’un bouton permettant d’attribuer automatiquement les accessoires avec les meilleures stats, de quoi laisser s’amuser celles et ceux pour qui la personnalisation détaillée du style de gameplay n’est pas important.

Graphiquement à la traîne

Il faut tout de même admettre que, quand on se retrouve face à des ennemis nous challengeant un peu, les combats de Daemon X Machina: Titanic Scion parviennent à devenir relativement amusants, nécessitant de l’adresse mais aussi un peu stratégie pour venir à bout des ennemis. J’ai notamment beaucoup aimé les combats de boss, très cinématiques dans leur mise en scène, qui demandent à la fois une connaissance des différents patterns des ennemis rencontrés mais aussi une analyse de leurs points faibles de manière à les taper là où ça fait mal. Je regrette en revanche beaucoup la disparition de la visée au gyroscope, sans doute absente à cause de la sortie sur Xbox qui ne propose pas cette fonctionnalité dans la manette, qui apportait un confort et une précision supplémentaires à ces combats souvent aériens, et permettait de moins pester face aux pics de difficulté auquel le jeu nous confronte.

Enfin, un dernier point qu’il me semble important d’aborder est l’aspect graphique du jeu. On ne va pas passer par quatre chemins : Titanic Scion est un jeu vraiment très vilain. Au début, je pensais qu’il s’agissait d’un problème de cette version Switch 2, mais après avoir téléchargé la démo sur PS5, force est de constater que le titre est tout simplement loupé à ce niveau. Je ne sais pas si c’est la cause d’un excès d’ambition ou d’un manque de budget, mais sur toutes les machines, et en docké comme en portable, on a souvent l’impression de se retrouver face à un jeu Switch plutôt qu’à un titre pensé pour tourner sur la nouvelle génération. Un défaut d’autant plus flagrant que le titre sort la même année que Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition, bien plus beau malgré le fait qu’il soit originellement paru en 2015 sur Wii U. Dommage de ne pas avoir su saisir l’occasion d’une nouvelle machine pour proposer quelque chose de peut-être plus humble, mais de mieux fini.

  • Beaucoup trop moyen pour son propre bien - 50%
    50%
50%

Beaucoup trop moyen pour son propre bien

Daemon X Machina: Titanic Scion n’est pas un ratage en soi, mais peine à proposer quelque chose d’attrayant en dehors de la communauté des fans de mécha, et ce malgré la volonté flagrante d’offrir une expérience plus accessible au commun des mortels. Sur tous ses aspects, il ne manque pas grand chose, au fond : une histoire un peu plus travaillée, des menus un peu plus agréables à naviguer, un challenge un peu plus relevé, des graphismes un peu plus jolis… Mais tous ces « un peu » finissent par s’additionner et, dans une fin d’année déjà très chargée en sorties de qualité, on a du mal à voir comment il peut arriver à se démarquer.

Les +

  • Beaucoup d’options de personnalisation
  • Combats de boss réussis
  • Système de combat plutôt plaisant à prendre en main
  • Exploration du monde agréable
  • Quelques chouettes pistes musicales

Les -

  • Très moche
  • Histoire inintéressante
  • Tutoriel mal fichu
  • Menus insupportables à naviguer
  • Pas assez difficile
  • Répétitif
Qu'en pensez-vous ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
Avatar photo
1635 articles

Fan de consoles Nintendo et de jeux japonais depuis que je suis en âge de tenir une manette. Si je ne suis pas dispo, c'est probablement que je visite un parc Disney.


guest

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires