Thronebreaker: The Witcher Tales - Test
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Thronebreaker: The Witcher Tales, toss a card to your queen – TEST

Les astres ont enfin décidé de s’aligner pour Thronebreaker: The Witcher Tales. Après une sortie décevante sur PC au niveau de ces chiffres de ventes, le jeu de Gwent scénarisé de CD Projekt s’est offert – à la surprise générale – une sortie sur une Nintendo Switch, elle même tout juste auréolée des 52 millions d’exemplaires vendus à travers le monde. Un cocktail détonant qui fera surement de Thronebreaker, l’un des bestsellers de la console de Nintendo en 2020, mais qui à titre personnel ne m’attirait guère, et ce pour plusieurs raisons. D’une part parce que Thronebraker reprend les nouvelles règles du jeu de Gwent, celles-là même aperçues dans les dernières versions de Gwent: The Witcher Card Game (sorti sur PC et mobile iOS), mais aussi parce que le mastodonte Runeterra et son ergonomie aux petits oignons venait d’atterrir sur mon PC en même temps qu’il rehaussait mes standards de qualité attendue pour un cardgame. Malgré tout, les doutes sont faits pour être levés et il se pourrait bien que Thronebreaker: The Witcher Tales nous cache encore quelques belles cartes dans son jeu.

On mélange tout et on redistribue

Sur le papier, Thronebreaker: The Witcher Tales se présente comme un jeu de rôle dans l’univers de The Witcher, saupoudré d’affrontements qui prendront la forme de duels de cartes. Exit notre cher Geralt puisque nous suivrons cette fois-ci le périple de la Reine Meve De Lyria, fraîchement destituée de son trône par les envahisseurs Nilfgaardiens et trahie par plusieurs de ses proches. Seulement armée de son courage légendaire, de quelques fidèles lieutenants et d’une poignée d’hommes, l’ancienne régente devra se reconstituer une armée, empêcher l’invasion en cours chapeautée par l’empereur Vizimir et explorer le monde par delà les frontières de son royaume à la recherche de soutien. Dans les faits, il convient néanmoins de nuancer ce bel enrobage marketing. Dans le même ordre d’idée que de placer notre Loup Blanc préféré sur les artworks promotionnels du jeu, alors que celui-ci fait plutôt ici office d’easter-egg sympathique pour les fans, Thronebreaker n’est qu’un jeu de rôles en surface, sans pour autant en galvauder l’appellation. Vous voilà d’emblée prévenu.

Toute les cartes en main

Mis à part cette subtilité, cela n’empêche pas Thronebreaker: The Witcher Tales de nous proposer quelque chose d’intéressant à se mettre sous la dent. Le titre de CD Projekt opte en effet pour un gameplay segmenté en trois phases distinctes. La première d’entre elles nous est présentée dès les premières minutes du titre et se déroule sur la carte du monde. À la manière d’un plateau de jeu de société, nous pouvons librement y déplacer notre armée – représenté par l’avatar de Meve – dans des environnements en cell shading colorés, et crédibilisés par de nombreux détails allant de la chute de gravât sur une ruine de château, aux petites animations d’un marchant, pris dans un froid mordant et tentant de se réchauffer les mains. La carte du monde rend honneur à l’univers de la saga d’Andrzej Sapkowski et partir à la chasse aux points d’intérêt – monstres à combattre, événements contextuels, quêtes à accomplir et autre butins et trésors à ramasser – qui la compose est un réel plaisir, si l’ont fait abstraction de la lourdeur des déplacements de notre bonne vieille reine guerrière. Attention toutefois à ne pas sous-estimer cette richesse d’activités dispersées sur ce beau terrain de jeu sous peine de tomber à court de ressources – le bois, l’or et les recrues -, indispensables pour améliorer nos infrastructures de guerre et faire progresser notre armée.

Il faudra pour cela nous rendre dans le camp militaire qui fera, à l’instar d’Hamlett dans Darkest Dungeon, office de quartier général. Entre une discussion avec l’un de nos généraux au Mess et une petite mise à jour de nos informations sur l’ennemi grâce aux rapports du Chevalier Gris trouvable dans la tente royale, nous pourrons également dépenser nos ressources durement récoltées pour améliorer l’atelier, dans le but d’obtenir de meilleures cartes que nous pourrons ensuite incorporer dans notre deck contre quelques pièces d’or et planches de bois supplémentaires. Oui, Thronebreaker: The Witcher Tales est avant tout un jeu de cartes et celles-ci sont au cœur de son gameplay.

Le vrai Gwent, c’est fanny

Jouons cartes sur table : le Gwent se joue pour moi avec les règles que l’on trouvait dans The Witcher 3: Wild Hunt ou dans la première version du free-to-play Gwent: The Witcher Card Game. CD Projekt en a pourtant décidé autrement en abandonnant le principe de ces fameuses trois lignes de front (mêlée, distance et siège) pour n’en maintenir que deux dans Thronebreaker. Adieux donc les avantages et inconvénients que certaines unités avait lorsqu’elles étaient placées sur une zone précise du champ de bataille. Heureusement, le reste du Gwent a été conservé, les soucis d’ergonomie compris. L’absence d’un système de prédiction d’actions comme l’œil de L’orale dans Runeterra et les énoncés peu clairs de certaines cartes viendront, par exemple, alimenter une légère frustration lorsque vous devrez relancer votre duel suite à une bête erreur compréhension.

Pour le reste, nous nous retrouvons avant chaque combat avec une sélection de dix cartes avec la possibilité dans échanger jusqu’à six si votre premier tirage ne vous satisfait pas. La suite ? Tout simplement un affrontement en 2 manches gagnantes. Et là encore, les conditions de victoires sont claires comme de l’eau de roche : il vous faut cumuler plus de points que votre adversaire à la fin de la manche pour la remporter. Ces points seront indiqués sur vos cartes et tous les coups seront permis pour tenter d’augmenter notre compteur ou de faire baisser celui de notre opposant. Thronebreaker dispose ainsi d’une large palette de cartes et de combinaisons pour construire, au file de nos aventures et de nos recrues, notre propre façon de jouer. Rajoutons à cela les capacités de Mevedéblocables si vous réussissez quelques quêtes spécifiques –  qui peuvent, après un certain nombre de tours d’attente, changer le destin d’une bataille et nous obtenons et une base solide pour des affrontements hautement stratégiques et plein de rebondissements.

J’ai mal à mon Gwent

Quelle fut donc ma déception lorsque j’ai fini par réaliser que la majorité des duels présents dans Thronebreaker: The Witcher Tales ne tiraient finalement pas parti de ce riche potentiel. En faisant le choix d’opter, la plupart du temps, pour des affrontements écourtés contre des ennemis aux capacités spécifiques, où seul le gain d’une unique manche est suffisant pour ramener la coupe à la maison, CD Projekt sacrifie une grande partie de la force de son jeu de cartes – l’anticipation du nombre de cartes qu’il vous reste en main après la perte ou le gain d’une manche est une des composantes principales du Gwent – sur l’hôtel du renouvellement permanent de ces mécaniques de jeux.

Si varier les règles des affrontements est au final nécessaire au vu de la durée de vie conséquente d’un titre qui demande tout de même une trentaine d’heures pour en venir à bout, il est dommage d’avoir réduit la part des duels standards en trois tours à une minorité d’événements. C’est d’autant plus étonnant lorsque l’ont sait que des combats dits “casse tête” sont également de la partie. Présentant pour la plupart une solution unique, ces petites énigmes sont parfaites pour nous faire nous creuser les méninges et proposent pour certaines d’entre elles un challenge certain.

Choix et conséquences

La narration est omniprésente dans Thronebreaker: The Witcher Tales et c’est tant mieux tant elle fait partie des points forts du titre. Les nombreuses illustrations animées, le doublage des héros et l’ambiance sonore participent grandement à la crédibilité du titre et rendent d’autant plus attachants les lieutenants qui nous entourent. De Gascon, un chef de bandit un rien cabotin à Reynart, le bras droit de la reine au principe chevaleresque, Thronebreaker nous offre toute une galerie de personnages hauts en couleur et chacun d’entre eux aura son mot à dire. Les dilemmes moraux en temps de guerre sont en effet nombreux et les décisions prises par une tête royale ne peuvent être appréciées par tout le monde. C’est pourquoi nos compagnons d’aventure essayeront, tour à tour, d’influencer nos choix pour le meilleur ou pour le pire, car nos décisions auront presque toujours des conséquences.

Accueillir dans vos rangs un groupe de réfugié peut à court terme faire chuter le moral de vos troupes – et faire baisser d’un point toutes nos cartes par la même occasion – mais pourra vous apporter bien plus tard de jolies récompenses en gage de gratitude. De même, prêter attention au dialogue et au caractère de nos coéquipiers peut nous éviter bien des déconvenues dans le futur. Car la perte de l’un de nos lieutenants signifie également la disparition de sa carte dans notre deck. Nous sommes alors constamment tiraillé entre leur utilité dans notre stratégie de jeu et les choix moraux qu’ils nous imposent. Sommes-nous prêts à renier nos principes les plus chers pour gagner à tout prix ?

Le séant constamment entre deux chaises
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Résumé

Thronebreaker: The Witcher Tales souffle constamment le chaud et le froid, mais réussit toujours à s’en sortir avec les honneurs. À croire que les Polonais de CD Projekt RED ont été confrontés à des choix tout aussi cornéliens que ceux que doit prendre leur propre héroïne durant son périple. Trop dirigiste pour être un excellent cardgame et pas assez complet pour prétendre à être un bon RPG, Thronebreaker: The Witcher Tales s’en sort tout de même grâce au soin apporté à son univers et à une narration qui n’a pas a rougir face à son grand frère The Witcher 3.

Pros

  • Une direction artistique réussie
  • Une bande originale
  • Une durée de vie conséquente
  • Nos choix ont des conséquences
  • Le challenge de certains casse-tête
  • Une narration solide

Cons

  • Un emballage marketing légèrement trompeur
  • Un jeu de cartes au potentiel sous-exploité
  • Les batailles écourtées
  • Une ergonomie des batailles perfectible
  • Les nouvelles règles du Gwent
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Ducksan
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La légende raconte qu'il est tombé dans le puit sans fond des jeux indépendants quand il était petit. Elle rajoute qu'une fois remonté, il plongea malencontreusement dans le puit du voisin d'à côté, celui de la collectionnite aigüe pour les versions boîtes de jeux Nintendo Switch.

tipee

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2 Commentaires
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Balek Baldwin

Je trouve que le testeur est passé complétement à coté du jeu.

DesBen

Hello! Pourrais-tu développer un peu ton propos ? Parce que là c’est assez vague :p