En septembre 2025, Electronic Arts (EA) a annoncé un rachat historique à hauteur de 55 milliards de dollars, orchestré par un consortium regroupant le Fonds public d’investissement saoudien, Silver Lake et Affinity Partners (fond fondé par Jared Kushner, genre de Donald Trump). Ce rachat qui doit être finalisé courant 2027, intervient alors que l’éditeur fait face à de nombreuses difficultés internes, notamment dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le développement de ses jeux.
En effet, selon Business Insider, EA a massivement investi dans l’IA pour accélérer, automatiser et « révolutionner » le développement de jeux vidéo, jusqu’à imposer aux équipes la généralisation de ses outils propriétaires tel que ReefGPT. Pourtant, en 2025, ce virage technologique se solde par un désaveu : la productivité n’est pas au rendez-vous, les erreurs et bugs générés par l’IA génèrent une surcharge de travail et le coût global dépasse celui du développement « classique ».
Un outil censé être partenaire, devenu source de chaos
Des témoignages internes et des rapports récents révèlent que les lignes de code écrites par l’IA nécessitent de nombreuses corrections manuelles, à tel point que de nouveaux développeurs ont été recrutés spécifiquement pour corriger ces erreurs. Un comble quand l’objectif affiché était de « gagner du temps et de l’argent ». Le cas du chatbot ReefGPT incarne ces dérives : hallucinations logicielles, contenus incohérents, bugs à répétition, au point d’inquiéter les équipes sur les véritables bénéfices de cette technologie et de voir la rentabilité d’EA baisser sensiblement sur le dernier exercice fiscal.
Au-delà du souci technique, l’expérience EA montre une fracture entre la direction pro IA dans une logique d’économie et les créatifs qui voient dans ce modèle une menace pour l’emploi et la qualité. Beaucoup de salariés expriment la crainte de « creuser leur propre tombe » en entraînant les IA qui pourraient bientôt les remplacer. Une inquiétude amplifiée par les récentes vagues de licenciement. L’impact global reste à clarifier mais le mécontentement est réel : la majorité des créateurs interrogés dans le secteur considère désormais l’IA générative comme ayant un effet négatif sur la qualité et l’éthique du développement.
Ce rachat record met EA face à une pression considérable : l’éditeur doit répondre aux exigences de nouveaux actionnaires très puissants au moment même où ses choix technologiques, notamment dans l’IA, révèlent leurs limites. Loin d’être une simple opération financière, cette acquisition marque une étape cruciale pour EA, qui devra revoir sa stratégie, accélérer sa diversification et restaurer la confiance perdue auprès des équipes et des joueurs. L’avenir du géant américain dépendra de sa capacité à transformer cette situation difficile en opportunité, sous le regard attentif de toute l’industrie.