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Tennis World Tour 2 (Switch) : un retour gagnant ? – TEST

Où sont passés les jeux de tennis ? Depuis 2011 et le toujours très apprécié Top Spin 4, très peu de simulations tennistiques sont sorties sur consoles, les joueurs PC ayant cependant droit à Tennis Elbow ou Full Ace Tennis Simulator. Seuls quelques studios ont osé franchir l’entrée de ce “marché de niche”, même s’ils n’ont pas l’envergure d’un 2K ou de Sega. Depuis 2018, Big Ant Studios propose AO Tennis (le test du 2ème épisode est disponible ici), une licence ayant le mérite d’exister mais souffrant de quelques imperfections rendant le gameplay parfois approximatif, tandis que Nacon s’est essayé à la balle jaune avec Tennis World Tour. Ce dernier a subi un bad buzz (plutôt justifié pour être honnête) lors de sa sortie, avec un jeu à moitié fini selon les propres dires de l’éditeur et un gameplay imparfait, comprenant en bonus une ribambelle de bugs. Nacon a décidé d’effacer cette sale réputation en confiant le développement à Big Ant pour un 2ème opus, sobrement intitulé Tennis World Tour 2. Alors, double faute ou timide retour gagnant ?

Evidemment, Tennis World Tour 2 ne pouvait débarquer sans la moindre nouveauté, étant donné le fiasco critique que fut le premier épisode – qui s’en est tout de même étrangement bien sorti au niveau commercial. On notera donc les promesses d’une meilleure fluidité dans le jeu, avec l’augmentation du nombre d’animations des joueurs et une vitesse de balle accrue, ainsi que l’ajout du mode double, grand absent du jeu précédent, et de l’arbitrage vidéo. La plus grande nouveauté réside dans l’implantation d’un système de timing, permettant de réguler les frappes d’un coup “trop tard” à “parfait” en passant par “trop tôt” et “bien”. Il est primordial de trouver le bon moment pour appuyer sur le bouton car la moindre erreur est presque immédiatement punie : de ce côté-là, l’aspect simulation est respecté et on note facilement la différence de la trajectoire des coups selon qu’il soit bien ou mal frappé.

Le timing de Tennis World Tour 2, la clé du gameplay

Ce système de timing est cependant très exigeant et nécessite une bonne lecture du jeu pour le maîtriser correctement. Pour faire bref, il faut lâcher le bouton à peu près au moment du rebond de la balle dans notre moitié de terrain mais cela dépendra aussi de la vitesse de balle et de l’effet demandé, parmi lesquels le lift, le coup à plat, le slice, le lob et l’amorti. Le temps d’appropriation du timing est assez long et ne plaira pas aux plus néophytes mais pourra réussir à convaincre les fans de tennis par sa courbe de progression, toutefois assez abrupte. Pour faciliter un peu la tâche, Tennis World Tour 2 reprend le système de Top Spin 4 en proposant deux types de coups : puissants et précis. Dans le premier cas, il faut maintenir le bouton à partir du moment où l’adversaire renvoie la balle jusqu’à ce que le timing paraisse parfait : les frappes seront ainsi plus puissantes et plus difficiles à renvoyer, l’inconvénient étant qu’elles consomment plus d’énergie et qu’en cas de mauvais timing, la balle aura tendance à sortir plus facilement. Pour réussir un coup précis, une simple pression rapide du bouton au moment opportun suffira à renvoyer la balle correctement. La frappe est ainsi plus précise, moins risquée mais moins puissante : c’est donc un coup à utiliser de préférence lorsque le joueur est débordé. L’équilibre entre les deux types de coups est convenable, même si les coups précis pourraient l’être davantage quitte à être moins puissants : faire des coups courts croisés est peu bonifiant alors que ce sont des coups parfois décisifs dans le tennis.

Apprivoiser le timing s’avère la plupart du temps plaisant : lorsque qu’il est bien géré, les coups sont plus percutants et peuvent se montrer décisifs, tandis que les fautes directes vont s’accumuler si vous relâchez le bouton trop tôt ou trop tard. L’enchaînement de frappes au timing bon ou parfait va rapidement mener à un coup gagnant, voire même trop vite : sans être particulièrement plus précises ou plus puissantes que les précédentes, certaines frappes seront décisives. Cela est dû en partie au manque de réaction de l’IA, qui semble parfois pouvoir rattraper la balle mais s’arrête net et la laisse filer. Le gameplay donne ainsi l’impression d’être légèrement scripté, surtout que cela peut aussi arriver à notre joueur. Alors qu’il y a 40-0 dans un jeu de service, il peut arriver qu’il soit soudain plus difficile d’exécuter de bons timings, tandis que l’adversaire fait moins de fautes. Pour en conclure sur la gestion du timing, cela peut parfois mettre du temps pour la maîtriser pleinement mais une fois qu’il est assimilé, il est très plaisant de faire des matchs car on retrouve du réalisme et les échanges sont parfois accrochés.

Un nouveau système de service a également été développé pour Tennis World Tour 2 : il existe maintenant deux jauges, une pour le lancer de balle et une autre pour la force et la précision du service. Cela apporte un peu de diversité à l’expérience, sans pour autant être particulièrement impressionnant. Les services ont d’ailleurs quelques problèmes : ils sont parfois trop rapides, en atteste l’exemple de John Isner qui m’a envoyé un service à plus de… 280km/h, avec l’aide néanmoins des cartes de compétences – j’y reviendrai. Non, il n’y a pas de faute de frappe, on se demande même si on parle d’un missile ou d’une balle de tennis. Il est par conséquent impossible ou presque de renvoyer ces services et les matchs perdent beaucoup de leur intérêt. Autre élément négatif, il est extrêmement difficile de faire des aces tandis que l’IA a en revanche moins de mal à en faire, les déplacements du joueur étant parfois un peu automatisés à la relance. Si elle réussit les aces, l’IA réalise en revanche un nombre trop élevé de doubles fautes, à un rythme assez régulier qui plus est : il est fréquent que cela arrive au premier point de son jeu de service, ce qui accentue la dimension scriptée au gameplay.

De nombreux contenus sous licence

Au niveau du contenu, Tennis World Tour 2 s’en tire très bien en proposant 38 joueurs sous licence avec 27 hommes et 11 femmes, dont deux Légendes (le Russe Marat Safin et le Brésilien Gustavo Kuerten) disponibles en bonus de précommande ou à l’achat. On y retrouve évidemment quelques grands noms du circuit professionnel, que ce soit Roger Federer, Rafael Nadal, Ashleigh Barty ou Gaël Monfils, mais aussi quelques représentants de la “Next-Gen” comme Stefanos Tsitsipas, Daniil Medvedev, Felix Auger-Aliassime ou Cori Gauff. Il manque évidemment quelques noms, comme Novak Djokovic ou Serena Williams, mais étant donné les moyens de Nacon et Big Ant, le casting est déjà bien étoffé. De plus, les développeurs prévoient déjà de rajouter des joueurs en contenu additionnel via de futures mises à jour. Il faut cependant noter un inconvénient de taille : les joueurs ont tous les mêmes animations, hormis le coup droit lasso de Nadal et les quelques tics de service. Les coups signature sont absents et rien ne différencie les joueurs, que l’on peine parfois à reconnaître tant leur modélisation laisse à désirer, comme Tsitsipas.

Heureusement, et à la différence du premier opus, quelques stades officiels sont disponibles d’office dans le jeu. On peut ainsi compter sur les trois terrains principaux de Roland-Garros (Philippe-Chatrier, Suzanne-Lenglen, Simonne-Mathieu), celui du masters 1000 de Madrid (Manuel Santana) ainsi que le court principal du tournoi sur gazon de Halle (OWL Arena). Pas de licences de l’Open d’Australie, de Wimbledon, de l’US Open, de Paris-Bercy et tant d’autres, mais ces tournois sont remplacés par des variantes non officielles qui ont au moins le mérite d’exister. Malgré tout, un tournoi officiel assez méconnu du public a été ajouté : le Tie Break Tens. Ici, huit joueurs s’affrontent dans des matchs au format super tie-break (match en 10 points avec 2 points d’écart pour gagner) et tentent de remporter ce mini-tournoi. L’ambiance est très bien retranscrite et les animations pour une balle annoncée faute ou pour un nouveau point sont propres à ce mode, ce qui varie l’expérience de jeu. L’enchaînement de matchs rapides est efficace, sentiment validé par la possibilité de pouvoir quitter le match en cours de partie et revenir plus tard pour le terminer.

Le mode Carrière : on prend les mêmes et on recommence

Dernier mode et pas des moindres dans un jeu de tennis et une simulation sportive en règle générale : le mode Carrière. Vous commencez à la 500ème place mondiale avec un parfait débutant et devez gérer un calendrier retraçant l’ensemble des compétitions de l’année, réparties par créneaux de deux semaines. Un choix étrange me direz-vous, lorsque l’on connaît le fonctionnement du calendrier tennistique dans la vie réelle, mais passons. Toutes les deux semaines donc, vous devez choisir entre faire un tournoi (de une étoile pour une adversité facile à six étoiles pour une opposition plus féroce), un entraînement, recruter un entraîneur ou un agent ou bien prendre un peu de repos bien mérité, en comptant également la personnalisation de l’équipement et de l’archétype entre puissance, précision et agilité. Du grand classique donc et même si le mélange fonctionne plutôt bien, on aurait aimé en 2020 avoir du nouveau, un peu d’initiative, à l’égard de ce qu’avait réalisé AO Tennis 2 avec ses cinématiques et les tournois Challengers et Futures. Il n’est également possible de choisir qu’entre deux types de formats de matchs : court (1 set de 3 jeux ou au meilleur des 3 sets de 3 jeux selon le tournoi) ou normal (au meilleur des 3 sets de 3 jeux pour les petits tournois, au meilleur des 3 sets de 6 jeux ou des 5 sets de 6 jeux pour les grands tournois). Le début de carrière est laborieux car le joueur créé est bien trop faible et les échanges lents et remplis de fautes, en raison du timing encore plus exigeant. Par la suite, l’expérience se rééquilibrera et les matchs seront plus passionnants à mesure que le joueur progressera.

Une nouveauté majeure (sûrement la seule) a néanmoins fait son apparition dans le mode carrière et dans le gameplay en général : les cartes de compétences. Pour être tout à fait honnête, elles étaient déjà présentes dans le premier opus mais très en retrait. Ici, ce n’est plus cas : elles sont même trop omniprésentes. Pour être bref, les cartes sont utilisables avant que le service ne soit engagé et ont plusieurs effets : baisse de 10% de la puissance des coups adverses dans un temps limité, augmentation de la vitesse, diminution de l’endurance de l’adversaire, etc. S’il est vrai que l’idée d’inclure des bonus était bonne au départ, que diable viennent-il faire dans un jeu qui se veut être une simulation ? Ces cartes perturbent l’équilibre du titre et distribuent des malus insupportables lorsque l’on joue, qui peuvent amener à ne plus avoir d’énergie ou bien fausser le timing. Cerise sur le gâteau, il est pour le moment impossible de désactiver ces cartes sur Switch, quelque soit le mode de jeu : c’est d’ores et déjà permis sur les autres plateformes mais il faudra attendre une mise à jour pour ajouter cette possibilité.

Dans le processus de création de l’avatar, il est possible de choisir une gestuelle parmi seulement trois : ordinaire, “fouet” ou le style Nadal. Cela reflète bien l’absence d’animations spécifiques à chaque joueur : toutefois, même si elles ne sont pas propres à chaque personnage sous licence, elles tiennent tout à fait la route et sont assez nombreuses pour qu’on ne retrouve pas régulièrement avec des animations parasites qui n’ont rien à faire là. Malheureusement, certaines animations ne correspondent pas avec le coup demandé – par exemple, un coup slicé aura l’animation d’un coup lifté, pareil pour une amortie. Cela peut fausser la lecture du jeu, tout comme le fait que le titre soit en 30 fps : une simulation de tennis doit à mon sens presque impérativement proposer du 60 fps pour garantir un confort maximal dans la fluidité. De plus, ce 30 fps n’est pas toujours stable et quelques ralentissements peuvent survenir, tout comme des bugs gênants (erreur du logiciel, fort ralentissement soudain de la vitesse de la balle) et un effet de flou assez désagréable. Si l’expérience reste largement jouable et satisfaisante, il est regrettable que Big Ant n’ait pas réussi (ou pas fait l’effort ?) à optimiser au maximum le jeu pour la Switch, surtout lorsque l’on voit ce que Moon Studios a réussi avec la version hybride d’Ori and the Will of the Wisps

Quid du mode en ligne et du mode doubles ?
Le mode doubles ne mérite pas vraiment que l’on s’étende sur lui : ce test a pour vocation de parler de tennis, pas de ping-pong. Pour le mode en ligne, il m’a été impossible de l’essayer car aucun joueur ne s’est présenté à moi durant mes recherches : de ce que j’ai entendu, le online est peu stable et souffre de nombreuses bévues – par exemple, l’absence de sanction si on quitte un match en cours. Il n’y a donc pas grand chose à en dire non plus…

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Une simulation plaisante mais imparfaite
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Une simulation plaisante mais imparfaite

Tennis World Tour 2 parvient à gommer les défauts de son aîné en fournissant davantage d’animations et en augmentant la vitesse de jeu pour fluidifier l’expérience. Le gameplay est plutôt plaisant une fois le système de timing pris en main, mais souffre de quelques imperfections frustrantes comme les animations parasites ou l’inertie du joueur parfois trop importante. Si le casting est solide et le contenu officiel convenable, il manque encore quelques éléments pour en faire une simulation incontournable sur le marché. En attendant d’éventuelles mises à jour, il reste malgré tout à ce jour un des meilleurs jeux de tennis de la génération.

Pros

  • Un casting étoffé
  • Quelques stades officiels…
  • Le système de timing efficace et exigeant…
  • L’idée des cartes de compétences, bonne sur le papier…
  • Une vitesse de jeu réaliste
  • Des animations souvent fidèles
  • Le tournoi Tie Break Tens, une vraie bonne surprise

Cons

  • Un mode Carrière un peu décevant
  • …mais il en manque encore beaucoup
  • …qui ne conviendra pas à tout le monde
  • …mais qui en l’état n’a rien à faire dans une simulation
  • Quelques animations parasites
  • Pas de coups signature
  • 30 fps pas toujours stable, résolution dynamique et effet de flou très présent
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Leotendo23
130 articles

Etudiant de 20 ans, joueur Switch/Xbox passionné de jeux vidéo depuis Super Mario Galaxy. Toujours à l'affût en ce qui concerne Mario, Zelda ou encore Splatoon.