Dans le monde du jeu-vidéo, il a toujours existé un marché “parallèle” qui a permis à bien des joueuses et joueurs d’économiser sur leurs achats de jeux. En lisant le titre, vous l’aurez compris : nous parlons du marché de l’occasion. Qui ici n’a jamais acheté un jeu “seconde main” sur une brocante, sur Vinted et Leboncoin ou, plus, simplement dans les bacs prévus à cet effet dans les boutiques spécialisées ? Pas grand monde, sans nul doute. Mais cette pratique n’est pas encore possible avec le format de jeux dématérialisés et ça ne risque pas d’arriver.
Cela fait bien des années que les joueuses et joueurs en parlent : et s’il était possible un jour de revendre un jeu dématérialisé ? Si l’idée peut faire tiquer sur le format même des jeux en démat, l’idée n’est néanmoins pas dénuée de sens. Lorsque l’on termine un jeu, nous n’avons pas toujours besoin de le garder dans notre bibliothèque. Plutôt que de le laisser mourir au fin fond d’un compte Steam, Nintendo ou autre, pourquoi ne pas s’en séparer contre une certaine somme ? Si vous aviez encore de l’espoir, voilà de quoi l’éteindre : la justice française a tranché, ça ne sera pas possible. Du moins dans notre pays.
Si la justice s’était intéressée à ce sujet, c’est parce que l’association UFC-Que Choisir l’avait mis sur la table auprès des instances compétentes, tout en pointant très clairement Valve du doigt (l’éditeur de la plateforme Steam). Pour argumenter en la faveur de la revente des jeux, l’UFC avait mis en avant la directive européenne de 2009 sur les programmes informatiques, au sein de laquelle la revente lors de “l’épuisement des droits” était possible pour programme, qu’il ait un support physique ou non. Malheureusement, la Cour considère qu’un jeu-vidéo n’est pas uniquement “un programme informatique à part entière, mais une œuvre complexe” et que “À la différence d’un programme d’ordinateur destiné à être utilisé jusqu’à son obsolescence, le jeu vidéo se retrouve rapidement sur le marché une fois la partie terminée et peut, contrairement au logiciel, être encore utilisé par de nouveaux joueurs plusieurs années après sa création”.
L’explication donnée reste toujours très floue, mais le résultat est là : nous ne pourrons pas revendre nos jeux dématérialisés en France.