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Jurassic World Evolution : Complete Edition sur Switch – TEST

Cela fait 27 ans que Spielberg nous a offert l’une des plus grandes saga de l’histoire du cinéma : Jurassic Park. Avec elle, le réalisateur américain a rendu des enfants comme moi véritablement passionnés de ces bêtes préhistoriques et, sentant que l’engouement pour cette dernière ne s’était pas éteint au fil des années, Universal a rempilé en 2015 avec Jurassic World au cinéma. Mais nous, les joueurs, n’avions jamais eu la satisfaction de pouvoir vivre ces aventures sur notre médium favori, à l’exception de quelques jeux à la qualité plus que discutable (Coucou Telltale).  Frontier a  alors proposé aux joueurs en 2018 de se mettre à la place John Hammond et de réaliser un fantasme que nous dissimulons tous au fond de nous : créer notre parc de dinosaures.  Cependant, et comme bien souvent, seuls les joueurs Switch étaient lésés de cette possibilité jusqu’en octobre 2020 où Jurassic World Evolution débarque avec une Complete Edition qui nous permet enfin de réaliser ce fantasme.

Accessible à tous

Autant être très honnête avec vous : je ne suis pas du tout expert en jeu de gestion et c’est l’une des choses qui peut rebuter de nombreuses personnes. Avoir l’impression de ne pas avancer, de ne pas savoir où donner de la tête ou simplement penser qu’on n’est pas capable de gérer tout cela soi-même sont des sentiments parfaitement légitime. Cependant le jeu balaie nos doutes dès le début : Jurassic World Evolution : Complete Edition est pensé pour être accessible à tous, et c’est du bonheur. Si vos premières minutes peuvent sembler laborieuses et la quantité de menus intimidante, le jeu vous accompagne souvent dans la bonne direction sans pour autant vous tenir par la main (à condition d’être dans le mode campagne).

En effet, tout au long de cette dernière, nous sommes épaulés par de nombreux protagonistes qui nous donneront des missions ou des conseils pour nous aider à progresser. Et parmi ces derniers, des têtes bien connues des fans : Jeff Goldblum ou plutôt Dr Ian Malcolm, ici intégralement doublé par la voix française cultissime de Richard Darbois (Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et B.D Wong font également partie de ce casting 5 étoiles). Si cela peut sembler n’être qu’un petit détail, il renforce d’excellente manière l’immersion et le sentiment de faire partie de l’aventure Jurassic World et ce côté fan service, qui ne tombe jamais dans l’excès, régale. Mais autant l’avouer, ce ne sont pas les voix que vous allez entendre le plus et les commentaires sarcastiques du Dr Ian Malcolm auraient presque tendance à vous agacer. Dommage.

Dès le début, le jeu vous donne les 3 principaux segments du parc qu’il faudra améliorer au fil du temps : la science, la sécurité et le divertissement, tous dirigés par un personnage qui vous donnera des indications de vive voix. Vous allez être amenés à accepter ou refuser les différents contrats que ces derniers vous proposeront afin d’optimiser la jauge de progression de ces différents segments, mais attention, si vous en délaissez un au profit d’un autre, vous vous exposez à des risques de sabotages : rendre malade vos dinosaures, en faire évader de dangereux… : la jalousie n’a pas de limites dans Jurassic World Evolution : Complete Edition et vous allez devoir faire en sorte d’équilibrer le tout, pour éviter la catastrophe. J’ai noté cependant quelques incohérences dans les missions qui pouvaient nous être proposées. Quand le chef de la sécurité m’a demandé avec le plus grand sérieux au monde de lâcher un dinosaure sur mes visiteurs pour “tester la réaction de la sécurité”, j’ai compris pourquoi les parcs ne finissaient jamais bien dans les films.

Il faut aussi mettre un point d’honneur à la manière dont Frontier a réussi à adapter le jeu aux contraintes que peut poser une version console par rapport à une version PC. Exit la souris et le clavier qui offrent clairement la meilleure ergonomie possible pour ce genre de jeux de gestion, il va falloir faire avec vos précieux Joy-Con pour vous balader sur vos îles et les menus. Et le travail accompli est presque parfait. À aucun moment je me suis senti frustré en jouant à Jurassic World Evolution, tant l’ergonomie est impeccable. Même s’il faudra bien évidemment s’acclimater pendant les premières minutes, une fois les différents raccourcis et les mouvements intégrés, le jeu se parcourt de manière fluide et agréable.

Un contenu solide comme un T-Rex

Une fois toutes ces mécaniques ancrées dans notre cerveau, place à la création ! Enfin pas directement, soyons honnête. Comme dit précédemment, le jeu se voulant relativement accessible, on ne nous jette pas dans le grand bain en nous disant “débrouille-toi” (sauf dans le mode bac à sable). Une fois les premières mécaniques présentées, on peut enfin faire ce que l’on veut de notre parc ! Bien sûr, tout au début nous ne devrions que nous occuper d’une seule île, et la faire progresser en améliorant sa note pour en débloquer de nouvelles jusqu’à obtenir la sacro-sainte Isla Nublar (l’île des films). Pour cela, Jurassic World oblige, on va devoir prendre soin de nos dinosaures ! Et du choix, vous en avez : 68 dinosaures seront déblocables tout au long de l’aventure. Mais bien sûr, étant des espèces disparues depuis fort longtemps, vous allez devoir grâce à l’une de vos sections de recherches, exhumer des fossiles tout autour du monde et en extraire l’ADN afin de pouvoir les créer et de remplir vos enclos au fur et à mesure.

Le tout se fait de manière relativement simple et rapide : au bout de quelques heures de jeu, vous aurez suffisamment de variété de dinosaures pour satisfaire vos nombreux clients. Mais comme le client est roi, difficile de les combler uniquement par ce biais : fast-food, magasins et attractions seront de mise pour améliorer leur séjour. Je dois cependant avouer que, malgré de nombreuses heures de jeu, je n’ai pas saisi la véritable subtilité pour remplir ces derniers : si j’ai réussi à faire en sorte qu’ils soient tout de même rentables, ils ne sont jamais pleins et ce même lorsque je mets la plus petite capacité possible aux emplacements les plus prolifiques selon les indications que propose le titre. Frustrant mais pas gênant. Placer nos bâtiments peut aussi parfois s’avérer très laborieux, les reliefs et la topologie n’aidant pas vraiment parfois.

À tout cela s’ajoutent les éléments météorologiques qui peuvent venir entraver votre progression : il va falloir vous équiper de manière à gérer toutes les intempéries qui pourraient nuire à toutes vos installations et permettre à vos charmantes créatures préhistoriques de se faire la malle. Le jeu propose de régler tous ces soucis de différentes manières. Soit vous laissez intervenir les équipes concernées pour régler le problème en leur indiquant ou intervenir, soit vous intervenez vous-même en contrôlant ces derniers à bord d’hélicoptères ou voitures. Chose que l’on fera au début, mais qu’on abandonnera par la suite pour pouvoir gérer de manières plus globales les problèmes. Mais il faut mettre un point d’honneur à la conduite de véhicule, qui, même si elle deviendra gadget au fil du temps, donne plus de sensation et d’inertie que certaines grosses productions récentes. Ces interventions ne se limitent pas exclusivement aux situations d’urgence, elles permettent de venir en aide aux animaux malades, de remplir leurs stocks de nourriture ou simplement de ramasser les cadavres de vos animaux morts de vieillesse.

Le jeu étant estampillé Jurassic World et non Jurassic Park, il reprend une mécanique importante très mise en avant dans les derniers films : la modification génétique. Vous pouvez améliorer génétiquement vos dinosaures afin de les rendre plus robustes, plus violents, moins sensibles aux maladies ou encore d’améliorer leur longévité, car ils ne sont malheureusement pas éternels (je n’ai toujours pas fait le deuil de mon premier dinosaure mort de vieillesse). Il y a donc de quoi s’occuper sur Jurassic World Evolution : Complete Edition, si bien que je ne me suis jamais retrouvé à un seul moment en train de divaguer dans les allées de mon parc parce que je n’avais rien à faire : il y a toujours quelque chose qui retient notre attention et qui nous donne envie de continuer à améliorer au maximum notre parc.

Une technique faiblarde

Rappelez-vous dans Jurassic Park, cette scène où pour la première fois apparaît le T-Rex dans la nuit. Difficile de ne pas être ébahi face à cette créature qui semblait si réelle.  Et bien, il faut avouer que de ce côté-là, Frontier réalise un sans faute. Les comportements des dinosaures et leurs animations sont extrêmement bien travaillés et détaillés, si bien que l’on va perdre de nombreuses minutes à juste les observer se balader et vivre dans leurs enclos. J’avouerais même avoir presque eu envie de laisser ces derniers se balader librement dans le parc tant leurs comportements en fonction de la situation dans laquelle ils se trouvent sont bien adaptés.

Le bât blesse, comme d’habitude, sur la technique. Est-ce étonnant ? Non, en 4 ans nous avons eu suffisamment d’exemple de jeux multi-plateformes sur la petite hybride de Nintendo pour cesser d’être étonné de la qualité technique inférieure de ces derniers. Vous n’allez donc pas être surpris quand je vous dirais que Jurassic World Evolution : Complete Edition sur Switch n’est pas beau. Il jouit d’un filtre flou sur l’ensemble des textures qui rendrait fou de jalousie notre ministre de l’Intérieur. Ce flou est omniprésent et vous y couperez uniquement lorsque vous allez naviguer dans les menus ou en regardant votre île de très haut (et encore). Pour ce qui est de la stabilité et de l’optimisation, le boulot est un peu plus glorieux, à l’exception des moments ou la météo fera des siennes et qu’une tempête tropicale s’abattra sur vous : en plus des chutes d’eau, vous pourrez compter sur des chutes de framerate qui ne faciliteront pas vos interventions. À noter que les ralentissements n’interviennent que dans ces situations, le jeu n’en a pas subi autrement.

Mais ces petits défauts techniques ne pèsent pas bien lourd face à la quantité de contenu que propose le titre. En plus de son aventure originale, tous les DLC sortis jusqu’à ce jour sont disponibles dans cette Complete Edition qui vous embarquera pendant des heures et des heures sur l’île qui a bercé votre enfance, accompagné, bien sûr, de la sublime OST des films, composée par le légendaire John Williams et Michael Giachinno pour les derniers en date.

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Une belle porte d'entrée vers les jeux de gestion
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Une belle porte d'entrée vers les jeux de gestion

Jurassic World Evolution : Complete Edition est un jeu de gestion facilement accessible et débordant de contenu qui plaira forcément aux fans de la première heure et à ceux arrivés récemment. Il propose une aventure simple pour les néophytes du genre et saura aussi contenter les plus habitués, qui seront certes moins challengés, mais qui y trouveront leur compte. Cette version Switch souffre de quelques défauts techniques, qui bien heureusement, n’influeront pas sur votre progression et votre envie de continuer à y passer des heures. Elle empêchera simplement d’être immergé à 100%. Une très bonne surprise !

Les +

  • L’univers des films
  • La VO et VF, sublimées par les acteurs et doubleurs originaux
  • L’ergonomie
  • Accessible à tous…
  • Les dinosaures et leurs animations
  • La quantité de contenu
  • L’OST des films

Les -

  • … Mais peut-être trop facile pour les habitués ?
  • C’est pas beau
  • Quelques ralentissements en fonction de la météo
  • La topologie des lieux parfois difficile à appréhender
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Jilax
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Plongé depuis ma plus tendre enfance dans le jeu-vidéo sans aucune envie de remonter à la surface. Une manette, une guitare et un match de foot du Stade Rennais suffisent à mon bonheur.

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