splaher nintendo switch test
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Splasher, asperger pour mieux régner – TEST



Le Nintendo eShop est une source presque infinie de jeux, qu’ils soient bons ou médiocres, à jeter ou inoubliables. Certains titres dans le lot ne parviennent pas à se frayer une place parmi le Panthéon car beaucoup de jeux sortent chaque semaine sur la console hybride. Ainsi, certains développeurs ne peuvent pas faire une campagne marketing incroyable pour promouvoir leurs productions. Et malheureusement, même s’ils sont parfois des pépites, ils sont souvent oubliés malgré leur succès critique. C’est le cas d’un jeu indépendant nommé Splasher, sorti le 26 octobre 2017 sur Nintendo Switch. Développé par Splashteam (studio français), ce platformer 2D die and retry invite le joueur à redoubler de précision et de rapidité pour finir chaque niveau en aspergeant les murs avec… de la peinture.

(Le thème général de Splasher ci-dessus si vous voulez vous immerger davantage dans l’univers du jeu pendant la lecture de ce test)

Il faut sauver le soldat Splasher

Commençons par le commencement : le jeu débute par une cinématique prenant place dans une entreprise spécialisée dans la peinture, nommée Inkorp. Un jour, un employé découvre par hasard que des injections sont réalisées sur ses collègues (les Splashers), provoquant chez eux une mutation. Il décide par conséquent de se lancer à l’aventure pour sauver ses congénères : pour cela, il devra parcourir plusieurs niveaux (22 pour être plus précis) et trouver dans chacun les agents qui n’attendent que son aide.

Un gameplay des plus agréables, bien qu’exigeant

Nous voici donc directement plongés dans le premier niveau du jeu. Ici, pas de difficulté particulière : il s’agit d’appréhender le gameplay en douceur en appuyant sur un seul bouton (le bouton B) pour sauter de plateforme en plateforme, ainsi qu’attraper les « Pièce-Goutte »  (700 par niveau), délivrant alors le dernier employé. Cette approche est nécessaire car Splasher exige une précision chirurgicale et est sensible à la moindre de vos commandes : un temps d’adaptation est à prévoir pour maîtriser la physique du jeu, cette dernière s’avérant légèrement étrange au début mais pas d’inquiétude, on s’y accommode rapidement. Une fois que les bases sont apprises, il vous est offert différents éléments de gameplay, et ce tout au fil de votre aventure : ils vous permettront d’interagir avec l’environnement par des mécanismes particuliers. Tout d’abord, vous pourrez projeter de l’eau avec votre « arme » (bouton Y) qui déclenchera certains dispositifs et éliminera les ennemis les plus faibles. Ensuite, avec le bouton A, vous pourrez balancer de la peinture rouge à tout-va (les fans de Splatoon tels que moi en sont ravis) pour gravir les murs ou immobiliser les ennemis. Enfin, il vous sera possible de jeter de la peinture jaune (bouton X), vous permettant de rebondir pour atteindre les sommets.

La peinture, vous l’aurez compris, est l’élément central du gameplay : vous devrez sauter sur les murs tout en les aspergeant pour vous y accrocher ou rebondir, ce qui apporte un véritable intérêt au jeu. Vous remarquerez rapidement que gérer les différents éléments qui s’offrent à vous n’est pas chose aisée et vous aurez parfois du mal à franchir un passage, en raison de l’étroitesse des plateformes par exemple : on finit par connaître certains passages par cœur tellement on les refait ! Mais pas de panique, le jeu incorpore des points de passage, vous permettant de ne pas tout refaire depuis le début si vous mourez bêtement (par exemple, en appuyant sur le mauvais bouton. Cela m’est-il arrivé ? Noooon). Mais ce système est-il judicieux dans un die and retry tel que Splasher ? La réponse est oui : si les premiers niveaux du jeu laissent une impression de facilité, les niveaux suivants et surtout les derniers vont effacer cette pensée et vous ne regretterez pas de ne pas tout recommencer à chaque erreur.

Pas facile d’être un Splasher…

Cela m’amène à parler de la difficulté de Splasher. Comme dit précédemment, si les premiers niveaux sont tout à fait abordables, la suite est un peu plus délicate. Soyons clairs : l’intelligence du jeu repose sur le fait que les éléments de gameplay (c’est-à-dire, les différentes peintures) vous sont donnés au fur et à mesure de votre aventure. Plus vous vous les accaparez, plus le jeu exige que vous les utilisiez précisément et rapidement. La difficulté augmente au fil du temps mais pas brusquement : il n’y aura pas de grand fossé entre un niveau et celui qui le suit. La frustration est quasiment absente car tout est parfaitement millimétré ; on sait que le problème vient de nous et non d’une imperfection de gameplay. En bref, la difficulté est présente mais parfaitement équilibrée.

Les niveaux sont quant à eux peu nombreux : avec seulement 22, on a rapidement fait le tour de Splasher (comptez environ 5h si vous faites tous les niveaux en récupérant tous les employés : je ne compte pas l’aspect speedrun du jeu, j’y reviendrai). Mais ces niveaux sont d’une grande qualité et sont assez différents pour éviter un sentiment de répétitivité trop élevé. Cela est garanti par l’humour que peut avoir le jeu : par exemple, dans un niveau se déroulant dans un train, on entend le célèbre son de la SNCF lors des annonces en gare. De plus, les titres des levels sont des petits clins d’oeil à certaines franchises : on trouvera “Apocalink now”, “The Wind Walker”, “Ray Man Origin” et d’autres.

L’OST générale de Splasher s’accorde parfaitement avec l’ambiance, bien que pouvant paraître légèrement répétitive. De plus, certains niveaux vous proposent des défilements verticaux, où le niveau de poison augmente et donc dans lesquels le principe est de fuir le plus vite possible. Ils sont encore plus nerveux que les autres et brillent par leur ingéniosité. D’un point de vue plus général, on regrettera simplement le fait que les décors en fond et les ennemis ne soient pas d’une grande variété. La gamme d’ennemis est malheureusement assez restreinte, il est par conséquent facile de se souvenir de leurs attaques, elles-mêmes peu diversifiées. Bien que ce ne soit pas l’élément principal que l’on retient du jeu, cela reste dommage de ne pas avoir un plus grand bestiaire. Cependant, cette pauvreté est-elle voulue par les développeurs en raison de l’aspect speedrun du jeu ?

Cours Splasher, COURS !!

Splasher est un jeu que vous pouvez évidemment faire sans vous casser la tête, en faisant 1 ou 2 niveaux de temps en temps. Mais il est aussi parfaitement taillé pour le speedrun : pour les plus compétitifs d’entre nous, il existe un mode où vous pouvez faire l’intégralité des niveaux en une seule fois le plus vite possible. Vous avez le choix : soit vous optez pour un vrai speedrun, dit égoïste (pas de sauvetage des employés, seule la vitesse prime), soit pour un speedrun standard ou encore un speedrun « Attrapez-les tous ! » dans lequel vous devrez finir le jeu à 100% le plus vite possible. Vous pourrez ensuite comparer vos temps avec ceux du monde entier, et on ne manquera pas de constater que certains joueurs ont des records hallucinants : il faut connaître le niveau par cœur et maîtriser pleinement les jets de peinture ou d’eau. En résumé, un mode idéal pour les tryharders qui veulent se dépasser (et surtout adorent le jeu), ainsi que pour prolonger la durée de vie du jeu ! Vous pouvez bien évidemment tenter de battre votre record de temps par niveau pour atteindre le 100% en sélectionnant le mode Contre-la-montre au lieu de Standard dans l’Inkorp Hall.

Evoquons en dernier point l’aspect technique du titre. Je vais être bref : le jeu est très beau que ce soit en mode TV ou en mode portable, il n’y a pas d’aliasing ou de clipping. Splasher tourne la plupart du temps de manière très fluide, mais on sent quelques ralentissements lorsque les éléments présents à l’écran sont trop nombreux. Cela se présente surtout dans les derniers niveaux du jeu mais pas d’inquiétude, ce phénomène est rare et peu troublant, ainsi votre expérience de jeu reste quasiment intacte. Pour ce qui est du jeu à la manette, vous devinerez qu’il est bien plus pratique de jouer avec la manette Pro qui vous donnera plus de précision contrairement aux Joy-Con (et si en plus ils sont victimes de drift, on ne vous en parle même pas). Jouer à Splasher sur TV est plus agréable que de jouer sur l’écran de la Switch, même si le mode portable avec les Joy-Con attachés peut s’avérer plaisant si vous êtes un habitué de ceux-ci. Mais soyons clairs, le jeu reste tout à fait jouable même avec vos petites manettes : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Enfin, je regrette tout particulièrement l’absence de la capture vidéo : j’aurais beaucoup aimé montrer mes runs, dommage…

Avis final
  • Conclusion - 85%
    85%
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Conclusion

Malgré l’invasion de platformers 2D sur la Switch, Splasher parvient à se distinguer par son utilisation intelligente et jouissive de la peinture. Parcourir les niveaux à toute vitesse en aspergeant les murs est grisant, et on ne s’en lasse pas. A tel point qu’on aurait vraiment aimé avoir des niveaux supplémentaires !  Malgré cela et quelques défauts mineurs, Splasher est incontestablement parmi les incontournables du Nintendo eShop, à ne manquer sous aucun prétexte !

Pros

  • Un game-design bien pensé…
  • Un excellent gameplay, original, exigeant et précis
  • La peinture, intelligemment utilisée
  • Le système de progression
  • Un humour et une légèreté bien exploités
  • Parfaitement taillé pour les speedrunners
  • Tourne correctement…

Cons

  • …mais manquant parfois de variété
  • Le bestiaire aurait pu être plus fourni
  • …malgré quelques ralentissements ici ou là
  • Pas de capture vidéo
  • ON VEUT PLUS DE NIVEAUX !
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Leotendo23
130 articles

Etudiant de 20 ans, joueur Switch/Xbox passionné de jeux vidéo depuis Super Mario Galaxy. Toujours à l'affût en ce qui concerne Mario, Zelda ou encore Splatoon.