Tony Hawk’s Pro Skater 3+4 (Switch 2), la planche entre tradition et modernité – TEST

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Ah, Tony Hawk’s Pro Skater… Il y a une vingtaine d’années, un petit bonhomme pas bien grand découvrait ton second opus dans un paquet de Kellog’s, se retrouvant catapulté dans une MTV-Mania qui ne le quitterait plus. Vingt ans plus tard, ce même bonhomme a grandi, il écrit pour Switch-Actu, et il teste ton tout nouvel épisode. C’est pas beau ça ? Enfin, nouvel opus, c’est vite dit. Car après le remake des deux premiers épisodes en 2020, c’est au tour de Tony Hawk’s Pro Skater 3+4 de passer à la moulinette. Vicarious Visions, développeurs salués pour le succès de leur Tony Hawk’s Pro Skater 1+2, laissent ici la planche à Iron Galaxy. Alors, ride maîtrisé ou grosse gamelle ?

Retour aux bases du fun

Dès les premiers instants, on retrouve tout ce qui faisait le sel de la série : une prise en main accessible bien qu’un peu technique (si tant est qu’on cherche à la perfectionner), des figures spectaculaires et une envie irrépressible de recommencer pour améliorer son score et retenter certaines missions. Missions, oui. Parce qu’en mode carrière, épine dorsale de la série, le principe est simple : chaque niveau vous donne deux minutes pour réaliser un maximum d’objectifs aussi ludiques que loufoques. Offrir une hache à un homme cherchant à détruire un mur, faire tomber différents drapeaux dans un aéroport, enchaîner des figures précises à des endroits donnés, grinder sur un seau de lave…

La magie de ces jeux vient de là : tout est une question de rythme, de fluidité et de fun immédiat. Vous enchaînez un saut avec une vrille, un flip, atterrissez sur une rambarde pour glisser dessus, le fameux grind, pour terminer sur un manual, une figure d’équilibre sur une planche en roue libre. Des inputs précis mais intuitifs, qu’un tuto d’une quinzaine de minutes vous expliquera clairement. Toutes ces figures créent un combo qui fait monter le score à mesure qu’il se prolonge… Ou que vous vous ramassiez. Pas d’inquiétudes cependant, le jeu est fortement permissif : une chute ne pénalise en rien, et le personnage remonte sur la planche instantanément. On prend donc plaisir à retenter, à se ramasser, à repartir en boucle.

Le plaisir est instantané dès lors qu’on maîtrise tout ce que le jeu a à proposer. Le tutoriel d’une quinzaine de minutes explique bien les bases, mais le vrai plaisir vient de la pratique : chaque partie est une nouvelle occasion de se surpasser. Cependant pas d’inquiétude pour les néophytes : de nombreuses options d’accessibilité sont proposées. En outre, il est possible de désactiver les chutes, faire en sorte de garder l’équilibre durant les figures, prolonger les deux minutes du chrono… Bref, tout un chacun peut explorer à son rythme, sans frustration.

De quoi ronger pendant des heures

Et qu’est-ce qu’elle claque, cette exploration ! Le jeu propose un contenu superbe. Plus de trente skaters jouables, allant de figures historiques comme le fameux Tony Hawk aux nouvelles stars de la planche comme le français Aurélien Giraud (cocorico), en passant par des ajouts plus funs comme Michelangelo (oui oui, la tortue ninja), ou le Doom Slayer en DLC, revenu tout droit de THPS3. Un roster gourmand, et la possibilité de créer votre propre perso ! La plupart des skateurs sont personnalisables, et là aussi, c’est fourni : planches, accessoires, fringues, tout se débloque en jouant. Mention spéciale à la possibilité d’assigner différents tricks, les mouvements aux animations spéciales et aux inputs précis et parfois compliqués, à différents skaters. Vous pourrez donc continuer à perfectionner les mouvements que vous préférez sur d’autres skaters que ceux avec qui ils sont fournis, augmentant grandement les possibilités et la rejouabilité du jeu.

De nombreux modes reviennent, comme la création de skatepark toujours aussi complète et facile à prendre en main, accompagnés de nouveaux modes comme le HAWK, sorte de cache-cache en multijoueur. Ce nouveau mode permet à tout un chacun d’apprécier les modes multijoueurs, qui peuvent rebuter de par leur matchmaking un peu aux fraises, pas toujours très équilibré. En parallèle, les défis quotidiens et hebdomadaires offrent une bonne raison de revenir régulièrement. Que ce soit en tentant un score à atteindre ou en réussissant une figure donnée, ces petits objectifs entretiennent la motivation et le sentiment de progression, même lors de sessions courtes. De quoi accumuler les points pour débloquer toujours plus de collectibles et personnaliser votre skater à souhait !

Des niveaux cultes… Et des surprises

Le jeu réunit les niveaux de THPS 3 et 4, avec quelques ajustements. Pour le 3, rien à signaler : les lieux emblématiques comme la fonderie, l’aéroport ou Skater Island sont préservés mais retravaillés avec soin, sans trahir leurs versions d’origine, exactement comme avec THPS1+2. Tout garde cette patte graphique colorée, fluide et parfaitement lisible. Le contenu du 4, lui, a dû faire face à quelques changements. Le principe de cet opus était d’être plus ouvert : on se baladait librement dans les niveaux pour trouver des missions, données par les PNJ.

Ici, pour se calquer sur le format habituel, tout repasse au « deux minutes pour faire ses preuves ». Sur le papier, ça peut en décevoir plus d’un. Pourquoi changer ce qui fonctionnait parfaitement ? Alors on vous rassure : le rythme reste excellent, c’est parfaitement maîtrisé. Les lieux comme la baie de San Francisco ou le Collège conservent tout leur charme. Petite déception : deux environnements, Carnival et Chicago, sont absents. Mais en contrepartie, le jeu nous offre trois nouvelles zones : un studio de cinéma, un parc aquatique et un flipper géant, tous les trois malins et parfaitement dans l’esprit déjanté de la série. Les layouts de ces niveaux sont réussis à la perfection, les figures s’enchaînent comme d’habitude ; de nouveaux environnements qu’on croirait tout droit sortis du jeu original, tant l’esprit déjanté de la série est respecté.

Une technique au poil, mais une bande son qui frôle la gamelle

Techniquement, c’est une belle réussite : Le portage Switch 2 est bien évidemment un sans-faute notable. Beau, détaillé, stable (60 FPS constants), rien ne semble sacrifié par rapport aux versions des consoles plus puissantes, et ça fait plaisir, surtout avec le mode photo complet du titre, permettant d’apprécier les lumières et les décors remplis de détails. Sur Switch, la technique est plus mesurée, bien sûr vue à la baisse, mais décrite comme largement appréciable si aucune autre version ne vous est accessible. Elle s’en sort donc honorablement, plus modeste mais fluide et parfaitement jouable.

Détail qui fâche cependant sur la console hybride : L’édition physique du jeu ne renferme qu’un code de téléchargement. Pas de cartouche, même pas de Game Key Card : un simple code, qui ne rassure pas quant au support physique de la part des éditeurs, déjà discutés avec la création des GKC. Un gros point noir pour les amateurs du support physique. La version Switch, elle, est disponible sur cartouche, mais nécessite tout de même un téléchargement d’une quinzaine de gigas et ne propose pas d’upgrade à la version Switch 2.

Côté son, là aussi le constat est plus nuancé : Rien à signaler au niveau du sound design des planches. La sensation des roues qui s’irritent sur le béton, des boards qui glissent sur les rails, les trucks qui se plient sous le poids du skater, tout est réussi. La musique, elle, pêche un peu. Pour cet opus, choix a été fait de proposer une bande-son plus moderne, altérée depuis les jeux qu’il remake. Sur les 69 tracks disponibles dans THPS 3 et 4, 10 seulement ont été gardées. Au revoir System of a Down, The Offspring et Rage Against the Machine, bonjour Steve Lacy, Fontaines D.C. et Kendrick Lamar. Choix audacieux, qui divisera (et divise déjà). Certains aimeront cette nouvelle proposition, d’autres déploreront l’absence des morceaux les ayant bercés… Et c’est le cas du petit bonhomme qu’on citait en début de critique. Cette ambiance punk rock, cette sensation de rébellion constante et d’adrénaline en pleine ébullition était l’un des gros points forts de la série, préférant changer de visage pour cet opus.

TEST - Tony Hawk's Pro Skater 3+4, la planche entre tradition et modernité
  • Un ride effectivement maîtrisé, mais trébuchant - 85%
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Verdict

Vous l’aurez compris, ce Tony Hawk’s Pro Skater 3+4 est une vraie réussite. Un bel hommage à une licence légendaire, ayant grandement participé à la définition de la culture skate du début des années 2000. Le gameplay est perfectionné, toujours aussi efficace, les niveaux tiennent la route (anciens comme nouveaux), et le contenu est riche et généreux. La bande-son déçoit un peu pour certains, les changements apportés à THPS4 peuvent faire grincer, mais dans l’ensemble le plaisir de glisser, sauter et enchaîner figures et gamelles est intact. Un excellent cru, à déguster casques sur le crâne et genouillères enfilées, qui fait aussi bien rêver les anciens qu’il donne envie aux nouveaux de s’adonner à la planche.

Les +

  • Un gameplay toujours aussi jouissif
  • Des niveaux remis à neufs et des nouveautés bienvenues, qui s’incrustent parfaitement
  • Une technique au poil sur Switch 2, avec des graphismes dans la droite lignée de THPS1+2
  • Un contenu énorme, qu’on débloque en jouant
  • Des options d’accessibilités poussées pour les néophytes

Les -

  • Une bande-son quasi intégralement revue, qui peut rebuter
  • Un mode online parfois un peu injuste et peu équilibré
  • L’absence de vraie version physique sur Switch 2
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Jeune journaliste passionné de rock et de jeux-vidéos. Grand défenseur du physique quel que soit le domaine ! Souvent entre deux disquaires à chiner vinyles et cassettes.


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