EA Sports FC 26 – Une version Switch 2 qui tire sur le poteau – TEST

C’est quand, la dernière fois que les joueurs Nintendo ont pu profiter d’un jeu de foot digne de ce nom ? Si je pose la question, c’est parce que moi-même, je n’ai aucun souvenir d’une expérience footballistique transcendante sur les consoles du constructeur japonais. Mes derniers bons souvenirs doivent remonter à… la Gamecube. Avec l’arrivée de la Nintendo Switch 2, et la qualité des nombreux portages sur la machine jusqu’à présent, les plus énervés du ballon rond avaient de quoi avoir la banane en lorgnant l’arrivée de la nouvelle mouture d’EA FC. Pour au final, un résultat qui risque de dépendre de vos exigences. 

Un gameplay qui s’affine 

Premier match. Je prends forcément la meilleure équipe de France… que dis-je ? Du monde ! Le Stade Rennais Football Club bien sûr. En face, nos ennemis jurés, le FC Nantes. J’adopte ma composition favorite, un 4-3-3 offensif, histoire d’avoir deux ailiers qui percutent et un milieu offensif prêt à reprendre les ballons dégagés maladroitement par les canaris. Le match se lance et… 30 images par seconde. 

J’ai passé les 15 dernières années de ma vie à jouer à FIFA en 60 FPS sur console, et avant de lancer la version Switch 2 de FC 26, j’ai passé quelques heures sur la version PS5. Autant dire que le passage à cette version Switch 2 fut, sur cet aspect, brutal. Si je n’ai aucun problème avec le 30 FPS, j’ai même parfois tendance à le privilégier sur certains jeux, il faut le dire : c’est délicat sur un jeu de sport. Pourquoi ? Comment ? Parce que FC 26 est un jeu, mine de rien, nerveux, rapide, où les décisions doivent être prises parfois en quelques millisecondes avant qu’un défenseur ne vous intercepte. Et en 30 FPS, tout semble diaboliquement plus difficile. Après cette mauvaise surprise (qui n’en était pas une, on le savait), le jeu offre finalement un gameplay très convenable. 

Les animations des joueurs sont plus léchées, les sensations de passes, de centres et de tirs sont encore un peu plus réalistes, et surtout, on a de plus en plus l’impression de jouer à un vrai match de football. Car oui, la série a toujours eu ce côté très arcade, poussant à jouer sur la vitesse, mais je me suis surpris (depuis quelques jeux déjà) à prendre plaisir à construire mon jeu au milieu de terrain, et surtout à trouver régulièrement des failles dans la défense adverse. Là où dans les précédents jeux, passer sur les côtés en sprintant était la solution la plus efficace. Les côtés sont désormais plus fermés, les défenseurs plus rapides et plus enquiquinants quand on tente de faire quelques passements de jambes. 

À noter que le jeu propose deux modes de jeu sur son gameplay, l’un classique, reprenant les bases de ce qu’est FC, et un autre réaliste, censé reproduire des sensations plus proches du réel. J’ai trouvé cette deuxième option assez peu amusante, le jeu brimant simplement la vitesse, et quand un joueur rapide se fait rattraper à chaque fois, c’est au final peu réaliste et peu amusant. Les gardiens profitent aussi d’améliorations, les frappes croisées, souvent létales, sont ici toujours efficaces, mais beaucoup moins qu’elles ne pouvaient l’être, surtout avec des attaquants qui ne sont pas d’un niveau très élevé. C’est sur ces pans-là que le jeu sonne plus réaliste. 

En gameplay, le jeu conserve malgré tout un 30 images par seconde constant et se laisse regarder. Si les détails ne sont pas à la hauteur des versions consoles de salon, la version Switch 2 passe tout de même un cap sur l’aspect visuel et ce n’est pas pour nous déplaire.

Un jeu qui n’accepte pas les nouveaux joueurs

Avant de lancer une quelconque partie de football, il faut d’abord passer par les menus. Et quelle plaie. En passant de FIFA à EA Sports Football Club, le jeu s’est offert une nouvelle direction artistique, changeant drastiquement ses menus et la manière d’y naviguer. Un changement qui ne convainc toujours pas. Les menus sont fouillis, peu clair, et vous allez très souvent vous y perdre notamment si vous êtes un nouveau joueur… mais pas seulement ! Je me suis perdu un nombre incalculable de fois dans les menus du club Pro, qui ont beaucoup changé.

Si on ajoute à ça, les menus qui rament sur Nintendo Switch 2, naviguer dans les réglages et les modes de jeu est une véritable souffrance. Ce qu’il faut noter, c’est qu’il y a un vrai problème de lisibilité pour les joueurs qui découvriraient la licence. FC 26 est un jeu dense, qui propose beaucoup de choses, mais qui peine à les mettre en valeur. Les habitués de la licence ne seront pas perdus (quoi que…) mais les nouveaux risquent de passer à côté de beaucoup de choses et c’est bien dommage. 

Ajoutons à ça, la densité des informations par modes de jeu. Si vous voulez vous essayer à un mode auquel vous n’avez pas l’habitude de jouer, le jeu a le don de très mal vous expliquer comment tout ça fonctionne. Ultimate Team en tête. Je ne suis pas un grand fan de ce mode de jeu, mais j’y ai joué à l’époque. On y retrouvait un mode accessible, facile et rapide à prendre en main. Aujourd’hui, Ultimate Team est devenu une usine à gaz rempli de menus, de sous-menus, de divers défis et de modes dans le mode qui donnent un vertige assez violent quand on le lance. En plus, pour moi qui n’avait pas ouvert le mode depuis belle lurette, j’ai été frappé par le manque flagrant de liberté dès les premières minutes. On doit remplir tout un tas d’objectifs obligatoires et très peu intéressants pour nous ouvrir la voie, et forcément, ça ne donne pas envie de continuer à s’investir pour accéder complètement à ce mode de jeu. 

Ultimate Team et autres modes…

Pour vous donner un avis plus détaillé et expert autour d’Ultimate Team, j’ai demandé à mon ami Aurélien, expert en la matière qui ponce chaque année ce mode de jeu. Il m’a indiqué qu’il y a peu de nouveautés cette année, c’est surtout sur la précédente itération que le mode s’est étoffé. Le jeu propose toujours son FUT Champions, très axé compétition le week-end et pour lequel il faut se qualifier en semaine. Cette année, en nouveauté, des tournois sont mis en place en semaine avec des conditions d’équipes particulières et qui offrent des récompenses spéciales, qui permettent de varier l’approche du mode de jeu. Cependant, les cartes des joueurs évoluent selon lui toujours trop vite, avec des joueurs qui ont des cartes excessivement fortes à peine deux mois après la sortie du jeu. 

À cela, s’ajoute bien sûr la politique tarifaire d’Ultimate Team, entre crédits et points FC. S’il est tout à fait possible de gagner beaucoup de crédits en jouant uniquement, mettre de l’argent reste toujours la solution la plus simple pour évoluer rapidement dans Ultimate Team. 

Et attention à la fenêtre d’Overton ! Si les crédits et points FC étaient auparavant dédiés uniquement à Ultimate Team, ce système commence à s’immiscer dans d’autres modes, comme le club pro. Le club pro, c’est l’un des modes qui a le vent en poupe, et dans lequel vous incarnez un joueur que vous créez, et que vous jouez en multijoueur avec des inconnus ou vos amis. Autrefois, changer le poste de votre joueur était gratuit, et vous profitiez de tous les points de compétences gagnés pour les utiliser sans avoir à grinder de nouveau. Désormais, l’obtention d’un nouveau poste pour votre joueur est caché derrière un montant à payer en crédit ou en Point FC. C’est très désagréable, surtout si vous voulez parfois juste vous essayer à un poste pour rigoler un peu, ou changer vos habitudes. 

Sinon, le mode Club Pro reste toujours aussi fun dans l’esprit, entre amis. Vos joueurs commencent à un niveau plus faible, et le système de progression a été revu, plus intuitif et plus permissif. À l’inverse d’un NBA2K, faire progresser notre joueur n’est pas mécaniquement ralenti à l’exception de dépenser de l’argent. En espérant que le début de changement de politique pour ce mode ne commence pas à donner de mauvaises idées à EA. 

Pour ce qui est du reste, peu de changements majeurs pour les modes carrières, qui bénéficient de quelques légères nouveautés. Des éléments ponctuels peuvent venir pimenter vos compositions d’équipes. Vos joueurs peuvent faire la fête la veille d’un match et être complètement cuit pour la rencontre, certaines blessures peuvent venir d’un coup pendant la saison, hors-match et vous empêcher de mettre un joueur plusieurs semaines sur votre composition. Des petits détails qui augmentent un peu plus le réalisme du jeu, qui peuvent plaire ou pas. Mais à noter que ces modes laissent une grande marge de manœuvre aux joueurs, permettant de bouger beaucoup de curseurs pour rendre l’aventure plus ou moins accessible. Peu de changements majeurs pour les modes carrières pro et joueurs, mais tout un tas de features qui améliorent la qualité de l’expérience. 

À noter que les modes en ligne sur la nouvelle hybride de Nintendo sont relativement désert. Je n’ai pas pu lancer de matchs libres en club pro, et on doit relancer à de multiples reprises les recherches pour faire des matchs en ligne. Seul Ultimate Team semble avoir moins de problèmes à ce niveau.

Captures d’écran en mode TV