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TEST – Mulaka

Il y a des jeux qui paraissent sympathiques, mais qui au final n’apportent rien. Il y en a d’autre qui ne paient pas de mine, mais qui vous emportent dans des décors envoûtants. Mulaka fait partie de cette seconde catégorie. Le jeu nous embarque au Nord du Mexique, à l’époque d’une culture indigène nommée Tarahumara. Nous contrôlons un personnage Sukurúame, un chaman Tarahumara, ayant comme particularité de pouvoir courir longtemps et loin. Nous partons dès maintenant à l’assaut d’un mal qui corrompt la terre, en faisant appel aux pouvoir de certains demi-dieux, symbolisés par des animaux.

Des débuts assez fastidieux

Lorsque l’on commence à jouer à Mulaka, les repères sont assez difficiles à prendre. Pour peu que l’on ne parle pas anglais (ou espagnol), il est impossible de compter sur les PNJ pour nous donner les bonnes informations. On avance dans le premier niveau, pas très serein, en essayant de comprendre ce qu’il peut bien se passer ici. Nous croisons des ennemis que nous tuons tant bien que mal, jusqu’à tomber à moitié par hasard sur quelques éléments nous faisant avancer. Nous arrivons à une sorte de mini boss, assez compliqué lorsque nous n’avons pas encore le gameplay de combat dans la peau. Heureusement, celui-ci se limite à ” coups faibles ” et ” coups forts “, permettant de ne pas trop s’embourber dans ce premier combat. Une fois le mini boss terminé, surprise : nous récupérons une pierre … et apprenons que celle-ci est la première des trois qui serviront à ouvrir une sorte de porte de pierre, permettant d’avancer.

Au départ donc, le gameplay est assez vide, tout comme les décors. Le premier monde de Mulaka ne donne pas une très bonne impression, un désert très plat sans grande prise de risque. Est-ce parce que la Switch n’est pas assez puissante ? Du tout, la beauté du titre arrive par la suite. Nous pourrions presque penser que ce tout premier monde ” tutoriel ” est pensé pour ne pas distraire le joueur du but premier : apprendre à maîtriser le jeu. Mulaka propose également un système d’exploration, avec des objets à trouver dans chaque niveau et des âmes, visibles uniquement avec une vision spéciale dont je vous parle plus bas. Malheureusement, le jeu ne met pas assez l’accent dessus, et j’ai eu tendance à totalement zapper cela.

Le constat est bien meilleur par la suite

Plus vous avancez dans les 8 environnements du jeu, plus de nouvelles techniques vous sont apprises. Certaines sont en fait des potions, que vous pourrez ” crafter ” avec des plantes dispersées un peu partout dans les mondes. La première potion est une potion de soin. Vient ensuite une sorte de potion ” grenade ” permettant de briser certains obstacles. Ne voulant pas trop vous spoiler la suite, sachez que 4 potions sont utilisables en tout. Les deux autres sont utilisées dans un système défensif / offensif. Mais ce n’est pas tout, en plus de ces potions que l’on doit crafter, votre personnage dispose d’une jauge de magie. Celle-ci est utilisée soit pour utiliser la vision spéciale permettant de voir certains ennemis invisible ou de savoir où nous diriger. Elle est également mise à rude épreuve dès lors que vous débloquez le ” vol “, transformant votre personnage en un oiseau pouvant voler sur quelques mètres avant de vous re-transformer en humain.

Cette transformation apporte une certaine dose de challenge par moments, forçant à être précis sur votre vol : si vous ne gérez pas bien votre barre de magie, vous ne tomberez sûrement pas là où vous en aviez envie. Après l’oiseau, une autre transformation est débloquée : l’ours. Celle-ci vous permet de détruire certains murs spéciaux, qui ne peuvent être détruits avec la potion ” grenade “. Vient ensuite le serpent, qui permet de ” ramper ” sur l’eau. A partir de cette transformation, le jeu propose également d’en combiner. Il est possible avec le serpent de ” glacer ” certains obstacles, qui doivent ensuite être détruits avec l’ours. Ce système de transformation est sans aucun doute la base principale du jeu, avant tout du côté artistique.

Les ennemis du jeu sont plutôt récurrents, mais de nouvelles ” espèces ” font leur apparition à chaque entrée dans une nouvelle zone. Mantes religieuses, champignons vénéneux, grenouilles ou crapauds, vous passerez parfois de sales quarts d’heure. Lorsqu’ils sont isolés dans une zone, c’est facile de s’en défaire. Mais attention au système d’arène. En effet, certaines zones du jeu se transforment en arène dès lors que vous y pénétrez, vous aurez alors à vous défaire de quelques vagues d’ennemis plus ou moins résistants. Généralement, ces vagues commencent par des petits scorpions très rapides et bien rageants. Viennent ensuite d’autres ennemis plus forts, avec parfois 6 ou 7 ennemis autour de vous, et vous ne pourrez pas sortir d’ici avant d’en avoir terminé avec eux.

Point fort du système de combat : à aucun moment le jeu ne vous semblera trop difficile. Vous pourrez mourir et recommencer, mais il y a deux choses importantes à prendre en compte : votre barre de vie, et votre barre de bonus. La barre de vie dispose de 3 ” morceaux “, chacun se réduisant au fur et à mesure que vous subissez des dégâts. Lorsqu’une de ces parties est vidée, une sorte d’âme sort de votre corps. Cela ne change rien au jeu, mais il s’agit d’une petite animation sympathique. Heureusement, les potions de vie vous permettent de vous restaurer, mais cela prend quelques secondes. Concernant la barre de spécial, il vous est possible au bout de quelques coups affligés aux ennemis de sortir une attaque assez puissante, et très utile lorsque vous êtes entouré de ces malfrats sans cœur.

Cette barre est d’ailleurs primordiale lors de l’affrontement contre les différents boss du jeu, afin de leur infliger de lourds dégâts. Ces boss sont d’ailleurs relativement bien maîtrisés dans Mulaka, essayant parfois de vous faire utiliser ce que vous avez appris lors du niveau que vous venez de terminer. Même si ces nouvelles connaissances ne sont pas mises à profit, les boss sont tous différents dans leur gameplay et leur visuel. Si quelques références peuvent être piochées dans certains jeux connus, vous n’aurez pas l’impression de vous retaper ce que vous avez déjà vécu auparavant, et c’est une très bonne chose. Seul bémol lors des combats, qu’il s’agisse d’ennemis classiques ou d’arènes, c’est la caméra et la gestion du personnage. Pas catastrophique, le gameplay devient un peu plus complexe durant ces phases. Il est également à noter que lorsque vous tentez de vous soigner (entre autres, selon la potion utilisée), votre personnage se met à exécuter une danse rituelle l’immobilisant quelques secondes. Il n’est pas rare de se faire attaquer pile à ce moment. Bon à savoir tout de même, certaines capacités du personnage peuvent être améliorée auprès d’un personnage du village, grâce à des orbes que vous récupérez sur les monstres et certains éléments du décor.

Pour finir sur le gameplay, Mulaka propose de temps à autres des petits systèmes d’énigme, généralement la même en plus compliqué. S’il nous arrive de devoir se frayer un chemin entre les maisons du premier village du jeu, les énigmes sont néanmoins quasi toujours basée sur un système d’eau. En effet, vous devez conduire de l’eau d’une source à une ou plusieurs tête(s) de serpent, en utilisant des blocs à tourner pour que l’eau y passe. Seul problème : c’est d’une simplicité effarante.

Un côté artistique sublime

Tout comme le gameplay, les décors deviennent bien plus complets par la suite. Vous passez d’un désert plat à une forêt assez dense, le tout avec une direction artistique certes parfois classique, mais terriblement efficace, m’ayant infligé parfois quelques (bonnes) gifles. Tout est modélisé à base de formes très carrées / triangles, un peu comme Morphite Law, en mieux. Pour information, il n’y a que très peu de différences entre la version TV et portable. Le jeu est juste un peu moins aliasé sur votre télévision. Les captures d’écran récupérées sur ma Nintendo Switch ne sont d’ailleurs pas flatteuses, le jeu paraît bien plus faible techniquement que ce qu’il est possible de voir en jouant. Pour toujours plus d’immersion, les personnages du jeu parlent dans une langue indigène Tarahumara et les musiques vous emportent dans les environnements d’une façon assez spectaculaire. Malheureusement, les bruitages répétitifs de notre personnage viennent un peu gâcher la fête.

Le jeu profite également d’un côté artistique très présent lors de certaines cinématiques, généralement placée à la fin d’un niveau. Vous y découvrez alors l’un des demi-dieu que vous avez secouru, tout cela dans un instant de pur bonheur visuel, le tout dans un thème respectant, selon moi, le côté très rituel et indigène du jeu. Je ne dis rien de plus, je vous laisse regarder les deuxième et troisième capture d’écran ci-dessous.

 

Et techniquement alors ?

Nous avons été habitué sur certains jeux multi-plateformes à avoir une version Switch un peu ratée techniquement. Nous pouvons parler de Rocket League, Morphite Law, RiME, et j’en passe. Sur ce point Mulaka s’en sort plutôt bien. Évidemment plus aliasé que les autres versions, le jeu ne perd pour autant pas en charme, les décors étant très bien retranscrits et agréables à l’oeil. Les décors sont en général assez simples, surtout au début, mais terriblement efficaces. Côté framerate, il arrive de subir quelques chutes aussi bien en mode TV qu’en portable, mais très sincèrement rien de très dérangeant.

Malgré tout, il m’est arrivé de rencontrer quelques bugs assez dérangeants. D’une part, il faut savoir que certains ennemis du jeu ne peuvent être vus qu’en vue spéciale. Mais ce qui est gênant, c’est lorsque des ennemis tout à fait classiques deviennent totalement invisibles. Il est toujours possible de les battre, mais c’est plus difficile, et heureusement relativement rare. Autre chose, un système de portes qui s’ouvre en activant un interrupteur est utilisé dans chaque niveau. J’ai pourtant réussi à franchir aisément une porte fermée, en passant par le côté …

  • Avis final - 82%
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Résumé

Mulaka n’est pas le jeu parfait ni le plus long. Mais il s’agit ici d’un jeu indépendant qui donne l’impression d’être travaillé, tant du côté technique qu’artistique. À partir d’une petite heure de jeu, j’ai été émerveillé par chaque nouveau lieu qui, malgré une répétitivité certaine, ont réussi à me donner envie de continuer à jouer. Les arènes, les énigmes, la construction du gameplay, tout était un peu similaire d’un environnement à l’autre. Mais la force du jeu est de se diversifier dans le level design, et cela fait une grosse différence vis à vis de certains autres jeux. Nous pourrions presque regretter que seuls 8 environnements soient proposés. Malheureusement, il ne faut tout de même pas oublier le système de combat tout de même assez vide, et l’exploration pas assez ramenée à la vue du joueur.

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DesBen
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Benjamin DESTREBECQ - Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon smartphone. Rédacteur freelance, j'ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.

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