Lors de la sortie d’une nouvelle console, Nintendo a pour habitude de proposer un jeu ou une expérience permettant de mettre en avant les fonctionnalités de la console. Le plus populaire reste évidemment Wii Sports sur la console éponyme, mais la Wii U avait eu le droit à Nintendo Land, la Nintendo 3DS avait la Guerre des Têtes ou encore Arms et 1-2 Switch pour la première console hybride. Pour cette Switch 2, c’est Drag X Drive qui a la lourde tâche d’introduire le gameplay à la souris, même aux souris, auprès du public. Disponible depuis le mois d’août 2025, uniquement en téléchargement, voyons la proposition exacte de ce jeu à l’apparence toute grisâtre.
C’est par où le Royaume Champignon ?
S’il y a bien un point reconnu par une grande partie des joueurs, c’est le côté instinctif du gameplay dans la grande majorité des jeux Nintendo. Entendons par là que les jeux se jouent généralement aussi simplement que ce à quoi ça y ressemble. Et bien Drag X Drive balance 40 ans de cette philosophie à la poubelle avec son gameplay à la double souris extrêmement difficile à prendre en main. Cette nouvelle expérience prend le parti-pris intéressant de mettre en avant le basket en fauteuil, en simulant chacune des roues de l’engin avec un des Joy-Con utilisable en souris. Alors soit l’objectif est de mettre en évidence la pénibilité que représente le handicap dans un jeu vidéo, et dans ce cas le pari est réussi, soit Nintendo a complètement oublié le côté fun des expériences proposées habituellement.
Comment se joue donc ce fameux Drag X Drive ? Et bien pour avancer chacune des roues du fauteuil, il faut faire avancer le Joy-Con correspondant, tout en respectant une trajectoire rectiligne. Pour tourner, il faut donc avancer davantage l’une ou l’autre des manettes. Le fait de ne pas tourner en inclinant son mouvement directement est relativement contre-intuitif, mais cela n’est rien encore par rapport aux nombreuses techniques permettant de faire des figures avec son engin. Des figures demandant de réaliser des combinaisons avec les freins (accessibles avec les boutons ZL/ZR) et le fait de soulever l’un ou l’autre des Joy-Con, le tout n’apportant pas grand-chose en jeu malgré des manipulations complexes.
Pour ce qui est des différents modes de jeux, Drag X Drive propose bien évidemment des matchs dans lesquels deux équipes s’affrontent dans un match de baskets. L’équipe qui sort vainqueur est celle qui a marqué le plus de points durant le temps règlementaire. Parlons un instant du système de points de l’expérience de Nintendo : tout comme au basket, un panier depuis la zone rapporte deux points, un panier depuis l’extérieur en vaut trois. Cependant, Drag X Drive propose différentes bonifications, censées récompenser les figures ou autres, mais semble finalement basées sur le hasard pur et dur. Et malgré cet aspect coopératif, la plupart des rencontres se déroulent plus ou moins de la façon suivante : un joueur récupère le ballon sous son panier, avance droit devant lui et tente de marquer selon le bon vouloir de la machine, puis c’est au tour de l’équipe adverse de répéter la même opération. Le système pour récupérer le ballon en fonçant dans l’adversaire ne parait pas au point et les passes ressemblent davantage à un excellent moyen de perdre la balle que de gagner du terrain.
Drag X Drive propose également plusieurs petits modes de jeux, à réaliser seul sous la forme de défis, ou bien lors d’affrontement contre des ordinateurs ou de véritables joueurs. Ces défis peuvent prendre la forme de courses, avec ou sans obstacles, de figures à réaliser avec son fauteuil ou bien de concours de tir en un temps limité. Ces petits contenus annexes peuvent parfois être des moyens intéressant de prendre quelque peu en main le gameplay du jeu, ou bien ressembler un à un carnage intégral pour certains d’entre eux.
Éventuellement le Royaume d’Hyrule ?
Parlons maintenant d’un point marquant de Drag X Drive : ses couleurs, ou plutôt son absence totale de couleurs, d’ambiance ou de charme. Que c’est tristounet comme jeu… Encore une fois, est-ce une volonté de représenter le handicap sous une forme des plus fade possible quand un enrobage pétillant comme Arms aurait donné un charme bien plus intéressant au jeu. Si jamais on compte sur les autres éléments comme un éventuel univers donné au jeu, ou bien des musiques pour se sentir impliqué dans les parties : c’est une nouvelle fois raté, le jeu ne propose quasiment rien sur ces deux aspects.
Pour ce qui est de la structure en ligne, force est de constater que Nintendo progresse petit à petit. Déjà, les parties jouées via la connexion internet fonctionnent, c’est bête à dire, mais Super Smash Bros Ultimate ne peut pas forcément en dire autant. Par contre, en termes d’interface et de choix, ce n’est toujours pas gagné. Dès l’arrivée du joueur sur le jeu, le personnage est placé dans un lobby, avec très peu de choix sur les options qu’il veut appliquer : activer ou non les mini-jeux ou bien rejoindre une partie « s’il n’y a pas trop de monde », quoi que cela veuille bien dire. Le lancement des parties se fait au petit bonheur la chance, sans trop savoir comment ni pourquoi, et le matchmaking est inexistant. Pour finir avec ces lobbys, Drag X Drive laisse la possibilité aux joueurs de réaliser les petits défis mentionnés plus haut pendant les temps d’attente, ce qui semble être une bonne idée sur le papier, si tout ne s’arrêtait pas brusquement pour lancer une partie.
Drag X Drive, le jeu "anti-Nintendo"
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Drag X Drive, le jeu "anti-Nintendo" - 35%
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Drag X Drive, le jeu "anti-Nintendo"
Drag X Drive ne ressemble pas à un jeu Nintendo. Il s’agit d’une expérience assez fade dans laquelle le fun n’est jamais mis en avant. On ne retrouve aucunement le côté instinctif d’un Mario Kart, la courbe de progression d’un Splatoon ou l’univers déjanté d’un Arms. Les matchs ne sont jamais amusants ou stratégiques et consistent juste à avancer droit devant soi en espérant que le ballon finisse par rentrer. On peut tout de même saluer l’effort de mettre en avant le handicap comme c’est trop rarement le cas dans le jeu-vidéo, mais ce dernier méritait tellement mieux dans la forme. Pour ce qui est du côté démo technique de la machine, un Nintendo Switch 2 Welcome Tour fera bien mieux le travail que ce Drag X Drive qui n’a pour lui que quelques défis vaguement amusants.
Les +
- Une mise en avant du handicap et du handisport
- Quelques défis peuvent se montrer amusants
- Un mode en ligne plutôt stable
Les -
- Des contrôles complexes
- L’absence d’univers
- L’absence de couleurs
- L’absence de musiques
- Des matchs sans intérêt
- Le système de coopération inutile
- Des défis sans intérêt
- Des lobbys fastidieux
- Sortie démat uniquement